Rechercher dans ce blog

mardi 18 novembre 2025

La perséverance du Hamas, Blog de Dov Zerah. JBCH N° 645

 
LA PERSÉVÉRANCE DU HAMAS
 
Bonsoir
Merci
 
Atlantico : Malgré les pressions internationales et le plan américain visant à organiser une transition politique à Gaza, le Hamas semble parvenir à se réimplanter progressivement comme une autorité de facto sur le terrain. Il comble le vide institutionnel qui a suivi le conflit et le blocage du plan Trump. L’organisation terroriste reprend ainsi le contrôle administratif, sécuritaire, mais aussi une partie de l’économie de Gaza. Selon vous, est-il vraiment possible d’écarter le Hamas du pouvoir dans la bande de Gaza ?
 
Dov Zerah : Oui, bien évidemment, mais pour passer à la seconde phase, comme le prévoit le plan Trump, le Hamas doit enfin accomplir la restitution des trois dernières dépouilles. Après la seconde phase du plan pourra s’accomplir, et celle-ci débute avec le désarmement du Hamas.
C’est l’enjeu déterminant des prochains jours. Et la question fondamentale est de savoir qui va procéder à ce désarmement ? Le succès du plan Trump repose sur cette condition.
En attendant, reprenant une expression footballistique, le Hamas « joue la montre ». Alors qu’il devait immédiatement rendre tous les otages vivants et les dépouilles dès l’instauration du cessez le feu le 10 octobre 2025, il essaye de gagner du temps pour se reconstituer. Dans cette quête du temps, le Hamas n’a pas hésité à transmettre une dépouille qui ne correspondait à aucun otage !
 
Atlantico : Est-ce que le temps joue en faveur de l’enracinement du Hamas, rendant de facto impossible la transition voulue par les États-Unis et Israël ?
 
DZ : Oui et non
Oui, pour reconstituer ses forces largement décimées, le Hamas aurait recruté 10 à 15 000 jeunes chômeurs, mais n’a pas encore recouvré la force militaire du 6 octobre 2023. Les capacités d’emploi et sources de revenus sont très limitées, surtout avec l’absence de permis de travail israéliens. Aussi, les offres du Hamas ne peuvent pas être refusées. En puisant dans des réserves liquides, le Hamas verse à chaque personne un salaire mensuel de 1.500 shekels (400 €).
 
Ces personnels essaient de détourner l’aide alimentaire, de contrôler les marchandises qui rentrent dans la bande, de superviser le prix de produits comme le poulet, de lever des taxes sur des produits comme l'essence ou les cigarettes, d’imposer des amendes aux marchands jugés coupables de pratiquer des prix trop élevés …
 
Parallèlement, le Hamas a tué des dizaines de Palestiniens accusés de collaboration avec l'Etat hébreu, de vols ou de divers autres crimes ; il a aussi engagé le fer avec les 4 autres milices présentes sur le terrain et favorables à Israël, mais il a eu des pertes humaines importantes.
 
Les responsables hamassiens nient et déclarent mener uniquement des missions humanitaires et administratives urgentes. Ils répètent vouloir transmettre le pouvoir à un nouvel exécutif technocratique, et éviter le chaos ; « Notre objectif est que la transition se déroule en douceur. »
 
Non, car l’heure de vérité approche. Tout repose sur le désarmement du Hamas.
 
En cours e constitution, la force internationale de stabilisation (FIS) ne sera pas en mesure de désarmer le Hamas, comme on l’a vu et on le voit encore aujourd’hui au Liban avec la FINUL. C’est là tout le problème. L’échec de la FINUL, l’absence de volonté du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah, l’échec du cessez-le-feu rendent très probable une nouvelle intervention israélienne contre le Hezbollah.
 
