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vendredi 24 octobre 2025

Le Blog de karine Salomon De Paz ... JBCH N° 550

Des déclarations d'amitié, un coup de foudre et quelques contrariétés





- J’aurais pu…
- Tu nous emm… à débuter tes newsletters par “j’aurais pu” !! Écris déjà !
- Oui mais là, j’aurais pu parler de l’incarcération de Nicolas Sarkozy, abusive pour les uns, justifiée pour les autres, mais je ne me sens aucune légitimité.
- Ben dans ce cas, ferme-la !
- D’un autre côté, si je devais la fermer à chaque fois que je suis illégitime, ça fait belle lurette que j’aurais arrêté d’écrire.
- Belle lurette ? Mais qui parle encore comme ça, à part les soutiens de Sarko ?
- Sais-tu au moins d’où ça vient ? “Lurette” est la déformation du vieux français "heurette", diminutif de “heure”.
- Mouaif, c’est assez inintéressant tout ça. Ça sent les vacances…
- Bah non, je ne suis pas partie, mais je ne sais toujours pas quoi penser du procès Sarko. D’un côté, il ne semblait pas représenter un risque de fuite ou de récidive, et il n’y avait a priori aucun trouble exceptionnel à l’ordre public, mais je continue, naïvement sans doute, à donner un peu de crédit aux magistrats.
En tout cas, idiot celui qui argue que “tous les individus sont égaux devant la justice”, car, il est évident que l’on ne juge pas un ancien président comme tout le monde. Sans doute plus sévèrement, car il se doit d’être d’une exemplarité sans réserve. Peut-être aussi avec quelques préjugés partisans.
S’il est choquant de voir un ancien président derrière les barreaux, et s’il est possible de critiquer la décision qui l’y a placé, quelle outrage que de la comparer à l’affaire Dreyfus, “symbole ultime de l’injustice, du complot d’état, et de la haine des juifs”. Faut quand même pas pousser mémé dans les orties…
(…suite des commentaires de décisions de justice en toute fin).

La copine restauratrice

Michelle, c’est le sourire charmant derrière Pristine, ce repère végétarien de la rue de Maubeuge, qui régale même les carnivores, dont je suis, de céleri et de champignons. Avec son amoureux Jérémy, ils viennent d’ouvrir Vivide, un restaurant qui place le végétal encore un cran au-dessus.
Le lieu est dingue : brut, éclairé à la bougie, tables en béton coulé, tomettes anciennes au sol, murs sombres, cuisine agitée en clair-obscur. C’est Jérémy et Michelle qui s’y sont collés, avec quelques bras charitables, entre deux essais de menus. L’accueil est à leur image, d’une sympathie désarmante, et d’une gentillesse craquante.
Ils ont mis beaucoup d’eux dans ce nouveau projet, avec l’objectif de sublimer le végétal, rien que le végétal. Et, après une toute petite semaine d’ouverture, c’est déjà parfaitement réussi. Les propositions se succèdent dans un menu en six temps, délicat et gourmand : tarama végétal, butternut fumé, tartelette noisette, trou normand de salades mêlées, ravioles olives et algues - bluffant. Dessert autour du citron bergamote, meringue végétale démente.
Jeremy et Zack, son second, sont des magiciens, et Michelle une fée.
Vivide n’est pas un restaurant végétal, c’est un restaurant gastronomique.

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Vivide

3 rue Dancourt 75018 Paris
Ouvert du mardi au samedi soir - menu en 6/7 temps à 75€
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Je m’enthousiasme, car j’ai rarement rencontré un couple de restaurateurs aussi constants, engagés, talentueux et humbles.

La copine chocolatière

Ce n’est évidemment pas la première fois qu’on vous parle de Plaq, mais quand on aime…
Troisième saison pour le Off du Chocolat, qui, du 29 octobre au 9 novembre nous permet d’assumer notre addiction chocolatière, sous couvert de réflexions gustato-anthropologiques.
Cette année, pas moins d’une quinzaine de chef(fes) proposeront leur interprétation du goûter selon Plaq : Wani, Rayonnance, Tapisserie, Cuisine, Céline Lecoeur, Eveil, Café Perlant, Ypseli… Leurs choux, sablés, tarte, mochis, custard pie, sont à découvrir dans les deux manufactures, rue du Nil et rue du Cherche-Midi.
C’est Alexis Bijaoui, ancien du Blue Hill à New York, de Relæ à Copenhague, de Garance à Paris, cofondateur de l’Auberge de la Roche dans le Mercantour, qui sublimera les fèves, le grué et la pulpe de cacao, lors des deux dîners cacaotés des 13 et 14 novembre.
Pour compléter cette tablette Kamili 76%, des tables rondes, décontractées et intelligentes, pour faire autre chose que boulotter.

