L'Empire Juif du Touat
Après le massacre de 400
000 juifs par les romains en Cyrénaïque, les rescapés traversent le sahara et
s'installent dans les oasis ... leur empire va durer près de 1 300 ans ...
aujourd'hui on peut retracer leur histoire
Dans le sud Saharien a
existé pendant des centaines d'années un Empire juif , l'Empire Juif du Touat,
un Empire sans empereur, ni vie civique, un Empire confectionné par plusieurs
villes confédérées établies dans les grandes palmeraies.
Ces juifs, en quête de
paix et de repos, après les massacres perpétués par les troupes romaines en
Cyrénaïque se sont installés dans des Oasis, lieux de rencontre des caravaniers
qui traversent le désert du Nord au sud, de l’est à l’Ouest, lieux privilégiés
pour les Marchés, lieux où l’on échange, on vend, on achète, des lieux devenus
prospères.
Ces hommes construisent
des systèmes d’irrigation sophistiqués les Foggaras, ils creusent des puits. Des
le second siècle, les juifs introduisent et domestiquent le dromadaire venu
d’Orient, c’est une révolution.
L'ancien empire du
GHANA, a été fondé par des hommes blancs (Tarikh es Soudane) vers l'an 300. Or,
selon M. Delafosse, ces rois blancs auraient été des Juifs chassés par les
persécutions romaines de Cyrénaïque, vers 118. et qui auraient transité par
l’Empire du Touat.
Ils venaient en effet de
l’Empire du Touat situé au sud du Sahara à la lisère du Mali, du Niger et du
Sud de l’Algérie.
La Reine des [Touaregs] Tin-Hinan issue de tribus juives du sud
marocain était très proche de cet Empire.
Petit à petit ils se
sont mélangé aux autochtones, aux esclaves venus du Sud, Ils ont accueilli les
voyageurs, les ont abrité, ont aussi accueilli les premiers musulmans au
VIIIème siècle, surpris eux aussi de rencontrer dans un milieu si lointain,
entre les fleuves Sénégal et Niger le peuple du Livre et la Torah. Deux
géographes arabes en témoignent, il s’agit d’El Bakri et d’Al Idrissi.
Le récit de Eldad le
Danite, fait état de leur présence, il rentre à Kairouan en 892 et évoque la
présence de l’Empire Juif du Touat.
Les invités et réfugiés
deviennent nombreux dans l’Empire et leur présence pressante fait que les juifs
devenus minoritaires perdent le pouvoir au profit des musulmans, puis, des
communautés entières de juifs sont massacrées, on parle de la destruction et de
l’écrasement des juifs de Tamentit et de Gourara.
« Les Indigènes
racontent encore aujourd'hui que les ksours de Tamentit furent créés par les
Juifs l’année de l’éléphant. C’est ainsi que les Arabes désignent l’année au
cours de laquelle eut lieu l’expédition qu’Abraha, prince éthiopien, entreprit
contre la Mecque pour renverser la Kaaba ; Abraha montait un éléphant
blanc.»*
Puis ce fut la
découverte de la pierre tombale gravée en hébreu en 1329, en hommage à Mona,
fille de Amran par E.F. Gautier en 1903 à Ghormali
Une lettre datée de
1235, trouvée dans la Guenizah du Caire (Lettre d’Is’haq ben Ibrahim al Touaty)
fait état de l'intence commerce caravanier qui transite par le Touat, entre
Marrakech (safran, lingots d’argent et l’or africain …) et Fustat (Le
Caire : perles, des foulards et des tapis d’Orient …
La Stèle de Mimoun ben
Shmouel, ben Braham, ben Kouby gravée en hébreu en 1390,a été découverte à
Tamentit, elle confirme l’existence, au XIV° siècle, de rabbins érudits et de
spécialistes en lithographie.
On assiste à la fin de
cet Empire en 1492 incroyable coïncidence avec le sort des juifs d’Espagne.
Sous la menace, les juifs se convertissent en masse à l’Islam triomphant,
d’autres juifs s’exilent vers le sud, jusqu’au Ghana.
Vers 1496, Mahmoud Kati
signale la présence des "Banou Israël" près du lac Fati, dans la
région de la boucle du Niger, et précisément à Tendirma, là, vivaient à la fin
du XV° siècle des Juifs, qui s'étaient rendus célèbres par leurs techniques
d’irrigation qui permettait la culture de fruits et de légumes en milieu hostile.