Si cette FIS était impliquée dans le désarmement du Hamas, il conviendrait de finaliser sa composition, déterminer ses règles d’intervention, fixer sa localisation, et ses capacités de mouvement dans les 47 % de la bande non occupée par Tsahal, au-delà de « la ligne jaune » … Mais, à ce jour, il n’y a pas un pays qui se porte volontaire dans une mission du désarmement.
 
Alors, qui est réellement en mesure de le faire ? Les seuls capables de le faire sont Israël et les États-Unis, Israël avec ou sans l’appui américain, mais nécessairement avec leur accord.
 
Atlantico : Quelle est la position du gouvernement israélien ?
 
DZ : Pour le moment, Israël n’a pas intérêt à reprendre les opérations malgré les nombreuses et quotidiennes violations du cessez le feu, notamment par des attaques incessantes de terroristes cherchant à prendre des soldats en otage.
L’armée israélienne s’attache à nettoyer les 53 % qu’elle contrôle. Jour après jour, des tunnels sont détruits, des opérations de déminage conduites, des stocks de matériels neutralisés…
Après deux ans de guerre, Israël découvre encore des tunnels, certains en très grande profondeur. La fin de toute communication avec les parties de tunnel situés du côté des 47 % a entrainé le blocage de 150 à 200 terroristes qui ne se seraient pas échappés avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Aujourd’hui, ils sont piégés et des discussions sont en cours à leur sujet.
 
Si Israël se trouvait dans l’obligation de reprendre la guerre, elle commencerait probablement par le Nord et le Hezbollah, car le risque du Hamas, nonobstant ses gesticulations est sous contrôle.
 
L’État juif n’est pas pressé car il a besoin de respirer après deux ans de guerre, d’enterrer ses morts (l’enterrement d’Hadar Goldin a mobilisé des dizaines de milliers de personnes), de mener l’enquête sur l’affaire du montage vidéo du centre de détention de Sde Teiman, de gérer la controverse sur la fermeture de la radio de l’armée, Galei Tsahal, de trouver une solution au recours à la peine de mort pour certains terroristes, de préparer les élections législatives …
 
Israël n’a aucun intérêt à engager une intervention pour désarmer les 47 % restants. Jérusalem laisse toute sa chance au plan Trump. Lorsque le Président américain aura intégré les mensonges du Hamas, voire de certains de ses parrains, et le refus de désarmer, alors il ne pourra que donner carte blanche à Tsahal pour faire « l’indispensable mais sale job » !
On se trouve donc dans un timing lent. Le temps des espoirs liés au prix Nobel de la paix est dépassé ; nous sommes désormais confrontés à l’« Orient compliqué », comme disait le général de Gaulle.
 
Certes, entretemps, le Hamas s’organise, se réorganise, mais Israël le surveille, s’informe et se prépare. Dans cette future phase qui s’annonce, Israël pourra agir sans « l’épée de Damoclès » des otages ! Tsahal prendrait moins de précaution.
Ne sous estimons que parallèlement, dans les 53 % sous contrôle israélien, quatre petits groupes de Palestiniens qui s'opposent au Hamas sont parvenus à s'implanter et pourraient constituer une police alternative à celle du Hamas. Le temps est nécessaire pour leur consolidation.
 
En tout état de cause, si le Hamas n’est pas désarmé, la seconde phase a peu de chance de s’appliquer et on risque de se retrouver dans une situation comparable à Chypre, à savoir le partage de facto de la bande. Le gel de la situation sur une partition est un scénario prévisible.
 
Atlantico : En parallèle, les négociations sur la transition politique piétinent. Sans percée diplomatique, cette partition des influences au sein de Gaza — notamment celle du Hamas — risque-t-elle de devenir permanente si le calendrier n’est pas accéléré ?
 
DZ : Ce n’est pas exclu. Mais le calendrier ne peut être accéléré tant que le préalable du désarmement du Hamas n’est pas réglé. Toute discussion sur la future gouvernance de Gaza relève du vœu pieux.
 
