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lundi 24 novembre 2025

Bras dessus, Bras dessous ...Israël et la Maroc ... JBCH N° 666

Ventes d’armes israéliennes ... Bras dessus, bras dessous, Israël n’est peut-être pas populaire, mais ses armes, elles, le sont.


L’annonce, le 14 novembre, selon laquelle le Maroc allait créer une usine de production de petits drones tactiques n’a surpris personne. 


Ce pays d’Afrique du Nord investit massivement dans la modernisation de ses forces armées ; ce type d’armements est appelé à dominer les champs de bataille de demain. Ce qui a surpris, en revanche, c’est que le partenaire industriel choisi était une filiale d’Israel Aerospace Industries.



C’est la première fois qu’un système d’arme conçu en Israël sera fabriqué dans un pays arabe. Mais depuis que les deux pays ont établi des relations diplomatiques en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, le Maroc a déjà acheté des canons autopropulsés israéliens, des missiles sol-air, un satellite espion et des drones.



Le Maroc n’est pas seul. Les Émirats arabes unis (EAU) ont acquis deux systèmes de missiles israéliens, dont l’un est déjà déployé. Bahreïn utilise le radar israélien pour sa défense côtière. L’Indonésie, pays à majorité musulmane, est un autre client.


Israël ne publie pas le détail de ses ventes d’armes, mais depuis 2022, les rapports annuels de son ministère de la Défense comportent une rubrique consacrée aux « pays des accords d’Abraham ». En 2024, ces ventes ont atteint 1,7 milliard de dollars, soit 12 % de l’ensemble des exportations de défense israéliennes cette année-là.



Les accords d’Abraham ont rendu possibles des ventes de matériels militaires. Mais un autre outil israélien offensif, Pegasus, ce puissant logiciel espion, était déjà utilisé par les EAU et Bahreïn pour pirater les téléphones de dissidents bien avant la signature des accords. Il a également été employé par l’Arabie saoudite, qui est sur le point d'établir des relations diplomatiques officielles avec Israël.



« Les contrats d’armement sont une forme puissante de diplomatie », explique un responsable de la défense israélienne. « Contrairement à la plupart des contrats commerciaux, ils prennent longtemps à se concrétiser et engagent ensuite les gouvernements dans des relations à long terme avec les entreprises israéliennes qui assurent la maintenance de ces équipements. »


« Une des raisons pour lesquelles les accords d’Abraham ont tenu bon malgré deux années de guerre à Gaza », confiait récemment un diplomate israélien basé dans le Golfe, « c’est qu’ils représentent un investissement de ces pays dans leur propre sécurité. » Les systèmes de défense antimissile israéliens ont été développés, et utilisés, pour intercepter des missiles iraniens qui menaçaient les États du Golfe aussi.


« Personne n’a d’illusion sur le fait qu’Israël est populaire en ce moment dans ces pays », ajoute le diplomate. « Mais leurs gouvernements ont fait des investissements à long terme dans leurs liens de défense avec Israël, et ils ne sont pas près de changer de cap. »








Zelinsky au pied du mur ! JBCH N° 665

La situation politique extrêmement délicate dans laquelle se trouve aujourd’hui le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Fragilisé par un scandale de corruption monté de toutes pièces par Moscou, touchant certains de ses proches, affaibli politiquement et contesté dans la rue, Zelensky n’a pourtant jamais été aussi peu en position d’accepter un accord défavorable sur la guerre imposée par la Russie. 


Sa faiblesse intérieure ne l’incite pas à céder : elle le pousse, au contraire, à refuser toute capitulation, car l’opinion publique ukrainienne demeure majoritairement déterminée à poursuivre la résistance.


Au centre de l’article se trouve le plan en 28 points que l’administration Trump souhaite imposer à Kyiv. Ce plan, élaboré secrètement par un émissaire américain et un conseiller proche du Kremlin, exigerait de l’Ukraine qu’elle renonce à ses aspirations à l’OTAN, accepte des limitations militaires drastiques et surtout cède des territoires, y compris des zones du Donbas que la Russie ne contrôle même pas. Pour n’importe quel président ukrainien, encore plus pour un Zelensky politiquement affaibli et accepter un tel document serait un suicide politique, et potentiellement physique, dans un pays en guerre.




