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dimanche 14 septembre 2025

Les Abatudayas, Juifs d'Ouganda. (FR, EN, ES). JBCH N° 389

 


J'ai découvert l’existence des Abayudaya par hasard, en étudiant l'Histoire des Juifs du Biafra de la région de Port Harcourt au Nigéria. 

L'existence de ce peuple est une preuve vivante que le judaïsme n’est pas seulement une identité héritée, mais une vocation. Leur survie malgré Idi Amin Dada, leur quête de reconnaissance dans le monde juif, leur capacité à conjuguer culture africaine et tradition mosaïque font d’eux un symbole d’espérance. 


Alors qu’Israël et la diaspora se débattent avec des questions d’identité, les Abayudaya rappellent que le cœur du judaïsme est moins une appartenance ethnique qu’un engagement spirituel. Leur histoire, encore méconnue, mérite d’être intégrée au récit plus large de l’aventure juive contemporaine.L’histoire des Abayudaya – littéralement « Peuple de Juda » en luganda – est l’un des épisodes les plus singuliers du judaïsme contemporain. 

Situés à l’est de l’Ouganda, près de Mbale, ils constituent une communauté d’environ 5 000 personnes qui, depuis près d’un siècle, vivent selon la Torah, observent le shabbat et respectent les lois alimentaires du cacher. Ce qui frappe d’emblée, c’est que contrairement à d’autres groupes en Afrique ou ailleurs qui revendiquent une ascendance directe avec les tribus perdues d’Israël, les Abayudaya n’ont pas construit leur identité sur une généalogie mythique, mais sur un choix religieux conscient et assumé.



Le judaïsme en Ouganda ne naît pas d’une tradition ancienne mais d’une conversion collective au début du XXᵉ siècle, initiée par un chef militaire, Semei Kakungulu. Désillusionné par le christianisme missionnaire, il se tourne vers la Bible hébraïque et décide d’adopter les pratiques juives. Ses disciples et descendants ont perpétué cet engagement, malgré l’absence de contacts réguliers avec le peuple juif mondial. 


Cet aspect rend l’histoire des Abayudaya radicalement différente des récits liés aux dix tribus perdues : ici, il ne s’agit pas d’une mémoire réinventée, mais d’une adhésion volontaire à une tradition perçue comme porteuse de vérité et de fidélité à Dieu.



Durant des décennies, les Abayudaya ont vécu dans un isolement religieux presque total. Ils ont développé leurs pratiques par une lecture autodidacte des Écritures, en respectant le shabbat, la circoncision, les lois alimentaires et la prière quotidienne. 


Cette fidélité a résisté aux épreuves les plus dures. Sous la dictature d’Idi Amin Dada (1971-1979), qui interdit le judaïsme, la communauté passa de près de 10 000 membres à environ 300. La clandestinité, les persécutions et la pauvreté auraient pu briser leur foi ; pourtant, c’est dans cette épreuve que leur identité s’est affirmée.



Aujourd’hui, les Abayudaya sont dispersés dans plusieurs villages en Ouganda – Nabugoye, Namanyonyi, Namutumba, Apaac, Buseta, Kampala…  et une communauté sœur existe au Kenya (Ol Kalou-Kasuku). 


La plupart des Abayudaya se reconnaissent dans le judaïsme réformé ou reconstructionniste, grâce aux contacts établis avec des mouvements libéraux américains. Mais une partie de la communauté, notamment le village de Putti, cherche à se rapprocher du judaïsme orthodoxe et du rabbinat mondial, afin d’obtenir une reconnaissance halakhique pleine et entière. Cette diversité reflète les tensions plus larges qui traversent le judaïsme contemporain : entre inclusion et rigueur, entre ouverture et exigence.


Les Abayudaya vivent comme leurs voisins, principalement de l’agriculture de subsistance. Ils cultivent le café, le maïs ou le manioc, tout en intégrant la vie juive dans leur rythme quotidien. Ils parlent luganda, gwere, soga, et apprennent l’hébreu, ce qui crée une hybridité culturelle singulière : leur judaïsme n’efface pas leur identité africaine, il la nourrit et l’élève. Cette capacité d’adaptation incarne une universalité de la tradition juive : être juif en Afrique de l’Est ne signifie pas renoncer à son ancrage local, mais au contraire l’enrichir d’un horizon spirituel plus vaste.


Le cas des Abayudaya interroge le judaïsme mondial. Que signifie appartenir au peuple juif ? Est-ce l’ascendance, la mémoire généalogique, ou bien l’adhésion sincère aux commandements et à l’alliance avec Dieu ? Les Abayudaya répondent, par leur histoire, que le judaïsme peut être choisi, qu’il est une foi vivante qui attire au-delà des frontières ethniques ou géographiques. En ce sens, leur fidélité face à l’isolement et aux persécutions est une leçon adressée à l’ensemble du peuple juif : la Torah peut être universellement choisie, et son rayonnement dépasse les limites traditionnelles de l’histoire juive.





C
et article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privée.

