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samedi 16 août 2025

Poutine Israël et les juifs ! (FR, EN, ES, HE). JBCH N° 235


e me suis toujours demandé pourquoi VladimirJ Poutine garde toujours attitude bienveillante  envers Israël et les Juifs, c’est une relation singulière, alors que son entourage proche est anti sioniste, voire antisémite.


Grande Synagogue de Moscou


Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Vladimir Poutine a cultivé une relation pragmatique, souvent cordialement teintée, avec Israël et le monde juif. Cela peut sembler paradoxal : Moscou était jusqu’à le dernière révolution de 2025 alliée de la Syrie et entretient des relations proches avec l’Iran, deux ennemis déclarés d’Israël. 


Pourtant, plusieurs faits montrent une tolérance inhabituelle vis-à-vis des intérêts israéliens : Moscou accorde une liberté d’action militaire israélienne en Syrie depuis son intervention russe en 2015, l’aviation russe contrôlait l’espace aérien syrien grâce à ses systèmes S-400, qu’Israël a éliminé cette année. 


Poutine et le Grand Rabbin de Russie





Même au plus fort des tensions internationales, Moscou n’a jamais suspendu les vols directs entre Israël et la Russie, ce qui a facilité le tourisme, les échanges économiques et les déplacements familiaux. 

Il n’y a aucun obstacle à l’alyah, il reste 200 000 juifs, et plusieurs milliers d’entre eux partent tous les ans pour Israël, Poutine n’a jamais mis de barrières majeures au départ des Juifs russes ou ukrainiens vers Israël. 

L’Agence juive a pu travailler sur le sol russe et des centaines de milliers de Juifs russes ont pu s’installer en Israël depuis les années 2000. Il y a en Israël 1,5 millions de juifs d’origine russe et ukrainienne, et l’on trouve partout des annonces ou des panneaux écrits en caractère cyrilliques, et il y a des canaux TV pour les russophones, un parti ayant une orientation pro-russe qui est Yisrael Beiteinu (Israël Notre Foyer), dirigé par Avigdor Lieberman

Israël Beytenou



Ce parti représente historiquement les intérêts de la communauté des russophones, issus de l’ex-URSS. Selon diverses analyses, ce parti est perçu comme ayant une inclinaison pro-russe, notamment par certaines positions favorables vis-à-vis de Vladimir Poutine . Lieberman lui-même a été l’un des premiers politiciens étrangers à qualifier les élections législatives russes (après 2011) de “absolument libres, justes et démocratiques”, ce qui a renforcé l’image d’un alignement idéologique envers Moscou .

Avigdor Liebermann



Poutine a lui-même évoqué plusieurs fois des souvenirs personnels liés à la communauté juive qui éclairent son approche : L’anecdote de la voisine juive : il raconte qu’enfant à Leningrad (Saint-Pétersbourg), ses parents étaient souvent absents, et qu’une voisine juive âgée l’aidait dans ses devoirs et et le nourrissait. 


Ce souvenir semble avoir laissé une impression durable. Les enseignants juifs : Poutine a parlé avec émotion de son professeur d’allemand, Mina Yuditskaya Berliner, une Juive qui l’avait aidé à se développer intellectuellement.  En 2005, il l’a invitée personnellement à Moscou et lui a offert un appartement en cadeau. 

Synagogue de Saint Petersbourg



La visite à Jérusalem en 2012 : Poutine, accompagné de Benjamin Netanyahou, s’est rendu au Mur occidental près de l’esplanade du Temple, et a respecté les usages religieux juifs (port de la kippa, geste de recueillement). 

Visite de Poutine à Jérusalem


Ce comportement symbolique a été interprété comme un signe de respect culturel et politique. La Russie post soviétique compte encore une élite influente issue de la communauté juive, particulièrement dans le monde des affaires, des médias et, dans une moindre mesure, de la haute hiérarchie militaire. 




Parmi les personnalités proches ou respectées par Poutine : Roman Abramovich , Oligarque et philanthrope, ancien propriétaire du Chelsea FC, Abramovich a financé de nombreuses causes juives et israéliennes. Il a souvent servi de médiateur officieux dans les relations russo-israéliennes. Yuri Kanner, Président du Congrès juif de Russie, régulièrement reçu au Kremlin, il a soutenu la restauration de synagogues et la lutte contre l’antisémitisme en Russie. Lev Leviev, Homme d’affaires né en Ouzbékistan, proche du milieu hassidique de Loubavitch, il a été un interlocuteur économique important entre Moscou et Tel-Aviv, notamment dans le diamant et l’immobilier, Industriel et président du Congrès juif européen jusqu’en 2022, il a été un partenaire du Kremlin sur des projets mémoriels de la Shoah. Alexandre Bortnikov, (FSB) et Sergueï Choïgou (ministre de la Défense) ne sont pas juifs, mais entretiennent des relations de confiance avec des officiers israéliens, ce qui facilite la coordination militaire. Moshe Kantor (scientifique et philanthrope) a été reçu par Poutine lors de cérémonies internationales sur la mémoire de la Shoah. 

Au-delà de l’affect personnel, Poutine voit dans la relation avec Israël un levier diplomatique au Moyen-Orient : Israël est respecté par Washington, Pékin et New Delhi ; maintenir une bonne relation avec Tel-Aviv permet à Moscou de rester un acteur incontournable. 

Une coopération sécuritaire discrète : échanges de renseignements sur le terrorisme islamiste, en particulier sur les combattants tchétchènes partis en Syrie. 

Un pont économique et technologique : Israël est un leader dans la cybersécurité, la haute technologie et l’agriculture de pointe. Plusieurs entreprises israéliennes opèrent en Russie ou avec des partenaires russes. 

Un lien communautaire puissant : la présence d’environ 1,5 million d’Israéliens d’origine ex-soviétique crée un canal humain et culturel qui renforce la proximité entre les deux pays. 

Poutine utilise également cette cordialité comme un outil d’image : Il participe régulièrement aux commémorations de la Shoah, souvent en insistant sur le rôle de l’Armée rouge dans la libération des camps. 

Il met en avant son opposition officielle à l’antisémitisme, qu’il qualifie de « poison destructeur ».

L’attitude de Poutine envers Israël et les Juifs n’est pas simplement le fruit d’une stratégie géopolitique ; elle combine des expériences personnelles marquantes, une réalité socio-politique héritée de l’URSS, et des calculs diplomatiques précis. 

Si Moscou reste proche de l’Iran et de la Syrie, la Russie de Poutine a su préserver un canal privilégié avec Israël, à travers la coopération militaire implicite, le dialogue permanent et l’absence de mesures restrictives contre les Juifs russes. 

 Ce double jeu, qui associe affection personnelle et réalisme stratégique, fait de la relation russo-israélienne un cas rare dans un environnement international polarisé. 

Je pense que cet état de fait n’est qu’éphémère et qu’au départ de Vladimir Poutine, il tombera comme un château de cartes. Là aussi, l’avenir nous le dira … 

JBien évidemment, je ne suis qu'un témoin, et ces lignes sont personnelles, car c'est délicat de témoigner quand on vit à Paris, loin des scènes politiques,

 les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée

 © 2025 JBCH. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation  

film Akadem


Anglais (English)

Benevolent towards Israel and the Jews, it is a singular relationship, especially when the close entourage is anti-Zionist, if not antisemitic.
Of course, I am merely a witness, and these lines are personal, as it is delicate to testify when living in Paris, far from political scenes. The photos and videos are taken from the web for private use as well.

Since coming to power in 1999, Vladimir Putin has cultivated a pragmatic, often cordially tinged relationship with Israel and the Jewish world. This may seem paradoxical: Moscow was, until the last revolution in 2005, an ally of Syria and maintains close relations with Iran, two declared enemies of Israel.

Yet, several facts demonstrate an unusual tolerance toward Israeli interests: Moscow has granted Israel military freedom of action in Syria since Russia’s intervention in 2015. Russian aviation controlled Syrian airspace thanks to its S-400 systems, which Israel eliminated this year.

Even at the height of international tensions, Moscow has never suspended direct flights between Israel and Russia, facilitating tourism, economic exchanges, and family travel.

There are no obstacles to aliyah; there are still 200,000 Jews, and several thousand of them leave for Israel every year. Putin has never imposed major barriers to the departure of Russian or Ukrainian Jews to Israel.

The Jewish Agency has been able to operate on Russian soil, and hundreds of thousands of Russian Jews have settled in Israel since the 2000s. There are 1.5 million Jews of Russian and Ukrainian origin in Israel, and one can find advertisements or signs written in Cyrillic characters everywhere. There are TV channels for Russian speakers and a party with a pro-Russian orientation, Yisrael Beiteinu (Israel Our Home), led by Avigdor Lieberman.

Israel Beytenou

This party historically represents the interests of the Russian-speaking community from the former USSR. According to various analyses, this party is perceived as having a pro-Russian inclination, particularly due to certain positions favorable to Vladimir Putin. Lieberman himself was one of the first foreign politicians to describe Russian legislative elections (after 2011) as “absolutely free, fair, and democratic,” reinforcing the image of ideological alignment with Moscow.

Avigdor Lieberman

Putin has himself mentioned several personal memories related to the Jewish community that shed light on his approach:

  • The Jewish neighbor anecdote: He recounts that as a child in Leningrad (St. Petersburg), his parents were often absent, and an elderly Jewish neighbor helped him with his homework and fed him.
    This memory seems to have left a lasting impression.
  • Jewish teachers: Putin has spoken emotionally about his German teacher, Mina Yuditskaya Berliner, a Jew who helped him develop intellectually. In 2005, he personally invited her to Moscow and gifted her an apartment.

St. Petersburg Synagogue

The visit to Jerusalem in 2012: Putin, accompanied by Benjamin Netanyahu, visited the Western Wall near the Temple Mount and observed Jewish religious customs (wearing a kippah, a moment of reflection).