L’immense majorité des Ukrainiens voient cette proposition non comme un pas vers la paix, mais comme une capitulation déguisée, destinée à renforcer Moscou. Les responsables politiques, y compris ceux de l’opposition, refusent unanimement un accord qui récompenserait l’agression russe. D’anciens ministres et généraux cités soulignent que céder aujourd’hui conduirait seulement à une nouvelle guerre plus brutale plus tard, une fois la Russie réarmée et libérée des sanctions.




Dans ce contexte, la figure de Vladimir Poutine apparaît comme centrale. Là,  la société ukrainienne connaît intimement la nature du régime russe : un pouvoir sanguinaire qui mène des guerres d’agression depuis plus de vingt ans, au prix de centaines de milliers de bléssés et de dizaines de milliers de morts, surtout parmi ses propres citoyens. De nombreuses organisations internationales, gouvernements occidentaux et ONG l’accusent d’avoir instauré une logique politique fondée sur la violence, l’écrasement de la dissidence, et l’assassinat ciblé de journalistes, opposants et civils en zone de guerre. 




Pour les Ukrainiens, accepter le plan américain signifierait offrir une victoire morale et militaire à un dirigeant considéré par beaucoup, en Ukraine comme ailleurs, comme l’un des responsables les plus meurtriers de la scène internationale contemporaine.


L’armée ukrainienne, bien qu’épuisée, reste cohérente et déterminée. Toute tentative de céder des villes clés du Donbas pourrait provoquer une rupture grave entre le pouvoir civil et les forces armées. Les soldats savent que les propositions actuelles ne constituent pas une paix réelle, mais une pause permettant au Kremlin de se réorganiser avant de frapper à nouveau.


Le refus de céder aux pressions américaines n’est pas un caprice politique : c’est la seule position tenable pour un pays dont la population sait que les ambitions territoriales et la violence du régime de Poutine rendent toute concession non seulement dangereuse, mais potentiellement fatale pour l’existence même de l’Ukraine.


Juste un petit mot pour vous rappeler que Marine Le Pen est financièrement soumise à Poutine, et fondamentalement anti-Europe (à sa demande) et que Le parti LFI (I comme Islamiste !!!) est aussi financé par Moscou ...  alors avant de voter ... Réfléchissez ... Merci





dimanche 23 novembre 2025

Israël et le Maroc. JBCH N° 664

Israël Maroc … que dit la constitution du royaume au sujet des juifs ..  en 5 ans qu’ont apporté concrètement les accords d Abraham … 


Historiquement, et à l’exception de ses voisins jordanien et égyptien, les relations entre Israël et une partie du monde arabo-musulman sont adverses, sinon belliqueuses  


De fait, et a fortiori depuis la crise au Proche-Orient initiée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, Tel-Aviv ne parvient à tisser que fort difficilement des relations structurellement qualitatives avec le monde arabo-musulman  


Realpolitik oblige, Israël est toutefois parvenu à créer des partenariats parfois inattendus et pourtant réussis avec différents pays de la région, sous l’égide d’un pragmatisme partagé par les deux parties : si Les clés du Moyen-Orient avaient récemment consacré un article au partenariat confidentiel mais notablement étroit entre Tel-Aviv et Bakou, celui unissant de façon croissante Israël et le Maroc mérite une attention toute particulière en raison de son ampleur et de son intensification depuis maintenant cinq ans.





La Constitution marocaine de 2011 reconnaît que l’identité nationale du Maroc « s’est nourrie et enrichie de ses affluents … hébraïque ». 

Elle garantit aussi, via l’article 6, que « l’Islam est la religion de l’État », tout en assurant « à tous le libre exercice des cultes »

Le Maroc figure en effet parmi les pays - Emirats arabes unis, Bahreïn, Soudan - ayant rejoint les accords d’Abraham de septembre, octobre et décembre 2020 par lesquels les Etats signataires reconnaissent Israël et s’engagent à normaliser leurs relations avec ce dernier. 




Si la guerre à Gaza a pu ébranler ce processus, Rabat est restée relativement neutre à l’égard du conflit au Levant et a accéléré un rapprochement réciproquement désiré avec Tel-Aviv, dans le cadre de la volonté du royaume chérifien de s’imposer comme l’un des acteurs géopolitiques de référence en Afrique [3].


