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lundi 15 septembre 2025

Il reste des juifs a sauver en Ethiopie ... (FR, EN, ES). JBCH N° 391


On est en novembre 1984, un dimanche matin, le dimanche matin, je paresse, je traine, mais ce matin là je reçois un coup de téléphone de ma grand-mère Mamy Moïons qui habitait a Vincennes et moi je résidais à la rue d'Alésia. .. 

Je décroche, et une petite voix essoufflée me à peine audible me demande de venir de toute urgence. ... "Laisse tout tomber et viens, j'ai besoin de toi !" Je prends alors ma Renault 11, descends la rue Raymond Losserand pour rejoindre le périphérique Porte de Vanves et sortir Porte de Vincennes, traverser St Mandé, Vincenues et m'arrêter à l'orée de Fontanay s/Bois.

La porte était ouverte, et sans dire un mot, ma Mamy me montre du doigt une enveloppe adressée à la Synagogue de Vincennes ... dedans mille francs pour aider l'opération des juifs d'Ethiopie ... No comment sur le sionisme de Mamy Moïons ... 




À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le monde entier avait retenu son souffle devant les images spectaculaires des opérations Moïse et Salomon. En quelques jours, des milliers de Juifs éthiopiens – les Beta Israel – étaient arrachés à la famine, à la guerre civile et aux persécutions pour rejoindre enfin la Terre promise. 


Environ 20 000 à 26 000 Éthiopiens d’origine juive – connus sous le nom de Falash Mura attendent toujours en Éthiopie. La plupart ont des proches en Israël : parents, frères, sœurs, enfants. Beaucoup pratiquent à nouveau le judaïsme, fréquentent des synagogues de fortune à Gondar ou Addis Abeba, et se considèrent comme partie intégrante du peuple juif. 


Pourtant, malgré les promesses réitérées de la Knesset et les déclarations solennelles de dirigeants israéliens, ces familles restent bloquées.


Dans les couloirs d’hôpitaux israéliens, des grands-mères âgées prient pour revoir leurs enfants avant de mourir. Dans l’armée, des jeunes soldats éthiopiens portent l’uniforme de Tsahal avec fierté, tout en sachant qu’un frère ou une sœur reste derrière eux, inconnu, invisible, oublié. 


Dans les rues d’Éthiopie, des familles survivent grâce à l’argent envoyé par leurs proches depuis Israël, tout en patientant dans l’incertitude. Ce n’est pas seulement une question de papiers ou de quotas : c’est une tragédie humaine et une violation du droit fondamental à la réunification familiale.


Les organisations humanitaires rappellent que la situation est urgente. L’Éthiopie traverse une instabilité chronique : conflits internes, déplacements massifs de populations, crises alimentaires. Les Falash Mura sont d’autant plus vulnérables qu’ils se trouvent dans une position ambiguë, perçus comme des « étrangers » dans leur propre pays, et pas encore reconnus pleinement comme citoyens israéliens. Chaque retard accroît leur précarité et leur désespoir.


Ces opérations héroïques sont devenues un symbole de la solidarité juive universelle et de la capacité d’Israël à agir vite et avec détermination. Pourtant, trente ans plus tard, des milliers d’Éthiopiens d’origine juive attendent toujours, prisonniers de la bureaucratie et de débats identitaires qui déchirent familles et communautés.


Les estimations varient, mais toutes s’accordent sur un ordre de grandeur préoccupant : entre 20 000 et 30 000 personnes seraient encore en attente en Éthiopie. Déjà, près de 25 000 à 28 000 Falash Mura ont été intégrés en Israël au cours des dernières décennies, rejoignant les quelque 100 000 Juifs éthiopiens vivant aujourd’hui dans le pays. 


Mais pour les familles éclatées, les chiffres ne suffisent pas à apaiser la douleur : derrière chaque dossier administratif, il y a une mère qui pleure ses enfants, un soldat qui sert dans Tsahal sans avoir connu son frère, un grand-père qui s’éteint seul à Jérusalem.




Dans les rues de Gondar, on retrouve des files entières d’hommes, de femmes et d’enfants qui attendent une décision politique venue de Jérusalem. Beaucoup vivent dans une extrême précarité, dépendant de l’aide des organisations humanitaires ou de l’argent envoyé par leurs familles déjà installées en Israël.


 Les synagogues locales, souvent faites de tôles et de bois, résonnent de prières en hébreu et en amharique, témoignant de l’attachement indéfectible à la foi juive malgré les épreuves. L’intégration de ceux qui sont déjà arrivés en Israël a certes été marquée par des difficultés sociales, économiques et parfois raciales, mais la deuxième génération, formée à l’école israélienne et présente dans l’armée, prouve chaque jour sa loyauté et son désir de participer pleinement à la société.


 

Les gouvernements israéliens successifs ont régulièrement promis de clore ce dossier. À plusieurs reprises, la Knesset a adopté des résolutions prévoyant des « vagues finales » d’aliyah éthiopienne. Pourtant, chaque plan est venu buter sur des arguments techniques, des querelles religieuses autour de la reconnaissance du judaïsme des Falash Mura, et des priorités budgétaires sans cesse repoussées. 


Cette inertie contraste avec la force des récits individuels qui circulent en Israël : la grand-mère hospitalisée à Jérusalem qui rêve de revoir ses enfants avant de mourir, les jeunes soldats de Tsahal qui n’ont jamais rencontré leur frère resté à Addis Abeba, ou encore les familles qui continuent de s’endetter pour envoyer de quoi nourrir leurs proches restés en Éthiopie.


Pour les organisations communautaires et les responsables religieux, la question est claire : il s’agit de réunir des familles et de respecter l’engagement fondateur de l’État d’Israël, celui d’accueillir tout Juif qui le souhaite. 


Le grand rabbin Ovadia Yosef avait tranché dès les années 1970 : « Les Juifs d’Éthiopie sont des Juifs sans aucun doute ». Quant aux Falash Mura, leur volonté de rejoindre leurs familles et leur pratique religieuse réaffirmée ne devraient pas être un obstacle insurmontable. Les opposants craignent cependant une « ouverture infinie » qui transformerait le processus en immigration sans fin. Mais cette crainte ne saurait justifier le maintien d’un statut précaire pour des dizaines de milliers de personnes qui, pour beaucoup, ont déjà prouvé leur fidélité au peuple juif et à l’État d’Israël.



