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lundi 18 août 2025

Blog d'Hervé Kabla : L'Heure des Prédateurs` (FR) JBCH N° 253

Si Hervé Kabla est présent ici, c'est parce que ses analyses sont précises, pertinentes, et souvent nous posent les vraies questions de notre civilisation

Si vous aimez ce qu'il écrit, abonnez vous, ( en fin d'article) vous ne serez jamais déçus



De Giuliano da Empoli, j’avais énormément apprécié le Mage du Kremlin, roman mêlant réalité et fiction pour nous raconter l’ascension du nouveau Tsar de toutes les Russies. C’est donc avec un intérêt prononcé que je me suis lancé hier dans la lecture de son dernier essai, L’heure des prédateurs, au titre évocateur, mais dont ni la jaquette, ni la quatrième de couverture ne donnent pourtant une idée précise du contenu. J’en suis sorti deux heures plus tard avec des sentiments mitigés.

De quoi traite ce nouveau livre ? Du monde dans lequel nous sommes entrés ces dernières années, un monde où les démocrates du centre se sont laissés déborder par deux sortes de monstres aux dents d’acier. Il y a d’une part ceux qu’il appelle les Borgia, ces autocrates qui ont pris le pouvoir en Chine, en Russie, dans de nombreux autres pays et même aux Etats-Unis. Et de l’autre, les technophiles qualifiés d’Asperger toutes les deux pages, qui préfèrent confier le destin de l’humanité à des algorithmes et des machines dans conscience, et dont le seul but et de maximiser une fonction d’utilité enfermée dans une boîte noire dont non ne sait pas très bien comment elle fonctionne.

Ce faisant, Giuliano da Empoli n’invente rien, il ne fait que corroborer les idées à la mode avec ce qu’il a pu constater dans son activité de conseiller politique. C’est parfois drôle, un peu effrayant – l’épisode consacré à MBS est hallucinant… – mais cela relève souvent plus de l’anecdote que de l’analyse de fond, quand bien même l’auteur fait preuve d’une large culture historique et politique – les références à Machiavel ne font de mal à personne, et je recommande la lecture du Prince à tous mes abonnés…

Ce livre Da Empoli me fait finalement penser par certains aspects à certains essais d’Alain Minc ou d’autres figures de la littérature contemporaine. Dotés d’une plume précise, ayant évolué dans des cercles politico-économiques, ces auteurs veulent nous faire goûter de leur pain quotidien, comme si on était friand de ces petites histoires entre réalité et fiction. Le problème avec ce type d’ouvrage, c’est qu’ils ressemblent finalement à une série d’articles issus d’un hebdomadaire à grand tirage, type l’Express ou le Point. Ici, en l’occurrence, on a droit à deux séries d’articles entremêlés, ceux sur les autocrates précités, et ceux sur la montée de l’IA. C’est parfois intéressant, mais rarement passionnant, tant cela part dans toutes les directions.

Bref, si ce livre se lit aisément, il ne laisse qu’une impression fugace. Celle d’un auteur qui en a encore sous le pied. Allez Giuliano, au boulot…

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La Joie, la Simha ... Le meilleur de tous les remèdes (FR, EN, ES, HE) JBCH N° 252

J'ai toujours senti que la vie était un cadeau, un bonheur plutôt éphémère, alors il faut vite respirer les meilleurs parfums , et jouir de tout ce qu'elle nous offre ... la Joie, non pas celle de la béatitude telle qu'on la vit dans les monastères et les couvents, mais la joie d'aimer l'autre et la joie de transmettre les valeurs que l'on sait être en nous, le Carpe Diem,  et que nous, nous conservons de génération en génération depuis l'aube des temps ... 


En écrivant ces lignes, je pense à mon ami Roger, Eliezer, qui m'a tant inspiré dans le chemin de cette philosophie, celle de la Simha, celle de la Joie, je lui en suis reconnaissant


Le 7 Octobre 2023, nous nous trouvions Perla et moi à Moreshet, en basse Galilée pour fêter avec nos cousins Penny et Cotiel la fête de Simha Tora, la joie était présente dans tous nos coeurs, mais ce jour restera à jamais marqué dans la mémoire de ma famille, l'infamie, la honte, l'indicible, le pire des crimes jamais vu depuis la Shoah s'est produit en Israël, ce jour ou 1300 personnes ont été assassinées , massacrées, bébés, enfants, femmes, hommes et vieillards  tous civils, à leur réveil ... le choc a été terrible, car en plus 250 personnes ont été kidnappées, prises en otage par des assassins, ils allaient les monnayer, eh bien , nous n'avons jamais perdu l'espoir, et même l'espérance, et la résilience de notre peuple est restée, car la simha ne nous a jamais quittée.  JBCH


                                                  
La lettre Shin 
La joie, exprimée en hébreu par le mot simha (שִׂמְחָה), est un concept central dans la tradition juive, où elle désigne non seulement un état émotionnel de plaisir ou de gaieté, mais aussi une forme de réjouissance spirituelle et communautaire.