Aujourd’hui, la relation israélo-marocaine est devenue suffisamment qualitative, d’un point de vue structurel, pour être caractérisée de partenariale : les accords et les rencontres de haut niveau entre les deux pays se multiplient, tant dans les domaines économiques que sécuritaires, et promettent de futurs et fertiles développements. 


Cet article entend ainsi détailler le partenariat, aussi discret que réussi, unissant désormais le Maroc à Israël ; l’historique de leurs relations depuis l’indépendance du royaume chérifien sera tout d’abord abordé , avant d’en venir à leur coopération dans les domaines socio-économiques  et sécuritaire 


Fabrique de drônes à Tanger


Une relation davantage marquée par la coopération que par l’adversité. Au contraire d’autres Etats arabo-musulmans, le Maroc n’a que très occasionnellement entretenu des relations d’inimitié avec Israël. 


Une part des Israéliens est, de fait, d’origine marocaine (10% selon certaines sources [4], un peu plus de 7% selon d’autres), et des responsables de l’Etat hébreu y trouvent aussi leurs racines, comme Amir Peretz, l’instigateur du Dôme de fer , Amir Ohana, speaker de la Knesset du gouvernement Netanyahou V (2020-2021) et actuel président de la Knesset, ou encore le chef et député du parti religieux séfarade Shas, Aryé Dery. 


Le speaker de la Knesset Amir Ohanna au Maroc

Aujourd’hui, la population marocaine en Israël est la deuxième plus grande diaspora marocaine après celle résidant en France (respectivement 800 000 et 1,7 millions en 2019). De fait, le Maroc est historiquement une terre accueillant une communauté juive ancienne et intégrée : lors de l’indépendance du royaume en 1956, environ 225 000 juifs y vivaient alors sur une population totale d’environ 10,6 millions de Marocains.





Depuis la création de l’État hébreu, le Maroc et Israël ont presque toujours entretenu des contacts, ouvertement ou non : malgré une position officiellement solidaire avec le monde arabe au cours de la seconde moitié du XXème siècle (condamnation des actions israéliennes après la guerre des Six jours, rupture diplomatique en 2000…)


Le processus de paix israélo-palestinien de 1991-1993, dont la Conférence de Madrid (30 octobre au 1er novembre 1991) et les accords d’Oslo (13 septembre 1993) en ont été les principales manifestations. 


Cela a été fortement encouragé par le Maroc et a abouti, en 1994, en l’ouverture de bureaux de liaison à Rabat et à Tel-Aviv, et en une amorce d’intensification des échanges économiques, touristiques et culturels entre les deux pays. A son accession au trône le 23 juillet 1999, le roi Mohammed VI a poursuivi la politique d’ouverture prudente de son père mais s’est trouvé obligé de suspendre officiellement les relations avec Israël le 23 octobre 2000 lors de la seconde Intifada (28 septembre 200-8 février 2005) [11] sous la pression populaire et régionale.




Durant les 20 années suivantes, les relations israélo-marocaines seront caractérisées par une période de gel diplomatique officielle faite de contacts économiques et sécuritaires informels mais bien réels, comme le montrera la croissance quasi-interrompue des échanges commerciaux, le Maroc s’est donc positionné, le 20 décembre 2020, pour signer les accords d’Abraham et reconnaître officiellement l’Etat d’Israël. 


Il en a gagné, par la même occasion, la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidentale. Depuis, comme il sera vu infra, les relations israélo-marocaines sont foisonnantes et n’ont pas été perturbées par la guerre à Gaza ni par les manifestations, pourtant nombreuses des Marocains en soutien à Gaza et en opposition à la poursuite de la coopération entre Rabat et Tel-Aviv




Le Califat. JBCH N° 663

Le califat, institution emblématique de l’islam, incarne l’idéal d’une unité politique et spirituelle de l’Oumma, la communauté des croyants, sous l’égide de la Charia, la loi divine révélée à Mahomet en Arabie au VIIe siècle. 


Symbole d’un État islamique réunissant tous les musulmans, il vise à faire triompher la religion prophétique en appliquant ses préceptes dans tous les domaines de la vie. 