📖 English



The Abayudaya: Choosing Judaism in the Heart of East Africa

The history of the Abayudaya – literally “People of Judah” in Luganda – is one of the most remarkable episodes of contemporary Judaism. Located in eastern Uganda near Mbale, they form a community of about 2,000 people who, for nearly a century, have lived according to the Torah, observed Shabbat, and followed kosher dietary laws. Unlike other groups in Africa or elsewhere who claim direct descent from the Lost Tribes of Israel, the Abayudaya did not build their identity on a mythical genealogy but on a conscious and deliberate religious choice.

A Voluntary Origin, Not Mythical

Judaism in Uganda did not emerge from ancient tradition but from a collective conversion in the early 20th century, led by military leader Semei Kakungulu. Disillusioned by missionary Christianity, he turned to the Hebrew Bible and decided to adopt Jewish practices. His disciples and descendants carried on this commitment, despite their lack of regular contact with the wider Jewish world. This makes the Abayudaya’s story radically different from tales of the Ten Lost Tribes: here, the foundation is not ancestral memory but the wholehearted embrace of Judaism.

Practicing in Isolation

For decades, the Abayudaya lived in near-total religious isolation. They developed their practices through self-taught readings of Scripture, observing Shabbat, circumcision, dietary laws, and daily prayer. Their commitment endured through the harshest trials. Under Idi Amin Dada’s dictatorship (1971–1979), which outlawed Judaism, the community shrank from nearly 3,000 members to about 300. Clandestine practice, persecution, and poverty could have destroyed their faith; instead, it strengthened their identity.

Internal Diversity: Reform and Orthodox

Today, the Abayudaya are spread across nine villages in Uganda – Nabugoye, Namanyonyi, Namutumba, Apaac, Buseta, Kampala… – and a sister community exists in Kenya (Ol Kalou-Kasuku). Most Abayudaya identify with Reform or Reconstructionist Judaism, thanks to ties with liberal American movements. Yet a segment, especially in Putti village, seeks to align with Orthodox Judaism and gain full halakhic recognition. This internal diversity reflects wider tensions within global Judaism: between inclusion and rigor, openness and strictness.

A Judaism Rooted in African Daily Life

Like their neighbors, the Abayudaya live mainly on subsistence farming. They grow coffee, maize, and cassava, while integrating Jewish life into their daily rhythm. They speak Luganda, Gwere, Soga, and also learn Hebrew. This cultural hybridity shows that Judaism here does not erase African identity but enriches it. Being Jewish in East Africa means carrying both heritage and tradition, embodying the universal dimension of Torah.

A Universal Message

The Abayudaya raise profound questions for world Jewry. What does it mean to belong to the Jewish people? Is it ancestry, historical memory, or sincere adherence to God’s covenant? Their story suggests that Judaism can be chosen, that it is a living faith reaching beyond ethnic and geographic boundaries. Their perseverance despite isolation and persecution is a lesson to the Jewish world: Torah can be universally embraced, and its radiance transcends borders.

The Abayudaya prove that Judaism is not only an inherited identity but also a vocation. Their survival under Idi Amin, their search for recognition, and their ability to blend African culture with Mosaic tradition make them a symbol of hope. While Israel and the Diaspora wrestle with identity, the Abayudaya remind us that the essence of Judaism lies less in ethnic lineage than in spiritual commitment. Their story deserves a rightful place in the broader narrative of contemporary Jewish life.


Español


Los Abayudaya: la elección del judaísmo en el corazón de África Oriental

La historia de los Abayudaya – literalmente “Pueblo de Judá” en luganda – constituye uno de los episodios más singulares del judaísmo contemporáneo. Situados en el este de Uganda, cerca de Mbale, forman una comunidad de unas 2.000 personas que, desde hace casi un siglo, viven de acuerdo con la Torá, observan el shabat y respetan las leyes alimentarias del kashrut. A diferencia de otros grupos en África o en otras regiones que reclaman descender directamente de las Tribus Perdidas de Israel, los Abayudaya no construyeron su identidad sobre una genealogía mítica, sino sobre una elección religiosa consciente y deliberada.

Un origen voluntario, no mítico

El judaísmo en Uganda no surgió de una tradición ancestral, sino de una conversión colectiva a principios del siglo XX, liderada por el jefe militar Semei Kakungulu. Desilusionado por el cristianismo misionero, se volvió hacia la Biblia hebrea y decidió adoptar las prácticas judías. Sus discípulos y descendientes mantuvieron este compromiso, a pesar de la falta de contacto regular con el mundo judío global. Este rasgo distingue radicalmente la historia de los Abayudaya de los relatos sobre las Tribus Perdidas: aquí no se trata de memoria heredada, sino de una adhesión voluntaria al judaísmo.

Una práctica en aislamiento

Durante décadas, los Abayudaya vivieron en un aislamiento religioso casi total. Desarrollaron sus prácticas mediante la lectura autodidacta de las Escrituras, respetando el shabat, la circuncisión, las leyes dietéticas y la oración cotidiana. Su fidelidad resistió las pruebas más duras. Bajo la dictadura de Idi Amin Dada (1971-1979), que prohibió el judaísmo, la comunidad pasó de casi 3.000 miembros a unos 300. La clandestinidad, la persecución y la pobreza podrían haber destruido su fe; sin embargo, la fortalecieron.