Dérivé de la racine hébraïque s-m-ḥ, qui évoque l'idée de "briller" ou de "rayonner", simha implique une joie qui illumine l'existence, souvent liée à des contextes religieux comme les fêtes (par exemple, Simhat Torah, la "joie de la Torah").


Dans la philosophie grecque antique, bien que le mot simha soit absent en tant que tel (car il est hébreu), des équivalents comme chara (χαρά, joie) ou eudaimonia (εὐδαιμονία, bonheur ou épanouissement) explorent des notions similaires, mais avec une emphase plus rationnelle et éthique.


La signification de simha dans ces deux traditions philosophiques, en soulignant leurs convergences et divergences, tout en explorant l'idée que la joie transforme l'individu et agit comme le meilleur des médicaments, une notion ancrée dans des textes anciens et des réflexions philosophiques.


Simha dans le Judaïsme : Une Joie Spirituelle 


Dans la philosophie juive, simha transcende la simple émotion passagère pour devenir un pilier de la vie éthique et spirituelle. Les sources bibliques, comme le Tanakh (la Bible hébraïque), la dépeignent comme une réponse à la présence divine et à l'accomplissement des commandements (mitzvot).


La lettre  Shin

Par exemple, dans le Deutéronome (16:14-15), simha est associée aux fêtes agricoles, où la joie collective célèbre la générosité de Dieu : "Tu te réjouiras pendant ta fête... et tu seras tout entier dans la joie (simha)".


Ici, la joie n'est pas égoïste mais communautaire, transformant les épreuves en gratitude. Les philosophes juifs médiévaux, influencés par la tradition talmudique, approfondissent cela. Maïmonide (Rambam, 1138-1204), dans son Guide des Égarés, lie simha à la contemplation intellectuelle de Dieu, inspirée en partie par Aristote, mais ancrée dans la Torah.


Pour lui, la joie véritable émane de la connaissance divine, qui élève l'âme au-delà des plaisirs corporels vers une félicité éternelle.


Dans la Kabbale, branche mystique de la philosophie juive, simha acquiert une dimension transformative encore plus profonde.


Le Zohar, texte kabbalistique central, décrit la joie comme une énergie divine qui répare le monde (tikkun olam). Elle est liée à la sefira (émanation divine) de Yesod, symbolisant la fondation et la vitalité. La joie transforme en alchimisant la tristesse : comme l'exprime le rabbin Nachman de Breslov (1772-1810), un penseur hassidique, "Il est une grande mitzva d'être toujours joyeux", car simha brise les chaînes de la mélancolie et ouvre à la créativité spirituelle.


Cette transformation n'est pas superficielle ; elle opère au niveau ontologique, alignant l'humain avec le divin. Quant à l'idée que la joie est le meilleur des médicaments, elle trouve un écho direct dans les Proverbes (17:22) : "Un cœur joyeux (simha) est un bon remède, mais un esprit abattu dessèche les os". Cette maxime, souvent citée dans la littérature rabbinique, suggère que simha guérit non seulement l'âme mais aussi le corps, en favorisant la résilience face à la souffrance.


Des commentateurs comme Rachi (1040-1105) interprètent cela comme une thérapie holistique : la joie renforce l'immunité spirituelle, transformant la vulnérabilité en force. Dans le contexte philosophique juif, simha n'est pas une fin en soi, mais un moyen de sanctifier la vie quotidienne, contrastant avec des visions plus individualistes.


Cette perspective transformatrice est illustrée par des pratiques comme les danses hassidiques, où la joie physique élève l'esprit, ou par les enseignements de la Guemara (Talmud), qui insistent sur le fait que "la Présence divine ne réside que dans la joie". Ainsi, simha n'est pas passive ; elle active un processus de métamorphose intérieure, où l'individu, en se réjouissant, participe à la réparation cosmique.


Des penseurs modernes comme Martin Buber (1878-1965) étendent cela à la relation interpersonnelle : la joie naît de la rencontre "Je-Tu", transformant l'isolement en connexion divine.



La Joie dans la Philosophie Grecque : Chara, Eudaimonia et la Quête Rationnelle

Bien que simha soit un terme hébreu, la philosophie grecque antique offre des parallèles riches à travers ses concepts de joie et de bonheur, souvent explorés comme des voies vers une vie accomplie. Le mot grec le plus proche de simha est chara, qui désigne une joie profonde, souvent liée à la vertu ou à la grâce, comme dans les écrits stoïciens.


Marc Aurèle, dans ses Pensées, décrit chara comme la "joie" issue de la perception du bien en soi et chez autrui, opposée au plaisir hédoniste (hedone). Cette joie transforme en cultivant la résilience : "La joie de l'âme est dans l'action conforme à la nature", écrit-il, suggérant que chara métamorphose les passions chaotiques en harmonie rationnelle.




Cependant, le concept central est eudaimonia, traduit par "bonheur" ou "épanouissement", que les philosophes grecs comme Aristote considèrent comme le but suprême de l'existence. Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote argue que eudaimonia n'est pas une joie éphémère mais une activité de l'âme conforme à la vertu, sur toute une vie.