L'Autorité palestinienne est complètement discréditée par l'absence d'élections, une corruption généralisée et orchestrée par le fils de Mahmoud Abbas et un leadership défaillant. Les deux occasions manquées avec en 2000 le refus d’Arafat « des paramètres Clinton », et en 2007 le rejet de Mahmoud Abbas des généreuses propositions d'Ehud Olmert, ont signé la mort des accords d'Oslo.
Depuis, le divorce entre Jérusalem et Ramallah n’a cessé de s’accentuer avec les nombreuses manifestations révisionnistes de Mahmoud Abbas, les récompenses financières accordées aux familles de terroristes, les livres scolaires prônant la haine des Juifs et d’Israël… La légitimité de l’Autorité palestinienne n’a cessé de s’effriter au point que Mahmoud Abbas n’a jamais voulu se représenter devant les urnes.
Le pogrom du 7 octobre, a disqualifié le Hamas, malgré ses rodomontades.
La faillite du leadership palestinien, qu’elle soit d’essence nationaliste ou d’inspiration religieuse, complique la mise en place d’une gouvernance à Gaza.
 
Depuis peu, Mahmoud Abbas a annoncé une révision constitutionnelle et un successeur dont l’absence de légitimité permettra à son fils de poursuivre ses affaires.
Mahmoud Abbas a prévu d’organiser « des élections présidentielle et législatives libres » dans l’ensemble des territoires palestiniens un an après le déploiement de la deuxième phase. Mais que fera la communauté internationale si le Hamas gagnait ces élections ?
Mahmoud Abbas s’est engagé à ne plus verser d’allocations aux familles des terroristes tués. Certes, ce ne serait plus l’Autorité elle-même qui le fait directement, mais elle continuerait à le faire par le truchement d’une organisation caritative.
À ce stade, rien n’est prévu pour la modification du système scolaire et plus particulièrement des livres.
 
Atlantico : quelle place peuvent occuper les pays de la région, comme la Turquie ou le Qatar, dans ces négociations et ces avancées ? Et quelle place devraient-ils occuper ?
 
DZ : Il est vraisemblable qu’Israël n’acceptera pas, même sous forte pression américaine, que la Turquie et le Qatar soient présents sur place. Ce sont des pays frères musulmans, qui ont aidé et financé le Hamas. Israël ne laissera donc ni Turcs ni Qataris intervenir sur le terrain.
Dans le même temps, compte tenu des velléités d’Ankara de prendre la place de Moscou en Syrie, il ne serait pas opportun de créer une seconde zone de tensions avec Jérusalem, quelles que soient les perspectives des négociations en cours entre les deux pays.
Le rétablissement de relations commerciales intéresse la Turquie qui est en train de prendre la mesure des pertes annuelles de plusieurs milliards de dollars avec l’arrêt du tourisme israélien et des exportations agricoles. Pour le consommateur israélien, l’absence des produits agricoles turcs a renchéri les paix.
 
En revanche, d’autres pays pourraient jouer un rôle, au premier rang desquels L’Égypte. Le Caire semble prêt à prendre le leadership de cette FIS. Cela se justifie pour plusieurs raisons : 
  • Le souci égyptien de contrôler la présence et les actions des mouvements terroristes dans la péninsule du Sinaï
  • L’opposition irréductible entre le Président Al Sissi et les fréristes
  • Le blocage de la frontière par le Caire
  • L’implication du fils du président égyptien dans les différents trafics de contrebande avec Gaza.
Le Caire fournirait le plus gros contingent à cette force qui pourrait compter jusqu’à 20 000 soldats.
N’oublions pas que l’Égypte avait annexé Gaza après la guerre de 1948-49, et géré la bande pendant près de 20 ans, jusqu’en 1967.
 
Au-delà des États-Unis, il est question de pays comme l’Indonésie, candidat aux Accords d’Abraham ou l’Azerbaïdjan qui n’a pas rejoint ces Accords nonobstant les excellentes relations entre Bakou et Jérusalem.
 