Dans les cercles diplomatiques, certains rappellent que les grandes opérations de sauvetage du passé n’étaient pas seulement des exploits logistiques, mais aussi des victoires morales et symboliques. Elles ont montré à la communauté internationale qu’Israël ne laisse pas tomber ses enfants, où qu’ils soient. Aujourd’hui, face aux quelque 30 000 à 40 000 Falash Mura encore en Éthiopie, la question posée est la même : Israël est-il prêt à affirmer une fois encore que sa promesse de rassemblement s’adresse à tous ?



Le temps presse. Chaque mois qui passe, des parents âgés disparaissent sans avoir revu leurs enfants. Chaque jour d’inaction est une blessure supplémentaire pour une communauté qui n’aspire qu’à être réunie. Dans un contexte régional instable, où l’Éthiopie traverse guerres civiles et crises humanitaires, retarder encore l’aliyah des Falash Mura revient à les condamner à la marginalisation et à l’incertitude. La réponse, désormais, ne relève plus de la logistique ni du financement – les donateurs sont là, prêts à soutenir l’effort. Elle dépend uniquement de la volonté politique.




En filigrane, c’est aussi l’image morale d’Israël qui se joue. Continuer à repousser le rapatriement de milliers de familles juives éthiopiennes, c’est affaiblir le récit fondateur de l’État comme refuge universel pour tous les Juifs. Au contraire, agir avec rapidité et détermination serait un acte de justice, un geste de réconciliation et de fidélité à l’Histoire. Il ne s’agit pas seulement de sauver des vies, mais de rétablir une promesse. Les yeux du monde sont tournés vers Jérusalem : Israël tiendra-t-il sa parole ?


Sur le plan symbolique, le silence pèse lourd. Les grandes opérations de sauvetage passées avaient renforcé l’image d’Israël comme acteur moral, capable de dépasser la politique pour affirmer une vision : aucun Juif ne sera abandonné. Aujourd’hui, ce message s’étiole. Les communautés juives de la diaspora, habituellement promptes à se mobiliser pour Israël, s’interrogent : pourquoi tant de lenteurs, tant de silences, alors que les moyens financiers et logistiques existent ? Les philanthropes sont prêts à soutenir l’effort. Le gouvernement américain a par le passé encouragé et facilité ces opérations. Où est ce leadership maintenant ?



Ce dossier n’est pas seulement un débat israélien. C’est une question de droits humains, de dignité et de cohérence morale qui interpelle la communauté internationale. Les principes du droit humanitaire rappellent que l’unité familiale est un droit fondamental. Dans le cas des Falash Mura, il ne s’agit pas de migration économique, mais du respect d’un engagement historique et religieux.


La solution est connue : un plan d’évacuation immédiat, soutenu par Israël et ses partenaires, qui réunisse enfin ces familles après des décennies de séparation. Les précédents montrent que c’est possible. Ce qui manque, ce n’est pas la logistique, mais la volonté politique.



Israël est aujourd’hui confronté à une question simple, mais déterminante pour son image et son âme : veut-il être fidèle à la promesse fondatrice de l’État juif, celle d’être un foyer pour tous les Juifs, ou préfère-t-il continuer à tergiverser ? La réponse ne définira pas seulement le sort des 30 000 à 40 000 Falash Mura encore en Éthiopie. Elle marquera aussi la crédibilité d’Israël sur la scène internationale, et sa capacité à rester un phare moral dans un monde en quête d’exemples de justice et de solidarité.


Depuis plusieurs années, Israël et l’Éthiopie renforcent leur coopération, notamment dans les domaines de la technologie, de la sécurité et de l’agriculture. En 2020, les deux pays ont signé un accord de coopération en matière de lutte contre le terrorisme et de coordination du renseignement, soulignant leurs intérêts communs en matière de stabilité régionale  . De plus, l’Éthiopie a accueilli un sommet parlementaire africain-israélien en 2024, visant à promouvoir la paix et la prospérité, dans l’esprit des Accords d’Abraham 


L’Éthiopie pourrait potentiellement rejoindre les Accords d’Abraham si elle continue à renforcer ses relations bilatérales avec Israël et si les conditions régionales et internes évoluent favorablement. Cependant, une telle décision nécessiterait une volonté politique significative et une gestion habile des relations internationales.


.Aux yeux du monde, Israël s’est toujours défini comme un refuge universel pour les Juifs persécutés. 

L’État hébreu a été fondé sur cette promesse, inscrite dans sa Loi du Retour. Mais que vaut cette promesse si des milliers de familles restent éclatées ? 

Comment parler de solidarité juive mondiale si des enfants grandissent sans leurs parents, si des soldats israéliens servent leur pays sans avoir jamais rencontré leurs propres frères ?








Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privée.


English

It’s November 1984, a Sunday morning. That Sunday morning, I’m lounging, dawdling, but that morning I get a phone call from my grandmother, Mamy Moïons, who lived in Vincennes, while I was residing on Rue d’Alésia.

I pick up the phone, and a faint, breathless voice, barely audible, urgently asks me to come right away. ... “Drop everything and come, I need you!” So I take my Renault 11, drive down Rue Raymond Losserand to reach the Porte de Vanves on the périphérique, exit at Porte de Vincennes, pass through Saint-Mandé and Vincennes, and stop at the edge of Fontenay-sous-Bois.

The door was open, and without saying a word, my grandmother points to an envelope addressed to the Vincennes Synagogue... inside, a thousand francs to support the operation for the Jews of Ethiopia. No comment on Mamy Moïons’ Zionism...

In the late 1980s and early 1990s, the world held its breath watching the spectacular images of Operations Moses and Solomon. In just a few days, thousands of Ethiopian Jews – the Beta Israel – were rescued from famine, civil war, and persecution to finally reach the Promised Land.

Around 20,000 to 26,000 Ethiopians of Jewish descent – known as the Falash Mura – are still waiting in Ethiopia. Most have relatives in Israel: parents, siblings, children. Many have returned to practicing Judaism, attending makeshift synagogues in Gondar or Addis Ababa, and consider themselves an integral part of the Jewish people.

Yet, despite repeated promises from the Knesset and solemn statements by Israeli leaders, these families remain stuck.

In the hallways of Israeli hospitals, elderly grandmothers pray to see their children before they pass away. In the army, young Ethiopian-Israeli soldiers proudly wear the IDF uniform, all while knowing a brother or sister remains behind, unknown, invisible, forgotten.