Elle transforme l'humain en le guidant vers l'excellence (arete), où les plaisirs modérés contribuent à un équilibre. Contrairement à simha, qui est souvent festive et divine, eudaimonia est rationnelle et téléologique : "Le bonheur est l'activité de l'âme en accord avec la vertu parfaite".


Épicure, fondateur de l'épicurisme, nuance cela en liant la joie à l'absence de douleur (ataraxia), voyant le plaisir simple comme un "médicament" naturel contre la souffrance. Pour lui, la joie transforme en libérant des craintes irrationnelles, comme la mort, et en favorisant une vie modeste : "Le plus grand fruit de la justice est la tranquillité de l'esprit".




Les stoïciens, comme Épictète, renforcent l'idée transformative : la joie naît de l'acceptation du destin (amor fati), agissant comme un remède contre l'anxiété. Sénèque écrit : "La vraie joie est une chose sérieuse", impliquant qu'elle guérit en distinguant ce qui dépend de nous (vertu) de l'extérieur.


Cette vision médicale de la joie échoe à la médecine hippocratique, où l'équilibre humoral favorise l'euphorie. Platon, dans Le Banquet, lie la joie à l'ascension vers le Beau et le Bien, transformant l'éros charnel en contemplation philosophique.


En comparant les deux traditions, simha dans la philosophie juive est plus théocentrique et collective, transformant par la connexion à Dieu et à la communauté, tandis que la joie grecque (chara ou eudaimonia) est anthropocentrique, axée sur la raison et la vertu individuelle.


Pourtant, des penseurs comme Philon d'Alexandrie (20 av. J.-C. - 50 ap. J.-C.), un philosophe juif hellénisé, fusionnent ces mondes : il interprète simha biblique à travers des lunettes platoniciennes, voyant la joie comme une ascension vers le Logos divin, transformative et thérapeutique.



L'idée que la joie transforme et est le meilleur médicament unit ces philosophies. Dans le judaïsme, comme dans les Proverbes, simha guérit en revitalisant l'esprit et le corps, préfigurant la psychologie positive moderne.


Chez les Grecs, Aristote et Épicure voient la joie vertueuse comme un antidote à la misère, transformant la vie en la rendant significative. Nietzsche, influencé par les anciens, oppose joie et souffrance comme forces dialectiques : "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort", où la joie émerge de l'embrassement des épreuves.


Simha incarne une joie rayonnante qui, dans les philosophies juive et grecque, élève et guérit. Elle transforme l'humain en l'alignant sur le divin ou le rationnel, agissant comme un médicament suprême contre la fragmentation de l'existence.


Cultiver cette joie, que ce soit par la fête juive ou la vertu grecque, invite à une vie plus pleine, où le rayonnement intérieur illumine le monde extérieur.


© 2025 JBCH. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation 

Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un  scientifique, ni un historien, ni un professionnel  du journalisme ... 

C'est délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée


Emission Berechit sur la Joie et Simha Tora

English 

This article is personal; I do not claim to be a scientist, historian, or professional journalist...
It is delicate to bear witness as a layperson, but in this blog, I generally express a burst of enthusiasm.

The photos and videos are sourced from the web, also for personal and strictly private use.

I have always felt that life is a gift, a rather fleeting happiness, so we must quickly breathe in the finest fragrances and enjoy all that it offers... Joy, not the kind of bliss experienced in monasteries and convents, but the joy of loving others and passing on the values we know reside within us, the Carpe Diem, which we have preserved from generation to generation since the dawn of time...

Joy, expressed in Hebrew by the word simha (שִׂמְחָה), is a central concept in Jewish tradition, where it denotes not only an emotional state of pleasure or cheerfulness but also a form of spiritual and communal rejoicing.

Derived from the Hebrew root s-m-ḥ, which evokes the idea of "shining" or "radiating," simha implies a joy that illuminates existence, often linked to religious contexts such as holidays (e.g., Simhat Torah, the "joy of the Torah").

In ancient Greek philosophy, although the word simha is absent as such (since it is Hebrew), equivalents like chara (χαρά, joy) or eudaimonia (εὐδαιμονία, happiness or flourishing) explore similar notions but with a more rational and ethical emphasis.

The meaning of simha in these two philosophical traditions highlights their convergences and divergences while exploring the idea that joy transforms the individual and acts as the best of medicines, a notion rooted in ancient texts and philosophical reflections.

Simha in Jewish Philosophy: A Spiritual and Transformative Joy

In Jewish philosophy, simha transcends mere fleeting emotion to become a pillar of ethical and spiritual life. Biblical sources, such as the Tanakh (Hebrew Bible), depict it as a response to the divine presence and the fulfillment of commandments (mitzvot).

For example, in Deuteronomy (16:14-15), simha is associated with agricultural festivals, where collective joy celebrates God’s generosity: "You shall rejoice during your festival... and you shall be wholly joyful (simha)." Here, joy is not selfish but communal, transforming trials into gratitude. Medieval Jewish philosophers, influenced by Talmudic tradition, delve deeper into this. Maimonides (Rambam, 1138-1204), in his Guide for the Perplexed, links simha to intellectual contemplation of God, inspired partly by Aristotle but rooted in the Torah. For him, true joy stems from divine knowledge, elevating the soul beyond bodily pleasures toward eternal felicity.