Diversidad interna: reformistas y ortodoxos

Hoy en día, los Abayudaya están repartidos en nueve aldeas de Uganda – Nabugoye, Namanyonyi, Namutumba, Apaac, Buseta, Kampala… – y existe una comunidad hermana en Kenia (Ol Kalou-Kasuku). La mayoría se identifica con el judaísmo reformista o reconstruccionista, gracias a los lazos establecidos con movimientos liberales estadounidenses. Sin embargo, un sector, especialmente en la aldea de Putti, busca acercarse al judaísmo ortodoxo para obtener un reconocimiento halájico pleno. Esta diversidad refleja las tensiones más amplias que atraviesan el judaísmo contemporáneo: entre inclusión y rigor, apertura y exigencia.

Un judaísmo enraizado en la vida africana

Al igual que sus vecinos, los Abayudaya practican la agricultura de subsistencia. Cultivan café, maíz y mandioca, integrando la vida judía en su ritmo cotidiano. Hablan luganda, gwere y soga, y algunos también aprenden hebreo. Esta hibridez cultural muestra que el judaísmo aquí no borra la identidad africana, sino que la enriquece. Ser judío en África Oriental significa combinar raíces locales con tradición mosaica, manifestando así la universalidad de la Torá.

Un mensaje universal

El caso de los Abayudaya plantea interrogantes profundos al judaísmo mundial. ¿Qué significa pertenecer al pueblo judío? ¿Es cuestión de linaje, de memoria histórica, o de adhesión sincera a la alianza con Dios? Su historia demuestra que el judaísmo puede ser elegido, que es una fe viva capaz de atraer más allá de fronteras étnicas y geográficas. Su perseverancia a pesar del aislamiento y de la persecución constituye una lección para todo el pueblo judío: la Torá puede ser adoptada universalmente, y su luz trasciende los límites tradicionales.

Los Abayudaya muestran que el judaísmo no es únicamente una identidad heredada, sino también una vocación. Su supervivencia bajo Idi Amin, su búsqueda de reconocimiento y su capacidad para unir la cultura africana con la tradición mosaica los convierten en un símbolo de esperanza. Mientras Israel y la Diáspora debaten sobre cuestiones de identidad, los Abayudaya recuerdan que la esencia del judaísmo reside menos en la sangre que en el compromiso espiritual. Su historia merece un lugar legítimo dentro del relato más amplio del judaísmo contemporáneo.






Louis IX dit "saint louis" Antisémite notoire (FR, EN, ES). JBCH N° 388

 


A l'école, on m'a appris à respecter saint Louis, le bon Roi qui comme Salomon rendait la justice sous un chêne dans le Bois de Vincennes ... et j'y ai cru, jusqu'au jour ou j'ai vu une image du "bon Roi", faisant brûler en place de Grève des textes juifs, et quelques juifs aussi ... 


J'ai été effrayé et j'ai chercher, qui était réellement Louis IX. Je ne suis pas déçu du résultat .


Depuis des siècles, la figure de Louis IX, dit Saint Louis, est enseignée aux enfants français sous une forme édulcorée : un roi juste, simple et pieux, qui rend la justice sous un chêne, au bois de Vincennes. 


Cette image d’Épinal, forgée par la propagande monarchique et reprise par l’Église catholique, cache une réalité bien plus sombre. 


Car Louis IX n’a pas seulement été un roi pieux, comme sa mère, Blanche de Castille, il a été aussi un fanatique religieux, antisémite, et un croisé sanguinaire dont les décisions ont marqué durablement la société française et les minorités qui y vivaient.




Sous son règne, la France connut certes un certain renforcement de la monarchie capétienne, mais aussi une intolérance croissante qui allait préparer les siècles d’exclusions, de conversions forcées et de violences dirigées contre les juifs et les hérétiques.

La Rouelle imposée aux Juifs par Louis IX


Louis IX est l’un des premiers souverains français à organiser la persécution systématique des juifs. Sous son impulsion, eut lieu l’épisode terrible de 1242 : le bûcher des Talmuds et des milliers de rouleaux de la Torah, place de Grève à Paris. Cet autodafé monstrueux, voulu par le roi, fut une catastrophe culturelle et spirituelle, détruisant une partie considérable du patrimoine intellectuel du judaïsme européen.

Bucher Place de Grèves



Mais la politique antisémite de Saint Louis ne s’arrêta pas là. Il expulsa les juifs de son royaume, les priva de leurs biens, et fit en sorte que leur mémoire soit associée à l’infamie. Loin du “roi juste” célébré par les manuels scolaires, il fut en réalité l’un des architectes d’une politique d’exclusion religieuse qui marquera durablement la France.


Au-delà de sa politique intérieure, Louis IX s’illustra par ses croisades, entreprises militaires absurdes et meurtrières. Parti d’Aigues-Mortes, il lança ses troupes en Égypte et en Terre sainte. Là encore, l’image édifiante du roi chrétien se heurte à la réalité : il participa aux massacres de juifs et de musulmans à Jérusalem, contribuant à entretenir le cycle de haine et de violence entre religions.


