UN ESSAI SUR LE TEMPS
BCH
Mai 1997
Sachez qu'aucun de nos cinq sens ne peut saisir le TEMPS, en tant que phénomène; il est le " Mystère ", il est aussi le secret, car il n'a jamais appartenu, n'appartient pas et n'appartiendra jamais aux Hommes !.
Jamais Homme n'a pu sortir du TEMPS pour l'observer, car le TEMPS n'a pas d'extérieur, et du coup, nous ne savons pas si le TEMPS est orienté, voire réversible.
Nous connaissons les trois dimensions qui conditionnent notre monde spatial et géométrique; .. aujourd'hui, nous allons essayer d'entrer dans le quatrième dimension , et avec le TEMPS ...
Pour Vladimir Jankélévitch, " Plus le TEMPS est vide, plus il nous pèse ", cela veut dire que plus on s'ennuie, plus le temps semble long; pour lui, la douleur, la peine s'éternisent, alors que le plaisir semble bref !
Nous parlerons peu aujourd'hui du TEMPS, et comment les Hommes ont cherché à le comprendre et à le mesurer; un petit mot seulement pour dire qu'il est cyclique, et que nous l'avons basé , au début des TEMPS, sur le cycle lunaire , sur le cycle solaire, sur celui de la nature, celui des saisons ; ensuite, Aristote a été le premier homme à pouvoir définir le TEMPS, comme étant un nombre du mouvement, selon l'avant et l'après ...
Certains à la façon des grecs disent donc que le TEMPS est semblable à une flèche ; d'autres certifient que le TEMPS est cyclique; enfin, le Talmud puis la Cabale le décrivent comme étant une spirale qui part d'un point : la création, pour s'élargir, tout en passant par les mêmes paramètres cycliques. Dans ces trois cas, il parait irréversible.
Et ce n'est qu'au XVII ème siècle, que Galilée pose le TEMPS comme " Grandeur physique mesurable ".
Au début du XX ème siècle, Albert Einstein démontre pour la première fois, que le TEMPS est fluctuant selon l'endroit où l'on se trouve... et dans sa théorie de la Relativité restreinte et de la Relativité générale, il affirme que lorsqu'on se déplace à grande vitesse, le TEMPS se modifie.
Une autre théorie révolutionnaire apparait aussi en 1924, avec le physicien Edwin Hubble, qui s'aperçoit que les galaxies lointaines qu'il observe dans son télescope s'éloignent régulièrement du Centre de l'univers, c'est alors qu'avec Georges Gamon et Stephen Hawking dans "Une brève histoire du TEMPS", on prononce la notion de "Big Bang". Mais tout cela, nous l'avons dit, n'est pas notre propos d'aujourd'hui.
I. LE MYSTERE ET LA CONSCIENCE DU TEMPS
Lorsque nous méditons, lorsque nous prenons du recul, face à la matérialité de la vie, notre âme devient plus réceptive à la Paix, à la Joie, à l'Emotion, Il nous est apporté alors un surcroit de puissance intellectuelle.Dès lors , nous nous mettons sur orbite, pour sortir de l'attraction terrestre, aussi bien Magnétique que Spirituelle, et de là - haut, nous allons observer, étudier, réfléchir, construire pour redescendre et apporter et répandre sur Terre les vérités acquises ...
Les Mythes et les religions dirigés par un clergé souvent obscurantiste, aussi importants soient-ils, s'inséraient dans l'espace. La Bible ,elle, insère l'Espace dans le Temps.
Nous pensons qu'il existe une hierarchie des moments du Temps. que toutes les époques ne sont pas équivalentes. Le Temps pour nous est un instrument de mesure plutôt que le domaine de notre vie.
La prise de conscience du Temps ne s'impose à nous que lorsque nous nous mettons à confronter deux faits, notant que l'un est postérieur à l'autre. Dans une mélodie, une note succède à l'autre. La notion de postériorité et d'antériorité est fondamentale à notre conscience du Temps.
