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mercredi 6 août 2025

Hiroshima .. c’était il y a 80 ans (FR). JBCH N° 191

 





Hiroshima, 80 ans après : les séquelles durables d’une détonation



Une révolution scientifique à quel prix



Le 6 août 1945 à 8 h 15, un bombardier américain B-29, l’Enola Gay, largue sur la ville japonaise d’Hiroshima une bombe à uranium baptisée Little Boy. 


En quelques secondes, près de 70 000 personnes meurent, et plus de 140 000 périront dans les mois suivants. Trois jours plus tard, Nagasaki subira un sort similaire.


Ce moment marque un tournant scientifique majeur : la mise en œuvre concrète des théories de la fission nucléaire développées depuis les années 1930 par Enrico Fermi, Lise Meitner, Otto Hahn, Robert Oppenheimer et tant d’autres. Le projet Manhattan, conçu dans le secret aux États-Unis, a mobilisé plus de 130 000 personnes.


Pour certains physiciens, ce fut une victoire technique, mais une défaite morale. Oppenheimer, le « père de la bombe », déclara à son retour :


“Now I am become Death, the destroyer of worlds” — citation de la Bhagavad-Gītā qu’il prononça après l’essai de Trinity.


Scientifiquement, Hiroshima a catalysé :


  • le développement de la physique nucléaire appliquée,
  • la création de l’ère atomique,
  • l’accélération des recherches médicales sur la radiologie,
  • mais aussi une course aux armements qui perdure encore.




Une onde de choc politique mondiale



Le largage de la bombe atomique a précipité la reddition du Japon le 15 août 1945, mais il a aussi ouvert une ère de tension géopolitique. L’URSS, qui déclare la guerre au Japon le 8 août, comprend que l’équilibre mondial bascule vers une dissuasion nucléaire.


Dès 1949, elle teste sa propre bombe. S’ensuit une course à l’armement nucléaire entre les États-Unis et l’URSS, relayée ensuite par :


  • la France (1960),
  • le Royaume-Uni (1952),
  • la Chine (1964),
  • puis l’Inde, le Pakistan, Israël (de manière non déclarée), et plus récemment la Corée du Nord.



Aujourd’hui, neuf pays possèdent officiellement ou officieusement l’arme nucléaire.


 L’explosion d’Hiroshima a donc légitimé le nucléaire militaire comme monnaie stratégique. Mais les discours varient :


  • En France, l’arme nucléaire est vue comme « l’assurance-vie de la nation » (général de Gaulle).
  • En Israël, elle est dissuasive face à l’environnement régional hostile.
  • En Allemagne, les voix pacifistes comme celle de l’évêque de Mayence en 1985 rappellent :



“Hiroshima n’était pas une victoire. C’était un avertissement éternel.”


Au Japon, pays pacifiste depuis 1947, la bombe reste un traumatisme fondateur. Chaque année, le Premier ministre japonais lit un discours de paix à Hiroshima et Nagasaki, en présence de survivants (hibakusha), avec une prière pour l’abolition mondiale des armes nucléaires.



Conséquences écologiques et médicales durables




Pollution radioactive



La bombe d’Hiroshima a libéré une énergie équivalente à 15 kilotonnes de TNT, entraînant :


  • des températures de plus de 4 000 °C au sol,
  • une irradiation massive de l’air, des sols et des eaux,
  • la formation d’un nuage radioactif qui a contaminé la région durant plusieurs années.



Les études de la Radiation Effects Research Foundation (RERF) ont montré des anomalies génétiques sur plusieurs générations, notamment :


  • des cas accrus de leucémies et de cancers thyroïdiens,
  • des malformations congénitales,
  • des troubles du développement cognitif chez les enfants exposés in utero.



Plusieurs zones de la ville sont restées impropres à la culture pendant plus de 15 ans. L’accident de Fukushima en 2011 a ravivé le souvenir d’Hiroshima et réouvert un débat national sur le risque nucléaire civil et militaire.



Mémoire vivante : 

les hibakusha



Aujourd’hui, il reste environ 100 000 survivants officiels, appelés hibakusha, souvent stigmatisés dans la société japonaise en raison de leur fragilité médicale. L’une d’elles, Setsuko Thurlow, devenue militante internationale, déclara à l’ONU en 2017 :


“Je suis la voix de ceux qui ont été vaporisés, brûlés ou enterrés vivants. La bombe n’a pas seulement tué, elle a transformé l’humanité en cobaye.”