In the streets of Ethiopia, families survive on money sent by their relatives in Israel, waiting in uncertainty. This is not just a matter of paperwork or quotas: it is a human tragedy and a violation of the fundamental right to family reunification.

Humanitarian organizations emphasize the urgency of the situation. Ethiopia is grappling with chronic instability: internal conflicts, mass displacements, food crises. The Falash Mura are especially vulnerable, caught in an ambiguous position, seen as “foreigners” in their own country and not yet fully recognized as Israeli citizens. Every delay increases their precariousness and despair.

These heroic operations became a symbol of universal Jewish solidarity and Israel’s ability to act swiftly and decisively. Yet, thirty years later, thousands of Ethiopian Jews remain waiting, trapped by bureaucracy and identity debates that tear families and communities apart.

Estimates vary, but all point to a troubling scale: between 20,000 and 30,000 people are still waiting in Ethiopia. Already, around 25,000 to 28,000 Falash Mura have been integrated into Israel over the past decades, joining the roughly 100,000 Ethiopian Jews living in the country today.

But for broken families, numbers cannot ease the pain: behind every administrative file is a mother weeping for her children, a soldier serving in the IDF who has never met his sibling, a grandfather passing away alone in Jerusalem.

In the streets of Gondar, entire lines of men, women, and children wait for a political decision from Jerusalem. Many live in extreme poverty, relying on aid from humanitarian organizations or money sent by their families already settled in Israel.

Local synagogues, often made of sheet metal and wood, resonate with prayers in Hebrew and Amharic, testifying to an unwavering attachment to the Jewish faith despite the hardships. The integration of those who have already arrived in Israel has certainly been marked by social, economic, and sometimes racial challenges, but the second generation, educated in Israeli schools and serving in the army, proves every day its loyalty and desire to fully participate in society.

Successive Israeli governments have repeatedly promised to resolve this issue. The Knesset has adopted resolutions several times, planning “final waves” of Ethiopian aliyah. Yet, each plan has stumbled over technical arguments, religious disputes about the recognition of the Falash Mura’s Judaism, and constantly postponed budgetary priorities.

This inertia contrasts with the powerful individual stories circulating in Israel: the grandmother hospitalized in Jerusalem dreaming of seeing her children before she dies, the young IDF soldiers who have never met their siblings left in Addis Ababa, or the families who continue to go into debt to send money to feed their loved ones still in Ethiopia.

For community organizations and religious leaders, the issue is clear: it’s about reuniting families and honoring the founding commitment of the State of Israel to welcome any Jew who wishes to come.

The great Rabbi Ovadia Yosef ruled in the 1970s: “The Jews of Ethiopia are Jews without any doubt.” As for the Falash Mura, their desire to join their families and their reaffirmed religious practice should not be an insurmountable obstacle. Opponents, however, fear an “endless opening” that would turn the process into unbounded immigration. But this fear cannot justify maintaining a precarious status for tens of thousands of people who, for many, have already proven their loyalty to the Jewish people and the State of Israel.

In diplomatic circles, some recall that the great rescue operations of the past were not only logistical feats but also moral and symbolic victories. They showed the international community that Israel does not abandon its children, wherever they are. Today, faced with the approximately 30,000 to 40,000 Falash Mura still in Ethiopia, the question remains the same: Is Israel ready to reaffirm that its promise of ingathering applies to all?

Time is running out. Every month that passes, elderly parents die without seeing their children. Every day of inaction is an additional wound for a community that longs only to be reunited. In a volatile regional context, with Ethiopia facing civil wars and humanitarian crises, further delaying the aliyah of the Falash Mura condemns them to marginalization and uncertainty. The solution no longer hinges on logistics or funding – donors are ready to support the effort. It depends solely on political will.

At stake, too, is Israel’s moral image. Continuing to delay the repatriation of thousands of Ethiopian Jewish families weakens the founding narrative of the State as a universal refuge for all Jews. On the contrary, acting swiftly and decisively would be an act of justice, a gesture of reconciliation, and fidelity to history. It’s not just about saving lives but about fulfilling a promise. The eyes of the world are on Jerusalem: Will Israel keep its word?

On a symbolic level, the silence weighs heavily. The great rescue operations of the past strengthened Israel’s image as a moral actor, capable of transcending politics to affirm a vision: no Jew will be abandoned. Today, that message is fading. Jewish diaspora communities, usually quick to mobilize for Israel, are questioning: Why so much delay, so much silence, when the financial and logistical means exist? Philanthropists are ready to support the effort. The U.S. government has encouraged and facilitated these operations in the past. Where is that leadership now?

This issue is not just an Israeli debate. It’s a matter of human rights, dignity, and moral consistency that concerns the international community. Humanitarian law principles affirm that family unity is a fundamental right. In the case of the Falash Mura, this is not about economic migration but about honoring a historical and religious commitment.

The solution is clear: an immediate evacuation plan, supported by Israel and its partners, to finally reunite these families after decades of separation. Precedents show it’s possible. What’s missing is not logistics but political will.

Israel now faces a simple but defining question for its image and soul: Does it want to remain faithful to the founding promise of the Jewish State as a home for all Jews, or will it continue to hesitate? The answer will not only determine the fate of the 30,000 to 40,000 Falash Mura still in Ethiopia. It will also shape Israel’s credibility on the international stage and its ability to remain a moral beacon in a world seeking examples of justice and solidarity.

In recent years, Israel and Ethiopia have strengthened their cooperation, particularly in technology, security, and agriculture. In 2020, the two countries signed a cooperation agreement on counterterrorism and intelligence coordination, highlighting their shared interests in regional stability. Additionally, Ethiopia hosted an African-Israeli parliamentary summit in 2024, aimed at promoting peace and prosperity in the spirit of the Abraham Accords.

Ethiopia could potentially join the Abraham Accords if it continues to strengthen bilateral relations with Israel and if regional and internal conditions evolve favorably. However, such a decision would require significant political will and skillful management of international relations.

To the world, Israel has always defined itself as a universal refuge for persecuted Jews. The Jewish State was founded on this promise, enshrined in its Law of Return. But what is this promise worth if thousands of families remain separated? How can we speak of global Jewish solidarity when children grow up without their parents, when Israeli soldiers serve their country without ever meeting their own siblings?