II. LE TEMPS PERPETUEL
Le chiffre Sept est sacré, car le monde a été édifié selon l'ancien testament par Dieu en sept jours; le symbole d'Israël n'est-il pas le Chandelier à sept branches : La Menora ? Le spectre solaire n'a-t-il pas sept couleurs, la musique ne se joue-t-elle pas sur sept notes! les périodes lunaires ne comprennent-elles pas sept phases, qui sont devenues les semaines ! les astronomes découvriront sept astres ... et les chimistes les 7 métaux purs.Il nous faut alors rechercher la Vérité, dans l'espace et dans le Temps? Bien sûr, nous saurons que, plus nous apprendrons, plus nous aurons soif de connaissances. Sachons que cette connaissance, nous ne la possèderons jamais !!! car elle est infinie. Nous rechercherons la "Lumière",... et le chemin est parsemé d'embûches... nous sommes d’éternels "initiants"; ce chemin, nous le parcourerons toute votre vie.
III. LE TEMPS, LA NATURE ET L’INFINI
Chez nous comme dans les Sociétés primitives dans les initiations primitives, le Printemps représente le premier stade de l'échelle du TEMPS, le soleil commence son ascension, et nous, nous découvrons nos pulsions ; le second, c'est l'Eté, où le soleil atteint à son zénith sa maturité, et nous, nous apprendrons à maîtriser nos passions ; l'Automne, c'est l'âge mûr, l'époque où l'on fructifie son savoir , et on le transmet ... et c'est enfin l'Hiver, un signe peut-être de l'approche de la mort.Si les scientifiques se sont très longtemps penchés sur l'espace, sur la technique, sur la matérialité, ils ne se sont pas trompés... mais seuls les plus grands savants ont osé remettre en question les principes acquis sur le TEMPS.
Pourtant la lecture des horoscopes, les consultations des voyantes, les succès des films "Les Visiteurs" et "Retour vers le Futur" ont démontré l'intérêt, voire la fascination que le grand public porte au mystère du voyage à travers le TEMPS, et à la connaissance de son propre avenir ( le succès du dernier livre d'Umberto Eco " l'Ile du jour d'avant" le prouve.et "La Fin des Certitudes" de Ilya Prigogine en dessine les traits.
Face à l'immensité et à l'infini de cet espace sidéral qu'est notre Univers, ces mêmes scientifiques ont été obligés de changer les données : On ne compte plus les distances qui nous séparent des autres astres en kilomètres ... mais en années lumières !!! ... car dans ce domaine l'imagination est dépassée , et c'est seulement ici, que l'espace rejoint le TEMPS , ... dans l' Infini.
IV. L'ESPACE ET LE TEMPS
Dans l'antiquité, les païens promettaient leur conscience de Dieu en images visibles, même palpables ; ils l'associaient à un phénomène naturel, à un objet de l'espace.Dans les Dix Commandements, Dieu se fait connaître comme initiateur d'un événement historique, d'un événement dans le TEMPS : La Libération d'Egypte et il proclame : "Tu ne feras point d'images taillées, ni aucune figure de ce qui est dans les cieux en haut, ni de ce qui est sur la terre en bas, ni de ce qui est dans les eaux ..." (ex XX).
En effet , chaque culte, de quelque importance, cherchait à établir sa suprématie en affirmant qu'il était le lieu de la création.
Le livre de la Genèse, "Béréchit" , au contraire, parle des Jours, et non du Lieu de la création. Les mythes s'insèrent dans l'Espace, la Bible insère l'espace dans le TEMPS.
Le TEMPS est devenu pour nous un instrument de mesure, plutôt que le domaine de notre vie. La matérialité de la vie profane nous fait courir ... Nous n'avons plus le TEMPS de nous consacrer à autre chose ... et nous courons après l'argent !!!
Mais le TEMPS n'est-il que le rapport entre des événements confrontant le passé (la mémoire) le présent (l'action) et le futur (où il ne reste que la conscience).