Une leçon morale encore débattue




Un débat éthique profond



Depuis 1945, une question obsède historiens, militaires et philosophes : était-il moralement justifié de bombarder Hiroshima et Nagasaki ? Les partisans affirment que cela a sauvé des millions de vies en évitant une invasion terrestre du Japon.


D’autres y voient un crime contre l’humanité :


  • Jean-Paul Sartre, en 1946, écrivait :



“L’histoire jugera les vainqueurs non à leur gloire mais à leurs cendres.”



  • Le philosophe Bertrand Russell parla d’“une monstruosité de la raison technicienne”.



En 1995, pour le 50ᵉ anniversaire, le Smithsonian Institute à Washington a voulu exposer l’Enola Gay accompagné de photos des victimes : l’armée américaine s’y opposa. 


C’est dire combien le narratif de la bombe reste fragile, même aux États-Unis.



Une leçon toujours vive dans les sociétés civiles



À travers le monde, Hiroshima est devenu :


  • un symbole absolu de la guerre totale,
  • un avertissement sur les dérives de la science sans conscience,
  • un cri contre la banalisation des armes de destruction massive.



En Amérique latine, l’explosion d’Hiroshima est régulièrement commémorée comme un argument pour un désarmement universel, notamment au Brésil et au Mexique.


En Afrique du Sud, l’unique pays à s’être volontairement dénucléarisé, Nelson Mandela déclara en 1995 :


“Notre humanité est plus grande que notre besoin de dominer. Hiroshima nous en donne la preuve brûlante.”





Hiroshima, mémoire et vigilance



80 ans après, le champignon atomique d’Hiroshima plane toujours sur la conscience humaine. Son héritage est ambivalent :


  • une prouesse scientifique devenue apocalypse,
  • une victoire stratégique devenue remords universel,
  • une blessure écologique et morale dont les cicatrices ne se referment pas.



Si la mémoire d’Hiroshima faiblit, le risque, lui, est bien réel. La guerre en Ukraine, les tensions sino-américaines ou le programme nucléaire iranien, l’arrogance de la Corée du Nord prouvent que la dissuasion atomique reste un pilier incertain de la paix mondiale.


Dans les mots du philosophe Hans Jonas :


“Les effets de notre puissance ont dépassé notre imagination morale. Hiroshima fut notre premier réveil.


© 2025 JBCH. Reproduction interdite sans autorisation.



ARN messager et USA (FR) JBCH N° 190





Un fait étonnant et une équipe gouvernementale détestable et hors normes,  l’administration Trump, vient de couper toute aide sur la recherche et le développement de l’ARN messager. 


les implications de cette décision, les positions négationnistes de Robert Kennedy Jr., et les conséquences potentielles pour la position des États-Unis dans ce domaine scientifique. 


Contexte : Pourquoi l’administration Trump freine la recherche scientifique, notamment dans le domaine pharmaceutique


Depuis la seconde investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025, l’administration a adopté des mesures qui affectent profondément le paysage scientifique américain.


 Ces mesures s’inscrivent dans une logique idéologique visant à réorienter les priorités de recherche et à réduire l’influence de l’État fédéral dans certains domaines jugés controversés ou non alignés avec les valeurs de l’administration. 


Selon plusieurs sources, cette politique se traduit par des coupes budgétaires, des licenciements massifs dans les institutions scientifiques (comme les NIH ou la NASA), et des pressions idéologiques sur les universités et les organismes privés.


Dans le domaine pharmaceutique, l’administration Trump, sous l’influence du ministre de la Santé Robert Kennedy Jr., a ciblé spécifiquement la recherche sur les vaccins à ARNm. 


Le 5 août 2025, Kennedy a annoncé la suppression de 22 investissements fédéraux, représentant environ 500 millions de dollars, destinés au développement de vaccins à ARNm contre des maladies comme la grippe aviaire et la grippe porcine. 


Ces financements étaient attribués à des géants pharmaceutiques tels que Moderna, Pfizer, et Sanofi, via la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA).

Les raisons de cette politique semblent multiples :

•  Motivations idéologiques : L’administration s’appuie sur une vision libertarienne, promue par certains entrepreneurs technologiques proches de Trump, qui privilégie l’innovation privée et cherche à réduire le rôle de l’État dans la recherche scientifique. Les thématiques scientifiques jugées « indésirables » (comme celles liées au climat, à la santé publique ou à l’ARNm) sont particulièrement visées pour des raisons idéologiques, souvent qualifiées de « wokisme » ou de non-conformité aux priorités du gouvernement.