Sa dernière croisade, menée en Afrique du Nord, s’acheva dans l’échec et l’horreur : frappé par la peste à Carthage, Louis IX mourut dans des souffrances atroces. Cette mort, souvent présentée comme une sorte de sacrifice héroïque, peut aussi être lue comme une justice immanente : celui qui avait fait souffrir des milliers d’innocents connut lui-même une fin d’une cruauté extrême.



Jean de Joinville, chroniqueur et compagnon du roi, est souvent cité comme l’un des témoins de la grandeur de Saint Louis. Pourtant, ses écrits révèlent aussi les faiblesses et les contradictions du souverain. Joinville souligne la rigidité morale du roi, son intolérance excessive, son obsession pour la pureté de la foi. Il rapporte aussi ses colères, ses intransigeances et ses échecs militaires cuisants.

Carthage, le lie ou Louis IX mourut de la Peste 


Si Joinville admire son maître, il ne peut cacher certaines critiques : la stérilité des croisades, l’acharnement inutile à combattre en Afrique, la dureté des mesures religieuses. 


Ces critiques, relues aujourd’hui, éclairent la face sombre du règne : un roi prisonnier de son fanatisme, incapable d’ouvrir son royaume à la tolérance, et entraînant la France dans des entreprises ruineuses.



Louis IX, canonisé et glorifié par l’Église, est présenté comme l’incarnation de la justice chrétienne. 


Mais la réalité historique montre un visage bien différent : celui d’un roi fanatique, antisémite, intolérant, persécuteur des juifs et des hérétiques, croisé acharné et vaincu, mort dans l’échec et la douleur.


Sa canonisation n’est pas une preuve de vertu, mais l’expression d’un pouvoir ecclésiastique qui a sacralisé l’intolérance et la violence. Derrière le chêne de Vincennes, il faut voir le bûcher de la place de Grève. Derrière l’image du roi juste, se cache le tyran religieux. 


Et si la justice divine existe, elle s’est peut-être déjà exercée dans la peste qui l’a emporté à Carthage.






Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privée.



🇬🇧 English


At school, I was taught to respect Saint Louis, the good King who, like Solomon, rendered justice under an oak tree in the Bois de Vincennes… and I believed it, until the day I saw an image of the “good King” burning Jewish texts in the Place de Grève, and even some Jews themselves…

I was horrified and began to search for who Louis IX really was. I have not been disappointed by the results.

For centuries, the figure of Louis IX, known as Saint Louis, has been taught to French children in a sugar-coated version: a just, simple, and pious king who dispensed justice under an oak tree in the woods of Vincennes.

This idyllic image, forged by monarchical propaganda and reinforced by the Catholic Church, conceals a much darker reality.

For Louis IX was not only a pious king, like his mother, Blanche of Castile, but also a religious fanatic, an anti-Semite, and a bloodthirsty crusader whose decisions left a lasting mark on French society and the minorities within it.

The Badge (Rouelle) imposed on the Jews by Louis IX

Louis IX was one of the first French rulers to organize the systematic persecution of Jews. Under his orders, the terrible episode of 1242 occurred: the burning of the Talmud and thousands of Torah scrolls in the Place de Grève in Paris. This monstrous auto-da-fé, demanded by the king, was a cultural and spiritual catastrophe, destroying a vast part of the intellectual heritage of European Judaism.

But Saint Louis’s anti-Semitic policy did not end there. He expelled the Jews from his kingdom, stripped them of their property, and ensured that their memory would be associated with infamy. Far from the “just king” celebrated in textbooks, he was in reality one of the architects of a policy of religious exclusion that would scar France for centuries.

Beyond his domestic policy, Louis IX distinguished himself by his crusades — absurd and murderous military ventures. From Aigues-Mortes, he launched his troops toward Egypt and the Holy Land. Once again, the edifying image of the Christian king collides with reality: he participated in the massacres of Jews and Muslims in Jerusalem, perpetuating the cycle of hatred and violence between religions.

His final crusade, carried out in North Africa, ended in failure and horror: struck by plague at Carthage, Louis IX died in terrible suffering. This death, often presented as a kind of heroic sacrifice, can also be read as a form of immanent justice: the one who made thousands of innocents suffer endured a death of extreme cruelty himself.

Jean de Joinville, chronicler and companion of the king, is often cited as one of the witnesses of Saint Louis’s greatness. Yet his writings also reveal the king’s weaknesses and contradictions. Joinville highlights the king’s rigid morality, his excessive intolerance, his obsession with the purity of faith. He also reports his outbursts of anger, his intransigence, and his crushing military failures.

If Joinville admired his master, he could not conceal certain criticisms: the sterility of the crusades, the futile stubbornness of fighting in Africa, the harshness of religious measures.

These criticisms, reread today, shed light on the dark side of his reign: a king imprisoned by his fanaticism, incapable of opening his kingdom to tolerance, and dragging France into ruinous enterprises.

Louis IX, canonized and glorified by the Church, is presented as the embodiment of Christian justice.

But the historical reality shows a very different face: that of a fanatic, anti-Semitic, intolerant king, persecutor of Jews and heretics, an obstinate and defeated crusader, who died in failure and pain.