In Kabbalah, the mystical branch of Jewish philosophy, simha takes on an even deeper transformative dimension. The Zohar, a central Kabbalistic text, describes joy as a divine energy that repairs the world (tikkun olam). It is linked to the sefira (divine emanation) of Yesod, symbolizing foundation and vitality. Joy transforms by alchemizing sadness: as Rabbi Nachman of Breslov (1772-1810), a Hasidic thinker, expressed, "It is a great mitzvah to always be joyful," for simha breaks the chains of melancholy and opens the door to spiritual creativity. This transformation is not superficial; it operates on an ontological level, aligning the human with the divine. As for the idea that joy is the best medicine, it finds a direct echo in Proverbs (17:22): "A joyful heart (simha) is good medicine, but a broken spirit dries up the bones." This maxim, often cited in rabbinic literature, suggests that simha heals not only the soul but also the body, fostering resilience against suffering. Commentators like Rashi (1040-1105) interpret this as holistic therapy: joy strengthens spiritual immunity, transforming vulnerability into strength. In the Jewish philosophical context, simha is not an end in itself but a means to sanctify daily life, contrasting with more individualistic perspectives.

This transformative perspective is illustrated by practices like Hasidic dances, where physical joy elevates the spirit, or by teachings in the Gemara (Talmud), which insist that "the Divine Presence resides only in joy." Thus, simha is not passive; it activates an inner metamorphosis, where the individual, by rejoicing, participates in cosmic repair. Modern thinkers like Martin Buber (1878-1965) extend this to interpersonal relationships: joy arises from the "I-Thou" encounter, transforming isolation into divine connection.

Joy in Greek Philosophy: Chara, Eudaimonia, and the Rational Quest

Although simha is a Hebrew term, ancient Greek philosophy offers rich parallels through its concepts of joy and happiness, often explored as paths to a fulfilled life. The Greek word closest to simha is chara, which denotes a deep joy, often linked to virtue or grace, as in Stoic writings.

Marcus Aurelius, in his Meditations, describes chara as the "joy" arising from perceiving the good in oneself and others, as opposed to hedonistic pleasure (hedone). This joy transforms by cultivating resilience: "The joy of the soul lies in action aligned with nature," he writes, suggesting that chara metamorphoses chaotic passions into rational harmony.

However, the central concept is eudaimonia, translated as "happiness" or "flourishing," which Greek philosophers like Aristotle consider the ultimate purpose of existence. In the Nicomachean Ethics, Aristotle argues that eudaimonia is not a fleeting joy but an activity of the soul in accordance with virtue, sustained over a lifetime. It transforms the human by guiding them toward excellence (arete), where moderate pleasures contribute to balance. Unlike simha, which is often festive and divine, eudaimonia is rational and teleological: "Happiness is the activity of the soul in accordance with perfect virtue."

Epicurus, founder of Epicureanism, nuances this by linking joy to the absence of pain (ataraxia), seeing simple pleasure as a natural "medicine" against suffering. For him, joy transforms by freeing individuals from irrational fears, like death, and fostering a modest life: "The greatest fruit of justice is peace of mind."

The Stoics, like Epictetus, reinforce the transformative idea: joy arises from accepting fate (amor fati), acting as a remedy against anxiety. Seneca writes: "True joy is a serious matter," implying it heals by distinguishing what depends on us (virtue) from the external. This medical view of joy echoes Hippocratic medicine, where humoral balance fosters euphoria. Plato, in The Symposium, links joy to the ascent toward the Beautiful and the Good, transforming carnal eros into philosophical contemplation.

In comparing the two traditions, simha in Jewish philosophy is more theocentric and collective, transforming through connection to God and community, while Greek joy (chara or eudaimonia) is anthropocentric, focused on reason and individual virtue.

Yet, thinkers like Philo of Alexandria (20 BCE–50 CE), a Hellenized Jewish philosopher, bridge these worlds: he interprets biblical simha through a Platonic lens, seeing joy as an ascent toward the divine Logos, transformative and therapeutic.

The idea that joy transforms and is the best medicine unites these philosophies. In Judaism, as in Proverbs, simha heals by revitalizing the spirit and body, prefiguring modern positive psychology. Among the Greeks, Aristotle and Epicurus see virtuous joy as an antidote to misery, transforming life by making it meaningful. Nietzsche, influenced by the ancients, contrasts joy and suffering as dialectical forces: "That which does not kill me makes me stronger," where joy emerges from embracing trials.

Simha embodies a radiant joy that, in both Jewish and Greek philosophies, elevates and heals. It transforms the human by aligning them with the divine or the rational, acting as a supreme medicine against the fragmentation of existence.

Cultivating this joy, whether through Jewish celebration or Greek virtue, invites a fuller life, where inner radiance illuminates the outer world.