This symbolic behavior was interpreted as a sign of cultural and political respect. Post-Soviet Russia still has an influential elite from the Jewish community, particularly in business, media, and, to a lesser extent, the upper military hierarchy.

Among the personalities close to or respected by Putin:

  • Roman Abramovich, oligarch and philanthropist, former owner of Chelsea FC, has funded numerous Jewish and Israeli causes. He has often served as an unofficial mediator in Russo-Israeli relations.
  • Yuri Kanner, President of the Russian Jewish Congress, regularly received at the Kremlin, has supported the restoration of synagogues and the fight against antisemitism in Russia.
  • Lev Leviev, a businessman born in Uzbekistan, close to the Chabad-Lubavitch movement, has been an important economic interlocutor between Moscow and Tel Aviv, particularly in diamonds and real estate. An industrialist and president of the European Jewish Congress until 2022, he was a Kremlin partner on Holocaust memorial projects.
  • Alexander Bortnikov (FSB) and Sergei Shoigu (Defense Minister) are not Jewish but maintain trusted relations with Israeli officers, facilitating military coordination.
  • Moshe Kantor, a scientist and philanthropist, has been received by Putin during international ceremonies on Holocaust remembrance.

Beyond personal affection, Putin sees the relationship with Israel as a diplomatic lever in the Middle East: Israel is respected by Washington, Beijing, and New Delhi; maintaining good relations with Tel Aviv allows Moscow to remain a key player.

Discreet security cooperation: Intelligence sharing on Islamist terrorism, particularly regarding Chechen fighters who went to Syria.
An economic and technological bridge: Israel is a leader in cybersecurity, high technology, and advanced agriculture. Several Israeli companies operate in Russia or with Russian partners.
A strong community link: The presence of approximately 1.5 million Israelis of former Soviet origin creates a human and cultural channel that strengthens ties between the two countries.

Putin also uses this cordiality as an image tool: He regularly participates in Holocaust commemorations, often emphasizing the Red Army’s role in liberating the camps.

He highlights his official opposition to antisemitism, which he describes as a “destructive poison.”

Putin’s attitude toward Israel and the Jews is not simply the result of geopolitical strategy; it combines significant personal experiences, a socio-political reality inherited from the USSR, and precise diplomatic calculations.

While Moscow remains close to Iran and Syria, Putin’s Russia has managed to preserve a privileged channel with Israel through implicit military cooperation, ongoing dialogue, and the absence of restrictive measures against Russian Jews.

This dual approach, blending personal affection and strategic realism, makes the Russo-Israeli relationship a rare case in a polarized international environment.

I believe this state of affairs is only temporary, and upon Vladimir Putin’s departure, it will collapse like a house of cards. Time will tell…

© 2025 JBCH. All rights reserved. Reproduction prohibited without authorization.

Akadem


Espagnol (Español)

Benevolente hacia Israel y los judíos, es una relación singular, especialmente cuando el entorno cercano es antisionista, si no antisemita.
Por supuesto, solo soy un testigo, y estas líneas son personales, ya que es delicado testificar cuando se vive en París, lejos de las escenas políticas. Las fotos y videos se toman de la web para un uso también privado.

Desde su llegada al poder en 1999, Vladimir Putin ha cultivado una relación pragmática, a menudo teñida de cordialidad, con Israel y el mundo judío. Esto puede parecer paradójico: Moscú fue, hasta la última revolución en 2005, aliado de Siria y mantiene relaciones cercanas con Irán, dos enemigos declarados de Israel.

Sin embargo, varios hechos demuestran una tolerancia inusual hacia los intereses israelíes: Moscú ha otorgado a Israel libertad de acción militar en Siria desde la intervención rusa en 2015. La aviación rusa controlaba el espacio aéreo sirio gracias a sus sistemas S-400, que Israel eliminó este año.

Incluso en el punto álgido de las tensiones internacionales, Moscú nunca ha suspendido los vuelos directos entre Israel y Rusia, facilitando el turismo, los intercambios económicos y los viajes familiares.

No hay obstáculos para la aliyá; aún quedan 200,000 judíos, y varios miles de ellos parten hacia Israel cada año. Putin nunca ha impuesto barreras importantes para la salida de judíos rusos o ucranianos hacia Israel.

La Agencia Judía ha podido operar en suelo ruso, y cientos de miles de judíos rusos se han establecido en Israel desde la década de 2000. Hay 1.5 millones de judíos de origen ruso y ucraniano en Israel, y se pueden encontrar anuncios o carteles escritos en caracteres cirílicos por todas partes. Hay canales de televisión para rusoparlantes y un partido con una orientación prorrusa, Yisrael Beiteinu (Israel Nuestro Hogar), dirigido por Avigdor Lieberman.

Israel Beytenou

Este partido representa históricamente los intereses de la comunidad rusoparlante proveniente de la antigua URSS. Según diversos análisis, este partido es percibido como teniendo una inclinación prorrusa, particularmente por ciertas posiciones favorables hacia Vladimir Putin. El propio Lieberman fue uno de los primeros políticos extranjeros en describir las elecciones legislativas rusas (después de 2011) como “absolutamente libres, justas y democráticas”, reforzando la imagen de una alineación ideológica con Moscú.

Avigdor Lieberman

El propio Putin ha mencionado varios recuerdos personales relacionados con la comunidad judía que arrojan luz sobre su enfoque:

  • La anécdota de la vecina judía: Relata que, de niño en Leningrado (San Petersburgo), sus padres a menudo estaban ausentes, y una vecina judía mayor lo ayudaba con sus tareas y lo alimentaba.
    Este recuerdo parece haber dejado una impresión duradera.
  • Profesores judíos: Putin ha hablado con emoción sobre su profesora de alemán, Mina Yuditskaya Berliner, una judía que lo ayudó a desarrollarse intelectualmente. En 2005, la invitó personalmente a Moscú y le regaló un apartamento.

Sinagoga de San Petersburgo

La visita a Jerusalén en 2012: Putin, acompañado por Benjamin Netanyahu, visitó el Muro Occidental cerca del Monte del Templo y respetó las costumbres religiosas judías (usando una kipá, un momento de recogimiento).

Este comportamiento simbólico fue interpretado como una señal de respeto cultural y político. La Rusia postsoviética aún cuenta con una élite influyente de la comunidad judía, particularmente en los negocios, los medios y, en menor medida, en la alta jerarquía militar.

Entre las personalidades cercanas o respetadas por Putin:

  • Roman Abramovich, oligarca y filántropo, expropietario del Chelsea FC, ha financiado numerosas causas judías e israelíes. A menudo ha servido como mediador no oficial en las relaciones ruso-israelíes.
  • Yuri Kanner, presidente del Congreso Judío Ruso, recibido regularmente en el Kremlin, ha apoyado la restauración de sinagogas y la lucha contra el antisemitismo en Rusia.
  • Lev Leviev, empresario nacido en Uzbekistán, cercano al movimiento jasídico de Jabad-Lubavitch, ha sido un interlocutor económico importante entre Moscú y Tel Aviv, particularmente en diamantes y bienes raíces. Industrial y presidente del Congreso Judío Europeo hasta 2022, fue un socio del Kremlin en proyectos conmemorativos del Holocausto.
  • Alexander Bortnikov (FSB) y Sergei Shoigu (ministro de Defensa) no son judíos, pero mantienen relaciones de confianza con oficiales israelíes, facilitando la coordinación militar.
  • Moshe Kantor, científico y filántropo, ha sido recibido por Putin durante ceremonias internacionales sobre la memoria del Holocausto.

Más allá del afecto personal, Putin ve en la relación con Israel una palanca diplomática en el Medio Oriente: Israel es respetado por Washington, Pekín y Nueva Delhi; mantener buenas relaciones con Tel Aviv permite a Moscú seguir siendo un actor clave.

Cooperación de seguridad discreta: Intercambio de inteligencia sobre el terrorismo islamista, particularmente sobre combatientes chechenos que fueron a Siria.
Un puente económico y tecnológico: Israel es líder en ciberseguridad, alta tecnología y agricultura avanzada. Varias empresas israelíes operan en Rusia o con socios rusos.
Un vínculo comunitario fuerte: La presencia de aproximadamente 1.5 millones de israelíes de origen exsoviético crea un canal humano y cultural que fortalece los lazos entre los dos países.

Putin también utiliza esta cordialidad como una herramienta de imagen: Participa regularmente en conmemoraciones del Holocausto, a menudo destacando el papel del Ejército Rojo en la liberación de los campos.

Destaca su oposición oficial al antisemitismo, que describe como un “veneno destructor”.

La actitud de Putin hacia Israel y los judíos no es simplemente el resultado de una estrategia geopolítica; combina experiencias personales significativas, una realidad sociopolítica heredada de la URSS y cálculos diplomáticos precisos.

Aunque Moscú sigue cerca de Irán y Siria, la Rusia de Putin ha sabido preservar un canal privilegiado con Israel a través de una cooperación militar implícita, un diálogo permanente y la ausencia de medidas restrictivas contra los judíos rusos.

Este doble juego, que combina afecto personal y realismo estratégico, hace que la relación ruso-israelí sea un caso raro en un entorno internacional polarizado.

Creo que este estado de cosas es solo temporal, y tras la salida de Vladimir Putin, colapsará como un castillo de naipes. El tiempo lo dirá…

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Akadem


Hébreu (עברית)

ידידותי כלפי ישראל והיהודים, זו מערכת יחסים ייחודית, במיוחד כאשר הסביבה הקרובה היא אנטי-ציונית, אם לא אנטישמית.
כמובן, אני רק עד, והשורות הללו הן אישיות, שכן עדות היא עניין עדין כשחיים בפריז, רחוק מזירות פוליטיות. התמונות והסרטונים נלקחו מהרשת לשימוש פרטי בלבד.