His canonization is not proof of virtue, but the expression of an ecclesiastical power that sanctified intolerance and violence. Behind the oak of Vincennes stands the pyre of the Place de Grève. Behind the image of the just king hides the religious tyrant.

And if divine justice exists, perhaps it had already manifested itself in the plague that carried him off at Carthage.


This article is personal. I do not claim to be a scholar, historian, or professional journalist… It is difficult to testify as a layperson, but on this blog I usually express a heartfelt reaction to current events, inspired by my daily reading of the international press.


The photos and videos are taken from the web, also for strictly personal, private use.


🇪🇸 Español


En la escuela me enseñaron a respetar a San Luis, el buen Rey que, como Salomón, impartía justicia bajo una encina en el Bosque de Vincennes… y yo lo creí, hasta el día en que vi una imagen del “buen Rey” quemando textos judíos en la plaza de Grève, y también a algunos judíos…

Me quedé horrorizado y comencé a investigar quién era realmente Luis IX. No me han decepcionado los resultados.

Durante siglos, la figura de Luis IX, llamado San Luis, se ha enseñado a los niños franceses en una versión edulcorada: un rey justo, sencillo y piadoso, que impartía justicia bajo una encina en el bosque de Vincennes.

Esa imagen idealizada, forjada por la propaganda monárquica y reforzada por la Iglesia católica, oculta una realidad mucho más oscura.

Porque Luis IX no fue solo un rey piadoso, como su madre, Blanca de Castilla, sino también un fanático religioso, antisemita y cruzado sanguinario cuyas decisiones marcaron profundamente a la sociedad francesa y a las minorías que vivían en ella.

La Rueda impuesta a los judíos por Luis IX

Luis IX fue uno de los primeros soberanos franceses en organizar la persecución sistemática de los judíos. Bajo su impulso tuvo lugar el terrible episodio de 1242: la hoguera del Talmud y de miles de rollos de la Torá, en la plaza de Grève de París. Ese monstruoso auto de fe, querido por el rey, fue una catástrofe cultural y espiritual que destruyó una parte considerable del patrimonio intelectual del judaísmo europeo.

Pero la política antisemita de San Luis no se detuvo allí. Expulsó a los judíos de su reino, los despojó de sus bienes y procuró que su memoria quedara asociada a la infamia. Lejos del “rey justo” celebrado en los manuales escolares, fue en realidad uno de los arquitectos de una política de exclusión religiosa que marcaría a Francia durante siglos.

Más allá de su política interna, Luis IX se distinguió por sus cruzadas, empresas militares absurdas y sangrientas. Desde Aigues-Mortes lanzó sus tropas hacia Egipto y Tierra Santa. Una vez más, la imagen edificante del rey cristiano se enfrenta a la realidad: participó en las masacres de judíos y musulmanes en Jerusalén, contribuyendo a perpetuar el ciclo de odio y violencia entre religiones.

Su última cruzada, emprendida en el norte de África, terminó en el fracaso y el horror: alcanzado por la peste en Cartago, Luis IX murió en atroces sufrimientos. Esa muerte, a menudo presentada como una especie de sacrificio heroico, también puede interpretarse como una justicia inmanente: aquel que hizo sufrir a miles de inocentes conoció él mismo un final de extrema crueldad.

Jean de Joinville, cronista y compañero del rey, suele citarse como uno de los testigos de la grandeza de San Luis. Sin embargo, sus escritos revelan también las debilidades y contradicciones del soberano. Joinville destaca la rigidez moral del rey, su intolerancia excesiva, su obsesión por la pureza de la fe. También relata sus cóleras, sus intransigencias y sus fracasos militares estrepitosos.

Si bien Joinville admiraba a su señor, no pudo ocultar ciertas críticas: la esterilidad de las cruzadas, la obstinación inútil de combatir en África, la dureza de las medidas religiosas.

Estas críticas, releídas hoy, iluminan la cara oscura del reinado: un rey prisionero de su fanatismo, incapaz de abrir su reino a la tolerancia, arrastrando a Francia a empresas ruinosas.

Luis IX, canonizado y glorificado por la Iglesia, es presentado como la encarnación de la justicia cristiana.

Pero la realidad histórica muestra un rostro muy distinto: el de un rey fanático, antisemita, intolerante, perseguidor de judíos y herejes, cruzado obstinado y derrotado, muerto en el fracaso y el dolor.

Su canonización no es una prueba de virtud, sino la expresión de un poder eclesiástico que sacralizó la intolerancia y la violencia. Detrás de la encina de Vincennes, está la hoguera de la plaza de Grève. Detrás de la imagen del rey justo, se esconde el tirano religioso.

Y si existe la justicia divina, quizás ya se haya ejercido en la peste que lo arrebató en Cartago.

Este artículo es personal. No pretendo ser un erudito, ni un historiador, ni un profesional del periodismo… Es delicado testimoniar siendo un profano, pero en este blog suelo expresar una reacción personal a la actualidad, inspirada en mi lectura diaria de la prensa internacional.

Las fotos y los vídeos se han tomado de la web, igualmente para un uso estrictamente personal y privado.