This article is personal. I don’t claim to be a scientist, historian, or professional journalist. It’s delicate to bear witness as a layperson, but in this blog, I generally express a heartfelt reaction based on current events and my daily reading of the international press. The photos and videos are sourced from the web, used strictly for personal, private purposes.


Español

Es noviembre de 1984, un domingo por la mañana. Ese domingo por la mañana, estoy holgazaneando, perdiendo el tiempo, pero esa mañana recibo una llamada telefónica de mi abuela, Mamy Moïons, que vivía en Vincennes, mientras que yo residía en la Rue d’Alésia.

Descuelgo el teléfono, y una voz débil, casi sin aliento, apenas audible, me pide con urgencia que venga de inmediato. ... “¡Déjalo todo y ven, te necesito!” Entonces tomo mi Renault 11, bajo por la Rue Raymond Losserand para llegar al périphérique por la Porte de Vanves, salir en la Porte de Vincennes, atravesar Saint-Mandé y Vincennes, y detenerme en las afueras de Fontenay-sous-Bois.

La puerta estaba abierta, y sin decir una palabra, mi abuela me señala un sobre dirigido a la Sinagoga de Vincennes... dentro, mil francos para apoyar la operación para los judíos de Etiopía. Sin comentarios sobre el sionismo de Mamy Moïons...

A finales de los años 80 y principios de los 90, el mundo entero contuvo el aliento ante las imágenes espectaculares de las Operaciones Moisés y Salomón. En pocos días, miles de judíos etíopes – los Beta Israel – fueron rescatados de la hambruna, la guerra civil y las persecuciones para llegar finalmente a la Tierra Prometida.

Entre 20,000 y 26,000 etíopes de ascendencia judía – conocidos como Falash Mura – aún esperan en Etiopía. La mayoría tiene familiares en Israel: padres, hermanos, hijos. Muchos han vuelto a practicar el judaísmo, asistiendo a sinagogas improvisadas en Gondar o Addis Abeba, y se consideran parte integral del pueblo judío.

Sin embargo, a pesar de las promesas reiteradas de la Knéset y las declaraciones solemnes de los líderes israelíes, estas familias siguen atrapadas.

En los pasillos de los hospitales israelíes, abuelas ancianas rezan por volver a ver a sus hijos antes de morir. En el ejército, jóvenes soldados etíopes-israelíes llevan con orgullo el uniforme de las FDI, sabiendo que un hermano o hermana permanece atrás, desconocido, invisible, olvidado.

En las calles de Etiopía, las familias sobreviven gracias al dinero enviado por sus parientes en Israel, esperando en la incertidumbre. No se trata solo de trámites o cuotas: es una tragedia humana y una violación del derecho fundamental a la reunificación familiar.

Las organizaciones humanitarias destacan la urgencia de la situación. Etiopía atraviesa una inestabilidad crónica: conflictos internos, desplazamientos masivos, crisis alimentarias. Los Falash Mura son especialmente vulnerables, atrapados en una posición ambigua, vistos como “extranjeros” en su propio país y aún no plenamente reconocidos como ciudadanos israelíes. Cada retraso aumenta su precariedad y desesperación.

Estas operaciones heroicas se convirtieron en un símbolo de la solidaridad judía universal y de la capacidad de Israel para actuar rápida y decididamente. Sin embargo, treinta años después, miles de judíos etíopes siguen esperando, atrapados por la burocracia y los debates identitarios que desgarran familias y comunidades.

Las estimaciones varían, pero todas apuntan a una escala preocupante: entre 20,000 y 30,000 personas aún esperan en Etiopía. Ya se han integrado en Israel entre 25,000 y 28,000 Falash Mura en las últimas décadas, uniéndose a los aproximadamente 100,000 judíos etíopes que viven hoy en el país.

Pero para las familias separadas, los números no alivian el dolor: detrás de cada expediente administrativo hay una madre que llora por sus hijos, un soldado que sirve en las FDI sin haber conocido a su hermano, un abuelo que muere solo en Jerusalén.

En las calles de Gondar, filas enteras de hombres, mujeres y niños esperan una decisión política desde Jerusalén. Muchos viven en extrema pobreza, dependiendo de la ayuda de organizaciones humanitarias o del dinero enviado por sus familias ya establecidas en Israel.

Las sinagogas locales, a menudo hechas de chapa y madera, resuenan con oraciones en hebreo y amárico, testimoniando un apego inquebrantable a la fe judía a pesar de las adversidades. La integración de quienes ya han llegado a Israel ha estado marcada por desafíos sociales, económicos y, a veces, raciales, pero la segunda generación, educada en escuelas israelíes y sirviendo en el ejército, demuestra cada día su lealtad y deseo de participar plenamente en la sociedad.

Los sucesivos gobiernos israelíes han prometido repetidamente resolver este problema. La Knéset ha adoptado varias veces resoluciones que prevén “olas finales” de aliyá etíope. Sin embargo, cada plan ha tropezado con argumentos técnicos, disputas religiosas sobre el reconocimiento del judaísmo de los Falash Mura y prioridades presupuestarias constantemente pospuestas.

Esta inercia contrasta con las poderosas historias individuales que circulan en Israel: la abuela hospitalizada en Jerusalén que sueña con ver a sus hijos antes de morir, los jóvenes soldados de las FDI que nunca han conocido a sus hermanos que quedaron en Addis Abeba, o las familias que siguen endeudándose para enviar dinero para alimentar a sus seres queridos que permanecen en Etiopía.

Para las organizaciones comunitarias y los líderes religiosos, la cuestión es clara: se trata de reunir familias y honrar el compromiso fundacional del Estado de Israel de acoger a cualquier judío que lo desee.

El gran rabino Ovadia Yosef dictaminó en los años 70: “Los judíos de Etiopía son judíos sin ninguna duda”. En cuanto a los Falash Mura, su deseo de unirse a sus familias y su práctica religiosa reafirmada no deberían ser un obstáculo insuperable. Sin embargo, los opositores temen una “apertura interminable” que convertiría el proceso en una inmigración sin fin. Pero este temor no puede justificar mantener un estatus precario para decenas de miles de personas que, en muchos casos, ya han demostrado su lealtad al pueblo judío y al Estado de Israel.