מאז עלייתו לשלטון ב-1999, ולדימיר פוטין טיפח מערכת יחסים פרגמטית, לעיתים מלווה בחום, עם ישראל והעולם היהודי. זה עשוי להיראות פרדוקסלי: מוסקבה הייתה, עד המהפכה האחרונה ב-2005, בת ברית של סוריה ומקיימת יחסים קרובים עם איראן, שתיהן אויבות מוצהרות של ישראל.

אך מספר עובדות מראות סובלנות יוצאת דופן כלפי האינטרסים הישראליים: מוסקבה העניקה לישראל חופש פעולה צבאי בסוריה מאז התערבותה של רוסיה ב-2015. חיל האוויר הרוסי שלט במרחב האווירי הסורי הודות למערכות S-400 שלו, שישראל חיסלה השנה.

גם בשיא המתיחויות הבינלאומיות, מוסקבה מעולם לא השעתה טיסות ישירות בין ישראל לרוסיה, דבר שהקל על תיירות, חילופי כלכלה ונסיעות משפחתיות.

אין מכשולים לעלייה; עדיין ישנם 200,000 יהודים, וכמה אלפים מהם עוזבים מדי שנה לישראל. פוטין מעולם לא הציב מחסומים משמעותיים ליציאת יהודים רוסים או אוקראינים לישראל.

הסוכנות היהודית יכלה לפעול על אדמת רוסיה, ומאות אלפי יהודים רוסים התיישבו בישראל מאז שנות ה-2000. בישראל ישנם 1.5 מיליון יהודים ממוצא רוסי ואוקראיני, וניתן למצוא בכל מקום שלטים או מודעות כתובים באותיות קיריליות. ישנם ערוצי טלוויזיה לדוברי רוסית ומפלגה בעלת נטייה פרו-רוסית, ישראל ביתנו, בראשות אביגדור ליברמן.

ישראל ביתנו

מפלגה זו מייצגת היסטורית את האינטרסים של הקהילה דוברת הרוסית, יוצאי ברית המועצות לשעבר. לפי ניתוחים שונים, מפלגה זו נתפסת כבעלת נטייה פרו-רוסית, במיוחד בשל עמדות מסוימות התומכות בוולדימיר פוטין. ליברמן עצמו היה אחד הפוליטיקאים הזרים הראשונים שתיארו את הבחירות לפרלמנט הרוסי (לאחר 2011) כ"חופשיות, הוגנות ודמוקרטיות לחלוטין", דבר שחיזק את התדמית של התיישרות אידיאולוגית עם מוסקבה.

אביגדור ליברמן

פוטין עצמו הזכיר מספר זיכרונות אישיים הקשורים לקהילה היהודית ששופכים אור על גישתו:

  • אנקדוטת השכנה היהודייה: הוא מספר שכילד בלנינגרד (סנט פטרסבורג), הוריו היו לעיתים נעדרים, ושכנה יהודייה מבוגרת סייעה לו בשיעורי הבית והאכילה אותו.
    זיכרון זה נראה כמי שהותיר רושם מתמשך.
  • מורים יהודים: פוטין דיבר בהתרגשות על מורתו לגרמנית, מינה יודיצקיה ברלינר, יהודייה שסייעה לו להתפתח מבחינה אינטלקטואלית. ב-2005 הוא הזמין אותה באופן אישי למוסקבה והעניק לה דירה במתנה.

בית הכנסת בסנט פטרסבורג

הביקור בירושלים ב-2012: פוטין, בליווי בנימין נתניהו, ביקר בכותל המערבי ליד הר הבית וכיבד את המנהגים הדתיים היהודיים (חבישת כיפה, רגע של התבוננות).

התנהגות סמלית זו פורשה כסימן לכבוד תרבותי ופוליטי. רוסיה שלאחר התקופה הסובייטית עדיין כוללת עילית משפיעה מהקהילה היהודית, במיוחד בעסקים, בתקשורת ובמידה פחותה בהיררכיה הצבאית העליונה.

בין האישים הקרובים או המוערכים על ידי פוטין:

  • רומן אברמוביץ', אוליגרך ופילנתרופ, לשעבר בעלי מועדון הכדורגל צ'לסי, מימן מטרות יהודיות וישראליות רבות. לעיתים שימש כמתווך לא רשמי ביחסים רוסיים-ישראליים.
  • יורי קנר, נשיא הקונגרס היהודי הרוסי, שהתקבל בקרמלין באופן קבוע, תמך בשיקום בתי כנסת ובהתמודדות עם אנטישמיות ברוסיה.
  • לב לבייב, איש עסקים שנולד באוזבקיסטן, קרוב לתנועת חב"ד-לובביץ', היה מתווך כלכלי חשוב בין מוסקבה לתל אביב, במיוחד בתחום היהלומים והנדל"ן. תעשיין ונשיא הקונגרס היהודי האירופי עד 2022, היה שותף של הקרמלין בפרויקטים זיכרון לשואה.
  • אלכסנדר בורטניקוב (FSB) וסרגיי שויגו (שר ההגנה) אינם יהודים, אך מקיימים יחסי אמון עם קצינים ישראלים, מה שמקל על תיאום צבאי.
  • משה קנטור, מדען ופילנתרופ, התקבל על ידי פוטין בטקסים בינלאומיים לזכר השואה.

מעבר לחיבה אישית, פוטין רואה ביחסים עם ישראל מנוף דיפלומטי במזרח התיכון: ישראל זוכה לכבוד מוושינגטון, בייג'ינג וניו דלהי; שמירה על יחסים טובים עם תל אביב מאפשרת למוסקבה להישאר שחקן מפתח.

שיתוף פעולה ביטחוני דיסקרטי: חילופי מודיעין על טרור אסלאמיסטי, במיוחד בנוגע ללוחמים צ'צ'נים שנסעו לסוריה.
גשר כלכלי וטכנולוגי: ישראל היא מובילה בתחום הסייבר, טכנולוגיה מתקדמת וחקלאות מתקדמת. מספר חברות ישראליות פועלות ברוסיה או עם שותפים רוסים.
קשר קהילתי חזק: נוכחותם של כ-1.5 מיליון ישראלים ממוצא סובייטי לשעבר יוצרת ערוץ אנושי ותרבותי המחזק את הקרבה בין שתי המדינות.

פוטין משתמש גם בחביבות זו ככלי תדמיתי: הוא משתתף באופן קבוע בטקסי הנצחה לשואה, לעיתים תוך הדגשת תפקיד הצבא האדום בשחרור המחנות.

הוא מדגיש את התנגדותו הרשמית לאנטישמיות, אותה הוא מתאר כ"רעל הרסני".

הגישה של פוטין כלפי ישראל והיהודים אינה תוצאה של אסטרטגיה גיאופוליטית בלבד; היא משלבת חוויות אישיות משמעותיות, מציאות סוציו-פוליטית שהורשה מברית המועצות וחישובים דיפלומטיים מדויקים.

למרות שמוסקבה נותרת קרובה לאיראן ולסוריה, רוסיה של פוטין הצליחה לשמר ערוץ מועדף עם ישראל באמצעות שיתוף פעולה צבאי מרומז, דיאלוג מתמשך והיעדר צעדים מגבילים נגד יהודים רוסים.

משחק כפול זה, המשלב חיבה אישית וריאליזם אסטרטגי, הופך את היחסים הרוסיים-ישראליים למקרה נדיר בסביבה בינלאומית מקוטבת.

אני מאמין שמצב זה הוא זמני בלבד, ועם עזיבתו של ולדימיר פוטין, הוא יקרוס כמו מגדל קלפים. הזמן יגיד…

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אקדם

Beer Sheva : la Mandoline en a fait le meilleur Conservatoire du monde (FR, EN, ES, HE) JBCH N° 234

Une Odyssée Musicale dans le Désert


Au cœur du désert du Néguev, où le sable danse au rythme des vents ancestraux et où l'histoire d'Israël se mêle aux échos bibliques d'Abraham et d'Isaac, se dresse une oasis inattendue : le Conservatoire de Beer Sheva.




Fondé dans les années 1970, cet établissement, souvent comparé à la prestigieuse Juilliard School de New York pour sa rigueur et son rayonnement, a transformé une petite ville du sud israélien en un phare mondial de la musique.


Mais c'est sa section mandoline qui lui confère une aura unique, en faisant l'un des premiers conservatoires au monde dédiés à cet instrument humble et enchanteur. Ici, la mandoline n'est pas un reliquat folklorique, mais un vecteur d'excellence, un pont entre traditions orientales et classiques occidentaux, un instrument qui chante les âmes nomades du désert.


Des générations de virtuoses y ont éclos, exportant le son cristallin de la mandoline vers les grandes scènes internationales, des salles de Carnegie Hall à New York aux philharmonies de Berlin et de Vienne.


L'histoire de ce conservatoire est indissociable de celle de Simha Nathanson, son fondateur visionnaire. Né en Russie, ce violoniste émérite immigra en Israël dans les années 1970, fuyant les rigueurs soviétiques il fréquenta les trottoirs de Tel Aviv avec son violon, et un jour, un responsable de la Municipalité de Beer Sheva le remarque et lui donna rendez-vous au Conservatoire de cette ville.


Arrivé à Beer Sheva, il aspira à enseigner le violon au conservatoire local, mais on lui répondit que la place était prise. Au lieu de cela, on lui proposa un tas de mandolines poussiéreuses reléguées au sous-sol.



Anecdote savoureuse : Nathanson, avec un courage teinté d'humour, accepta le défi. Il n'était pas mandoliniste de formation, mais un pédagogue charismatique, un alchimiste musical qui transforma ces instruments oubliés en une orchestre de jeunes talents.


