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samedi 26 juillet 2025

Le Soupir du Juste : Boualem Sansal

Face à la lâcheté des Médias et des élites .. je pousse un Cri de désespoir !!! Boualem Sansal, ou le soupir du juste
Trahi par les siens, abandonné par les autres Il y a des silences qui pèsent plus lourd que mille injures. 

Celui qui entoure Boualem Sansal en est un. En France, pays qui se targue d’être la patrie des Lumières, du refuge des dissidents, du pays des Droits de l’Homme, le mutisme autour de ce grand écrivain français – car il est bien cela, français de langue, d’esprit, de courage – en dit long sur notre époque. 

 Boualem Sansal n’est pas n’importe qui. Ingénieur, haut fonctionnaire, romancier majeur, auteur d’une œuvre dense, âpre, viscéralement engagée contre l’obscurantisme et la dictature, il est depuis plus de vingt ans l’une des consciences les plus lucides du monde francophone. 

Il parle à voix nue d’un monde qu’il connaît de l’intérieur : l’Algérie des généraux, l’Algérie des compromissions, l’Algérie kidnappée par une oligarchie mafieuse qui a vendu son âme aux islamistes après avoir trahi les promesses de la guerre de libération. Il n’a jamais cédé à la facilité. Il n’a jamais retourné sa veste. 

Il aurait pu, comme d’autres, se réfugier dans un exil confortable, flatter un public européen soucieux de repentance, ou s’adonner au misérabilisme postcolonial. Il ne l’a pas fait. Il a choisi de rester libre, et donc seul. 

Une voix qui dérange les deux rives En Algérie, Sansal est considéré comme un traître. Ses livres sont interdits, son nom rarement prononcé dans les médias officiels, sa présence dans le pays tolérée mais étroitement surveillée. 

Il continue pourtant à y vivre une partie de l’année, fidèle à cette terre qui le rejette, comme un fils ingratement chassé du foyer par une mère aliénée. Mais ce qui est plus troublant encore, c’est l’indifférence – voire l’embarras – qu’il suscite en France. 

Les prix littéraires l’ont un temps reconnu (Prix de la paix des libraires allemands, Grand prix du roman de l’Académie française), mais aujourd’hui, où sont les plateaux qui l’invitent ? Les intellectuels qui le citent ? Les politiques qui le défendent ? Il est devenu persona non grata dans un débat public aseptisé où les vérités rugueuses font désordre. 

 Car ce qu’il dit ne plaît à personne. 

Pas à la gauche française, qui peine à reconnaître que l’islamisme est un totalitarisme, et que dénoncer sa progression n’est pas un acte raciste mais un devoir de lucidité. 

Pas à la droite, qui instrumentalise parfois la critique de l’islam politique à des fins xénophobes, mais reste sourde quand un écrivain arabe, profondément universaliste, les rejoint sur ce terrain avec noblesse. 

Et encore moins aux élites françaises, qui continuent de traiter le régime algérien avec des gants de soie, par peur du chaos migratoire, des ruptures diplomatiques, et d’un Quai d’Orsay corrompu et de Macron, un président français faible envers l’Algérie, Et influencé par le Qatar et par le clan Saadé, ou simplement par veulerie.
L’héritier des dissidents Sansal est un Soljenitsyne maghrébin. Il écrit contre la peur, contre l’idéologie, contre les prisons visibles et invisibles. Son roman “Le Village de l’Allemand” (2008) était une métaphore puissante du passage du totalitarisme nazi à celui de l’islamisme. Il y montrait comment une même logique de haine et de domination pouvait s’emparer des esprits, de père en fils, de siècle en siècle. 

Mais qui l’a lu dans les lycées ? Qui l’a enseigné ? Qui a tiré les leçons de ce cri ? Très peu. Parce qu’il dénonce tout à la fois : la défaite de l’intelligence, le cynisme des régimes arabes, la mollesse des démocraties européennes, et la démission des intellectuels. Une société qui sacrifie ses justes Aujourd’hui, Boualem Sansal est l’image même du juste solitaire. Un homme qui aurait pu vivre dans la reconnaissance, et qui vit dans un quasi-exil moral. Il ne quémande ni statut, ni tribune. Mais son isolement est un scandale. 

Il a été emprisonné, condamne a 5 ans de prison et en plus, il est cadenassé dans un oubli organisé, relégué par la bien-pensance qui préfère les auteurs consensuels ou les pamphlets prévisibles. Le silence autour de lui est un choix. 

Ce n’est pas l’ignorance : c’est le refus d’écouter une voix qui nous renvoie à notre propre aveuglement, à nos pactes, à notre paresse intellectuelle. Il est encore temps Alors que la guerre en Ukraine réhabilite les dissidents russes, que les voix iraniennes, syriennes, ou chinoises commencent à trouver un écho en Occident, il est temps que la France regarde en face l’un de ses écrivains les plus courageux. Il est temps de lire, relire, et faire lire Sansal.

Pas seulement comme un auteur algérien. Mais comme un écrivain français d’expression française, une conscience européenne, un témoin tragique d’un basculement civilisationnel. Est-ce ce regard sur l’histoire, et celle des français qui ont dessiné les frontières entre l'Algérie et le Maroc d’une façon partiale et qui avaient amputé le Maroc du Sahara oriental… Sansal n’est pas négationniste, il révèle le vrai … et ça les dictateurs algériens ne lui pardonneront pas. 




Car ce qu’il décrit n’est pas seulement l’effondrement de l’Algérie. C’est aussi le naufrage de l’Occident qui, par peur de nommer, abandonne ses meilleurs alliés. Ne pas laisser la solitude avoir le dernier mot J’écris ce texte avec colère. Et avec honte. Car moi aussi, comme tant d’autres, j’ai trop souvent regardé ailleurs. Il ne suffit pas de saluer un écrivain une fois tous les cinq ans quand il reçoit un prix ou signe une tribune. Il faut le soutenir au quotidien, dans sa solitude, dans son exigence, dans sa résistance. À plus de 80 ans, atteint par un cancer, Boualem Sansal est vivant. Il écrit encore.  


                              




Il mérite un soutien permanent à l’ouverture de chaque journal télévisé ce Cri qui devrait transpercer la Méditerranée !!

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