•  Scepticisme antivaccins : Robert Kennedy Jr., connu pour ses positions antivaccins, joue un rôle central dans cette réorientation. Ses déclarations remettent en question l’efficacité et la sécurité des vaccins à ARNm, malgré leur succès prouvé lors de la pandémie de Covid-19.

•  Réduction des dépenses publiques : L’administration cherche à « dégraisser » l’État fédéral, ce qui inclut la réduction des subventions à la recherche scientifique, perçue comme un domaine coûteux et parfois en décalage avec les priorités politiques.

Cette politique contraste fortement avec les approches d’autres régions du monde, comme l’Europe et Israël, qui continuent d’investir massivement dans la recherche sur l’ARNm.



Les implications de l’arrêt des subventions pour la recherche sur l’ARN messager

L’arrêt des subventions fédérales pour la recherche sur l’ARNm aux États-Unis a des conséquences significatives, tant sur le plan scientifique 

La technologie de l’ARNm, qui a permis le développement rapide de vaccins efficaces contre le Covid-19, est considérée comme une avancée majeure en biotechnologie. Elle offre des perspectives prometteuses non seulement pour les vaccins (contre des virus comme la grippe ou le VIH), mais aussi pour des traitements contre le cancer et d’autres maladies complexes.


 En coupant les financements de BARDA, l’administration Trump prive des projets cruciaux de ressources nécessaires, ce qui pourrait :

•  Retarder ou arrêter des projets en cours : Les 500 millions de dollars retirés concernaient des recherches sur la grippe aviaire et porcine, des menaces sanitaires majeures. Sans ces fonds, des entreprises comme Moderna ou Pfizer pourraient réduire leurs efforts ou déplacer leurs recherches à l’étranger.

•  Freiner l’innovation : La recherche sur l’ARNm nécessite des investissements continus pour optimiser la sécurité, l’efficacité et les applications de cette technologie. L’arrêt des subventions risque de ralentir les progrès dans des domaines où les États-Unis étaient 


L’administration Trump exerce également des pressions sur la coopération scientifique internationale, en limitant les financements pour des projets impliquant des thématiques jugées indésirables. Cela affecte les collaborations avec des partenaires étrangers, y compris en Europe, où les investissements dans l’ARNm sont en forte augmentation. Par exemple :

•  L’Europe, via des initiatives comme Horizon Europe, consacre des budgets importants à la recherche biomédicale, y compris l’ARNm, pour renforcer son autonomie stratégique en santé.

•  Israël, un acteur clé en biotechnologie, investit également dans des projets d’ARNm, notamment pour des applications thérapeutiques contre le cancer.

Cette divergence de priorités pourrait marginaliser les États-Unis dans les réseaux scientifiques mondiaux, réduisant leur influence dans des domaines 


L’industrie pharmaceutique américaine, qui a bénéficié de décennies de financements publics pour catalyser l’innovation, risque de perdre du terrain. 


Les coupes budgétaires pourraient pousser des entreprises comme Moderna ou Pfizer à délocaliser leurs activités de recherche vers des pays offrant un soutien financier plus robuste, comme l’Europe ou Israël. Cela pourrait entraîner une perte d’emplois qualifiés et une diminution de la compétitivité économique des États-Unis dans le secteur pharmaceutique.


Robert Kennedy Jr., nommé ministre de la Santé par Trump, est une figure controversée connue pour ses positions antivaccins et son scepticisme envers la science établie. Ses théories, souvent qualifiées de négationnistes par la communauté scientifique, incluent les points suivants :

•  Mise en doute de l’efficacité des vaccins à ARNm : Kennedy a déclaré que les vaccins à ARNm « ne protègent pas efficacement contre les infections des voies respiratoires supérieures comme le Covid-19 et la grippe », une affirmation contredite par de nombreuses études démontrant leur efficacité pendant la pandémie. Il a également suggéré que ces vaccins ne sont pas sûrs, sans fournir de données probantes.

•  Promotion de traitements alternatifs non validés : Kennedy a publiquement soutenu des remèdes non scientifiques, comme l’huile de foie de morue pour lutter contre la rougeole, au lieu de vaccins éprouvés. Ces positions reflètent une méfiance envers les institutions scientifiques comme la FDA ou les NIH.

•  Critique du « complexe agroalimentaire et pharmaceutique » : Kennedy accuse l’industrie pharmaceutique de désinformation et de pratiques nuisibles à la santé publique, plaidant pour une réorientation des financements vers des approches non médicamenteuses ou des technologies qu’il juge « plus sûres ».

•  Relativisation des consensus scientifiques : Ses prises de position s’appuient souvent sur des théories du complot ou des interprétations biaisées des données, ce qui alimente la méfiance du public envers les vaccins et la recherche scientifique en général.