En 1973, il fonda l'Orchestre de Mandolines de Beer Sheva, un ensemble qui devint rapidement légendaire. Nathanson n'enseignait pas seulement la technique ; il insufflait la musique elle-même, adaptant des partitions de violon – des sonates de Bach aux caprices de Paganini – pour ces petites guitares à cordes pincées.


Ses élèves, souvent fils d'immigrés venus du Yemen, d'Irak du Maroc, apprenaient à tenir l'instrument de manière instinctive, sans dogme rigide, ce qui forgea leur identité artistique unique. Parmi les anecdotes qui circulent encore, on raconte que Nathanson, lors des répétitions, comparait le trémolo de la mandoline au vent du désert : "Faites-le chanter comme les dunes qui murmurent des secrets millénaires !"

Concert à Beer Sheva (Cliquez)


Sa carrière s'étendit sur des décennies, marquée par une passion inextinguible pour l'éducation musicale. Jusqu'à sa retraite, il forma des centaines d'élèves, faisant de Beer Sheva un "startup nation" de la mandoline, exportant des virtuoses vers les orchestres mondiaux.


Aujourd'hui, le conservatoire, dirigé par l'un de ses anciens élèves, Jacob Reuven, accueille plus de 600 étudiants de divers horizons – juifs, arabes, bédouins – dans un esprit de harmonie culturelle. Des programmes innovants, comme "Sarab : Strings of Change", initient les enfants bédouins aux cordes, tissant des liens au-delà des frontières ethniques.



Parmi les étoiles nées de cette école du désert, Avi Avital brille d'un éclat particulier. Né en 1978 à Beer Sheva, dans une famille d'origine marocaine où la musique traditionnelle berçait les soirées, Avital découvrit la mandoline à huit ans par un heureux hasard.


Anecdote charmante : son voisin du dessus, un garçon nommé Jacob Reuven – qui deviendrait lui aussi un mandoliniste renommé – jouait de l'instrument. Fasciné, le jeune Avi emprunta la mandoline usée de son ami et s'inscrivit au conservatoire, rejoignant l'orchestre de Nathanson.





Sous la tutelle charismatique de son maître, il absorba non seulement les techniques, mais une philosophie : l'instrument n'est qu'un moyen, la musique est l'essence. Après des études à l'Académie de Musique de Jérusalem et au Conservatoire Cesare Pollini de Padoue en Italie, où il s'imprégna du répertoire historique de la mandoline, Avital s'installa à Berlin, ville cosmopolite qui devint son havre créatif.


Sa carrière explosa en 2010 lorsqu'il devint le premier mandoliniste nominé aux Grammy Awards dans la catégorie classique, pour son enregistrement du Concerto pour Mandoline d'Avner Dorman. Virtuose du baroque ; ses transcriptions des Quatre Saisons de Vivaldi font frissonner les auditoriums ; il excelle aussi dans le folk et les compositions contemporaines, commandant plus de cent œuvres nouvelles à des compositeurs comme David Bruce ou Giovanni Sollima. Il faut illustrer son audace : lors d'un concert à New York, il improvisa un duo avec un percussionniste marocain, fusionnant les rythmes de son enfance avec des airs klezmer, éblouissant le public par cette alchimie culturelle.


Aujourd'hui, à Berlin, Avital joue sur une mandoline confectionnée par Arik Kerman, un instrument qu'il décrit comme sa "voix" depuis vingt ans. Ses tournées mondiales, des festivals de Salzbourg aux scènes de Pékin, font de lui un ambassadeur de la mandoline, redonnant vie à un instrument jadis relégué aux marges de l'histoire musicale.


Enfin, impossible d'évoquer l'excellence d'Israël en matière de Mandoline sans mentionner Arik Kerman, le luthier légendaire dont les créations transcendent l'artisanat pour toucher au génie. Né en Israël, Kerman s'établit à Tel-Aviv où, depuis les années 1980, il réinvente la mandoline dans son atelier secret, un antre rempli de bois précieux et d'outils ancestraux.



Sa carrière est marquée par une obsession : chaque instrument doit être unique, comme une œuvre d'art vivante. Kerman n'a jamais fabriqué deux mandolines identiques ; chacune évolue de la précédente, incorporant des innovations folles, comme des doubles tables d'harmonie ou des dos convexes qui amplifient le son comme un écho du désert.


Collaborateur privilégié de virtuoses comme Jacob Reuven – avec qui il a passé vingt ans à perfectionner des prototypes , Avi Avital, Kerman a inventé des mandolines qui fusionnent traditions européennes et influences orientales. On le surnomme le "fou génial" : une fois, il raconta avoir rêvé d'une mandoline à dix cordes, inspirée des luths arabes, et l'avoir réalisée en une nuit fiévreuse pour Hamilton de Holanda, un mandoliniste brésilien.


Ses instruments, joués dans les plus grands orchestres, du Philharmonique d'Israël à des ensembles baroques italiens, ont élevé la mandoline au rang d'instrument soliste moderne. Kerman, discret artisan, incarne l'esprit innovant d'Israël : transformer l'humble en une sublime symphonie.

Ainsi, le Conservatoire de Beer Sheva, grâce à Nathanson, Avital et Kerman, tisse une tapisserie historique où la mandoline, née des ruelles napolitaines au XVIIe siècle, renaît dans le désert israélien.




C'est une histoire de hasards heureux, de passions tenaces et d'harmonies qui défient les frontières. Dans ce Néguev renaissant par la volonté de Ben Gourion, la musique fleurit, rappelant que l'excellence naît souvent des lieux les plus inattendus, portée par des âmes qui font chanter les cordes de l'histoire.



Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un  scientifique, ni un historien, ni un professionnel ... 

C'est délicat de témoigner quand on vit à Paris, loin des scènes politiques,

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée

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et ne pas rater sur Arte ...

Avi Avital sue Arte

https://www.arte.tv/fr/videos/102320-000-A/la-mandoline-selon-avi-avital/


English 

A Musical Odyssey in the Desert

In the heart of the Negev desert, where sand dances to the rhythm of ancient winds and the history of Israel intertwines with the biblical echoes of Abraham and Isaac, an unexpected oasis rises: the Beer Sheva Conservatory.

Founded in the 1970s, this institution, often compared to the prestigious Juilliard School in New York for its rigor and influence, has transformed a small southern Israeli town into a global beacon of music.

But it is its mandolin section that lends it a unique aura, making it one of the first conservatories in the world dedicated to this humble and enchanting instrument. Here, the mandolin is not a folkloric relic but a vehicle for excellence, a bridge between Eastern traditions and Western classics, an instrument that sings the nomadic souls of the desert.

Generations of virtuosos have emerged from this conservatory, exporting the crystalline sound of the mandolin to major international stages, from Carnegie Hall in New York to the philharmonics of Berlin and Vienna.

The history of this conservatory is inseparable from that of Simha Nathanson, its visionary founder. Born in Russia, this accomplished violinist immigrated to Israel in the 1970s, fleeing Soviet hardships. He busked on the streets of Tel Aviv with his violin until a Beer Sheva municipality official noticed him and invited him to the city’s conservatory. Upon arriving, Nathanson hoped to teach violin, but was told the position was already filled. Instead, he was offered a pile of dusty mandolins relegated to the basement.

A delightful anecdote: Nathanson, with courage tinged with humor, accepted the challenge. Though not trained as a mandolinist, he was a charismatic educator and musical alchemist who transformed these forgotten instruments into an orchestra of young talents.

In 1973, he founded the Beer Sheva Mandolin Orchestra, an ensemble that quickly became legendary. Nathanson didn’t just teach technique; he infused the music itself, adapting violin scores—from Bach’s sonatas to Paganini’s caprices—for these small plucked-string guitars.

His students, often children of immigrants from Yemen, Iraq, and Morocco, learned to play the instrument instinctively, without rigid dogma, forging a unique artistic identity. A lingering anecdote recounts Nathanson, during rehearsals, comparing the mandolin’s tremolo to the desert wind: “Make it sing like the dunes whispering ancient secrets!”

His career spanned decades, marked by an unquenchable passion for music education. Until his retirement, he trained hundreds of students, turning Beer Sheva into a “startup nation” of the mandolin, exporting virtuosos to global orchestras.

Today, the conservatory, led by one of Nathanson’s former students, Jacob Reuven, welcomes over 600 students from diverse backgrounds—Jews, Arabs, Bedouins—in a spirit of cultural harmony. Innovative programs like “Sarab: Strings of Change” introduce Bedouin children to string instruments, weaving bonds across ethnic boundaries.

Among the stars born from this desert school, Avi Avital shines with particular brilliance. Born in 1978 in Beer Sheva to a Moroccan family where traditional music filled the evenings, Avital discovered the mandolin at eight by a happy chance.

A charming anecdote: his upstairs neighbor, a boy named Jacob Reuven—who would later become a renowned mandolinist himself—played the instrument. Fascinated, young Avi borrowed his friend’s worn mandolin and enrolled in the conservatory, joining Nathanson’s orchestra.

Under his charismatic mentor’s guidance, Avital absorbed not only techniques but a philosophy: the instrument is merely a means; music is the essence. After studying at the Jerusalem Academy of Music and the Cesare Pollini Conservatory in Padua, Italy, where he immersed himself in the mandolin’s historical repertoire, Avital settled in Berlin, a cosmopolitan city that became his creative haven.

His career skyrocketed in 2010 when he became the first mandolinist nominated for a Grammy Award in the classical category for his recording of Avner Dorman’s Mandolin Concerto. A baroque virtuoso, his transcriptions of Vivaldi’s Four Seasons thrill audiences; he also excels in folk and contemporary compositions, commissioning over a hundred new works from composers like David Bruce and Giovanni Sollima. To illustrate his boldness: during a New York concert, he improvised a duet with a Moroccan percussionist, blending the rhythms of his childhood with klezmer tunes, dazzling the audience with this cultural alchemy.