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Le Off du Chocolat de Plaq

Goûters et tables rondes du 29 octobre au 9 novembre.

Dîners Alexis Bijaoui les 13 et 14 novembre.

La copine en tongs

Alors que Paris est en Art Basel week, - une arty week hype et botoxée pendant laquelle il y a plus de VIP que de visiteurs - les musées sont eux en fête avec un maximum d’expositions géniales. Après Minimal et Otobong Nkanga, dont nous vous avons parlé la semaine dernière, voici l’installation dingo de Meriem Bennani à Lafayette Anticipations. Originaire de Rabat au Maroc, Meriem vit et travaille à New York. Ses installations et vidéos soulignent ses engagements sociaux et politiques, de façon décalée, humoristique et récréative. Une double lecture réjouissante et concernée.

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Meriem Bennani - Sole crushing
Lafayette Anticipations jusqu’au 8 février 2026
Installation sonore de 14h à 19h
Ne pas manquer de se poser chez Pluto, le très bon resto du musée

La copine bénévole

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Vente de biscuits boobs, vendredi 24 et samedi 25, au profit de l’Institut Curie.
Chez 
Hoy Paris, 68 rue des Martyrs Paris 9e, et chez Chambelland, Paris 11e et 17e.
Prix de la paire : 7€
Précommande ici.

Le tribunal de Bobigny n’a pas reconnu le fait de “violation d’un monument dédié à la mémoire des morts commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion”. à l’encontre des jumeaux jugés pour avoir scié l’arbre en hommage à Ilan Halimi. En clair, ils ont été jugés coupables de “destruction du bien d’autrui aggravée”, mais pas d’antisémitisme, malgré les morceaux de pastèque retrouvés sur le lieu et la stèle qui précise en toutes lettres : “victime de la barbarie de l’antisémitisme et du racisme”. Les juges ont dû penser qu’ils s’agissait de deux couillons qui pique-niquaient par là, se régalant de pastèque, mécontents que l’arbre leur fasse un peu d’ombre.
Écœurant.


=> Mon compte Instagram food It Paris
=> Mon compte Instagram perso A Pen in the Neck

Vous pouvez me parler, de tout et de rien, en répondant simplement à ce mail.
Et envoyer cette excellente newsletter à celles et ceux qui sauront l’apprécier.


Hervé Kabla ... Opération Tondelier ! JBCH. N° 549

Une autre affiche est-elle possible ?

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?

J’ai longtemps pensé que la politique était avant l’art de dire une chose et son contraire sans que son auditoire s’en rende compte. En la matière, Emmanuel Macron a excellé, avec son art du en-même-temps, qui signifie en clair : je mange à tous les râteliers. Mais d’autres par le passé se sont exercé à ce jeu, rendu de plus en plus facile, à vrai dire, avec la faiblesse dont font parfois preuve certains journalistes en rpésence d’un discours qui sent la mauvaise foi à douze kilomètres.

Le contraire du contraire de ce que je ne dis pas

Mais avec Marine Tondelier, on est arrivé à une étape encore plus avancée du n’importe quoi politique, avec son affiche de campagne. À oui, j’aurais peut-être du commencer par cela. Vous ne le saviez peut-être pas, mais Marine Tondelier est candidate à la prochaine présidentielle. Si si, c’est vrai. Elle l’a annoncé cette semaine, comme si démarrer sa campagne deux ans avant l’échéance était un gage de succès. Et c’est ainsi qu’on a vu apparaître l’affiche de la candidate des verts, avec un slogan qui donne à réfléchir.

Je vous invite donc à lire ce slogan à haute voix.

Une

Autre

Marine

Est

Possible !

Vous comprenez ce que je comprends ?

Non ?