Né de la succession de Mahomet en 632, il a structuré le monde musulman pendant treize siècles, évoluant d’un modèle unificateur à une utopie fragmentée. 


Abolit en 1924 par Atatürk, son fantôme hante la géopolitique actuelle : revendiqué par des mouvements islamistes comme les Frères musulmans, Hizb ut-Tahrir ou l’État islamique (EI), il alimente des tensions au Moyen-Orient et en Europe. 

                           

En novembre 2025, alors que l’EI reste actif en Afrique et en Syrie post-chute d’Assad, et que des manifestations pro califat éclatent en Allemagne et en Indonésie, le califat n’est plus une relique historique mais un outil de déstabilisation globale, exacerbant les clivages sunnites-chiites et les rivalités avec l’Occident. 


Parmi ses promoteurs néfastes, le Hamas – branche  des Frères musulmans  joue un rôle particulièrement destructeur : loin de viser une simple réunification régionale pour les Arabes , ses “assassins” (membres des Brigades al-Qassam) aspirent à un grand califat islamique mondial, utilisant les territoires juifs comme tremplin pour une expansion jihadiste globale, semant la mort et l’instabilité. 


En résumant  l’histoire du califat, inspirée de l’analyse de Lisa Romeo pour Les Clés du Moyen-Orient (2011/2021),  tout en l’inscrivant dans les dynamiques géopolitiques d’aujourd’hui, en soulignant le rôle néfaste du Hamas, nous pouvons écrire : 


Que la naissance du califat coïncide avec l’essor fulgurant de l’islam au VIIe siècle, bouleversant les tribus arabes préislamiques, marquées par le polythéisme et les vendettas claniques. 





En 610, Mahomet reçoit la Révélation coranique à La Mecque, fondant une communauté (Oumma) unie par la foi en un Dieu unique et la soumission (islam) à Sa loi. 


Exilé à Médine en 622 (Hégire), il devient chef spirituel et temporel : arbitre des conflits, législateur via la Charia (mélange de Coran, Sunna et consensus), conquérant des tribus juives et païennes. 


Sa mort en 632, sans héritier mâle ni désignation claire, crée un vide : le Coran, considéré comme révélation complète et inaltérable, ne prévoit pas de succession formelle.


Après trois jours de délibérations parmi les compagnons (sahaba), Abu Bakr, compagnon koraïchite et proche de Mahomet, est élu calife (khalifa, « successeur ») à la mosquée d’Al-Sounna. Tous les musulmans lui prêtent allégeance (bay’a), symbolisant l’unité de l’Oumma. 


Abu Bakr (632-634) écrase les « apostats » (Ridda) pour consolider l’islam naissant, étendant son emprise sur l’Arabie. Ce choix électif, pragmatique, pose les bases d’un califat hybride : spirituel (gardien de la foi) et temporel (chef d’État). 


Sous les califes « bien guidés » (Rashidun : Abu Bakr, Omar, Othman, Ali, 632-661), l’empire s’étend de l’Espagne à la Perse, unifiant 1,5 million de km² sous une loi divine tolérante ( dhimmis pour juifs et chrétiens tolérés et protégés par un impôt et traités en sous-hommes ). 


Géopolitiquement, ce califat originel forge l’identité musulmane : la Charia triomphe comme système holistique, opposé au césaro-papisme byzantin, et pose les germes d’universalisme  l’Oumma transcende les tribus arabes. 


Aujourd’hui, cette vision unificatrice est pervertie par des groupes comme le Hamas, qui, sous couvert de libération de peuples , instrumentalise la Charia pour un califat expansif, rejetant toute coexistence et transformant la région en champ de bataille idéologique.




Le califat n’est pas une théocratie pure : Mahomet, dernier prophète, lègue une Révélation close, rendant le calife interprète (non innovateur) de la Charia. 


Religieusement, il assure l’unité doctrinale : diffusion du Coran, répression des hérésies (ex. : kharijites sous Ali), pèlerinage (Hajj) et jihad défensif pour protéger la foi. 


Politiquement, il administre un empire multiculturel : Omar (634-644) conquiert Jérusalem et l’Égypte, instaure un cadastre (diwan) fiscal et une justice équitable, finançant l’expansion via le butin (ghanima). 