Today, in Berlin, Avital plays a mandolin crafted by Arik Kerman, an instrument he describes as his “voice” for twenty years. His world tours, from Salzburg festivals to Beijing stages, make him a mandolin ambassador, breathing new life into an instrument once relegated to the margins of musical history.

Finally, one cannot discuss Israel’s mandolin excellence without mentioning Arik Kerman, the legendary luthier whose creations transcend craftsmanship to touch genius. Born in Israel, Kerman settled in Tel Aviv, where, since the 1980s, he has reinvented the mandolin in his secretive workshop, a haven filled with precious woods and ancestral tools.

His career is marked by an obsession: each instrument must be unique, like a living work of art. Kerman has never made two identical mandolins; each evolves from the last, incorporating bold innovations like double soundboards or convex backs that amplify sound like a desert echo.

A privileged collaborator of virtuosos like Jacob Reuven—with whom he spent twenty years perfecting prototypes—and Avi Avital, Kerman has crafted mandolins that fuse European traditions with Eastern influences. Nicknamed the “mad genius,” he once recounted dreaming of a ten-string mandolin inspired by Arabic lutes and building it in a feverish night for Brazilian mandolinist Hamilton de Holanda.

His instruments, played in major orchestras from the Israel Philharmonic to Italian baroque ensembles, have elevated the mandolin to a modern solo instrument. Kerman, a discreet artisan, embodies Israel’s innovative spirit: transforming the humble into a sublime symphony.

Thus, the Beer Sheva Conservatory, through Nathanson, Avital, and Kerman, weaves a historical tapestry where the mandolin, born in 17th-century Neapolitan alleys, is reborn in the Israeli desert.

It is a story of fortunate chance, tenacious passion, and harmonies that defy borders. In this Negev, reborn through Ben-Gurion’s vision, music flourishes, reminding us that excellence often emerges from the most unexpected places, carried by souls who make the strings of history sing.

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Avi Avital on Arte
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Spanish 

Una Odisea Musical en el Desierto

En el corazón del desierto del Néguev, donde la arena danza al ritmo de los vientos ancestrales y la historia de Israel se entrelaza con los ecos bíblicos de Abraham e Isaac, se alza un oasis inesperado: el Conservatorio de Beer Sheva.

Fundado en la década de 1970, este establecimiento, a menudo comparado con la prestigiosa Juilliard School de Nueva York por su rigor y alcance, ha transformado una pequeña ciudad del sur de Israel en un faro mundial de la música.

Pero es su sección de mandolina la que le confiere un aura única, convirtiéndolo en uno de los primeros conservatorios del mundo dedicados a este instrumento humilde y encantador. Aquí, la mandolina no es una reliquia folclórica, sino un vehículo de excelencia, un puente entre las tradiciones orientales y los clásicos occidentales, un instrumento que canta las almas nómadas del desierto.

Generaciones de virtuosos han surgido de este conservatorio, exportando el sonido cristalino de la mandolina a los grandes escenarios internacionales, desde el Carnegie Hall de Nueva York hasta las filarmónicas de Berlín y Viena.

La historia de este conservatorio es inseparable de la de Simha Nathanson, su fundador visionario. Nacido en Rusia, este destacado violinista emigró a Israel en la década de 1970, huyendo de las dificultades soviéticas. Tocaba el violín en las calles de Tel Aviv hasta que un funcionario de la municipalidad de Beer Sheva lo notó y le dio una cita en el conservatorio de la ciudad. Al llegar, Nathanson aspiraba a enseñar violín, pero le informaron que el puesto ya estaba ocupado. En cambio, le ofrecieron un montón de mandolinas polvorientas relegadas al sótano.

Una anécdota deliciosa: Nathanson, con un coraje teñido de humor, aceptó el desafío. Aunque no era mandolinista de formación, era un pedagogo carismático, un alquimista musical que transformó esos instrumentos olvidados en una orquesta de jóvenes talentos.

En 1973, fundó la Orquesta de Mandolinas de Beer Sheva, un conjunto que rápidamente se volvió legendario. Nathanson no solo enseñaba técnica; infundía la música misma, adaptando partituras de violín —desde sonatas de Bach hasta caprichos de Paganini— para estas pequeñas guitarras de cuerdas pulsadas.

Sus estudiantes, a menudo hijos de inmigrantes de Yemen, Irak y Marruecos, aprendían a tocar el instrumento de manera instintiva, sin dogmas rígidos, forjando una identidad artística única. Una anécdota que aún circula cuenta que Nathanson, durante los ensayos, comparaba el trémolo de la mandolina con el viento del desierto: “¡Hagan que cante como las dunas que susurran secretos milenarios!”

Su carrera se extendió por décadas, marcada por una pasión inextinguible por la educación musical. Hasta su retiro, formó a cientos de estudiantes, convirtiendo a Beer Sheva en una “nación emergente” de la mandolina, exportando virtuosos a orquestas mundiales.

Hoy, el conservatorio, dirigido por uno de sus antiguos alumnos, Jacob Reuven, acoge a más de 600 estudiantes de diversos orígenes —judíos, árabes, beduinos— en un espíritu de armonía cultural. Programas innovadores como “Sarab: Cuerdas del Cambio” introducen a los niños beduinos a los instrumentos de cuerda, tejiendo lazos más allá de las fronteras étnicas.

Entre las estrellas nacidas de esta escuela del desierto, Avi Avital brilla con un resplandor particular. Nacido en 1978 en Beer Sheva, en una familia de origen marroquí donde la música tradicional animaba las noches, Avital descubrió la mandolina a los ocho años por una feliz casualidad.

Una anécdota encantadora: su vecino del piso de arriba, un chico llamado Jacob Reuven —quien más tarde también se convertiría en un mandolinista reconocido— tocaba el instrumento. Fascinado, el joven Avi pidió prestada la mandolina gastada de su amigo y se inscribió en el conservatorio, uniéndose a la orquesta de Nathanson.

Bajo la tutela carismática de su maestro, Avital no solo absorbió técnicas, sino una filosofía: el instrumento es solo un medio; la música es la esencia. Tras estudiar en la Academia de Música de Jerusalén y en el Conservatorio Cesare Pollini de Padua, Italia, donde se sumergió en el repertorio histórico de la mandolina, Avital se instaló en Berlín, una ciudad cosmopolita que se convirtió en su refugio creativo.

Su carrera despegó en 2010 cuando se convirtió en el primer mandolinista nominado a los premios Grammy en la categoría clásica por su grabación del Concerto para Mandolina de Avner Dorman. Virtuoso del barroco, sus transcripciones de Las Cuatro Estaciones de Vivaldi emocionan a las audiencias; también destaca en el folk y en composiciones contemporáneas, encargando más de cien obras nuevas a compositores como David Bruce o Giovanni Sollima. Para ilustrar su audacia: durante un concierto en Nueva York, improvisó un dúo con un percusionista marroquí, fusionando los ritmos de su infancia con melodías klezmer, deslumbrando al público con esta alquimia cultural.

Hoy, en Berlín, Avital toca una mandolina fabricada por Arik Kerman, un instrumento que describe como su “voz” durante veinte años. Sus giras mundiales, desde festivales de Salzburgo hasta escenarios de Pekín, lo convierten en un embajador de la mandolina, dando nueva vida a un instrumento antes relegado a los márgenes de la historia musical.

Finalmente, no se puede hablar de la excelencia de Israel en la mandolina sin mencionar a Arik Kerman, el legendario luthier cuyas creaciones trascienden la artesanía para alcanzar el genio. Nacido en Israel, Kerman se estableció en Tel Aviv, donde, desde la década de 1980, ha reinventado la mandolina en su taller secreto, un refugio lleno de maderas preciosas y herramientas ancestrales.

Su carrera está marcada por una obsesión: cada instrumento debe ser único, como una obra de arte viva. Kerman nunca ha fabricado dos mandolinas idénticas; cada una evoluciona de la anterior, incorporando innovaciones audaces como tablas de armonía dobles o respaldos convexos que amplifican el sonido como un eco del desierto.

Colaborador privilegiado de virtuosos como Jacob Reuven —con quien pasó veinte años perfeccionando prototipos— y Avi Avital, Kerman ha creado mandolinas que fusionan tradiciones europeas con influencias orientales. Apodado el “genio loco”, una vez contó que soñó con una mandolina de diez cuerdas inspirada en laúdes árabes y la construyó en una noche febril para el mandolinista brasileño Hamilton de Holanda.

Sus instrumentos, tocados en las grandes orquestas, desde la Filarmónica de Israel hasta ensembles barrocos italianos, han elevado la mandolina al rango de instrumento solista moderno. Kerman, un artesano discreto, encarna el espíritu innovador de Israel: transformar lo humilde en una sinfonía sublime.

Así, el Conservatorio de Beer Sheva, gracias a Nathanson, Avital y Kerman, teje un tapiz histórico donde la mandolina, nacida en los callejones napolitanos del siglo XVII, renace en el desierto israelí.

Es una historia de casualidades afortunadas, pasiones tenaces y armonías que desafían las fronteras. En este Néguev renacido por la visión de Ben-Gurión, la música florece, recordándonos que la excelencia a menudo surge de los lugares más inesperados, llevada por almas que hacen cantar las cuerdas de la historia.

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Avi Avital en Arte
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Hebrew Translation

אודיסיאה מוזיקלית במדבר

בלב מדבר הנגב, שם החול רוקד לקצב הרוחות העתיקות וההיסטוריה של ישראל מתערבבת עם הדי התנ"ך של אברהם ויצחק, מתנשא לו נווה מדבר בלתי צפוי: הקונסרבטוריון של באר שבע.