Alors je vous l’explique : Marine Tondelier nous dit qu’une autre Marine est possible.

Donc qu’une autre Marine que Marine Tondelier.

Bref, si elle avait voulu dire « Votez Marine le Pen », c’est réussi.

En bref, Marine Tondelier a réussi un joli coup, en exprimant le contraire ce qu’elle espérait qu’on comprenne. Comme acte manqué, on a rarement vu pire. Et ce n’est que le début de sa campagne…

SOS Écolos Homonymes…

Accessoirement, ce problème des homonymies – de noms ou de prénoms – m’a toujours fasciné. À l’époque où, jeune lecteur du Monde, je m’amusais à éplucher les résultats des élections cantonales ou législatives dans le supplément que ce quotidien avait l’habitude de diffuser au lendemain de ces élections avec des milliers de candidats, j’avais remarqué que certains partis, et souvent le Front National, s’amusaient à envoyer des candidats inconnus au bataillon, qui n’obtenaient pas de scores fulgurants, mais dont la seule particularité était d’être l’homonyme d’un autre candidat plus digne de succès. L’objectif étant de profiter d’un instant d’inattention des électeurs, et de collecter quelques votes qu’on n’aurait pas pu obtenir autrement. Comme le dit souvent mon beau-frère, on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher…

D’autres adeptes de l’homonymie s’amusent à semer le trouble auprès des consommateurs, jouant sur la proximité des noms des auteurs (de livre), des maisons d’édition ou des titres des livres. J’ai même déouvert un jour qu’un auteur inconnu avait essayé de surfer sur le succès de La communication digitale expliquée à mon boss en sortant 3 ans après le nôtre un livre au titre assez proche…

L’opération Marine Tondelier est-elle la dernière tentative de la gauche de mettre un obstacle à l’accession au pouvoir de Marine le Pen ? Comptent-ils tromper les électeurs du RN avec la Marine verte (contre la Marine bleue) ?

Je n’en sais rien, mais une choses est sûre : ce n’est pas pare qu’on a deux Marine que l’air sera forcément plus respirable…

Dubuffet. JBCH N° 548


C'est en faisant des promenades à pieds, au sud de Boulogne que je traverse le pont qui mène à Issy les Moulineaux ... au milieu du Pont une entrée un parc sur l'Ile Saint Germain, et cette statue monumentale et lagnifique de Dubuffet, c'est pour cette raison que j'ai voulu mieuxx connaître cet artiste, un Géant !


L'Ile Saint Germain Issy


 Jean Dubuffet, né au Havre en 1901 et mort à Paris en 1985, est l’un des artistes français les plus originaux du XXᵉ siècle. À la fois peintre, sculpteur, graveur et théoricien, il a bouleversé la conception traditionnelle de l’art en s’opposant à la culture académique, au “bon goût” et à l’élitisme esthétique.





Formé brièvement à l’École des Beaux-Arts, Dubuffet abandonne très vite la voie classique. Après une carrière dans le commerce du vin, il revient à la peinture à l’âge mûr, vers 1942, au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Son regard sur la société moderne est empreint de révolte : il rejette les conventions et cherche un art libre, instinctif, brut.


C’est cette quête qui l’amène à inventer la notion d’Art Brut, terme qu’il forge en 1945. Pour Dubuffet, l’art véritable n’est pas celui des musées ni des écoles, mais celui des êtres simples, marginaux, malades mentaux, enfants ou autodidactes qui créent sans souci de plaire ni de vendre. Il admire leur sincérité, leur énergie, leur inventivité spontanée. Son ambition est de retrouver cette fraîcheur première, cet état sauvage de la création.



À partir de 1962, Jean Dubuffet ouvre un nouveau cycle intitulé L’Hourloupe, mot inventé, sonore et mystérieux, mêlant “hurler”, “hululer”, “loup”, “hourra”, et évoquant à la fois le délire, le rêve et le jeu. Ce terme, qu’il dit avoir surgi d’un gribouillage téléphonique, désigne peu à peu un univers visuel entier, que Dubuffet explorera pendant vingt ans, à travers la peinture, la sculpture, le théâtre et l’architecture.


au MOMA


L’univers de L’Hourloupe se caractérise par un vocabulaire graphique immédiatement reconnaissable : des réseaux de lignes noires épaisses délimitant des formes irrégulières remplies de rouge, de bleu et de blanc, souvent sur fond neutre. Ces formes s’entrelacent, se morcellent, se recomposent comme les fragments d’un puzzle vivant. Dubuffet y voit la traduction plastique du mouvement de la pensée : un monde où la réalité et l’imaginaire se mêlent, où les êtres, les objets et les paysages perdent leurs frontières.