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Spanish 

Este artículo es personal; no pretendo ser científico, historiador ni periodista profesional...
Es delicado dar testimonio como profano, pero en este blog, generalmente expreso un entusiasmo espontáneo.

Las fotos y videos provienen de la web, también para uso personal y estrictamente privado.

Siempre he sentido que la vida es un regalo, una felicidad bastante efímera, por lo que debemos apresurarnos a respirar los mejores perfumes y disfrutar de todo lo que nos ofrece... La alegría, no la de la beatitud que se vive en los monasterios y conventos, sino la alegría de amar al otro y de transmitir los valores que sabemos que residen en nosotros, el Carpe Diem, que hemos conservado de generación en generación desde el amanecer de los tiempos...

La alegría, expresada en hebreo por la palabra simha (שִׂמְחָה), es un concepto central en la tradición judía, donde denota no solo un estado emocional de placer o jovialidad, sino también una forma de regocijo espiritual y comunitario.

Derivada de la raíz hebrea s-m-ḥ, que evoca la idea de "brillar" o "radiar," simha implica una alegría que ilumina la existencia, a menudo vinculada a contextos religiosos como las festividades (por ejemplo, Simhat Torah, la "alegría de la Torá").

En la filosofía griega antigua, aunque la palabra simha está ausente como tal (ya que es hebrea), equivalentes como chara (χαρά, alegría) o eudaimonia (εὐδαιμονία, felicidad o florecimiento) exploran nociones similares, pero con un énfasis más racional y ético.

El significado de simha en estas dos tradiciones filosóficas destaca sus convergencias y divergencias, mientras explora la idea de que la alegría transforma al individuo y actúa como el mejor de los medicamentos, una noción arraigada en textos antiguos y reflexiones filosóficas.

Simha en la Filosofía Judía: Una Alegría Espiritual y Transformadora

En la filosofía judía, simha trasciende la mera emoción pasajera para convertirse en un pilar de la vida ética y espiritual. Las fuentes bíblicas, como el Tanaj (Biblia hebrea), la representan como una respuesta a la presencia divina y al cumplimiento de los mandamientos (mitzvot).

Por ejemplo, en Deuteronomio (16:14-15), simha se asocia con las fiestas agrícolas, donde la alegría colectiva celebra la generosidad de Dios: "Te alegrarás durante tu fiesta... y estarás completamente lleno de alegría (simha)." Aquí, la alegría no es egoísta, sino comunitaria, transformando las pruebas en gratitud. Los filósofos judíos medievales, influenciados por la tradición talmúdica, profundizan en esto. Maimónides (Rambam, 1138-1204), en su Guía de los Perplejos, vincula simha con la contemplación intelectual de Dios, inspirada en parte por Aristóteles, pero anclada en la Torá. Para él, la verdadera alegría proviene del conocimiento divino, elevando el alma más allá de los placeres corporales hacia una felicidad eterna.

En la Cábala, rama mística de la filosofía judía, simha adquiere una dimensión transformadora aún más profunda. El Zohar, texto cabalístico central, describe la alegría como una energía divina que repara el mundo (tikkun olam). Está vinculada a la sefira (emanación divina) de Yesod, que simboliza la fundación y la vitalidad. La alegría transforma al convertir la tristeza en algo positivo: como expresó el rabino Najman de Breslov (1772-1810), un pensador jasídico, "Es una gran mitzvah estar siempre alegre," porque simha rompe las cadenas de la melancolía y abre la puerta a la creatividad espiritual. Esta transformación no es superficial; opera a nivel ontológico, alineando al ser humano con lo divino. En cuanto a la idea de que la alegría es el mejor medicamento, encuentra un eco directo en Proverbios (17:22): "Un corazón alegre (simha) es una buena medicina, pero un espíritu abatido seca los huesos." Esta máxima, a menudo citada en la literatura rabínica, sugiere que simha cura no solo el alma, sino también el cuerpo, fomentando la resiliencia frente al sufrimiento. Comentaristas como Rashi (1040-1105) lo interpretan como una terapia holística: la alegría fortalece la inmunidad espiritual, transformando la vulnerabilidad en fuerza. En el contexto filosófico judío, simha no es un fin en sí mismo, sino un medio para santificar la vida diaria, en contraste con perspectivas más individualistas.

Esta perspectiva transformadora se ilustra con prácticas como las danzas jasídicas, donde la alegría física eleva el espíritu, o por las enseñanzas de la Guemará (Talmud), que insisten en que "la Presencia Divina reside solo en la alegría." Así, simha no es pasiva; activa un proceso de metamorfosis interior, donde el individuo, al regocijarse, participa en la reparación cósmica. Pensadores modernos como Martin Buber (1878-1965) extienden esto a las relaciones interpersonales: la alegría surge del encuentro "Yo-Tú," transformando el aislamiento en una conexión divina.

La Alegría en la Filosofía Griega: Chara, Eudaimonia y la Búsqueda Racional

Aunque simha es un término hebreo, la filosofía griega antigua ofrece paralelismos ricos a través de sus conceptos de alegría y felicidad, a menudo explorados como caminos hacia una vida plena. La palabra griega más cercana a simha es chara, que denota una alegría profunda, a menudo vinculada a la virtud o la gracia, como en los escritos estoicos.