Le calife nomme des walis (gouverneurs) provinciaux, collecte la zakat (aumône) et la jizya (impôt des dhimmis), et mène des guerres saintes, comme la bataille de Yarmouk (636) contre Byzance.


Ibn Khaldoun y voit un équilibre précaire : le califat prospère par l’asabiyya nomade, mais s’affaiblit en sédentarisation urbaine. Historiquement, ce rôle double forge un modèle : sous les Omeyyades (661-750, Damas), le califat devient dynastique, arabisant l’empire (discriminations contre non-Arabes) ; les Abbassides (750-1258, Bagdad) l’islamisent, favorisant sciences (maison de la Sagesse) et tolérance relative, mais fragmentent le pouvoir (sultanat séleucide).


Géopolitiquement aujourd’hui, ce rôle inspire les islamistes : les Frères musulmans (fondés 1928 en Égypte) voient le califat comme horizon ultime, via une islamisation graduelle (éducation, charia personnelle). 


Hizb ut-Tahrir (1953, Taqiuddin al-Nabhani), scission des Frères, prône un califat mondial non-violent, élu par une assemblée, tolérant les religions, revendiqué en manifestations 2025 à Hambourg (2 000 participants, “Le califat est la solution”) et en Indonésie. 


L’EI (proclamé 2014), salafiste djihadiste, applique une version totalitaire : Charia stricte (lapidations, esclavage yézidi), État proto (écoles, impôts) en Irak-Syrie, étendu via affiliés (Boko Haram, ISWAP en Afrique). 



En 2025, post-chute d’Assad (déc. 2024), l’EI accuse le gouvernement syrien de transition d’apostasie, commettant l’attentat de l’église Saint-Élie (25 morts, juin 2025) et des tentatives d’assassinat, visant un califat sunnite pur face au chiisme iranien affaibli. 


Le Hamas, en tant que branche  des Frères, prolonge cette lignée néfaste : ses leaders, comme Fathi Hammad (déc. 2023), proclament explicitement la préparation d’un califat avec Jérusalem comme capitale, utilisant les attaques du 7 octobre 2023 (1 200 morts civils israéliens) non pour une réunification arabe pacifique, mais pour un jihad global, semant la terreur et bloquant toute paix régionale.


Ali


L’assassinat d’Ali (661) scinde l’islam : sunnites (majoritaires) acceptent les Omeyyades (661-750, Damas), qui arabisent et étendent l’empire (Andalousie, Inde), mais sèment les graines de la fitna (discorde). Les Abbassides (750-1258, Bagdad) recentrent sur l’universalisme islamique, favorisant traductions grecques et commerce, mais perdent le contrôle : IXe siècle, émirs indépendants (Maghreb, Ifriqiya) défient Bagdad ; califat fatimide chiite (909-1171, Le Caire) rivalise.


La prise de Bagdad par les Mongols (1258) exécute le dernier Abbasside, reléguant le califat à un symbole. Les Mamlouks égyptiens le raniment (1261) avec un calife fantoche, limité à l’Égypte. 


Atatürk abolit le califat (3 mars 1924), le jugeant archaïque et inventé humainement, non divin – un séisme : Kemal vise la modernité laïque, mais l’Oumma sunnite perd son chef.





Des tentatives de restauration échouent : Hussein (chérif de La Mecque) proclamé (1924), chassé par Ibn Saoud ; Fouad Ier (Égypte) et Rashid Rida (syrien) échouent ; congrès cairote (1926) divisé. 



Ses milices composées d'assassins, les Brigades al-Qassam, sont  responsables d’attentats-suicides et du massacre du 7 octobre qui ne visent pas la coexistence dans une région historiquement multiculturelle (Juifs bibliques, Arabes post-conquête), mais l’expansion d’un État islamique totalitaire, financé par l’Iran chiite et le Qatar, semant la haine et bloquant la paix (refus des accords d’Oslo, 1993; le but étant aussi d'arrêter le processus des accords d'Abraham, 



En 2025, le califat transcende l’histoire : utopie islamiste, il alimente un djihad global dans un Moyen-Orient fracturé. Les Frères musulmans, influents en Égypte (post-2013 réprimés) et financés par le qatar, prônent un califat via la “tamkin” (infiltration sociétale) : 





En France, un rapport SGDSN (mai 2025) alerte sur leur réseau (associations, mosquées) visant un “califat européen” sous Charia, financé par des ONG opaques. 