Peu à peu, ce langage s’émancipe de la toile : Dubuffet le transpose dans des sculptures monumentales en polystyrène peint puis en résine, donnant naissance à un monde en trois dimensions, à la fois ludique et inquiétant. C’est ainsi qu’il conçoit des œuvres comme Le Jardin d’Hiver (1970, musée d’Art moderne de Paris), Le Salon d’Automne ou La Closerie Falbala (à Périgny-sur-Yerres), vaste environnement architectural où il installe son Cabinet logologique.



Dans ces réalisations, le spectateur est invité à entrer dans la peinture, à déambuler dans un espace imaginaire, vibrant de formes et de couleurs. L’art n’est plus seulement un objet à regarder : il devient un milieu total, une expérience sensorielle et mentale.







Jean Dubuffet se distingue profondément de ses contemporains. Là où Picasso, Matisse ou Giacometti cherchent une forme de beauté ou d’harmonie, Dubuffet revendique le désordre, le grotesque, la rugosité. Il refuse la distinction entre art savant et art populaire.

Il écrit :


L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui. Il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : il aime l’incognito.”


Son œuvre s’oppose aussi à l’abstraction pure des années 1950 et 1960 : Dubuffet n’abandonne jamais le réel, mais le déforme, le réinvente, le fait éclater pour révéler sa puissance poétique. Son trait rapide, nerveux, enfantin, affirme une liberté radicale qui influencera des générations d’artistes, notamment le mouvement Figuration libre des années 1980 (Combas, Di Rosa, Boisrond), mais aussi certains graffeurs et créateurs d’art urbain.




Au fond, Dubuffet n’a cessé de défendre une idée : l’art est un acte de vie, non un luxe culturel. Par L’Hourloupe, il tente de matérialiser le flux de la pensée, de rendre visible la multiplicité du monde intérieur.

Il écrit en 1967 :


L’Hourloupe n’est pas un style, c’est un état d’esprit. C’est la vie dans ce qu’elle a de mouvant, de fluctuant, d’imprévisible.”



Ainsi, Dubuffet se différencie des autres artistes modernes non seulement par sa forme, mais par son éthique : il veut un art sans hiérarchie, sans prétention, un art de tous les jours, un art de tous les hommes.


Son œuvre témoigne d’une immense confiance dans la créativité universelle, cette force que chacun porte en soi avant que la culture ne la bride. De cette vision jaillit un univers singulier, drôle et profond, où l’on retrouve l’enfant, le rêveur, et le rebelle.


L’exposition Jean Dubuffet  L’Hourloupe et son sillage (1962–1982) célèbre non seulement un moment clé de son œuvre, mais aussi l’une des plus audacieuses révolutions de l’art moderne : celle qui place la spontanéité, le chaos et la liberté au cœur de la création.



Jean Dubuffet fut tout à la fois peintre, sculpteur, architecte et poète de la matière — un artiste qui a voulu effacer les frontières entre le beau et le laid, le savant et le naïf, l’art et la vie.


Par son œuvre, il nous invite à voir le monde autrement : non comme un ordre figé, mais comme une prolifération joyeuse de formes, de couleurs et d’idées, un véritable “Hourloupe” de la réalité.




jeudi 23 octobre 2025

Pierre Gagnaire le meilleur des 3 étoiles ? JBCH N° 547



Saint Etienne 1992, Je me fais référencer par Casino, ... à la Centrale d'Achat, l'acheteur Culture Monsieur Isoardi, nous reçoit, trouve nos produits assez vendeurs, surtout  la wave music, musique de relaxation,  dans des meubles de syle Wurlizer.


 Il signe ... et pour nous récompenser, il se fait inviter chez un petit "chef" prometteur, qui avait installé son restaurant dans un studio photo au Centre ville ... c'était Pierre Gagnaire, inconnu à l'époque ...  une cuisine à sa main originale et exotique, et une addition  ... bien salée ... 