Connaissez vous cette héroine : Catherine Perez Shakdam ? (FR, EN, ES). JBCH N° 387


Il y a dans le monde des aventurières devenues exploratrices, comme Alexandra David-Néels au Tibet, ou espionne comme Mata Hari, mais j'ignorais jusqu'à présent l'existence de Catherine Perez-Shakdam. qui a permis en patité l'éclatante victoire d'Israël sur l'Iran de la guerre des 12 jours 


Le parcours de Catherine Perez-Shakdam intrigue et divise. Née à Paris dans une famille juive laïque, petite-fille de rescapés de la Shoah, elle affirme avoir consacré une grande partie de sa vie à dissimuler sa véritable identité afin d’approcher les élites du monde chiite et, en particulier, du régime iranien. 


Mariée jeune à un Yéménite radical rencontré à la London School of Economics, elle s’installe au Yémen, au contact des Houthis, et commence à publier des analyses politiques critiques de l’Occident et favorables à « l’axe de la résistance ». Ces prises de position lui ouvrent progressivement les portes des médias iraniens conservateurs et des cercles de pouvoir chiites.



Dès 2017, elle obtient un scoop exceptionnel : une interview avec Ebrahim Raïssi, alors chef de la Cour suprême et futur président de la République islamique, mort en 2024 dans un accident d’hélicoptère. Elle raconte aussi avoir rencontré en privé Ali Khamenei, le Guide suprême, et côtoyé Qassem Soleimani, chef des forces Al-Qods, ou encore des responsables du Hamas et du Hezbollah. Son atout n’était pas la maîtrise du farsi – elle admet n’en connaître que quelques mots – mais sa capacité à épouser la rhétorique islamiste et à jouer un rôle de « passerelle avec l’Occident », que Téhéran cherchait à comprendre et séduire.


Cette proximité suscite aujourd’hui des interrogations : opportuniste médiatique ou véritable taupe du Mossad ? Elle-même entretient le doute, ne confirmant ni n’infirmant l’idée qu’elle aurait transmis à Israël des informations décisives ayant permis, en juin 2025, l’élimination de plusieurs hauts responsables militaires et scientifiques iraniens liés au programme nucléaire. Sa trajectoire rappelle celle d’Eli Cohen, le célèbre espion israélien infiltré en Syrie dans les années 1960, comparaison qu’elle accueille avec un sourire énigmatique.

Au fil de son récit, elle revendique une mission : pénétrer la République islamique pour mieux la détruire. Elle explique avoir gagné la confiance non seulement des dirigeants mais aussi de leurs épouses, utilisant son intelligence sociale et ses talents de communicante plus que des moyens spectaculaires. Certains détracteurs l’accusent de s’être servie de son charme pour obtenir des confidences ; elle rétorque qu’elle avait « d’autres atouts », notamment sa faculté à adopter les codes d’un milieu qu’elle juge « binaire », où il suffit de dire ce que l’autre veut entendre.





En 2021, coup de théâtre : elle révèle publiquement son identité juive et son engagement sioniste dans la presse israélienne. Ses articles disparaissent des médias iraniens, Ahmadinejad se moque de Raïssi « tombé dans le piège d’une espionne sioniste », et la légende prend forme. Depuis, installée à Londres, Catherine Perez-Shakdam s’est muée en militante pro-israélienne active, dirigeant un think tank et contribuant à la décision britannique de classer Palestine Action comme organisation terroriste en juillet 2025.




Le cas de Catherine Perez-Shakdam illustre à la fois les failles du régime iranien et les ambiguïtés du monde du renseignement. Comment une étrangère, ne parlant pas la langue et sans mission officielle connue, a-t-elle pu graviter si près des cercles de pouvoir d’un État réputé paranoïaque ? Sa réussite, réelle ou exagérée, met en lumière la naïveté de Téhéran, toujours avide de légitimité internationale et prêt à instrumentaliser des voix étrangères qui semblent valider sa propagande.



Elle-même reconnaît avoir brouillé les frontières entre vérité et rôle, jusqu’à parfois ne plus savoir qui elle était vraiment. Comme beaucoup d’agents ou d’analystes, elle a joué de l’ambiguïté, suivant la maxime de John le Carré : « les bons agents ne mentent jamais vraiment, ils racontent des vérités qu’ils ont désapprises. »




Aujourd’hui, son image oscille entre plusieurs représentations :


  • Espionne de génie qui aurait contribué à affaiblir l’appareil sécuritaire iranien ;
  • Agent double ou simple opportuniste qui a exploité son accès médiatique ;
  • Femme en quête de rédemption personnelle, après un mariage vécu comme une trahison de ses racines.



Quoi qu’il en soit, le simple doute suffit à renforcer son aura. Sa légende s’alimente autant de faits réels que d’exagérations relayées par les réseaux sociaux et les cercles pro-israéliens. Pour le régime iranien, déjà sur la défensive après les frappes israéliennes contre ses infrastructures nucléaires, son histoire représente une humiliation symbolique : avoir été berné non pas par une armée ou un drone, mais par une femme seule, habile à manier l’image et le discours.