En los círculos diplomáticos, algunos recuerdan que las grandes operaciones de rescate del pasado no fueron solo hazañas logísticas, sino también victorias morales y simbólicas. Mostraron a la comunidad internacional que Israel no abandona a sus hijos, dondequiera que estén. Hoy, frente a los aproximadamente 30,000 a 40,000 Falash Mura que aún están en Etiopía, la pregunta sigue siendo la misma: ¿Está Israel listo para reafirmar que su promesa de reunión se aplica a todos?

El tiempo apremia. Cada mes que pasa, padres ancianos mueren sin haber visto a sus hijos. Cada día de inacción es una herida adicional para una comunidad que solo anhela estar reunida. En un contexto regional volátil, con Etiopía enfrentando guerras civiles y crisis humanitarias, retrasar aún más la aliyá de los Falash Mura los condena a la marginación y la incertidumbre. La solución ya no depende de la logística o el financiamiento – los donantes están listos para apoyar el esfuerzo. Depende únicamente de la voluntad política.

En juego también está la imagen moral de Israel. Continuar retrasando el repatriamiento de miles de familias judías etíopes debilita la narrativa fundacional del Estado como refugio universal para todos los judíos. Por el contrario, actuar con rapidez y determinación sería un acto de justicia, un gesto de reconciliación y fidelidad a la historia. No se trata solo de salvar vidas, sino de cumplir una promesa. Los ojos del mundo están puestos en Jerusalén: ¿Cumplirá Israel su palabra?

En un nivel simbólico, el silencio pesa mucho. Las grandes operaciones de rescate del pasado fortalecieron la imagen de Israel como un actor moral, capaz de trascender la política para afirmar una visión: ningún judío será abandonado. Hoy, ese mensaje se desvanece. Las comunidades judías de la diáspora, generalmente rápidas en movilizarse por Israel, se preguntan: ¿Por qué tanto retraso, tanto silencio, cuando los medios financieros y logísticos existen? Los filántropos están listos para apoyar el esfuerzo. El gobierno de Estados Unidos ha alentado y facilitado estas operaciones en el pasado. ¿Dónde está ese liderazgo ahora?

Este problema no es solo un debate israelí. Es una cuestión de derechos humanos, dignidad y coherencia moral que interpela a la comunidad internacional. Los principios del derecho humanitario afirman que la unidad familiar es un derecho fundamental. En el caso de los Falash Mura, no se trata de migración económica, sino de honrar un compromiso histórico y religioso.

La solución es conocida: un plan de evacuación inmediato, apoyado por Israel y sus socios, para finalmente reunir a estas familias después de décadas de separación. Los precedentes muestran que es posible. Lo que falta no es la logística, sino la voluntad política.

Israel enfrenta ahora una pregunta simple pero definitoria para su imagen y su alma: ¿Quiere permanecer fiel a la promesa fundacional del Estado judío como hogar para todos los judíos, o seguirá vacilando? La respuesta no solo determinará el destino de los 30,000 a 40,000 Falash Mura que aún están en Etiopía. También definirá la credibilidad de Israel en la escena internacional y su capacidad para seguir siendo un faro moral en un mundo que busca ejemplos de justicia y solidaridad.

En los últimos años, Israel y Etiopía han fortalecido su cooperación, particularmente en tecnología, seguridad y agricultura. En 2020, ambos países firmaron un acuerdo de cooperación en materia de lucha contra el terrorismo y coordinación de inteligencia, destacando sus intereses comunes en la estabilidad regional. Además, Etiopía acogió una cumbre parlamentaria africano-israelí en 2024, destinada a promover la paz y la prosperidad en el espíritu de los Acuerdos de Abraham.

Etiopía podría potencialmente unirse a los Acuerdos de Abraham si continúa fortaleciendo las relaciones bilaterales con Israel y si las condiciones regionales e internas evolucionan favorablemente. Sin embargo, tal decisión requeriría una voluntad política significativa y una gestión hábil de las relaciones internacionales.

Para el mundo, Israel siempre se ha definido como un refugio universal para los judíos perseguidos. El Estado hebreo fue fundado sobre esta promesa, consagrada en su Ley del Retorno. Pero, ¿qué valor tiene esta promesa si miles de familias siguen separadas? ¿Cómo podemos hablar de solidaridad judía mundial cuando los niños crecen sin sus padres, cuando los soldados israelíes sirven a su país sin haber conocido a sus propios hermanos?

Este artículo es personal. No pretendo ser científico, historiador ni periodista profesional. Es delicado dar testimonio como profano, pero en este blog generalmente expreso un sentimiento profundo basado en la actualidad y mi lectura diaria de la prensa internacional. Las fotos y videos provienen de la web, utilizados estrictamente para fines personales y privados.

De nouveaux accords d'Abraham ? (FR, EN, ES, HE). JBCH N° 390



A l'heure ou le secrétaire d'état de Rubio va prier au Kotel à Jérusalem et rencontre ce matin le premier ministre israélien, à l'heure ou les pays arabes se rassemblent tous à Doha pour condamner Israël, c'est le seul sujet qui les rassemble, un nouveau plan sorti de la Maison Blanche voit le jour, il comporte des pays comme l'Inde, l'Indonésie .. 


Il voit large, très large, mais les incertitudes de la géopolitique de ces pays et d'Israël ne le réaliseront que quand les extrémistes se seront calmés, et que les terroristes seront anéantis.  


Les Accords d’Abraham, signés en 2020 entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, rejoints ensuite par le Maroc et le Soudan, constituaient une rupture historique dans un Moyen-Orient marqué depuis des décennies par le conflit israélo-arabe. Ils avaient pour ambition de dépasser l’impasse au sujet des arabes de palestine et de créer des ponts directs entre États arabes et Israël, fondés sur la coopération économique, technologique et sécuritaire.



Cinq ans plus tard, leur portée reste tangible : multiplication des investissements bilatéraux, échanges universitaires, partenariats sécuritaires face à l’Iran, et intégration progressive dans des projets multilatéraux comme le Corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC). 


Cependant, les guerres récurrentes avec le Hamas et l’Iran, en particulier depuis le 7 octobre 2023, ont révélé les limites de ces accords : leur dépendance au climat régional, leur vulnérabilité face aux crises humanitaires à Gaza, et leur fragilité politique dans les pays arabes où la normalisation reste impopulaire.



Sharren Haskel, vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, reconnaît que les Accords ont résisté à l’épreuve, grâce à la confiance construite avec les Émirats, mais qu’ils ne peuvent se développer sans un minimum de stabilité. Elle pointe notamment l’Arabie saoudite comme un partenaire potentiel, mais encore hésitant, car lié aux pressions internes.