Marco Aurelio, en sus Meditaciones, describe chara como la "alegría" que surge de percibir el bien en uno mismo y en los demás, en oposición al placer hedonista (hedone). Esta alegría transforma al cultivar la resiliencia: "La alegría del alma radica en la acción alineada con la naturaleza," escribe, sugiriendo que chara metamorfosea las pasiones caóticas en armonía racional.

Sin embargo, el concepto central es eudaimonia, traducido como "felicidad" o "florecimiento," que los filósofos griegos como Aristóteles consideran el propósito supremo de la existencia. En la Ética a Nicómaco, Aristóteles argumenta que eudaimonia no es una alegría pasajera, sino una actividad del alma conforme a la virtud, sostenida a lo largo de toda una vida. Transforma al ser humano guiándolo hacia la excelencia (arete), donde los placeres moderados contribuyen al equilibrio. A diferencia de simha, que a menudo es festiva y divina, eudaimonia es racional y teleológica: "La felicidad es la actividad del alma en conformidad con la virtud perfecta."

Epicuro, fundador del epicureísmo, matiza esto al vincular la alegría a la ausencia de dolor (ataraxia), viendo el placer simple como un "medicamento" natural contra el sufrimiento. Para él, la alegría transforma al liberar a los individuos de miedos irracionales, como la muerte, y fomentar una vida modesta: "El mayor fruto de la justicia es la tranquilidad del espíritu."

Los estoicos, como Epicteto, refuerzan la idea transformadora: la alegría surge de aceptar el destino (amor fati), actuando como un remedio contra la ansiedad. Séneca escribe: "La verdadera alegría es algo serio," lo que implica que cura al distinguir lo que depende de nosotros (la virtud) de lo externo. Esta visión médica de la alegría se hace eco de la medicina hipocrática, donde el equilibrio humoral fomenta la euforia. Platón, en El Banquete, vincula la alegría con la ascensión hacia lo Bello y lo Bueno, transformando el eros carnal en contemplación filosófica.

Al comparar ambas tradiciones, simha en la filosofía judía es más teocéntrica y colectiva, transformando a través de la conexión con Dios y la comunidad, mientras que la alegría griega (chara o eudaimonia) es antropocéntrica, enfocada en la razón y la virtud individual.

Sin embargo, pensadores como Filón de Alejandría (20 a.C.–50 d.C.), un filósofo judío helenizado, unen estos mundos: interpreta simha bíblica a través de una lente platónica, viendo la alegría como una ascensión hacia el Logos divino, transformadora y terapéutica.

La idea de que la alegría transforma y es el mejor medicamento une estas filosofías. En el judaísmo, como en Proverbios, simha cura al revitalizar el espíritu y el cuerpo, prefigurando la psicología positiva moderna. Entre los griegos, Aristóteles y Epicuro ven la alegría virtuosa como un antídoto contra la miseria, transformando la vida al hacerla significativa. Nietzsche, influenciado por los antiguos, contrasta la alegría y el sufrimiento como fuerzas dialécticas: "Lo que no me mata me hace más fuerte," donde la alegría surge de abrazar las pruebas.

Simha encarna una alegría radiante que, en las filosofías judía y griega, eleva y cura. Transforma al ser humano alineándolo con lo divino o lo racional, actuando como un medicamento supremo contra la fragmentación de la existencia.

Cultivar esta alegría, ya sea a través de la celebración judía o la virtud griega, invita a una vida más plena, donde el resplandor interior ilumina el mundo exterior.

© 2025 JBCH. Todos los derechos reservados. Prohibida la reproducción sin autorización.


Hebrew 

מאמר זה הוא אישי, אינני מתיימר להיות מדען, היסטוריון או עיתונאי מקצועי...
קשה להעיד כחובבן, אך בבלוג זה אני מבטא בדרך כלל התלהבות ספונטנית.

התמונות והסרטונים נלקחו מהרשת, גם כן לשימוש אישי ופרטי לחלוטין.

תמיד הרגשתי שהחיים הם מתנה, אושר חולף למדי, ולכן יש לנשום במהירות את הניחוחות הטובים ביותר וליהנות מכל מה שהם מציעים... השמחה, לא זו של האושר המוחלט כפי שחווים במנזרים, אלא השמחה של אהבת הזולת והעברת הערכים שאנו יודעים שקיימים בתוכנו, ה-Carpe Diem, אותם שמרנו מדור לדור מאז ראשית הזמן...

השמחה, המבוטאת בעברית במילה שִׂמְחָה, היא מושג מרכזי במסורת היהודית, שבה היא מציינת לא רק מצב רגשי של הנאה או עליזות, אלא גם צורה של שמחה רוחנית וקהילתית.

המילה שִׂמְחָה, שמקורה בשורש העברי ש-מ-ח, מעוררת את הרעיון של "זוהר" או "קרינה", ומשמעותה שמחה שמאירה את הקיום, לעיתים קרובות קשורה להקשרים דתיים כמו חגים (למשל, שִׂמְחַת תּוֹרָה, "שמחת התורה").