Enfin, la participation des Émirats arabes unis (EAU) et/ou de l’Arabie saoudite sera déterminante pour la crédibilité de cette force.
On en saura plus lors de la prochaine discussion sur la résolution relative au plan Trump présentée lundi au Conseil de sécurité de l’ONU. Il n’est pas exclu qu’il y ait une formule sur un futur État palestinien. Cela permettrait peut-être à certains pays comme l’Arabie saoudite de rejoindre les Accords d’Abraham … Mais, au-delà de la formule, le futur sera conditionné par la situation sur le terrain et tout d’abord par le désarmement du Hamas !
 
Dov ZERAH
DHAREZ
 

Rafales sur l'Ukraine : Blog d'Hervé Kabla. JBCH N° 644

Rafales sur l’Ukraine

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?


J’étais, dans ma jeunesse, un grand fan des BDs de Tanguy et Laverdure. Mais pas de Buck Danny, que je trouvais vieillot et ringard. Alors que je trouvais aux histoires racontées par Charlier et dessinées par Uderzo un charme et un réalisme dingue. Je crois avoir lu tous les épisodes, et même relu des dizaines de fois certain d’entre eux. Et bien entendu, celui intitulé Mirage sur l’Orient.

On y parlait de la vente de Mirage III au jeun état d’Israel, ce qui ne relevait plus de la fiction, à l’époque où je lisais ces BDs, mais de la réalité. Je vous passe les mésaventures, les épisodes de drague et de complot contre ce marché entre deux nations qui faisaient face aux mêmes ennemis.

Et bien je ne sais pas pourquoi, mais en écoutant ce midi le discours d’Emmanuel Macron en compagnie de Volodymir Zelensky, j’ai eu l’impression de me retrouver plongé dans un nouvel épisode de la série Tanguy et Laverdure, une sorte de Rafale sur L’Ukraine, version 2021 de ma vieille BD. 100 Rafales pour l’Ukraine, mazette, ce n’est pass une mince affaire ! En voilà du soutien ferme et décidé, aurait-on envie de dire. À un détail près, cependant : l’engagement de ce midi semble encore loin d’être une réalité.

Car comme le rappelle avec justesse la newsletter TTSO de ce soir, le deal annoncé n’est pas encore un contrat, mais une lettre d’intention. D’ailleurs, on se demande comment l’Ukraine, en guerre depuis bientôt quatre ans, trouvera les moyens de payer sa facture. Et puis, le carnet de commande est déjà rempli, du côté de Dassault Aviation, qui ne peut produire qu’une quarantaine d’appareils par an, et qui doit au préalable honorer ses commandes en cours, dont celle pour nos forces aériennes…

Bref, les Rafale ukrainiens devraient arriver en 2032 ou 2033.

D’ici là, on souhaite bien du courage à nos amis ukrainiens, qui devront se défendre contre les forces russes avec ce dont ils disposent. Ils pourront toujours tuer le temps en se repassant la version Cornillac et Magimel de la mythique série de notre jeunesse…

https://youtu.be/XtR89U8-mpk

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?

Toledot : De génération en génération JBCH N° 643

De génération en génération, l'histoire du peuple juif se transmet, de génération en génération, cette histoire se répète, heureusement ou malheureusement, le temps s'écoule, mais les hommes se succèdent et  transmettent leurs valeurs...


La Paracha "Toledot" c'est le récit fondateur du peuple d'Israël; cette paracha  est fondamentale pour comprendre la genèse du peuple juif et les forces opposées qui ont façonné son destin.


Rebecca, après des années de stérilité, donne naissance à des jumeaux : Yaakov et Essav. 