J'ai analysé ce parcours inouï, et exceptionnel, Catherine Perez-Shakdam est moins une héroïne d’espionnage à la James Bond qu’un symbole hybride : celui de la guerre de l’information et de l’influence, où la capacité à incarner un rôle, à semer le doute et à manipuler les récits compte autant que les faits eux-mêmes. 

Son existence même, entre réalité et mythe, reflète les nouvelles formes d’affrontement entre l’Iran et Israël : l’infiltration psychologique et médiatique, au moins aussi déstabilisante que les frappes militaires.






Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privée.



🔹 English 


In the world, there have been adventurers who became explorers, like Alexandra David-Néel in Tibet, or spies such as Mata Hari. But until now, I had never heard of Catherine Perez-Shakdam, who reportedly played a part in Israel’s dazzling victory over Iran in the Twelve-Day War.

Catherine Perez-Shakdam’s journey is both intriguing and divisive. Born in Paris into a secular Jewish family, granddaughter of Holocaust survivors, she claims to have spent much of her life concealing her true identity in order to get close to the elites of the Shiite world, particularly the Iranian regime.

Married young to a radical Yemeni she met at the London School of Economics, she moved to Yemen, came into contact with the Houthis, and began publishing political analyses critical of the West and favorable to the so-called “axis of resistance.” These writings gradually opened the doors of Iranian conservative media and Shiite power circles.

In 2017, she achieved an extraordinary scoop: an interview with Ebrahim Raisi, then head of the Supreme Court and future president of the Islamic Republic, who died in 2024 in a helicopter crash. She also claims to have met privately with Ali Khamenei, the Supreme Leader, and to have interacted with Qassem Soleimani, head of the Quds Force, as well as officials from Hamas and Hezbollah. Her strength was not mastery of Farsi—she admits knowing only a few words—but rather her ability to adopt Islamist rhetoric and present herself as a “bridge to the West,” something Tehran was eager to cultivate.

This proximity now raises questions: was she a media opportunist or a genuine Mossad agent? She herself leaves the ambiguity intact, neither confirming nor denying that she may have passed decisive intelligence to Israel, enabling the June 2025 elimination of several senior Iranian military and scientific figures linked to the nuclear program. Her trajectory recalls that of Eli Cohen, Israel’s legendary spy in Syria during the 1960s—a comparison she receives with an enigmatic smile.

Throughout her account, she claims her mission was to penetrate the Islamic Republic in order to help destroy it. She explains that she gained the trust not only of leaders but also of their wives, relying more on social intelligence and communication skills than on spectacular means. Some detractors accuse her of using her charm; she insists she had “other assets,” namely the ability to adopt the codes of what she describes as a “binary world,” where one only needs to say what the other side wants to hear.

In 2021, a turning point occurred: she publicly revealed her Jewish identity and Zionist commitment in the Israeli press. Her articles disappeared from Iranian media, Ahmadinejad mocked Raisi for having “fallen into the trap of a Zionist spy,” and her legend began to grow. Since then, based in London, Catherine Perez-Shakdam has become an active pro-Israel advocate, running a think tank and contributing to the UK government’s July 2025 decision to classify Palestine Action as a terrorist organization.

Her case illustrates both the flaws of the Iranian regime and the ambiguities of the intelligence world. How could a foreigner, not speaking the language and without any known official mission, come so close to the heart of a notoriously paranoid state? Her success, real or exaggerated, highlights Tehran’s eagerness for international legitimacy and its willingness to use foreign voices that seemed to validate its propaganda.

She herself admits to blurring the line between truth and role, sometimes no longer knowing who she really was. Like many agents and analysts, she thrived on ambiguity, echoing John le Carré’s adage: “Good agents never really lie; they tell truths they have unlearned.”

Today, her image oscillates between:

  • A brilliant spy who helped weaken Iran’s security apparatus;

  • A double agent or opportunist exploiting media access;

  • A woman seeking personal redemption after a marriage that betrayed her roots.

In any case, the mere doubt strengthens her aura. Her legend feeds as much on real facts as on exaggerations amplified by social media and pro-Israel circles. For the Iranian regime, already reeling from Israeli strikes against its nuclear infrastructure, her story is a symbolic humiliation: being deceived not by an army or a drone, but by a single woman skilled in managing images and narratives.

In my analysis, Catherine Perez-Shakdam is less a James Bond-style heroine than a hybrid symbol: that of the war of information and influence, where embodying a role, sowing doubt, and manipulating narratives matters as much as actual facts.


Her very existence, between reality and myth, reflects the new forms of confrontation between Iran and Israel: psychological and media infiltration, at least as destabilizing as military strikes.


This article is personal—I do not claim to be a scientist, historian, or professional journalist… It is delicate to testify as a layman, but in this blog I usually share heartfelt reflections based on current events and my daily international press review.


The photos and videos are taken from the web, again for strictly personal and private use.


Español

En el mundo, ha habido aventureras que se convirtieron en exploradoras, como Alexandra David-Néel en el Tíbet, o espías como Mata Hari. Pero hasta ahora yo desconocía la existencia de Catherine Perez-Shakdam, quien habría contribuido, en parte, a la brillante victoria de Israel sobre Irán en la Guerra de los Doce Días.

