Ces peuples sont réputés être aujoud'hui paisible et profiter des largesses dues au tourisme international, pourtant ...
Le différend entre le Cambodge et la Thaïlande remonte à plusieurs décennies, voire siècles, et s’articule principalement autour d’un traçage frontalier ambigu hérité de la période coloniale française.
La Thaîlande est probablement le seul pays du Sud Est asiatique à ne pas avoir été colonnisé !
Aux XIXᵉ et XXᵉ siècles, les traités franco-siamois (notamment ceux de 1904 et 1907) ont fixé la frontière selon des critères géographiques, mais ont généré des discordances entre cartes et accords écrits. Une carte d’État-major française de 1907 place le temple de Preah Vihear en territoire cambodgien, tandis que la Thaïlande conteste cette position
.
En 1962, la Cour internationale de justice (CIJ) a attribué la souveraineté du temple Preah Vihear au Cambodge. Toutefois, la zone environnante est restée litigieuse, et un différend subsiste jusqu’à aujourd’hui . Entre 2008 et 2011, des tensions ont éclaté de façon récurrente. L’inscription du temple à l’UNESCO en 2008 ravive les nationalismes. Des affrontements armés, bombardements et évacuations massives ont suivi, malgré dix ans de négociations infructueuses via une commission conjointe frontalière .
Ces tensions persistantes ont préparé le terrain pour la crise actuelle.
Échauffourées récentes : montée des tensions depuis début 2025 (≈ 300 mots)
En 2025, le conflit a connu une nouvelle accélération.
Le 13 février, des autorités thaïlandaises interdisent aux touristes cambodgiens de chanter l’hymne national au temple Prasat Ta Muen Thom, situé dans une zone contestée, aggravant les tensions . Le 28 mai 2025, un échange de tirs éclate dans la zone de l’« Emerald Triangle » (frontière tripartite avec le Laos). Un soldat cambodgien est tué et chaque camp s’accuse mutuellement d’avoir déclenché les hostilités. L’incident conduit à des sanctions mutuelles : fermeture des frontières, embargos commerciaux, interdictions médiatiques . Le Cambodge annonce son intention de porter l’affaire devant la CIJ pour obtenir une décision juridique définitive. La Thaïlande, pour sa part, privilégie les négociations bilatérales et conteste la compétence de la CIJ dans ce différend . Des tensions politiques intérieures en Thaïlande s’ajoutent à la crise. Le rôle de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra est scruté après la fuite d’un enregistrement téléphonique où elle apparaît proche de l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen, déclenchant une polémique nationale .
La flambée d’hostilités du 24–25 juillet 2025
affrontements directs
Le 24 juillet 2025, à l’aube, des drones cambodgiens survolent les environs du temple Prasat Ta Muen Thom. Le camp thaïlandais rapporte qu’environ six soldats cambodgiens armés se sont avancés près du grillage défensif, avant d’ouvrir le feu à environ 200 mètres de leur base. Le Cambodge, pour sa part, parle d’une attaque thaïlandaise violant son territoire .
À 9h40, la Thaïlande accuse le Cambodge d’avoir tiré un lance-roquettes BM‑21 sur Prasat Don Tuan (zone civile). En réponse, des tirs d’artillerie thaïlandais sont déclenchés près du temple Ta Kwai .
À 10h58, l’aviation thaïlandaise déploie six F‑16 pour bombarder des positions cambodgiennes dans la province d’Ubon Ratchathani, affirmant avoir détruit des bases adverses .
Conséquences humaines et militaires
Un poste-service à Sisaket (province thaïlandaise) est touché par un tir cambodgien BM‑21, faisant au moins huit morts, dont un enfant de huit ans. Un hôpital à Phnom Dongrak est aussi touché – évacué par les secours . Dans l’après-midi, l’armée thaï swe la destruction de deux chars cambodgiens à Khao Sattasom avant de lancer une offensive terrestre et aérienne baptisée « Operation Yuttha Bodin », dirigée par le général Pana Klaewblaudtuk . Hun Sen annonce qu’il coordonne lui-même la riposte via vidéoconférence .
Déplacements forcés et réactions internationales
Plus de 130 000 civils thaïlandais et plus de 4 000 Cambodgiens ont fui leurs foyers, selon l’ONU et les autorités locales. Des camps sanitaires et abris temporaires ont été installés dans les provinces frontalières (Surin, Ubon Ratchathani et Oddar Meanchey) . Ce conflit est désormais le plus violent entre les deux pays depuis plus d’une décennie. Selon des sources officielles, une quinzaine de civils thaïlandais (dont un enfant) et plusieurs soldats ont perdu la vie. Le Cambodge fait état d’au moins un décès civil également . La situation a mené à des condamnations internationales immédiates. L’ONU, les États-Unis, la Chine, et l’ASEAN appellent à une cessation des hostilités. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir en session d’urgence. Le Premier ministre malaisien, en tant que président de l’ASEAN, propose de jouer un rôle de médiateur .
facteurs déclencheurs et origine du conflit
Le conflit observé ce jour (24–25 juillet 2025) est la conséquence directe de : Tensions historiques : des frontières mal définies héritées des traités franco-siamois, avec un litige (Preah Vihear) déjà tranché en partie par la CIJ mais dont le tracé reste contesté . Escalade progressive depuis début 2025 : incidents symboliques (chant interdit, échanges de tirs au printemps, mort d’un soldat), diplomatie gelée, embargo et ruptures politiques
.
Déclenchement violent au matin du 24 juillet, avec tirs, bombardements, roquettes, offensive conjointe, pertes civiles, évacuations massives et mobilisation de l’aviation thaïlandaise .
Dimension géopolitique : nationalisme exacerbé, rivalités politiques entre anciens dirigeants (Thaksin – Hun Sen), compétition diplomatique, et réaction internationale rapide face aux risques régionaux .
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