S'il ne se produisait rien en rapport avec le monde de l'espace, y aurait-il le TEMPS ?
V. MATERIALITE ET TEMPORALITE
Vivant tous dans le TEMPS, nous nous identifions à lui. Si le monde de l'espace entoure notre existence, il ne comporte rien de spatial, rien d'indispensable... c'est la matérialité." Les amnésies de notre vie, elles, sont pour nous d'une importance essentielle, les objets sont le rivage, mais le voyage se déroule dans le TEMPS. " (A. Heschel)
Pour ce dernier, " En un instant de concentration, les yeux clos sur nous mêmes, nous pourrions saisir le TEMPS sans espace, mais nous ne pourrons jamais saisir l'espace sans le TEMPS. Avec les yeux de l'esprit, l'espace n'est que le TEMPS ""Solidifié"" et les objets des événements ""pétrifiés"". ""Il nous faut comprendre que ce sont les choses de l'espace qui fuient, au point de vue de l'esprit, nous concevons que le TEMPS ne disparait jamais LUI, que c'est le monde spatial qui s'écoule dans le déploiement illimité du TEMPS.""
"Notre monde est un monde spatial qui se déplace donc dans le TEMPS, du premier au dernier jour. Ce monde spatial qui nous impose la notion de son rapport avec le TEMPS, c'est la Temporalité" (E.Levinas).
Mais le TEMPS est indépendant de l'espace, il se poursuit sans faille, perpétuellement; le monde de l'espace lui, est éphémère, ses objets disparaissent avec le TEMPS. Le TEMPS ne change pas. On ne devrait pas parler de l'écoulement du TEMPS qui passe , mais de l'écoulement du passage de l'espace à travers le TEMPS.
"Ce n'est pas le TEMPS qui meurt, c'est le corps de l'homme qui meurt dans le TEMPS. La Temporalité est un attribut du monde spatial, les objets disparaissent, le TEMPS par delà l'espace, transcende tout fractionnement en passé, présent et futur."( E.Levinas)
La civilisation technique est la victoire de l'homme sur l'espace, mais le TEMPS, lui demeure inviolé. Nous pouvons triompher de la distance, mais nous ne pourrons jamais retourner dans le passé, ou sonder l'avenir. L'homme l'emporte sur l'espace, jamais le TEMPS transcende l'homme.
VI. LE TEMPS , LES SENTIMENTS , LES MOTS
Le TEMPS est le plus grand défi fait à l'homme. Nous participons tous au TEMPS, mais nous n'y accèdons pas !!!. Sa réalité est en dehors, au delà de nous. Nous pouvons tout transformer dans l'espace, le TEMPS est lui en dehors de notre pouvoir... Le TEMPS n'appartiendrait-il qu'à Dieu ?Le TEMPS est le plus grand des mystères, le TEMPS et l'esprit sont des mondes à part... Et pourtant, des sentiments et des mots appartiennent au TEMPS... tel que nous l'avons intériorisé Nos sentiments sont affectés par le Temps: l'Amour, l'Amitié, , la Haine , la Vengeance , la Douleur, l'Imagination, le Rêve, la Patience, l'Attente, l'Endurance, le Doute, l'Inquiétude, l'Espoir, la Persévérance, l'Espérance, ...
Nous ne possédons ni le TEMPS, ni du TEMPS. Cet instant là appartient à tous. Par ma possession de l'espace, je suis un rival pour tous les autres êtres... par ma vie dans le TEMPS, je suis un contemporain de tous les autres êtres.
VII. LE TEMPS ET LE SACRE : L' UNIVERSALITE
Le TEMPS est tout ou rien; il n'est divisible que dans notre tête, Il est Sacré. Si le TEMPS nous est compté , si il est mesuré dans la vie profane, il ne devient éternité que lorsque nous trépassons ... et là, nous pouvons, si nous le voulons, penser que notre âme est immortelle. Les objets de l'espace sont des produits alors que le TEMPS est le déroulement de la création ... c'est dans le TEMPS que l'on peut prendre conscience de la notion de sacré, car l'Universalité du TEMPS permet l'Universalité de tous les êtres.Un monde sans TEMPS serait donc un monde sans spiritualité... et si les hommes se déchiraient pour se disputer les miettes de la matérialité ... ils passeraient à côté de l'essentiel.