Le Hamas amplifie ce rôle néfaste : présenté comme nationaliste, il est un rouage du projet Frères pour un califat global, où la “libération” des terres arabes  (du Fleuve à la Mer) n’est qu’une étape vers un État islamique dominant l’umma,  avec Jérusalem comme capitale califale. 


Le califat, de successeur de Mahomet à symbole abolit en 1924, reste une aspiration : unité spirituelle et triomphe de la Charia face à la sécularisation. 


il risque de perpétuer le chaos, appelant à une réforme introspective de l’islam pour dépasser cette “invention humaine” et contrer les assassins du Hamas, dont l’agenda néfaste condamne la région à l’échec.





Le siècle Quantique .... JBCH N° 662

La technologie quantique, m'a toujours fascinée, longtemps cantonnée à la science-fiction, est aujourd’hui au cœur des stratégies de défense et de sécurité nationale. Les pays et organisations militaires qui investissent massivement dans ce domaine aujourd’hui disposeront d’un avantage décisif demain. 


Aux côtés de l’intelligence artificielle, des systèmes hypersoniques et des plateformes autonomes, le quantique est présenté comme une technologie disruptive susceptible de transformer le champ de bataille et la cybersécurité.




On distingue trois branches de la technologie quantique, chacune avec son impact spécifique sur la défense : L'Informatique quantique : permet de résoudre des problèmes complexes impossibles pour les ordinateurs classiques. Les applications militaires incluent la simulation de matériaux avancés pour les blindages, les batteries haute énergie et la recherche sur la propulsion hypersonique, ainsi que l’optimisation des trajectoires de drones et de missions logistiques.




Les communications quantiques reposent sur l’intrication et la distribution de clés quantiques, elles promettent des réseaux inviolables, critiques pour la communication sécurisée entre centres de commandement, satellites et capteurs autonomes. 


La Chine a déjà démontré une capacité opérationnelle via son satellite quantique Micius et un réseau terrestre sécurisé de 4 600 km 





Les capteurs quantiques : ces technologies permettent une navigation et une détection indépendantes du GPS, essentielles pour les sous-marins, missiles et forces terrestres dans des environnements brouillés ou saturés. Elles offrent aussi la possibilité de détecter des plateformes furtives et d’améliorer la conscience spatiale.



Malgré le potentiel, les systèmes quantiques pleinement opérationnels restent à cinq à dix ans. Le chemin vers la maturité inclut trois étapes : avantage quantique (tâches spécifiques surpassant les ordinateurs classiques), utilité quantique (applications pratiques réelles), et informatique quantique tolérante aux fautes (millions de qubits stables).




La technologie nécessite des investissements lourds : installations cryogéniques, fabrication de semi-conducteurs avancée, salles blanches, lasers de précision et expertise scientifique. Les start-ups seules ne peuvent supporter ces coûts : seuls les États et grandes entreprises de défense disposent du capital et de la patience nécessaires. Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Chine consacrent déjà plusieurs milliards à ces programmes.




Le quantique est le « moment nucléaire » du XXIᵉ siècle : il ne s’agit plus seulement de posséder les meilleures armes, mais de dominer l’information et le calcul. L’alliance du quantique et de l’IA permettra de simuler des scénarios à l’échelle planétaire, de protéger ses communications tout en pouvant casser celles de l’ennemi, et d’optimiser la logistique en temps réel.




Il nous faut investir dans la cryptographie post-quantique et sécuriser leurs infrastructures existantes ; lancer des preuves de concept avec des fournisseurs d’informatique quantique pour tester l’optimisation et la simulation ; développer des environnements de R&D quantique sécurisés sur site afin de protéger la propriété intellectuelle et réduire la dépendance aux plateformes étrangères.



La technologie quantique n’est pas un gadget futuriste, mais un enjeu stratégique critique pour la défense et la sécurité mondiale. Les États et entreprises qui investiront dès maintenant dans le quantique détermineront qui contrôlera l’information et la cybersécurité sur le champ de bataille de demain. 


Le message est clair : il ne s’agit plus de se demander si le quantique transformera la défense, mais qui en prendra les rênes.