Dans le ventre, les frères se heurtent violemment, et Rebecca s’inquiète : « Les enfants se disputaient en elle. » Elle va consulter l’Éternel et reçoit une réponse qui définit toute l’histoire future : « Deux nations sont dans ton ventre… et le plus grand servira le plus jeune » (Genèse 25,23). 


Cette révélation divine n’est pas seulement une anticipation des trajectoires personnelles des enfants, mais une métaphore de la lutte spirituelle et morale entre deux visions du monde, devant Isaac qui est vieux et aveugle (devant les manigances de sa femme)


Essav incarne l’homme des champs, le chasseur, de la force brute et de l’instinct immédiat. Yaakov, lui, est attaché à la tente, à l’étude, à la spiritualité et à la justice intérieure. L'un incarne le "Youd" l'être, la spiritualité, la sagesse, l'autre le "Beth", la possession, l'avoir, le comportement brut de l'Homme.



Leur rivalité, qui s’amplifie au fil des épisodes de la vie familiale – l’achat du droit d’aînesse contre un simple plat de lentilles, la bénédiction volée à Isaac est le reflet d’une tension universelle entre la matérialité et la valeur spirituelle. Ce dualisme se retrouve dès les premiers récits bibliques avec Caïn et Abel : le conflit fraternel devient le terrain d’un affrontement moral et ontologique, qui se prolonge tout au long de l’histoire d’Israël.


Dans ce cadre,  Amalek apparaît comme la figure récurrente de l’attaque contre Israël. Le Talmud (Sanhédrin 96b) précise que Sennachérib fils de Sargon a dispersé la semence d’Amalek parmi les nations, et depuis, cette force du mal se manifeste sous différents noms et dans différentes époques. 


Dès l’attaque traîtresse des bébés et des enfants d’Israël à Rééim,  Amalek frappe les faibles, les retardataires et les vulnérables non armés, . Plus tard, Haman l’Agagite tente d’anéantir le peuple juif dans l’histoire de Pourim, et d'Esther,  illustrant que le cycle de violence et de haine se répète à travers les générations.



L’histoire juive est jalonnée de ces réapparitions : la destruction du Temple par Rome, les croisades, les bourreaux de l’Inquisition, les pogroms cosaques de 1648, la Shoah et le génocide de six millions de Juifs. Chaque épisode reflète le même schéma : une force extérieure tente d’éradiquer le peuple juif, ciblant particulièrement les innocents et les faibles. La constance de ce mal souligne la nécessité du commandement divin : « Tu effaceras la mémoire d’Amalek… tu ne l’oublieras pas » (Deutéronome 25,17-19). Ce n’est pas seulement un avertissement historique, mais un guide moral pour chaque génération.


Le 7 octobre 2023 illustre tragiquement cette continuité. Le Hamas, dans un acte de cruauté extrême, a attaqué des civils désarmés, ciblant enfants et vieillards. Ce comportement reflète la signature d’Amalek, la haine gratuite de l’existence juive. Comme dans les épisodes bibliques, le mal se manifeste en utilisant la surprise, la perfidie et la violence contre ceux qui sont vulnérables. Et comme dans le récit de Rebecca, la question « lama zeh anokhi ? » Pourquoi moi ? surgit naturellement dans la conscience collective israélienne et juive.



La lecture de Toledot en 2025, deux ans après cet événement tragique, nous rappelle que la lutte n’est jamais terminée. Rebecca, dans sa grossesse douloureuse, illustre l’importance de la vigilance et de la détermination. Yaakov et Essav sont déjà en conflit dans le ventre maternel : il n’y a pas de hasard, la confrontation est inscrite dans la nature humaine et spirituelle. Israël, aujourd’hui, incarne Yaakov : il doit protéger la vie, la morale et la continuité de la communauté, même quand le monde semble favoriser la voie de la force brute et de l’injustice.