Le TEMPS est donc confié à l'Homme, avec mission de l'optimiser, de le rentabiliser par des actions bénéfiques, envers autrui; ceci nous permet d'ajouter de la vie à nos années. Le TEMPS est donc un miracle perpétuel ... c'est l'épanouissement continu du monde .
VIII. LE TEMPS ET LA MATERIALITE DITE DES "ROMAINS"
Seuls les dictateurs et les tyrans, qui ternissent notre espace, veulent laisser des traces de leur présence dans le TEMPS ...Des civilisations entières ont laissé des monuments : les pyramides en Egypte, les monuments grecs tel le Parthénon à Athènes, les romains qui ont occupé le monde occidental de l'Atlantique aux confins de la Chine, élevant des monuments, des routes, des stèles ... Qu'en est-il resté ? Où sont ces civilisations ? Il ne reste que ... des pierres usées, érodées par le vent. Ces lieux qui jadis resplendissaient, sont aujourd'hui abandonnés ...
Pour la plupart des romains, l'éternité était un concept presque terrestre. L'éternité de l'âme ne signifiait pas qu'elle était emportée vers une existence supra-terrestre, même après la mort. L'immortalité se traduisait par la renommée ou l'attachement à une maison, à une demeure terrestre, même après la mort.
Les romains ne croyaient pas en une survie, ni en une félicité éternelle, mais en une rétribution après la mort. Le terme immortalité devient une métaphore qui marquait simplement que le peuple gardait le souvenir de telle ou telle personne, métaphore dont le charme reste trompeur...
Cicéron disait : " Brève "est la vie que nous accorde la nature, mais le souvenir d'une vie "noblement sacrifiée est éternel ... Aussi, il faut élever une stèle" "magnifique et y graver des inscriptions" (Philippiques XIV.2).
Quant à Diogène, il remarque que "les plaisirs sont passagers, mais "les honneurs sont immortels !".
En fait, dans l'esprit des philosophes stoïciens de Rome, les dieux nous ordonnent, d'après Sénèque "de nous préparer à les rejoindre un jour et de préparer l'immortalité".... Car la plupart des hommes s'acharnent à poursuivre des récompenses matérielles ou immatérielles. ...
IX. LE TEMPS C'EST "ETRE"
Mais nous, nous savons que le monde est éphémère ... l'éternité, ce serait l'immortalité de l'âme, et on ne pourrait l'atteindre que par une vie transparente au service du Bien, pour lutter contre le mal. Quand nous quitterons ce monde , pour reposer dans le monde à venir, nous espérerons recevoir une félicité réservée à l'âme des justes.Aux hommes coupés de leurs racines, le TEMPS parait s'écouler inconsistant. Aux hommes qui vivaient aux côtés de la spiritualité, le TEMPS est un visage de l'éternité.
La civilisation technique est la conquête de l'espace par l'homme, c'est le triomphe du XXème siècle dont l'apogée est le premier pas de l'homme sur la Lune avec Neil Amstrong.
Mais, on ne parvient à ce triomphe qu'en sacrifiant la composante essentielle de notre existence : le TEMPS.
Aujourd'hui, nous gaspillons le TEMPS pour gagner l'espace. Notre principal objectif, c'est la mise en valeur de notre pouvoir sur le monde de l'espace; notre but d'homme profane, c'est ...
"D' AVOIR DAVANTAGE et non pas D' ETRE DAVANTAGE".