המוסד, שהוקם בשנות ה-70, משווה לעיתים לבית הספר ג'וליארד בניו יורק בשל קפדנותו והשפעתו, והפך עיירה קטנה בדרום ישראל למגדלור עולמי של מוזיקה.

אך זהו מדור המנדולינה שלו שמעניק לו הילה ייחודית, והופך אותו לאחד הקונסרבטוריונים הראשונים בעולם שהוקדשו לכלי צנוע וקסום זה. כאן, המנדולינה אינה שריד פולקלוריסטי, אלא כלי למצוינות, גשר בין מסורות מזרחיות וקלאסיקות מערביות, כלי ששר את נשמות הנוודים של המדבר.

דורות של וירטואוזים צמחו בקונסרבטוריון זה, וייצאו את הצליל הצלול של המנדולינה לבמות הבינלאומיות הגדולות, מהיכל קרנגי בניו יורק ועד הפילהרמוניות של ברלין ווינה.

ההיסטוריה של הקונסרבטוריון בלתי נפרדת מזו של שמחה נתנזון, המייסד החזון שלו. נתנזון, שנולד ברוסיה, היה כנר מוכשר שהגר לישראל בשנות ה-70, בורח מקשיי המשטר הסובייטי. הוא ניגן בכינור ברחובות תל אביב עד שפקיד עיריית באר שבע הבחין בו וקבע לו פגישה בקונסרבטוריון של העיר. כשהגיע, שאף ללמד כינור, אך נאמר לו שהמשרה כבר תפוסה. במקום זאת, הציעו לו ערימה של מנדולינות מאובקות שהושלכו למרתף.

אנקדוטה משעשעת: נתנזון, באומץ שהיה מלווה בהומור, קיבל את האתגר. אף שלא היה מנדולינאי בהכשרתו, הוא היה מחנך כריזמטי, אלכימאי מוזיקלי שהפך את הכלים הנשכחים האלה לתזמורת של כישרונות צעירים.

בשנת 1973, הוא ייסד את תזמורת המנדולינות של באר שבע, הרכב שהפך במהרה לאגדי. נתנזון לא לימד רק טכניקה; הוא השריש את המוזיקה עצמה, והתאים יצירות לכינור — מסונטות של באך ועד קפריצ'ות של פגניני — לגיטרות קטנות אלו עם מיתרים פרוטים.

תלמידיו, לעיתים קרובות ילדים של מהגרים מתימן, עיראק ומרוקו, למדו לנגן על הכלי באופן אינסטינקטיבי, ללא דוגמות נוקשות, ויצרו זהות אמנותית ייחודית. אנקדוטה שמסתובבת עד היום מספרת שנתנזון, במהלך החזרות, השווה את הטרמולו של המנדולינה לרוח המדברית: "תנו לה לשיר כמו הדיונות שלוחשות סודות בני אלפי שנים!"

קריירתו נמשכה עשרות שנים, והייתה מסומנת בתשוקה בלתי נלאית לחינוך מוזיקלי. עד פרישתו, הוא הכשיר מאות תלמידים, והפך את באר שבע ל"אומת סטארט-אפ" של המנדולינה, שמייצאת וירטואוזים לתזמורות עולמיות.

כיום, הקונסרבטוריון, בראשותו של אחד מתלמידיו לשעבר, יעקב ראובן, מארח למעלה מ-600 תלמידים מרקעים מגוונים — יהודים, ערבים, בדואים — ברוח של הרמוניה תרבותית. תוכניות חדשניות כמו "סרב: מיתרי השינוי" מציגות לילדים בדואים כלי מיתר, ויוצרות קשרים מעבר לגבולות אתניים.

בין הכוכבים שנולדו מבית הספר המדברי הזה, אבי אביטל זורח בבהירות יוצאת דופן. הוא נולד ב-1978 בבאר שבע, למשפחה ממוצא מרוקאי שבה המוזיקה המסורתית ליוותה את הערבים, וגילה את המנדולינה בגיל שמונה במקרה משמח.

אנקדוטה מקסימה: שכנו בקומה מעל, נער בשם יעקב ראובן — שלימים הפך גם הוא למנדולינאי ידוע — ניגן על הכלי. מוקסם, אבי הצעיר שאל את המנדולינה הישנה של חברו ונרשם לקונסרבטוריון, והצטרף לתזמורת של נתנזון.

תחת חסותו הכריזמטית של מורו, אביטל ספג לא רק טכניקות, אלא פילוסופיה: הכלי הוא רק אמצעי; המוזיקה היא המהות. לאחר לימודים באקדמיה למוזיקה בירושלים ובקונסרבטוריון צ'זארה פוליני בפדובה, איטליה, שם התעמק ברפרטואר ההיסטורי של המנדולינה, התיישב בברלין, עיר קוסמופוליטית שהפכה למקלט היצירתי שלו.

קריירתו זינקה ב-2010 כשהפך למנדולינאי הראשון שהיה מועמד לפרס גראמי בקטגוריה הקלאסית עבור הקלטתו של קונצ'רטו למנדולינה מאת אבנר דורמן. וירטואוז של הבארוק, התמלילים שלו לארבע העונות של ויוואלדי מרטיטים את הקהל; הוא מצטיין גם בפולק וביצירות עכשוויות, ומזמין למעלה ממאה יצירות חדשות ממלחינים כמו דיוויד ברוס וג'ובאני סולימה. כדי להמחיש את נועזותו: במהלך קונצרט בניו יורק, הוא אלתר דואט עם מתופף מרוקאי, ממזג את הקצבים של ילדותו עם נעימות קלזמר, והמם את הקהל באלכימיה תרבותית זו.

כיום, בברלין, אביטל מנגן על מנדולינה שנבנתה על ידי אריק קרמן, כלי שהוא מתאר כ"קולו" במשך עשרים שנה. סיוריו העולמיים, מפסטיבלים בזלצבורג ועד במות בבייג'ינג, הופכים אותו לשגריר של המנדולינה, ומעניקים חיים חדשים לכלי שפעם נדחק לשולי ההיסטוריה המוזיקלית.

לבסוף, אי אפשר לדבר על המצוינות של ישראל במנדולינה בלי להזכיר את אריק קרמן, הבונה האגדי שיצירותיו חוצות את גבולות האומנות ומגיעות לגאונות. קרמן, שנולד בישראל, התיישב בתל אביב, שם, מאז שנות ה-80, הוא ממציא מחדש את המנדולינה בסדנה הסודית שלו, מקלט מלא בעצים יקרים וכלים עתיקים.

קריירתו מסומנת באובססיה: כל כלי חייב להיות ייחודי, כמו יצירת אמנות חיה. קרמן מעולם לא יצר שתי מנדולינות זהות; כל אחת מתפתחת מהקודמת, ומשלבת חידושים נועזים כמו לוחות תהודה כפולים או גבים קמורים שמגבירים את הצליל כמו הד מדברי.

שותף מועדף של וירטואוזים כמו יעקב ראובן — שעמו בילה עשרים שנה בשכלול אבטיפוסים — ואבי אביטל, קרמן יצר מנדולינות שממזגות מסורות אירופאיות עם השפעות מזרחיות. כונו "הגאון המטורף", הוא סיפר פעם שחלם על מנדולינה בעלת עשרה מיתרים בהשראת עודות ערביים, ובנה אותה בלילה קדחתני עבור המנדולינאי הברזילאי המילטון דה הולנדה.

כליו, שמנוגנים בתזמורות הגדולות, מהפילהרמונית של ישראל ועד להרכבים בארוקיים איטלקיים, העלו את המנדולינה לדרגת כלי סולו מודרני. קרמן, אומן צנוע, מגלם את רוח החדשנות של ישראל: להפוך את הצנוע לסימפוניה נשגבת.

כך, הקונסרבטוריון של באר שבע, בזכות נתנזון, אביטל וקרמן, טווה שטיח היסטורי שבו המנדולינה, שנולדה בסמטאות נאפולי במאה ה-17, נולדת מחדש במדבר הישראלי.

זו סיפור של מקרים משמחים, תשוקות עיקשות והרמוניות שחוצות גבולות. בנגב זה, שקם מחדש בחזונו של בן-גוריון, המוזיקה פורחת, ומזכירה לנו שהמצוינות נולדת לעיתים במקומות הבלתי צפויים ביותר, נישאת על ידי נשמות שגורמות למיתרי ההיסטוריה לשיר.

© 2025 JBCH. כל הזכויות שמורות. אסור לשכפל ללא אישור.

ואל תחמיצו בארטה...

אבי אביטל בארטה
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vendredi 15 août 2025

Silicon Valley a fabriqué des Génies, mais à quel prix ? (FR, EN, ES, HE) JBCH N° 233

J'ai lu le livre d'Helen Lewis,  la journaliste bien connue 

C'est une enquête aussi opportune que provocante sur le mythe du génie, explorant les inventions, inspirations de déformations surprenantes par lesquelles certaines vies sont élevées au rang de « grandeur » 

Une interrogation  sur le mythe du génie, examinant les inventions, inspirations et distorsions inattendues qui élèvent certaines vies à la grandeur… et pas d’autres.

Dans Le Mythe du Génie, Helen Lewis dévoile  l’idée moderne du génie — un individu doté d’un talent surnaturel, le plus souvent blanc et masculin, dispensé des convenances sociales et parfois même de la loi. Intelligent, drôle et provocateur, Le Mythe du Génie bouscule nos idées reçues sur la créativité, la productivité et l’innovation et changera à jamais votre vision mentale de celui qu’on appelle  «génie »

Silicon Valley est-elle maudite par ses génies ?

La Silicon Valley, c’est le cœur battant de l’innovation tech. On y trouve des créateurs de logiciels, des entrepreneurs visionnaires et des investisseurs prêts à parier sur la prochaine grande idée. Cette région a créé des fortunes incroyables, transformant des geeks en milliardaires. Mais à quel prix ? Avec des figures comme Elon Musk, on voit des egos démesurés prendre le dessus. 