Cette paracha enseigne également l’importance de la stratégie et de la clairvoyance. Rebecca ne renonce pas face à la difficulté : elle agit, planifie et guide Yaakov pour qu’il reçoive la bénédiction. De même, Israël ne peut se contenter de subir l’histoire ; il doit agir, préserver son avenir et celui de ses enfants, et comprendre que le mal, même lorsqu’il semble omniprésent, peut être contenu et surmonté. 


Cette leçon est renforcée par les événements historiques : la vigilance, l’unité et la sagesse sont des armes contre la répétition des tragédies.



Enfin, Toledot nous montre que le combat est à la fois collectif et intérieur. La lutte entre Yaakov et Essav est à la fois une bataille familiale et une métaphore de la lutte spirituelle entre le bien et le mal. Elle se manifeste à chaque étape de l’histoire juive, et la réapparition d’Amalek rappelle que la haine et la destruction ciblant Israël ne sont jamais anodines. La mémoire de ces événements, et la conscience de ce combat, sont essentielles pour la survie et la force du peuple juif.


La paracha Toledot, tout en racontant l’histoire d’une famille, éclaire l’histoire du peuple juif. Elle révèle le rôle permanent de l’antagonisme fraternel, de la lutte spirituelle et de l’hostilité d’Amalek à travers les âges. La compréhension de ce texte nous permet de relier la Bible aux tragédies historiques et contemporaines, de la Shoah au 7 octobre 2023. 


Elle nous enseigne que la vigilance, l’unité et le choix de la voie de Yaakov sont essentiels. Comme Rebecca, nous devons porter l’avenir, guider les forces de la vie sur celles de la haine, et rester conscients que רק יחד ננצח – seulement ensemble nous vaincrons.





lundi 17 novembre 2025

La corail va être sauvé grâce aux technologies israéliennes. JBCH N° 642

Après avoir réussi a sauver des kilomètres carrés de Corail au large d'Eilat en Mer Rouge, dans les eaux du Pacifique, un projet israélien innovant redonne vie à des récifs coralliens menacés, illustrant comment technologie et savoir-faire peuvent restaurer des écosystèmes fragiles. 


Dirigée par le biologiste Professeur Nadav Levy et son équipe du Technion, cette initiative utilise des structures en argile imprimées en 3D pour créer un habitat favorable à la croissance des coraux et à la biodiversité marine. 


La méthode combine expertise scientifique, design avancé et implication des communautés locales, notamment à Fidji, où les habitants participent activement à la mise en place des unités coralliennes.

Levy explique que la complexité des structures est cruciale : plus elles imitent les récifs naturels, plus elles attirent une variété d’espèces marines. L’équipe a initialement testé la méthode à Eilat, dans la mer Rouge, avant de l’adapter à la réalité de l’océan Pacifique. 


Les structures sont conçues pour résister aux courants et fournir un support solide aux coraux, tout en respectant les conditions locales de température, de salinité et de lumière. L’énergie solaire alimente les installations, et l’eau de pluie collectée assure l’approvisionnement nécessaire à certaines étapes de préparation.


L’un des aspects clés du projet est l’implication communautaire. Les chercheurs ont travaillé avec neuf chefs de villages fidjiens, montrant comment les habitants peuvent cultiver et entretenir les structures coralliennes sans recourir à l’électricité ni à des techniques complexes. 


Des ateliers ont permis aux villageois de façonner l’argile locale et d’assembler les modules, créant un sentiment de responsabilité et d’appropriation du projet. Cette approche a non seulement renforcé les liens sociaux mais a aussi augmenté le taux de survie des coraux, qui atteint désormais près de 100 % sur les structures implantées.


Le projet est également un exemple de coopération internationale. Aux côtés des chercheurs israéliens, des scientifiques allemands et des représentants d’ONG américaines ont contribué à l’évaluation et à l’optimisation des structures coralliennes. 