Partout, notre pouvoir sur l'espace s'arrête aux limites du TEMPS ! Le TEMPS est le coeur de l'existence.. Mais pour nous, notre univers doit être différent; notre but n'est donc pas d'avoir, mais d'être, non pas de posséder, mais de donner, et nous apprenons alors que la conquête du matériel n'est pas notre seule préoccupation.
X. LE TEMPS DETRONNE LES DIEUX ET LES TOTEMS
Revenons encore une fois à la civilisation technique qui est l'apanage de cette fin de siècle; elle procède avant tout du désir qu'a l'homme de vaincre et de maîtriser les forces de la nature : métallurgie, physique, tissage, agriculture, navigation, conquête de l'espace, etc ... Tout bouge, tout avance et progresse, tous nos moyens sont pris, par la conquête et l'avancée de la sciences, et de la matérialité ...
Tout cela nous préoccupe tellement que même les religions sont imprégnées à l'idée qu'une divinité doit être située dans l'espace, dans des lieux déterminés , montagnes, forêts, arbres, pierres, qui deviennent des lieux sacrés !!! Regardez les succès de pélérinages !!! La divinité se trouve alors liée à un pays (Où est l'universalité?), la sainteté associée à des objets, et à des dogmes, à la grande satisfaction des clercs . La question numéro un est : Où est Dieu ?
... Il devient Dieu dans l'Espace, et non dans le TEMPS ... dans la Nature et non dans l'Histoire, comme s'il était un Objet et non une Spiritualité.
Même la philosophie panthéiste est une relique de l'espace : l'être suprême est conçu comme un espace infini !!! "Le deus sive natura" a comme attribut l'espace, la possibilité de s'étendre et non le TEMPS. Et pour l'esprit primitif, les dieux doivent se représenter en visages visibles : pas d'images ... pas de dieux...
Là aussi, le respect des images , des monuments, des espaces sacrés entraînent la piété, la superstition et l'obscurantisme intégriste et purifiés.
Les hommes continuent néanmoins à rendre hommage aux bannières, aux drapeaux, aux reliques, aux monuments des rois, aux héros ! Attenter à tout cela devient "sacrilège" !!!. Le monument supplée à l'amnésie, la pierre remplace le symbole: on ne sait plus pourquoi elle a été conçue, mais on ne retient que la pierre.
Notre soumission aux choses nous rend aveugles à toute réalité qui ne peut s'identifier aux choses...
En fait, nous savons comment réagir face à l'espace, ... mais pas comment faire face au TEMPS Face au TEMPS, nous sommes impuissants. Chaque seconde passe, mais on ne peut la posséder!!!
Nous refusons de regarder le TEMPS dans les yeux; nous préférons la sécurité et la possession des objets.
Ne recherchons pas la source de jouvence ... Elle n'existe pas !!!
XI. LE TEMPS ET LA BIBLE
La Bible elle s'intéresse aussi au TEMPS plus qu'à l'espace; elle voit le monde selon les dimensions du TEMPS, de générations en générations; elle s'intéresse plus à l'histoire qu'à la géographie.Dans ce Livre, les mots sont utilisés avec un soin particulier, et l'un des mots les plus remarquables, est le mot "KADOSH" saint, qui signifie aussi séparation, et ce mot, plus que tout autre, correspond et convient au mystère et à la majesté divine.
Ce mot est employé pour la première fois dans le premier livre la Genèse ou Berechit, "Au Commencement" et s'applique au septième jour de la création du monde : "Et Dieu bénit le septième jour et le rendit saint" (Gen II,3)..
Ainsi c'est pour désigner le CHABBAT que le mot Kadosh est employé.. Cette qualité de sainteté n'est donc liée à aucun objet qui se situe dans l'espace, et c'est là une différence fondamentale avec la pensée religieuse intégriste...
Alors que pour la mythologie grecque ou romaine, c'est après que les cieux et la terre eussent été établis que les Dieux ont créé un ou des lieux saints une montagne (Olympe), une source, un sanctuaire etc...