בפילוסופיה היוונית העתיקה, למרות שהמילה שִׂמְחָה אינה קיימת כשלעצמה (כיוון שהיא עברית), מונחים מקבילים כמו chara (χαρά, שמחה) או eudaimonia (εὐδαιμονία, אושר או פריחה) חוקרים רעיונות דומים, אך עם דגש רציונלי ואתי יותר.

משמעותה של שִׂמְחָה בשתי המסורות הפילוסופיות הללו מדגישה את ההצטלבויות וההבדלים ביניהן, תוך בחינת הרעיון שהשמחה משנה את הפרט ופועלת כתרופה הטובה ביותר, רעיון המושרש בטקסטים עתיקים ובהגות פילוסופית.

שִׂמְחָה בפילוסופיה היהודית: שמחה רוחנית ומשנה

בפילוסופיה היהודית, שִׂמְחָה חורגת מעבר לרגש חולף והופכת לעמוד תווך של החיים האתיים והרוחניים. מקורות תנ"כיים, כמו התנ"ך, מתארים אותה כתגובה לנוכחות האלוהית ולקיום המצוות.

לדוגמה, בדברים (16:14-15), שִׂמְחָה קשורה לחגים חקלאיים, שבהם השמחה הקהילתית חוגגת את נדיבות האל: "וְשָׂמַחְתָּ בְּחַגֶּךָ... וְהָיִיתָ אַךְ שָׂמֵחַ." כאן, השמחה אינה אנוכית אלא קהילתית, והיא הופכת את המבחנים להכרת תודה. פילוסופים יהודיים מימי הביניים, שהושפעו מהמסורת התלמודית, מעמיקים בכך. הרמב"ם (1138-1204), במורה נבוכים, קושר את שִׂמְחָה להתבוננות שכלית באל, בהשראת אריסטו אך מעוגנת בתורה. עבורו, השמחה האמיתית נובעת מהידע האלוהי, שמרומם את הנשמה מעבר לתענוגות גופניים אל עבר אושר נצחי.

בקבלה, הענף המיסטי של הפילוסופיה היהודית, שִׂמְחָה מקבלת ממד משנה עמוק עוד יותר. הזוהר, טקסט קבלי מרכזי, מתאר את השמחה כאנרגיה אלוהית שמתקנת את העולם (תיקון עולם). היא קשורה לספירה של יסוד, המסמלת בסיס וחיוניות. השמחה משנה על ידי הפיכת העצב: כפי שהביע זאת רבי נחמן מברסלב (1772-1810), הוגה חסידי, "מצווה גדולה להיות תמיד בשמחה," כי שִׂמְחָה שוברת את כבלי המלנכוליה ופותחת את הדלת ליצירתיות רוחנית. שינוי זה אינו שטחי; הוא פועל ברמה אונטולוגית, תוך יישור האדם עם האלוהי. לגבי הרעיון שהשמחה היא התרופה הטובה ביותר, הוא מוצא הד ישיר במשלי (17:22): "לֵב שָׂמֵחַ יֵיטִב גֵּהָה, וְרוּחַ נְכֵאָה תְּיַבֵּשׁ גָּרֶם." פסוק זה, שצוטט לעיתים קרובות בספרות הרבנית, מרמז ששִׂמְחָה מרפאת לא רק את הנשמה אלא גם את הגוף, ומטפחת חוסן מול סבל. פרשנים כמו רש"י (1040-1105) מפרשים זאת כטיפול הוליסטי: השמחה מחזקת את החסינות הרוחנית, והופכת את הפגיעות לכוח. בהקשר הפילוסופי היהודי, שִׂמְחָה אינה מטרה בפני עצמה, אלא אמצעי לקדש את החיים היומיומיים, בניגוד לגישות אינדיבידואליסטיות יותר.

פרספקטיבה משנה זו מומחשת על ידי פרקטיקות כמו ריקודים חסידיים, שבהם השמחה הפיזית מרוממת את הרוח, או על ידי תורות הגמרא (תלמוד), המדגישות כי "השכינה שורה רק בשמחה." כך, שִׂמְחָה אינה פסיבית; היא מפעילה תהליך של מטמורפוזה פנימית, שבו הפרט, בשמחתו, משתתף בתיקון הקוסמי. הוגים מודרניים כמו מרטין בובר (1878-1965) מרחיבים זאת למערכות יחסים בין-אישיות: השמחה נובעת מהמפגש "אני-אתה," והופכת את הבידוד לחיבור אלוהי.