Ces théories, bien que largement critiquées par les experts, ont un impact significatif en raison de la position influente de Kennedy au sein de l’administration. Elles contribuent à légitimer des politiques de réduction des financements et à polariser le débat public sur la science.


Alors que les États-Unis réduisent leurs investissements dans l’ARNm, l’Europe et Israël adoptent une approche radicalement différente :

•  Europe : L’Union européenne, consciente de l’importance stratégique de la biotechnologie, a renforcé ses investissements dans l’ARNm à travers des programmes comme Horizon Europe. 


Des pays comme la France et l’Allemagne soutiennent activement des projets visant à développer des vaccins et des thérapies à ARNm. De plus, face aux restrictions américaines, plusieurs ministres européens de la Recherche ont proposé une politique d’accueil pour les scientifiques fuyant les États-Unis, ce qui pourrait attirer des talents et renforcer la position européenne. L’université d’Aix en Provence vient d’en intégrer 35.


•  Israël : Ce pays, déjà un leader en biotechnologie, investit massivement dans l’ARNm, notamment pour des applications oncologiques. Des entreprises comme BioNTech (partenaire de Pfizer) collaborent activement avec des institutions israéliennes, renforçant la position du pays dans ce domaine.

Cette divergence risque de créer un déséquilibre, où l’Europe et Israël pourraient surpasser les États-Unis dans des domaines où ces derniers étaient historiquement dominants.



Les États-Unis ont longtemps été un leader mondial en recherche biomédicale, grâce à des institutions comme les NIH, des universités prestigieuses, et un secteur pharmaceutique dynamique soutenu par des subventions publiques. Cependant, les récentes décisions de l’administration Trump pourraient compromettre cet avantage :

•  Perte de talents : Les restrictions imposées aux chercheurs étrangers (expulsions, interdictions d’entrée) et les pressions sur les libertés académiques incitent de nombreux scientifiques à quitter les États-Unis pour des environnements plus favorables, comme l’Europe. Par exemple, des cas d’expulsion de chercheurs indiens, palestiniens ou libanais ont été signalés, ce qui nuit à la diversité et à la qualité de la recherche.

•  Retard technologique : En freinant la recherche sur l’ARNm, les États-Unis risquent de céder du terrain à des concurrents qui continuent d’innover. L’ARNm est un domaine en rapide évolution, et un ralentissement des investissements pourrait empêcher les États-Unis de rester à la pointe des nouvelles applications thérapeutiques.

•  Impact économique : La recherche biomédicale est un moteur économique majeur, générant des brevets, des emplois et des exportations. Si des entreprises comme Moderna ou Pfizer délocalisent leurs activités, cela pourrait affaiblir l’économie américaine à long terme.

•  Perte d’influence mondiale : La recherche scientifique est un outil de soft power. En se désengageant de domaines stratégiques comme l’ARNm, les États-Unis pourraient perdre leur rôle de leader dans les collaborations scientifiques internationales, au profit de l’Europe, d’Israël, ou même de la Chine.

Cependant, certains facteurs pourraient atténuer ces effets. Les grandes entreprises pharmaceutiques américaines, bien que privées de subventions fédérales, disposent de ressources propres et pourraient continuer à investir dans l’ARNm. 


De plus, des États comme la Californie ou des universités privées pourraient compenser partiellement les coupes fédérales en finançant des projets localement.


L’arrêt des subventions pour la recherche sur l’ARN messager par l’administration Trump, sous l’impulsion de Robert Kennedy Jr., reflète une combinaison de motivations idéologiques, de scepticisme antivaccins, et d’une volonté de réduire les dépenses publiques.


 Cette politique, qui s’inscrit dans une offensive plus large contre la recherche scientifique, contraste avec les investissements massifs de l’Europe et d’Israël dans l’ARNm, un domaine stratégique pour la santé publique et l’innovation biomédicale. 


Les théories négationnistes de Kennedy, qui remettent en question l’efficacité et la sécurité des vaccins à ARNm, risquent d’alimenter la méfiance du public et de freiner les progrès scientifiques.


À long terme, ces décisions coutera aux États-Unis leur position de leader dans la recherche sur l’ARNm, avec des conséquences scientifiques, économiques et géopolitiques. 


Alors que l’Europe et Israël saisissent l’opportunité de renforcer leur autonomie stratégique, les États-Unis devront peut-être repenser leur approche pour éviter un déclin dans ce domaine crucial. 