L’objectif n’est pas seulement de restaurer les récifs existants, mais de créer un modèle reproductible, pouvant être appliqué à d’autres communautés dépendantes des récifs. Selon Levy et ses collaborateurs, l’avenir de la conservation marine repose sur l’alliance de la technologie de pointe et de la participation locale.


L’innovation israélienne repose sur l’utilisation de matériaux naturels et locaux. L’argile imprimée en 3D reproduit fidèlement la structure des récifs coralliens et favorise l’installation spontanée de coraux et de faune marine. Le projet a montré que la science moderne peut s’adapter aux traditions locales et à l’environnement, et que la restauration écologique peut coexister avec le respect des savoir-faire ancestraux.


Enfin, cette initiative démontre qu’Israël ne se limite pas à ses frontières et qu’il peut exporter ses solutions durables à l’échelle mondiale. 


En combinant recherches scientifiques, technologie innovante et éthique de collaboration avec les communautés locales, ce projet offre un modèle de conservation marine qui pourrait transformer la manière dont le monde protège ses récifs coralliens, tout en offrant des bénéfices écologiques, économiques et sociaux à long terme.



Le Douanier Rousseau JBCH N° 641

Henri Rousseau, surnommé le « Douanier », reste l’un des peintres les plus énigmatiques et fascinants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Autodidacte, il découvre la peinture tardivement tout en travaillant comme percepteur à Paris. 


Pour apprendre, il s’inspire des maîtres anciens au Louvre et des collections naturalistes, dessinant et peignant à partir de plantes et d’animaux naturalisés. Retraité de son emploi en 1893, il se consacre pleinement à sa peinture et développe un univers unique, où le réel et le fantastique s’entremêlent. 


Sa technique, souvent qualifiée de naïve, révèle en réalité une maîtrise subtile du détail, de la lumière et de la couleur, qui confère à ses œuvres un charme et une poésie inimitables.




Ses tableaux, peuplés de figures lilliputiennes, d’animaux menaçants et de végétation luxuriante, créent des scènes à la fois mystérieuses et magiques. Dans Carnival Evening, deux personnages sortent des bois sous un ciel saumoné, tandis qu’un observateur menaçant se tient à l’écart, illustrant l’équilibre constant entre danger et protection dans ses compositions. 



Dans Rendezvous in the Forest ou Woman Walking in an Exotic Forest, Rousseau met en scène des personnages pris au piège dans des paysages luxuriants et gigantesques, où les fruits et les plantes semblent avoir leur propre volonté. Son fameux The Sleeping Gypsy illustre parfaitement cette fusion entre rêve et réalité : une femme endormie, presque lévitante, est observée par un lion dans un désert illuminé par une lune argentée, offrant une vision suspendue entre poésie et tension dramatique.



Rousseau excelle à rendre crédibles des mondes fantastiques. Ses personnages, parfois maladroits ou disproportionnés, paraissent pourtant habiter pleinement leur environnement. Ses portraits dégagent une présence intense, rappelant Goya, tandis que ses paysages lumineux évoquent la délicatesse des arbres de Claude Lorrain et la lumière de Fra Angelico. 


Il mêle observation minutieuse de la nature et imagination libre, créant des œuvres qui préfigurent le surréalisme et inspirent des générations d’artistes, dont Picasso et Kandinsky. Ses thèmes exotiques, ses jungles imaginaires et ses scènes oniriques ont su séduire et influencer la scène artistique malgré le scepticisme de ses contemporains.




L’exposition Henri Rousseau: A Painter’s Secrets à la Barnes Foundation offre un panorama exceptionnel de son œuvre, rassemblant cinquante-cinq peintures et une lithographie, mettant en lumière sa sophistication, sa créativité et son sens de la magie. L’exposition explore à la fois la dimension poétique de ses compositions et les aspects méconnus de sa personnalité, incluant son opportunisme, ses pratiques parfois douteuses et sa carrière marquée par une reconnaissance tardive. 