Les « nouveaux » Accords d’Abraham ne seraient pas seulement une extension des accords de 2020, mais une reconfiguration des alliances intégrant à la fois le Moyen-Orient, l’Europe et l’Asie. Trois axes se dessinent : Le renforcement du pôle économique et technologique : Les Émirats arabes unis et Israël apparaissent comme les moteurs d’une nouvelle coopération orientée vers l’innovation : cybersécurité, intelligence artificielle, énergies renouvelables, dessalement de l’eau, santé et médecine de pointe. 




L’idée serait de créer une sorte de « hub abrahamique » reliant Israël, les pays du Golfe et des partenaires européens. Cela offrirait à l’Europe une alternative énergétique et commerciale crédible à la dépendance vis-à-vis de la Russie et de la Chine.


L’intégration progressive de nouveaux partenaires arabes et africains

Si l’Arabie saoudite demeure l’objectif stratégique, la situation actuelle rend peu probable une normalisation à court terme. En revanche, d’autres pays pourraient rejoindre le cercle : Oman, qui entretient déjà des liens discrets avec Israël ; le Tchad, qui a renoué des relations diplomatiques en 2019 ; voire certains États africains intéressés par les retombées économiques. Ces élargissements donneraient une dimension panafricaine aux accords, en lien avec les corridors commerciaux traversant la mer Rouge et le Sahel.



Un des défis majeurs des Accords est leur acceptabilité dans les opinions publiques arabes. manipulés par la TV Al Jeezera.  Pour être crédibles, les            « nouveaux Accords d’Abraham » devraient intégrer une dimension humanitaire explicite : mécanismes de coopération pour Gaza et la Judée Samarie, projets éducatifs et culturels communs, ainsi qu’un discours religieux valorisant les héritages partagés du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Cette approche pourrait réduire l’influence des discours extrémistes et renforcer la légitimité de la normalisation.




Haskel insiste sur l’importance internationale des Accords : ils ne concernent plus seulement le Moyen-Orient, mais l’architecture mondiale des échanges. Le projet IMEC, reliant l’Inde, le Golfe, Israël et l’Europe, pourrait être l’incarnation concrète de cette vision. Des négociations discrètes ont lieu avec la Syrie et le Liban, il est aujourd'hui prématuré d'en parler.


En parallèle, une implication accrue de l’Union européenne serait envisageable : participation à des projets d’infrastructures, financement de programmes de coopération, médiation politique.


Les « nouveaux Accords d’Abraham » s’affirmeraient alors comme une alliance transcontinentale, structurée autour de trois pôles : le Golfe (EAU, Bahreïn, éventuellement l’Arabie saoudite) comme carrefour énergétique et financier ; Israël comme puissance technologique et militaire ; Europe et l’Inde comme partenaires économiques et stratégiques.



Dans ce cadre, la paix israélo-arabe ne serait plus un préalable, mais une composante indirecte : les pays signataires, en intégrant une aide humanitaire à Gaza et en imposant des réformes de gouvernance, chercheraient à stabiliser progressivement le conflit sans bloquer la coopération régionale.




Cinq ans après leur signature, les Accords d’Abraham représentent à la fois un acquis fragile et une promesse d’avenir. Leur transformation en « nouveaux Accords d’Abraham » passerait par une triple évolution : approfondir la coopération économique et technologique, élargir le cercle des partenaires au-delà du Moyen-Orient, et intégrer une dimension humanitaire et religieuse pour répondre aux aspirations populaires.



Ainsi, loin de n’être qu’une normalisation bilatérale, les Accords pourraient devenir l’un des piliers d’un nouvel ordre régional et mondial, où Israël, les pays arabes modérés, l’Europe et l’Inde s’uniraient face aux défis de l’extrémisme, de l’instabilité et des rivalités géopolitiques mondiales.






C
et article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privée.



🇬🇧 English

At the very moment when Secretary of State Rubio is praying at the Kotel in Jerusalem and meeting this morning with the Israeli Prime Minister, and while Arab countries gather in Doha to condemn Israel – the only issue uniting them – a new plan has emerged from the White House. It involves countries such as India and Indonesia.

The plan is ambitious, very ambitious. But the uncertainties of these countries’ geopolitics, as well as Israel’s, will only allow it to materialize once extremists have calmed down and terrorists have been defeated.

The Abraham Accords, signed in 2020 between Israel, the United Arab Emirates, and Bahrain – later joined by Morocco and Sudan – represented a historic breakthrough in a Middle East marked for decades by the Arab-Israeli conflict. They aimed to move beyond the deadlock over the Palestinians and build direct bridges between Arab states and Israel, based on economic, technological, and security cooperation.

Five years later, their impact remains visible: increased bilateral investments, academic exchanges, security partnerships against Iran, and gradual integration into multilateral projects such as the India-Middle East-Europe Economic Corridor (IMEC).

However, the recurring wars with Hamas and Iran, especially since October 7, 2023, have exposed the limits of these accords: their dependence on regional stability, their vulnerability to humanitarian crises in Gaza, and their political fragility in Arab countries where normalization remains unpopular.

Israeli Deputy Foreign Minister Sharren Haskel acknowledges that the Accords have withstood the test thanks to trust built with the Emirates, but insists they cannot expand without at least some stability. She highlights Saudi Arabia as a potential, though hesitant, partner, constrained by internal pressures.

The “new” Abraham Accords would not simply be an extension of those of 2020, but rather a reconfiguration of alliances linking the Middle East, Europe, and Asia. Three main axes emerge:

  1. Strengthening the economic and technological hub: The UAE and Israel as drivers of innovation in cybersecurity, artificial intelligence, renewable energies, water desalination, health, and advanced medicine. This could create an “Abrahamic hub” connecting Israel, Gulf countries, and European partners, offering Europe a credible alternative to dependency on Russia and China.

  2. Gradual integration of new Arab and African partners: While Saudi Arabia remains the strategic goal, normalization in the short term seems unlikely. Other countries – Oman, Chad (which reestablished diplomatic ties in 2019), and certain African states – could join, giving the Accords a pan-African dimension linked to trade corridors across the Red Sea and the Sahel.

  3. A humanitarian and cultural dimension: For credibility in Arab public opinion, often manipulated by Al Jazeera, the new Accords should integrate humanitarian cooperation for Gaza and Judea-Samaria, educational and cultural projects, and a religious discourse highlighting the shared heritage of Judaism, Christianity, and Islam.