Pendant six jours, l'homme doit vivre sous la tyrannie des objets de l'espace, et le septième jour lui offre de se mettre en harmonie avec le TEMPS, il se repose, médite et consacre ce jour à la spiritualité.
Quel émoi, ce respect du septième jour a-t-il provoqué parmi les peuples dominants, aussi bien dans l'antiquité, que dans l'époque contemporaine !!! Comment peut-on faire reposer des esclaves ? Sacrilège !!! comment penser à faire reposer les animaux ou la terre et les végétaux ? C'était, et c'est toujours une révolution sociale, la première loi sociale, la première loi écologique.
XII. LA MORT ... L' ETERNITE
Si l'on parle de "durée "du Temps, ce mot indique qu'il n'y a pas ici à poser la question "Qu'est-ce que le Temps ?" .Heidegger , car on pose aussitôt le Temps comme être. La durée, c'est ce qui s'écoule dans le Temps.La mort est un point dans le Temps, elle tient toute sa patience "Patience et longueur de Temps" dit le poète. Mais pour Jankelevitch, "la mort est irréversible" Est-ce ne plus être (négatif) ou le départ (positif) ... La mort n'est pas un excès, elle n'est que simple passage, simple départ, évidemment c'est une source d'émotion contraire à tout effort de consolation. mais la mort est certaine (Phédon, Mort de Socrate).
L'impact de la mort sur la durée du Temps que nous vivons, son irruption dans le Temps, confirme notre ignorance. Aucune expérimentation ne peut être faite sur la mort. La mort est ce que l'on redoute le plus, mais cette mort sans expérience peut signifier que la structure du Temps n'est pas intentionnelle.
Pour Aristote, le Temps est "le nombre en mouvement", son accès se fait à partir de l'horloge et un jour, pour un homme, elle s'arrête !!! ...
Pour Bergson, "La durée est vécue par une descente en soi. Chaque instant est là, rien n'est définitif, puisque chaque instant refait le passé. La mort est la caractéristique de la matière, de l'intelligence, et de l'action". (Evolution créatrice).
Pour Bloch, enfin, "l'espérance est nécessaire à l'histoire, elle est inscrite dans la culture qui est un moment de l'être. Dans l'espérance, il y a anticipation ... cette espérance est utopie, et cette utopie court-circuite le temps, mais elle est en même temps un facteur de l'Humain et du Travail. ..
Le Temps comme espérance de l'utopie n'est plus le Temps pensé à partir de la mort., Le néant de l'utopie n'est pas le néant de la mort; c'est dans l'avenir authentique que la mort doit être comprise".
Il faut se mettre de temps en temps en dehors du TEMPS, et nous nous préparons mieux, tous ensemble à éviter les agressions du Mal, celles du monde extérieur, et à mieux canaliser nos pulsions, à combattre la bête qui est représentée par l'obscurantisme et l'intégrisme, continuons notre marche inlassable pour la recherche de la Vérité et découvrons le chemin de la Lumière.
Le droit à l'éducation doit être notre premier objectif, car c'est par lui que les hommes se rapprocheront, c'est par lui et par l'enseignement laïque, que l'intégrisme et le négationnisme reculeront ... Méditez sur la dernière et ô combien décevante action de ... "l'Abbé Pierre".
L'ultime dualité de l'homme n'est pas celle de l'esprit et de la matière, mais celle du savoir et du profane. Nous avons si longtemps vécu dans ce monde que nous nous sommes accoutumés à l'idée que l'âme est un automate.
Le philosophe comprend son temps et saisit l'essence profonde du moment qu'il vit et doit penser. "La philosophie est le fondement du rationnel, elle est l'intelligence du présent et du réel" (Hegel).
"Le présent est la chose suprême". Pour Spinoza, il nous fait découvrir, dans l'Ethique, comment "L’amour de l'essence infinie de Dieu permet de jouir, dès maintenant de l'Eternité"
"L'Espérance et le Temps sont intimement liés, on ne peut les séparer, y compris dans la notion de l'infini et de la Totalité "(E.Levinas).
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