En 1492, à Gao, l'Askia
Mohamed Touré, à la demande du Cheikh Abd el Krim El Meghili, appelé le
bourreau des Juifs du Touat, fit arrêter tous les Juifs qui vivaient sur ce
territoire; El Meghili voulait venger sur eux la mort de son fils " Comme
toujours, on désigne les juifs comme comploteurs. Depuis les juifs de Gao se
sont réfugiés dans la clandestinité.
- Valentim Fernandes,
raconte à son retour au Portugal sa rencontre avec ces Juifs au XVI° siècle à
Oualata,
- L’anglais Mungo Park,
se rend vers 1795 à Tombouctou, puis à Sansanding ; il se trouve en
présence de quelques juifs qui étaient vêtus et priaient " comme des
Musulmans.
Vers 1865, le rabbin
Mardochée Aby Serour longe le cours du fleuve Niger , et rencontre des
personnes qui lui avouent " Nous sommes des Juifs et nos ancêtres étaient
originaires de Tamentit ." C'étaient les fameux Daggatoun . Or, ces gens
vivaient parmi les Touaregs aouillimidens qui occupent tout le territoire situé
au nord du fleuve, de Tombouctou entre l'Adrar et l'Aïr.
Henri Lhôte confirme
certains renseignements donnés par Mardochée quand il a affirmé que les Touareg
avaient razzié des Juifs du Touat, et en particulier des forgerons; ce qui peut
expliquer, d'après lui, l'existence de patronymes tels les Ida Houssaq les fils d'Isaac, les Enaden...
Enfin,Théodore Monod a
remarqué dans ses nombreux périples l’existence concordants du symbole de la
Magen David (ou Sceau de Salomon) placé au-dessus d'une porte à Ouadane, celle
d’une pierre gravée en hébreu à Ghormali.
Des ethnologues font
état de la présence de Banou Israël littéralement, les Fils
d'Israël à Tendirma, ces
derniers ont visité les restes d’un cimetière juif., ils rencontrent des
"Al Ihudi", des "Al Kuhin" probablement des Cohen
Seules les vieilles
grand mères font état de la présence de juifs dans leurs ascendances, Cinq
siècles ont passé, mais cette Mémoire est difficile à effacer.
Il est intéressant
d’observer le retour qu’effectuent depuis quarante ans les ingénieurs et les
coopérants israéliens dans ces pays, Israël est présent dans l’aide contre la
désertification la recherche agronomique, le traitement de l’eau et
l’optimisation des ressources. Ce retour n’est probablement pas du au hasard.
Des noms comme Touati,
Touitou, Abani, Gourari, Tamesti, Ettouati, Chaouat, Zenati rappellent au sein
de la communauté juive l’existence de cet Empire aujourd’hui disparu. On
retrouve d'autres patronymes d'origine berbère : Aboukrat - Aflalo (de la
tribu des Aït AFELLA) - Auday, Aouday (en berbère: « Juif ») - Azaguri,
Zagouri (de Zagora, ville du Dra’) - Azancot (en berbère:
« gazelle ») - Bahloul, de la tribu des BAHLOULA – Branes - Médioni
(de la tribu des MEDIOUNA, Kahinou, Amran, Ichou, Mimoun etc..…
Et ce que la mémoire ne
peut aussi effacer, un chant populaire d’Ahellil (hallelouia)en usage chez les
Berbères zénètes du Gourara, qui évoque la destruction (en 587 av. JC ) du
Temple de Salomon : il chante la gloire de Salamo (Salomon).
Bibliographie :
Eldad le Danite « Juifs en Afrique » 880 Kairouan
El Bakri « Le Royame du Ghana et les Juifs en
Afrique occidentale » Al Idrissi évoque, sur le «Territoire des Lamlam deux villes.. Mallal
etDaw » 1160
Mahmoud Kati Empire
du Ghana
Valentim Fernandes Imprimeur à Lisbonne publie « Description de l’Afrique
Occidentale ».
Mungo Park « Voyage
à l’intérieur de l’Afrique » 1795
André Chouraqui« Les Juifs d’Afrique du Nord » PUF
1952
Théodore Monod « Voyage
dans le Désert » 1980
Jacob Oliel « Géophysique au Sahara » « Les Juifs du
Sahara » CNRS 1994
Maurice Delafosse : Les civilisations négro-africaines Stock
- Paris 1924
Discographie communiquée
par M. Jacob Oliel: Ahellil vient de l’hébreu "hallélouïa"
(glorification) Mouloud Mammeri, L’Ahellil du Gourara, 1985 et disque 3 C 064 –
18079 M (EMI-UNESCO collection)
Remerciements à Monsieur
Jacob Oliel qui a fait un travail de recherche sans précédant sur l'histoire de
cet Empire.

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