Pour l’heure, la communauté scientifique internationale observe avec inquiétude cette rupture, qui menace non seulement l’innovation, mais aussi la capacité des États-Unis à répondre aux futures crises sanitaires.


Je pense que ce Kennedy n’a d’honorable que son nom, le reste est sans intérêt 


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Le point sur les relations Israël Inde (FR) JBCH N° 189

 




Pourquoi et comment un groupe indien a-t-il pu chasser les Chinois de la gestion du port de Haïfa ?


  • Jusqu’en 2015, Shanghai International Port Group (SIPG) détenait la gestion du port de Haïfa Bayport, via un terminal privé adjacent, dans le cadre de l’initiative chinoise de la Belt and Road Initiative (BRI)  .
  • Le port principal de Haïfa (Haifa Port Company), géré jusque-là par l’État israélien, est mis en concession : en 2022, un appel d’offres est lancé, finalement remporté par un consortium Adani Ports (Inde, 70 %) et Gadot Group (Israël, 30 %) pour ≈ 1,2 milliard USD, contrat jusqu’en 2054  .
  • Ce choix est fortement influencé par des préoccupations de sécurité : proximité immédiate de la base navale israélienne et présence régulière de la 6ᵉ flotte américaine, contraire aux intérêts du renseignement occidental vis-à-vis de la présence chinoise potentielle  .
  • L’offre d’Adani était 55 % supérieure à celle des concurrents, soutenue par des pressions diplomatiques des États-Unis dans le cadre du partenariat I2U2 (Inde‑Israël‑Émirats‑USA)  .





Conséquences sur le projet des routes de la soie (BRI)



  • L’octroi du port principal de Haïfa à l’Indien Adani constitue une contrecoup stratégique à la BRI : où la Chine dispose du Bayport, l’Inde prend le contrôle du port historique, limitant l’influence chinoise sur cette infrastructure cruciale du commerce méditerranéen  .
  • Ce mouvement cadre avec l’émergence du India–Middle East–Europe Economic Corridor (IMEC), qui vise à créer via Haïfa un couloir alternativement structuré par l’Inde, Israël, les Émirats, l’UE et les États-Unis, hors du canal de Suez/BRI  .
  • La logique : Haïfa devient une pièce logistique centrale du corridor, vecteur concret de l’I2U2, et une alternative géopolitique à l’influence chinoise dans la région  .





Relations israélo‑indiennes : focus sur les volets économiques, scientifiques et militaires



Economie & commerce



  • Depuis les années 2000, l’Inde est un des principaux partenaires commerciaux d’Israël en Asie : échanges mondiaux ont dépassé 10 milliards USD en 2022, hors défense  .
  • Les secteurs-clés incluent : diamants, technologies médicales, high-tech, systèmes de communication, irrigation et agriculture de précision  .
  • Un accord de libre-échange est en cours de finalisation, avec suppression progressive des barrières tarifaires et facilitation des échanges numériques et infrastructurels  .



Science & innovation



  • Collaboration scientifique active depuis la signature d’un accord en sciences et technologies dès 1993 : domaines de coopération incluent biotech, lasers, électro‑optiques, high-tech, etc., avec un fonds conjoint de R&D depuis fin des années 1990  .
  • En 2005, ISRO a lancé un satellite radar israélien (TecSAR) sur PSLV, illustrant la coopération en géospatial  .
  • En 2021, un accord bilatéral DRDO‑DDR&D a lancé des projets communs en drones, IA, robotique, quantique, financés conjointement  .



Défense et sécurité



  • Israël est le deuxième fournisseur d’armes de l’Inde après la Russie, avec des contrats majeurs : AWACS (Phalcon), drones Harop et Heron, missiles Barak, Spike, etc. Depuis 2002, la valeur cumulée dépasse plusieurs milliards USD  .
  • Coopération dans le contre-terrorisme, renseignement, cybersécurité, protection des infrastructures critiques, sous cadre légal sécurisé depuis 2014  .
  • Exercices militaires réguliers (ex. Blue Flag depuis 2017 avec forces spéciales indiennes), formation de commandos, transfert technologique et joint-productions de systèmes avancés sous l’initiative Make in India  .
  • Fourniture de drones Hermes 900 à Israël, aide militaire active depuis l’offensive de Hamas en 2023, montée en puissance depuis la confrontation avec l’Iran en 2024  .

D’un côté l’Inde 1,3 millard d’habitants, bientôt première nation mondiale, de l’autre Israël dix millions d’habitants et une grande amitié depuis le départ de Madame Gandhi et des tiers mondialistes.. Ces relations sont exceptionnelles,

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