Haskel stresses the Accords’ global importance: they are no longer just about the Middle East but about the architecture of global exchanges. The IMEC project, linking India, the Gulf, Israel, and Europe, could embody this vision. Discreet negotiations with Syria and Lebanon are underway, though it is too early to discuss them openly.


Meanwhile, greater EU involvement is possible: infrastructure projects, funding cooperation programs, and political mediation.

The new Abraham Accords would thus stand as a transcontinental alliance built around three poles: the Gulf (UAE, Bahrain, possibly Saudi Arabia) as an energy and financial hub; Israel as a technological and military power; and Europe and India as strategic and economic partners.

In this framework, Arab-Israeli peace would no longer be a prerequisite but an indirect outcome: signatory countries, through humanitarian aid for Gaza and governance reforms, would seek to gradually stabilize the conflict without halting regional cooperation.

Five years on, the Abraham Accords represent both a fragile achievement and a promise for the future. Their transformation into “new Abraham Accords” requires three evolutions: deepening economic and technological cooperation, expanding beyond the Middle East, and integrating humanitarian and religious dimensions to address public aspirations.

Far from being merely bilateral normalization, the Accords could become a pillar of a new regional and global order, where Israel, moderate Arab states, Europe, and India unite to face extremism, instability, and global geopolitical rivalries.


🇪🇸 Español


En el mismo momento en que el secretario de Estado Rubio reza en el Kotel de Jerusalén y se reúne esta mañana con el primer ministro israelí, mientras los países árabes se congregan en Doha para condenar a Israel – el único tema que los une – surge un nuevo plan desde la Casa Blanca. Este incluye países como India e Indonesia.

El plan es amplio, muy amplio. Pero las incertidumbres de la geopolítica de estos países, así como de Israel, solo permitirán que se materialice cuando los extremistas se calmen y los terroristas sean derrotados.

Los Acuerdos de Abraham, firmados en 2020 entre Israel, los Emiratos Árabes Unidos y Bahréin – a los que luego se unieron Marruecos y Sudán – representaron una ruptura histórica en un Oriente Medio marcado durante décadas por el conflicto árabe-israelí. Su objetivo era superar el bloqueo respecto a los palestinos y crear puentes directos entre los Estados árabes e Israel, basados en la cooperación económica, tecnológica y de seguridad.

Cinco años después, su impacto sigue siendo tangible: incremento de inversiones bilaterales, intercambios académicos, asociaciones de seguridad frente a Irán e integración gradual en proyectos multilaterales como el Corredor Económico India-Oriente Medio-Europa (IMEC).

Sin embargo, las guerras recurrentes con Hamás e Irán, especialmente desde el 7 de octubre de 2023, han revelado los límites de estos acuerdos: su dependencia de la estabilidad regional, su vulnerabilidad ante las crisis humanitarias en Gaza y su fragilidad política en países árabes donde la normalización sigue siendo impopular.

La viceministra israelí de Asuntos Exteriores, Sharren Haskel, reconoce que los Acuerdos han resistido la prueba gracias a la confianza construida con los Emiratos, pero insiste en que no pueden ampliarse sin un mínimo de estabilidad. Señala a Arabia Saudita como socio potencial, aunque todavía dubitativo, por las presiones internas.

Los “nuevos” Acuerdos de Abraham no serían solo una extensión de los de 2020, sino una reconfiguración de alianzas que vinculan Oriente Medio, Europa y Asia. Tres ejes principales se perfilan:

  1. Refuerzo del polo económico y tecnológico: Los Emiratos e Israel como motores de innovación en ciberseguridad, inteligencia artificial, energías renovables, desalinización del agua, salud y medicina avanzada. Esto podría crear un “centro abrahámico” que conecte a Israel, los países del Golfo y socios europeos, ofreciendo a Europa una alternativa creíble a la dependencia de Rusia y China.

  2. Integración gradual de nuevos socios árabes y africanos: Aunque Arabia Saudita es el objetivo estratégico, la normalización a corto plazo parece poco probable. Otros países – Omán, Chad (que restableció relaciones diplomáticas en 2019) y algunos estados africanos – podrían unirse, otorgando a los Acuerdos una dimensión panafricana vinculada a los corredores comerciales que cruzan el Mar Rojo y el Sahel.

  3. Una dimensión humanitaria y cultural: Para ser creíbles ante la opinión pública árabe, a menudo manipulada por Al Jazeera, los nuevos Acuerdos deberían integrar cooperación humanitaria para Gaza y Judea-Samaria, proyectos educativos y culturales comunes, y un discurso religioso que valore el patrimonio compartido del judaísmo, el cristianismo y el islam.

Haskel subraya la importancia global de los Acuerdos: ya no se trata solo de Oriente Medio, sino de la arquitectura mundial de los intercambios. El proyecto IMEC, que conecta India, el Golfo, Israel y Europa, podría ser la encarnación concreta de esta visión. Negociaciones discretas con Siria y Líbano están en curso, aunque aún es prematuro hablar de ellas.

Al mismo tiempo, una mayor implicación de la Unión Europea sería posible: participación en proyectos de infraestructuras, financiación de programas de cooperación, mediación política.

Así, los nuevos Acuerdos de Abraham se afirmarían como una alianza transcontinental estructurada en torno a tres polos: el Golfo (EAU, Bahréin, y posiblemente Arabia Saudita) como centro energético y financiero; Israel como potencia tecnológica y militar; y Europa e India como socios estratégicos y económicos.

En este marco, la paz árabe-israelí dejaría de ser un requisito previo y se convertiría en un resultado indirecto: los países firmantes, mediante ayuda humanitaria para Gaza e imposición de reformas de gobernanza, buscarían estabilizar progresivamente el conflicto sin frenar la cooperación regional.

Cinco años después de su firma, los Acuerdos de Abraham representan tanto un logro frágil como una promesa de futuro. Su transformación en “nuevos Acuerdos de Abraham” pasaría por una triple evolución: profundizar la cooperación económica y tecnológica, ampliar el círculo de socios más allá de Oriente Medio e integrar una dimensión humanitaria y religiosa para responder a las aspiraciones populares.

Lejos de ser solo una normalización bilateral, los Acuerdos podrían convertirse en uno de los pilares de un nuevo orden regional y mundial, donde Israel, los estados árabes moderados, Europa e India se unan frente al extremismo, la inestabilidad y las rivalidades geopolíticas globales.