Les visiteurs peuvent y découvrir des œuvres majeures comme Unpleasant Surprise et The Snake Charmer, où des figures humaines et animales interagissent dans des paysages de rêve, défiant les proportions et la logique classique pour créer des scènes à la fois inquiétantes et fascinantes.


Rousseau, longtemps moqué pour son style naïf, est aujourd’hui célébré pour la profondeur et la subtilité de son imagination. Il parvient à transformer l’ordinaire en extraordinaire, faisant coexister le réalisme et l’exotisme, la lumière et l’ombre, la sérénité et le danger. Son influence sur le modernisme et le surréalisme est indéniable, et son œuvre, riche en inventions visuelles et narratives, continue de captiver le public. 


La magie de ses tableaux réside dans leur capacité à créer des univers où l’observateur est à la fois spectateur et acteur, immergé dans un monde où l’imaginaire devient tangible, et où chaque détail révèle la minutie et l’inventivité d’un maître autodidacte hors du commun. 


L’exposition permet de revisiter cette œuvre monumentale et de mieux comprendre pourquoi Henri Rousseau demeure un peintre incontournable de l’histoire de l’art.






Les leaders de la Tech aux USA sont indiens ... L'inde avance à Haïfa ... JBCH N° 640

Le pays le plus peuplé du monde avec 1,7 milliards d'habitants monte au créneau, Alors que la Chine ne mise que sur l'industrie, l'Inde privilègie la matière grise ... sans perdre de vue son lien commercial avec le Moyen Orient (Haïfa et l'Europe) 


Aucune autre nation au monde ne "forme" autant de citoyens de cette manière, de façon gladiatorienne, que l'Inde", déclare R. Gopalakrishnan, ancien PDG de Tata Sons et co-auteur de The Made in India Manager.



Les hauts dirigeants d’origine indienne dominent aujourd’hui plusieurs géants technologiques mondiaux. Parmi eux : Satya Nadella, ancien ingénieur devenu PDG de Microsoft, qui a transformé l’entreprise autour du cloud et de l’intelligence artificielle. Sundar Pichai, né à Chennai, dirige Google et sa maison-mère Alphabet, et joue un rôle clé dans la stratégie IA du groupe. 



À la tête d’Adobe, Shantanu Narayen incarne l’élite technologique indienne : il a guidé l’entreprise vers un modèle d’abonnement très rentable. Enfin, Arvind Krishna, diplômé de l’IIT Kanpur, est CEO d’IBM, où il a piloté des acquisitions majeures comme Red Hat.


La formation d’ingénieurs en Inde est massive : environ 1,5 million de jeunes obtiennent chaque année un diplôme d’ingénierie.  Pourtant, une grande partie de ces diplômés ne sont pas jugés “employables” par les entreprises : selon certaines études, seuls 7 % répondraient aux exigences techniques et de savoir-être.  


Cette situation pose un dilemme : d’un côté, l’Inde dispose d’un vivier immense de talents potentiels ; de l’autre, une partie de ces diplômés peine à être absorbée dans l’industrie technologique.



Dans une logique géoéconomique plus large, l’Inde multiplie désormais les investissements stratégiques à l’étranger. 


Le groupe Adani, dirigé par le milliardaire indien Gautam Adani, a acquis 70 % du port de Haïfa en Israël pour 1,2 milliard de dollars.  Ce port méditerranéen devient pour l’Inde un hub stratégique entre l’Asie et l’Europe, dans le cadre d’un corridor commercial appelé IMEC (India-Middle East-Europe Corridor).  



L’objectif : diversifier les routes d’exportation, réduire la dépendance aux routes maritimes traditionnelles — souvent soumises à des points de blocage — et renforcer l’influence économique de l’Inde dans une région cruciale. 


Cette acquisition reflète aussi l’ambition géopolitique de New Delhi : contrôler des infrastructures essentielles pour peser dans les flux mondiaux, tout en affirmant ses liens avec Israël.