La trayectoria de Catherine Perez-Shakdam resulta tan intrigante como divisiva. Nacida en París en el seno de una familia judía laica y nieta de sobrevivientes de la Shoah, afirma haber dedicado gran parte de su vida a ocultar su verdadera identidad para acercarse a las élites del mundo chií y, en particular, al régimen iraní.

Casada joven con un yemení radical que conoció en la London School of Economics, se instaló en Yemen, entró en contacto con los hutíes y comenzó a publicar análisis políticos críticos con Occidente y favorables al llamado “eje de la resistencia”. Estas posiciones le abrieron poco a poco las puertas de los medios conservadores iraníes y de los círculos de poder chiíes.

En 2017 obtuvo una primicia excepcional: una entrevista con Ebrahim Raisi, entonces jefe del Tribunal Supremo y futuro presidente de la República Islámica, fallecido en 2024 en un accidente de helicóptero. También asegura haber conocido en privado a Ali Jamenei, el Guía Supremo, y haber frecuentado a Qassem Soleimani, jefe de la Fuerza Quds, así como a dirigentes de Hamás y de Hezbolá. Su fortaleza no era el dominio del farsi—reconoce saber solo unas pocas palabras—sino su capacidad para adoptar la retórica islamista y presentarse como un “puente con Occidente”, algo que Teherán buscaba cultivar.

Esa cercanía suscita hoy interrogantes: ¿oportunista mediática o auténtica agente del Mossad? Ella misma mantiene la ambigüedad, sin confirmar ni desmentir la hipótesis de que transmitió a Israel informaciones decisivas que habrían permitido, en junio de 2025, la eliminación de varios altos responsables militares y científicos iraníes vinculados al programa nuclear. Su trayectoria recuerda a la de Eli Cohen, el célebre espía israelí infiltrado en Siria en los años 60, comparación que ella acoge con una sonrisa enigmática.

A lo largo de su relato reivindica una misión: penetrar en la República Islámica para contribuir a destruirla. Explica que se ganó la confianza no solo de los dirigentes sino también de sus esposas, usando más su inteligencia social y su capacidad comunicativa que medios espectaculares. Algunos críticos la acusan de haberse valido de su atractivo personal; ella responde que tenía “otros recursos”, sobre todo su facultad de adoptar los códigos de un entorno que considera “binario”, donde basta con decir lo que el otro quiere escuchar.

En 2021 se produjo un giro decisivo: reveló públicamente su identidad judía y su compromiso sionista en la prensa israelí. Sus artículos desaparecieron de los medios iraníes, Ahmadineyad se burló de Raisi por haber “caído en la trampa de una espía sionista” y comenzó a forjarse la leyenda. Desde entonces, instalada en Londres, Catherine Perez-Shakdam se ha convertido en una activa militante proisraelí, dirigiendo un think tank y contribuyendo a la decisión británica de clasificar a Palestine Action como organización terrorista en julio de 2025.

El caso de Catherine Perez-Shakdam ilustra tanto las fallas del régimen iraní como las ambigüedades del mundo de la inteligencia. ¿Cómo pudo una extranjera, sin hablar el idioma y sin misión oficial conocida, acercarse tanto a los círculos de poder de un Estado famoso por su paranoia? Su éxito, real o exagerado, pone de relieve la ingenuidad de Teherán, siempre ávido de legitimidad internacional y dispuesto a instrumentalizar voces extranjeras que parecían validar su propaganda.

Ella misma reconoce haber borrado los límites entre la verdad y el papel interpretado, hasta no saber a veces quién era en realidad. Como muchos agentes y analistas, jugó con la ambigüedad, siguiendo la máxima de John le Carré: “los buenos agentes nunca mienten del todo; cuentan verdades que han desaprendido.”

Hoy su imagen oscila entre:

  • Espía brillante que habría contribuido a debilitar el aparato de seguridad iraní;

  • Agente doble o simple oportunista que explotó su acceso mediático;

  • Mujer en busca de redención personal tras un matrimonio vivido como traición a sus raíces.

Sea como fuere, la mera duda basta para reforzar su aura. Su leyenda se alimenta tanto de hechos reales como de exageraciones amplificadas por las redes sociales y los círculos proisraelíes. Para el régimen iraní, ya golpeado por los ataques israelíes contra sus infraestructuras nucleares, su historia representa una humillación simbólica: haber sido engañado no por un ejército o un dron, sino por una mujer sola, hábil en manejar la imagen y el discurso.

En mi análisis, Catherine Perez-Shakdam es menos una heroína de espionaje al estilo James Bond que un símbolo híbrido: el de la guerra de la información y la influencia, donde la capacidad de encarnar un papel, sembrar la duda y manipular los relatos cuenta tanto como los hechos mismos.

Su existencia, entre la realidad y el mito, refleja las nuevas formas de confrontación entre Irán e Israel: la infiltración psicológica y mediática, al menos tan desestabilizadora como los ataques militares.

Este artículo es personal; no pretendo ser científico, historiador ni periodista profesional… Es delicado testimoniar siendo un profano, pero en este blog expreso en general un “coup de cœur” inspirado por la actualidad y la lectura de mi repaso diario de prensa internacional.

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