Alors, la Valley est-elle maudite par ce culte du "génie" ? Et surtout, est-ce que ça peut durer ? Je me suis donc penché sur The Genius Myth d’Helen Lewis pour y voir plus clair.


D’où vient l’idée de "génie" ?

Dans son livre, Helen Lewis explique que le mot "génie" n’a pas toujours désigné une personne. À l’Antiquité, un "génie" était un esprit, une sorte de force qui inspirait les humains. Ce n’est qu’à la Renaissance, vers 1550, avec l’écrivain Giorgio Vasari, que des artistes comme Michel-Ange ont commencé à être qualifiés de génies.

 

Au XVIIIe siècle, le terme évolue encore : un génie devient "un homme aux facultés supérieures", . Avec l’essor du capitalisme, l’idée de génie devient un super outil marketing. Les artistes, puis les innovateurs, ne vendent plus seulement leur travail, mais leur image de "personne à part".

 


Aujourd’hui, dans la Silicon Valley, ce sont les patrons de la tech – Musk, Zuckerberg, Bezos – qui portent ce label.



 

Pourquoi c’est toxique ?

Lewis trouve l’idée de génie dangereuse. Pourquoi ? Parce qu’elle place certains individus au-dessus des règles. Si vous êtes un "génie", on vous pardonne tout. Un exemple frappant : Roman Polanski, dont les crimes ont été excusés par certains parce qu’il a réalisé Chinatown.

 


Dans la Valley, on voit ça avec des comportements arrogants ou des décisions controversées, souvent balayés sous prétexte que la personne est "visionnaire". Ce mythe donne l’impression que le talent est une sorte de magie innée, alors qu’il repose sur du travail, de la chance et un bon réseau.

 

Résultat : ça décourage les autres ("je ne suis pas un génie, pourquoi essayer ?") et ça renforce les egos surdimensionnés.

 


Les fortunes de la Valley

La Silicon Valley a produit des richesses folles:

 

Pensez à Elon Musk, avec ses 380 milliards de dollars grâce à Tesla et SpaceX. Ou à Mark Zuckerberg, environ 245 milliards avec Meta. Larry Ellison d’Oracle pèse autour de 240 milliards, Jeff Bezos d’Amazon près de 230 milliards. Les cofondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, cumulent respectivement 180 et 155 milliards, et Jensen Huang de Nvidia approche les 120 milliards avec l’essor de l’IA.

 

Ces chiffres donnent le vertige, mais ils reposent sur l’idée que ces gens sont "à part", des génies qu’on doit aduler. Ce storytelling attire les investisseurs et gonfle les fortunes, mais il cache une réalité : ces succès dépendent aussi d’équipes:  Se connecter pour continuer


Est-ce que ça va durer ?

Helen Lewis compare le génie à l’argent : c’est une "illusion collective", qui n’existe que si on y croit tous.

 


Mais cette croyance s’effrite. Dans la Valley, on parle de plus en plus d’une "bulle tech" prête à éclater, avec des applis inutiles et des licenciements massifs. Les critiques pointent aussi les problèmes que ces "génies" ignorent : inégalités, exploitation, ou même leur incapacité à résoudre des crises locales, comme à San Francisco.

 

Lewis propose une autre vision : célébrer le "scenius", le génie collectif, comme dans les cercles d’artistes ou les vieux labos de recherche. Ce serait plus inclusif et moins destructeur.

 

En clair, la Silicon Valley n’est pas maudite par une malédiction surnaturelle, mais par un système qui idolâtre des egos et des fortunes au détriment du bien commun.

 

Si on arrête de croire au mythe du génie, cette "malédiction" pourrait s’estomper. À nous de valoriser le travail d’équipe et l’innovation partagée pour un avenir moins toxique.  Nous avons tous utilisé leurs services , ils ont constitué un groupe exceptionnel : les GAFAM, et sans eux nous serions tous mal à l'aise, et nous nous sentirions orphelins.

 

Pour ma art ce sont des Empires, mais ma conviction c'est qu'aucun Empire est éternel, et comme les étoiles, ces mastodontes s'éteindront , pour faire place à d'autres.


Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un  scientifique, ni un historien, ni un professionnel ... 

C'est délicat de témoigner quand on vit à Paris, loin des scènes politiques,

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée


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English

I read Helen Lewis’s book, the well-known journalist.
It’s a timely and provocative investigation into the myth of genius, exploring the inventions, inspirations, and surprising distortions through which certain lives are elevated to “greatness.”
A questioning of the genius myth, examining the inventions, inspirations, and unexpected distortions that elevate some lives to greatness… and not others.
In The Genius Myth, Helen Lewis unveils the modern idea of genius—an individual endowed with supernatural talent, often white and male, exempt from social conventions and sometimes even the law. Intelligent, funny, and provocative, The Genius Myth challenges our preconceived notions about creativity, productivity, and innovation and will forever change your mental image of what we call a “genius.”

Is Silicon Valley cursed by its geniuses?
Silicon Valley is the beating heart of tech innovation. It’s home to software creators, visionary entrepreneurs, and investors ready to bet on the next big idea. This region has created incredible fortunes, turning geeks into billionaires. But at what cost? With figures like Elon Musk, we see oversized egos taking over.
So, is the Valley cursed by this cult of the “genius”? And above all, can it last? I delved into Helen Lewis’s The Genius Myth to gain some clarity.

Where does the idea of “genius” come from?
In her book, Helen Lewis explains that the word “genius” didn’t always refer to a person. In antiquity, a “genius” was a spirit, a kind of force that inspired humans. It wasn’t until the Renaissance, around 1550, with the writer Giorgio Vasari, that artists like Michelangelo began to be called geniuses.

By the 18th century, the term evolved further: a genius became “a man with superior faculties.” With the rise of capitalism, the idea of genius became a powerful marketing tool. Artists, and later innovators, no longer sold just their work but their image as “exceptional individuals.”

Today, in Silicon Valley, it’s the tech moguls—Musk, Zuckerberg, Bezos—who carry this label.

Why is it toxic?
Lewis finds the idea of genius dangerous. Why? Because it places certain individuals above the rules. If you’re a “genius,” everything is forgiven. A striking example: Roman Polanski, whose crimes were excused by some because he directed Chinatown.

In the Valley, we see this with arrogant behaviors or controversial decisions, often swept under the rug because the person is “visionary.” This myth gives the impression that talent is some kind of innate magic, when in reality, it relies on hard work, luck, and a good network.

The result: it discourages others (“I’m not a genius, why bother trying?”) and reinforces oversized egos.

The fortunes of the Valley
Silicon Valley has produced staggering wealth:

Think of Elon Musk, with his $380 billion from Tesla and SpaceX. Or Mark Zuckerberg, around $245 billion with Meta. Larry Ellison of Oracle is worth about $240 billion, Jeff Bezos of Amazon nearly $230 billion. Google’s co-founders, Larry Page and Sergey Brin, have $180 billion and $155 billion respectively, and Nvidia’s Jensen Huang is approaching $120 billion with the rise of AI.

These figures are dizzying, but they rely on the idea that these people are “exceptional,” geniuses to be revered. This storytelling attracts investors and inflates fortunes, but it hides a reality: these successes also depend on teams.

Will it last?
Helen Lewis compares genius to money: it’s a “collective illusion” that exists only if we all believe in it.

But this belief is crumbling. In the Valley, there’s growing talk of a “tech bubble” ready to burst, with useless apps and mass layoffs. Critics also point to the problems these “geniuses” ignore: inequalities, exploitation, or even their inability to solve local crises, like those in San Francisco. Lewis proposes another vision: celebrating the “scenius,” the collective genius, as seen in artistic circles or old research labs. It would be more inclusive and less destructive.

In short, Silicon Valley isn’t cursed by a supernatural force but by a system that idolizes egos and fortunes at the expense of the common good.

If we stop believing in the myth of genius, this “curse” could fade. It’s up to us to value teamwork and shared innovation for a less toxic future. We’ve all used their services; they’ve formed an exceptional group: the GAFAM. Without them, we’d all feel uneasy, even orphaned.

To me, these are Empires, but my conviction is that no Empire is eternal. Like stars, these giants will fade, making way for others.

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Spanish 

Leí el libro de Helen Lewis, la conocida periodista.
Es una investigación tan oportuna como provocadora sobre el mito del genio, explorando las invenciones, inspiraciones y distorsiones sorprendentes a través de las cuales ciertas vidas se elevan a la “grandeza.”
Una interrogación sobre el mito del genio, examinando las invenciones, inspiraciones y distorsiones inesperadas que elevan algunas vidas a la grandeza… y no a otras.
En El Mito del Genio, Helen Lewis desvela la idea moderna del genio: un individuo dotado de un talento sobrenatural, a menudo blanco y masculino, exento de las convenciones sociales y, a veces, incluso de la ley. Inteligente, divertido y provocador, El Mito del Genio desafía nuestras ideas preconcebidas sobre la creatividad, la productividad y la innovación, y cambiará para siempre tu imagen mental de lo que llamamos “genio.”

¿Está Silicon Valley maldita por sus genios?
Silicon Valley es el corazón palpitante de la innovación tecnológica. Allí se encuentran creadores de software, emprendedores visionarios e inversores dispuestos a apostar por la próxima gran idea. Esta región ha creado fortunas increíbles, convirtiendo a geeks en multimillonarios. Pero, ¿a qué costo? Con figuras como Elon Musk, vemos egos desmesurados tomar el control.
Entonces, ¿está la Valley maldita por este culto al “genio”? Y, sobre todo, ¿puede durar? Me sumergí en El Mito del Genio de Helen Lewis para aclararlo.