Pierre Gagnaire est considéré comme l’un des chefs les plus créatifs et influents de la gastronomie contemporaine. Avec 13 étoiles Michelin et 13 restaurants dans le monde, il est reconnu pour sa capacité à mêler technicité, émotion et audace dans chacun de ses plats. Son parcours est marqué par la volonté de s’affranchir d’un héritage familial et de créer une cuisine profondément personnelle. 


Issu d’une famille de restaurateurs à Saint-Étienne, Gagnaire a très tôt ressenti la nécessité de prendre son indépendance pour exprimer pleinement sa vision culinaire. Son apprentissage chez Paul Bocuse et dans divers établissements lui a permis d’acquérir les bases classiques, qu’il transforme ensuite en un style résolument innovant et singulier.



La philosophie de Pierre Gagnaire repose sur l’idée de ne rien interdire en cuisine. Chaque plat est conçu pour surprendre et émouvoir, tout en respectant une harmonie des saveurs. Les légumes et les fruits sont au cœur de sa cuisine, mais il excelle dans l’art d’associer des ingrédients inattendus pour créer des expériences gustatives uniques. 


Ses plats comme l’ormeau de plongée, le velouté de foie gras au vadouvan, les cristallines d’agria ou encore les crevettes à l’ouzo témoignent de cette audace. L’exotisme occupe une place importante dans sa cuisine : il puise des inspirations variées à travers le monde, en Afrique ou en Asie, et ose des mariages de saveurs qui défient les conventions classiques. Ces associations, toujours harmonieuses, restent néanmoins surprenantes et pleines de fantaisie, oscillant entre intensité et subtilité.



Le dressage des plats est également un élément clé de son univers. Gagnaire considère l’assiette comme une scène où les textures, couleurs et formes racontent une histoire. Ses créations visuelles participent à l’expérience globale du repas, combinant rigueur esthétique et liberté artistique. 


Chaque détail, de la disposition des éléments aux sauces et textures, est pensé pour susciter l’émerveillement du convive et stimuler ses sens. Sa cuisine est à la fois technique et émotionnelle, où le geste intuitif de la main du chef rencontre la réflexion et la maîtrise du savoir-faire culinaire.



L’innovation et la créativité de Pierre Gagnaire s’accompagnent toutefois d’une rigueur et d’une exigence élevées. Il pousse ses équipes à se dépasser, à expérimenter et à oser, tout en maintenant un haut niveau de qualité. 


Le restaurant Le Balzac à Paris, triplement étoilé, est devenu une pépinière de talents et un laboratoire d’expérimentation culinaire. La gestion de l’entreprise et la créativité doivent coexister : Gagnaire a souvent souligné combien il avait dû concilier la dimension commerciale de ses restaurants avec son besoin de liberté artistique. Cette balance délicate entre innovation et exigence est l’une des clés de sa réussite.



Quant aux prix, Pierre Gagnaire propose des menus gastronomiques à des tarifs élevés, reflet de la technicité, de la qualité des produits et de l’expérience globale offerte aux clients. Les menus dégustation au Balzac se situent généralement autour de 250 à 350 € par personne, ce qui reste dans la fourchette haute des restaurants étoilés à Paris. 


Cependant, chaque menu justifie son prix par l’originalité des associations, la complexité des préparations et la mise en scène des plats, qui constituent une véritable expérience sensorielle et émotionnelle.



En résumé, Pierre Gagnaire incarne une cuisine d’auteur où l’exotisme, la créativité et l’émotion se mêlent avec un sens aigu de l’harmonie. Sa cuisine ne se limite pas à la satisfaction gustative : elle raconte une histoire, provoque l’émerveillement et invite le convive à vivre une expérience unique. 


L’exigence, la liberté et la curiosité permanente du chef font de ses restaurants des lieux où la gastronomie devient art, et où chaque plat est une œuvre à part entière. 


Ses créations audacieuses, ses dressages raffinés et ses associations surprenantes ont fait de Pierre Gagnaire un maître incontesté de la haute cuisine contemporaine, respecté dans le monde entier pour sa capacité à allier tradition, innovation et émotion.