🇮🇱 תרגום לעברית

בשעה שמזכיר המדינה רוביו מתפלל בכותל בירושלים ונפגש הבוקר עם ראש ממשלת ישראל, ובזמן שהמדינות הערביות מתכנסות כולן בדוחה כדי לגנות את ישראל – הנושא היחיד המאחד אותן – נולד תוכנית חדשה בבית הלבן. היא כוללת מדינות כמו הודו ואינדונזיה.

התוכנית רחבה מאוד, אך חוסר הוודאות הגיאופוליטי של מדינות אלו ושל ישראל יאפשרו את מימושה רק כאשר הקיצוניים יירגעו והטרוריסטים יובסו.

הסכמי אברהם, שנחתמו ב־2020 בין ישראל, איחוד האמירויות ובחריין – ולאחר מכן הצטרפו מרוקו וסודאן – סימנו פריצת דרך היסטורית במזרח התיכון, שסבל במשך עשרות שנים מהסכסוך הערבי־ישראלי. מטרתם הייתה להתגבר על המבוי הסתום בעניין הפלסטינים וליצור גשרים ישירים בין מדינות ערב לישראל, המבוססים על שיתוף פעולה כלכלי, טכנולוגי וביטחוני.

חמש שנים לאחר מכן, השפעתם עדיין מוחשית: ריבוי השקעות בילטרליות, חילופי סטודנטים ואקדמיה, שותפויות ביטחוניות מול איראן, והשתלבות הדרגתית בפרויקטים רב־צדדיים כמו מסדרון הכלכלה הודו־מזרח תיכון־אירופה (IMEC).

עם זאת, המלחמות החוזרות מול חמאס ואיראן, במיוחד מאז 7 באוקטובר 2023, חשפו את גבולות ההסכמים: תלותם באקלים האזורי, פגיעותם למשברים הומניטריים בעזה, ושבריריותם הפוליטית במדינות ערב שבהן הנורמליזציה אינה פופולרית.

סגנית שרת החוץ של ישראל, שיראן האסקל, מודה שההסכמים עמדו במבחן בזכות האמון שנבנה עם האמירויות, אך מדגישה שהם אינם יכולים להתפתח ללא מידה מסוימת של יציבות. היא מצביעה במיוחד על ערב הסעודית כעל שותפה פוטנציאלית, אך עדיין מהססת בשל לחצים פנימיים.

ה”סכמי אברהם החדשים” לא יהיו רק הרחבה של הסכמי 2020, אלא עיצוב מחדש של בריתות המחברות בין המזרח התיכון, אירופה ואסיה. שלושה צירים מרכזיים מתווים:

  1. חיזוק הציר הכלכלי־טכנולוגי: האמירויות וישראל כמנועי חדשנות בסייבר, בינה מלאכותית, אנרגיות מתחדשות, התפלת מים, בריאות ורפואה מתקדמת. רעיון זה עשוי ליצור “מרכז אברהמי” שיחבר בין ישראל, מדינות המפרץ ושותפים אירופיים – ולהעניק לאירופה חלופה אמינה לתלות ברוסיה ובסין.

  2. שילוב הדרגתי של שותפים ערביים ואפריקאיים חדשים: אף שערב הסעודית היא יעד אסטרטגי, הנורמליזציה בטווח הקצר אינה סבירה. מדינות אחרות – עומאן, צ’אד (שחידשה יחסים דיפלומטיים ב־2019), וחלק ממדינות אפריקה – עשויות להצטרף, ולתת להסכמים ממד פאן־אפריקאי הקשור למסדרונות סחר החוצים את ים סוף והסהל.

  3. ממד הומניטרי ותרבותי: כדי לזכות באמינות בדעת הקהל הערבית, המושפעת מערוצי תקשורת כמו אל־ג’זירה, על ההסכמים החדשים לכלול מנגנוני שיתוף פעולה הומניטרי לעזה ויהודה ושומרון, פרויקטים חינוכיים ותרבותיים משותפים, ושיח דתי המדגיש את המורשת המשותפת ליהדות, לנצרות ולאסלאם.

האסקל מדגישה את החשיבות הבינלאומית של ההסכמים: הם אינם עוסקים עוד רק במזרח התיכון, אלא במבנה הכלכלה והיחסים העולמיים. פרויקט IMEC, המחבר את הודו, המפרץ, ישראל ואירופה, עשוי להיות המימוש הממשי של חזון זה. מתקיימות גם שיחות שקטות עם סוריה ולבנון, אך מוקדם מדי לדון בהן בפומבי.

במקביל, ניתן לדמיין מעורבות מוגברת של האיחוד האירופי: השתתפות בפרויקטי תשתיות, מימון תוכניות שיתוף פעולה, ותיווך פוליטי.

כך, “הסכמי אברהם החדשים” יתייצבו כברית חוצת־יבשות המובנית סביב שלושה מוקדים: המפרץ (איחוד האמירויות, בחריין, ואולי ערב הסעודית) כמרכז אנרגיה ופיננסים; ישראל כמעצמה טכנולוגית וצבאית; אירופה והודו כשותפים כלכליים ואסטרטגיים.

במסגרת זו, השלום הערבי־ישראלי לא יהווה עוד תנאי מקדים, אלא תוצאה עקיפה: המדינות החותמות, באמצעות סיוע הומניטרי לעזה והטלת רפורמות של ממשל, ישאפו לייצב בהדרגה את הסכסוך מבלי לעצור את שיתוף הפעולה האזורי.

חמש שנים לאחר חתימתם, הסכמי אברהם הם גם הישג שברירי וגם הבטחה לעתיד. הפיכתם ל”סכמי אברהם החדשים” תדרוש התפתחות משולשת: העמקת שיתוף הפעולה הכלכלי־טכנולוגי, הרחבת מעגל השותפים מעבר למזרח התיכון, ושילוב ממד הומניטרי ו דתי כדי לענות על שאיפות הציבור.

הרחק מלהיות נורמליזציה בילטרלית בלבד, ההסכמים עשויים להפוך לאחד מעמודי התווך של סדר אזורי ועולמי חדש – שבו ישראל, מדינות ערב המתונות, אירופה והודו מתאחדות מול הקיצוניות, חוסר היציבות והיריבויות הגיאופוליטיות הגלובליות.