¿De dónde viene la idea de “genio”?
En su libro, Helen Lewis explica que la palabra “genio” no siempre se refería a una persona. En la antigüedad, un “genio” era un espíritu, una especie de fuerza que inspiraba a los humanos. No fue hasta el Renacimiento, alrededor de 1550, con el escritor Giorgio Vasari, que artistas como Miguel Ángel comenzaron a ser llamados genios.

En el siglo XVIII, el término evolucionó aún más: un genio pasó a ser “un hombre con facultades superiores.” Con el auge del capitalismo, la idea de genio se convirtió en una poderosa herramienta de marketing. Los artistas, y luego los innovadores, ya no vendían solo su trabajo, sino su imagen de “persona excepcional.”

Hoy, en Silicon Valley, son los magnates de la tecnología —Musk, Zuckerberg, Bezos— quienes llevan esta etiqueta.

¿Por qué es tóxico?
Lewis considera que la idea de genio es peligrosa. ¿Por qué? Porque coloca a ciertos individuos por encima de las reglas. Si eres un “genio,” todo se te perdona. Un ejemplo impactante: Roman Polanski, cuyos crímenes fueron excusados por algunos porque dirigió Chinatown.

En la Valley, vemos esto con comportamientos arrogantes o decisiones controvertidas, a menudo ignoradas porque la persona es “visionaria.” Este mito da la impresión de que el talento es una especie de magia innata, cuando en realidad depende del trabajo duro, la suerte y una buena red de contactos.

El resultado: desanima a los demás (“no soy un genio, ¿para qué intentarlo?”) y refuerza egos desproporcionados.

Las fortunas de la Valley
Silicon Valley ha producido riquezas asombrosas:

Piensa en Elon Musk, con sus 380 mil millones de dólares gracias a Tesla y SpaceX. O en Mark Zuckerberg, con alrededor de 245 mil millones con Meta. Larry Ellison de Oracle tiene unos 240 mil millones, Jeff Bezos de Amazon cerca de 230 mil millones. Los cofundadores de Google, Larry Page y Sergey Brin, acumulan 180 y 155 mil millones respectivamente, y Jensen Huang de Nvidia se acerca a los 120 mil millones con el auge de la IA.

Estas cifras marean, pero se basan en la idea de que estas personas son “excepcionales,” genios que debemos venerar. Esta narrativa atrae a inversores e infla fortunas, pero oculta una realidad: estos éxitos también dependen de equipos.

¿Durará?
Helen Lewis compara el genio con el dinero: es una “ilusión colectiva” que existe solo si todos creemos en ella.

Pero esta creencia se está desmoronando. En la Valley, se habla cada vez más de una “burbuja tecnológica” a punto de estallar, con aplicaciones inútiles y despidos masivos. Los críticos también señalan los problemas que estos “genios” ignoran: desigualdades, explotación o incluso su incapacidad para resolver crisis locales, como las de San Francisco. Lewis propone otra visión: celebrar el “scenius,” el genio colectivo, como en los círculos artísticos o los antiguos laboratorios de investigación. Sería más inclusivo y menos destructivo.

En resumen, Silicon Valley no está maldita por una fuerza sobrenatural, sino por un sistema que idolatra egos y fortunas a expensas del bien común.

Si dejamos de creer en el mito del genio, esta “maldición” podría desvanecerse. Depende de nosotros valorar el trabajo en equipo y la innovación compartida para un futuro menos tóxico. Todos hemos usado sus servicios; han formado un grupo excepcional: los GAFAM. Sin ellos, todos nos sentiríamos incómodos, incluso huérfanos.

Para mí, son Imperios, pero mi convicción es que ningún Imperio es eterno. Como las estrellas, estos gigantes se apagarán, dando paso a otros.

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Hebrew Translation

קראתי את ספרה של הלן לואיס, העיתונאית הידועה.
זהו חקירה בזמן ומעוררת מחשבה על המיתוס של הגאונות, שבוחנת את ההמצאות, ההשראות והעיוותים המפתיעים שדרכם חיים מסוימים מועלים לדרגת "גדוּלה."
חקירה על המיתוס של הגאונות, שבוחנת את ההמצאות, ההשראות והעיוותים הבלתי צפויים שמרוממים חיים מסוימים לגדוּלה... ולא אחרים.
בספר מיתוס הגאונות, הלן לואיס חושפת את הרעיון המודרני של גאונות – אדם שמוכשר בכישרון על-טבעי, לעיתים קרובות לבן וגבר, שפטור ממוסכמות חברתיות ולעיתים אף מהחוק. חכם, מצחיק ומעורר מחשבה, מיתוס הגאונות מאתגר את התפיסות המוקדמות שלנו לגבי יצירתיות, פרודוקטיביות וחדשנות, וישנה לעד את הדימוי המנטלי שלך ממה שמכונה "גאון."

האם עמק הסיליקון מקולל על ידי הגאונים שלו?
עמק הסיליקון הוא הלב הפועם של החדשנות הטכנולוגית. שם נמצאים יוצרי תוכנה, יזמים חזוניים ומשקיעים שמוכנים להמר על הרעיון הגדול הבא. אזור זה יצר הון עצום, והפך חנונים למיליארדרים. אבל באיזה מחיר? עם דמויות כמו אילון מאסק, אנו רואים אגו מוגזם משתלט.
אז, האם העמק מקולל על ידי פולחן ה"גאון"? והכי חשוב, האם זה יכול להימשך? התעמקתי במיתוס הגאונות של הלן לואיס כדי לראות זאת בבהירות.

מאיפה מגיע הרעיון של "גאון"?
בספרה, הלן לואיס מסבירה שהמילה "גאון" לא תמיד התייחסה לאדם. בעת העתיקה, "גאון" היה רוח, מעין כוח שהעניק השראה לבני אדם. רק בתקופת הרנסאנס, בסביבות 1550, עם הסופר ג'ורג'יו וסארי, אמנים כמו מיכלאנג'לו החלו להיקרא גאונים.

במאה ה-18, המונח התפתח עוד יותר: גאון הפך ל"אדם בעל יכולות עליונות." עם עליית הקפיטליזם, הרעיון של גאונות הפך לכלי שיווקי רב עוצמה. אמנים, ולאחר מכן מחדשים, כבר לא מכרו רק את עבודתם, אלא את דמותם כ"אנשים יוצאי דופן."

כיום, בעמק הסיליקון, אלה הם טייקוני הטכנולוגיה – מאסק, צוקרברג, בזוס – שנושאים תווית זו.

למה זה רעיל?
לואיס סבורה שרעיון הגאונות מסוכן. למה? כי הוא ממקם אנשים מסוימים מעל החוקים. אם אתה "גאון," הכול נסלח לך. דוגמה בולטת: רומן פולנסקי, שפשעיו סולחו על ידי חלק מהאנשים משום שהוא ביים את צ'יינטאון.

בעמק, אנו רואים זאת בהתנהגויות יהירות או החלטות שנויות במחלוקת, שלעיתים מוסתרות תחת התירוץ שהאדם הוא "חזון." מיתוס זה נותן את הרושם שהכישרון הוא סוג של קסם מולד, כאשר במציאות הוא נשען על עבודה קשה, מזל ורשת קשרים טובה.

התוצאה: זה מרפה את ידי האחרים ("אני לא גאון, למה לנסות?") ומחזק אגו מוגזם.

ההון של העמק
עמק הסיליקון יצר עושר מדהים:

חשוב על אילון מאסק, עם 380 מיליארד דולר הודות לטסלה וספייס-אקס. או מארק צוקרברג, כ-245 מיליארד עם מטא. לארי אליסון מאורקל שווה כ-240 מיליארד, ג'ף בזוס מאמזון קרוב ל-230 מיליארד. מייסדי גוגל, לארי פייג' וסרגיי ברין, צברו 180 ו-155 מיליארד בהתאמה, וג'נסן הואנג מנווידיה מתקרב ל-120 מיליארד עם עליית הבינה המלאכותית.

המספרים האלה מסחררים, אבל הם נשענים על הרעיון שאנשים אלה הם "יוצאי דופן," גאונים שיש לסגוד להם. הסיפור הזה מושך משקיעים ומנפח הון, אבל הוא מסתיר מציאות: ההצלחות האלה תלויות גם בצוותים.

האם זה יימשך?
הלן לואיס משווה גאונות לכסף: זו "אשליה קולקטיבית" שקיימת רק אם כולנו מאמינים בה.

אבל האמונה הזו מתפוררת. בעמק, מדברים יותר ויותר על "בועת טכנולוגיה" שמוכנה להתפוצץ, עם אפליקציות חסרות תועלת ופיטורים המוניים. המבקרים מצביעים גם על הבעיות שה"גאונים" האלה מתעלמים מהם: אי-שוויון, ניצול, ואפילו חוסר היכולת שלהם לפתור משברים מקומיים, כמו אלה בסן פרנסיסקו. לואיס מציעה חזון אחר: לחגוג את ה"סצניוס," הגאונות הקולקטיבית, כמו בחוגים אמנותיים או מעבדות מחקר ישנות. זה יהיה יותר כוללני ופחות הרסני.

בקיצור, עמק הסיליקון אינו מקולל על ידי כוח על-טבעי, אלא על ידי מערכת שמעריצה אגו והון על חשבון טובת הכלל.

אם נפסיק להאמין במיתוס הגאונות, ה"קללה" הזו עשויה להתפוגג. תלוי בנו לעודד עבודת צוות וחדשנות משותפת לעתיד פחות רעיל. כולנו השתמשנו בשירותיהם; הם יצרו קבוצה יוצאת דופן: ה-GAFAM. בלעדיהם, כולנו היינו מרגישים לא נוח, אפילו יתומים.

לדעתי, אלה הם אימפריות, אבל השקפתי היא שאף אימפריה אינה נצחית. כמו כוכבים, הענקים האלה ידעכו, ויפנו מקום לאחרים.

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