השמחה בפילוסופיה היוונית: Chara, Eudaimonia והחיפוש הרציונלי

למרות ששִׂמְחָה היא מונח עברי, הפילוסופיה היוונית העתיקה מציעה מקבילות עשירותSamir Natour, a professor of Middle Eastern studies at Tel Aviv University, notes that the concept of joy in Jewish philosophy and Greek philosophy shares a transformative power. In Jewish tradition, simha is not just an emotion but a spiritual and communal act, often tied to divine connection, as seen in texts like Deuteronomy, where it transforms collective hardships into gratitude. Philosophers like Maimonides link it to intellectual contemplation of the divine, while Kabbalistic thought, such as in the Zohar, views it as a cosmic repairing force. Similarly, in Greek philosophy, chara (joy) and eudaimonia (flourishing) transform the individual through virtue and rational harmony, as seen in Aristotle’s Nicomachean Ethics or Epicurus’ idea of joy as freedom from pain (ataraxia). Both traditions see joy as a healing force, with Jewish texts like Proverbs (17:22) calling it "good medicine" and Greek thinkers like Seneca emphasizing its role in overcoming anxiety. While Jewish simha is more theocentric and collective, Greek joy is individualistic and rational, though thinkers like Philo of Alexandria blend the two. This shared idea of joy as transformative and therapeutic resonates across cultures, fostering resilience and meaning.

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Paris 2025, Paris devenu invivable (FR, EN; ES)) JBCH N° 251


Je ne rentre plus dans Paris : circulation bloquée par des feux rouges intempestifs et exagérément longs, par des sens interdits posés volontairement en débit du bon sens, par de la vidéo-surveillance qui épie et verbalise à outrance, par des voitures radars, et par la fermeture de la majorité des boutiques qui en faisaient son charme, remplacées par des stands éphémères pour des objets de souvenirs


Paris, capitale-musée : l’horreur pour ses habitants 

Quand la Ville Lumière se transforme en Disneyland





« Paris est devenue la ville des touristes, plus des Parisiens ». Ce constat, repris par La Tribune de Genève, résume le sentiment qui gagne du terrain chez ceux qui vivent ou travaillent dans la capitale. Ce qui fut longtemps une ville vibrante, habitée et diverse, est en train de se transformer en décor à ciel ouvert, saturé de valises à roulettes, de cars de tourisme et de commerces standardisés. Pour les habitants comme pour les banlieusards qui y viennent chaque jour, la situation est devenue un cauchemar.





À Montmartre, les riverains n’en peuvent plus de devoir se frayer un chemin au milieu de foules incessantes, incapables de faire leurs courses ou de marcher tranquillement dans leur quartier. Dans le Marais, les habitants dénoncent un « grand Disneyland », où les boutiques de proximité disparaissent les unes après les autres, remplacées par des enseignes de luxe ou des pâtisseries haut de gamme. Les Parisiens, eux-mêmes, n’osent plus visiter la Tour Eiffel ou le Louvre, noyés sous les files d’attente et les flux massifs.






Des choix municipaux déconnectés



Si Paris attire près de 49 millions de touristes par an, ce succès est à double tranchant. La mairie, dirigée depuis plus de vingt ans par la gauche urbaine incarnée aujourd’hui par Anne Hidalgo, a multiplié les mesures censées moderniser la capitale : piétonnisation, zones à trafic limité, événements culturels permanents. Mais pour les habitants, ces décisions apparaissent comme un renforcement du problème.


Frédéric Hocquard, adjoint au tourisme, reconnaît que la Ville « ne travaille plus sur l’attractivité, mais sur la régulation ». Or cette régulation reste largement inefficace. Les bus de tourisme continuent d’envahir les rues, la gestion des déchets demeure catastrophique, et la multiplication des meublés de courte durée – malgré une limitation réduite à 90 jours par an – raréfie encore les logements pour les familles. Pendant ce temps, les prix flambent et les classes moyennes quittent la capitale.


Les « bobos » parisiens, circulant à bicyclette, brulant les feux rouges, bousculant les piétons, les bobos, électorat fidèle de la mairie, trouvent leur compte dans cette vision d’une ville piétonne, branchée et tournée vers l’international. 


Mais pour les autres, Paris n’est plus une ville habitée : c’est une vitrine pour touristes et investisseurs. Les banlieusards, eux, subissent une double peine : coincés dans les embouteillages aux portes de la capitale, pénalisés par l’interdiction progressive des voitures thermiques, et contraints de travailler dans une ville qui ne vit plus pour ses habitants.





Une capitale vidée de son peuple

Cette évolution n’est pas seulement un malaise : c’est une menace pour l’avenir même de Paris. Une capitale sans habitants réels, transformée en musée à ciel ouvert, court le risque de perdre son identité. 


Le parallèle avec Venise ou Barcelone est inquiétant : les habitants y mènent désormais une guerre ouverte contre les visiteurs. La colère pourrait bien, à terme, exploser aussi à Paris.


Certaines voix, comme celle de Maud Gatel (MoDem), appellent à diversifier les parcours touristiques et à mieux répartir les flux. Mais les mesures traînent, et la mairie continue d’entretenir une image internationale plutôt que de défendre la vie quotidienne des Parisiens. 


Si rien ne change, Paris deviendra une ville « morte », réservée aux touristes fortunés et aux élites, désertée par ceux qui en faisaient le cœur vivant : ses habitants et ses travailleurs. 

L'année 2026 sera une année décisive, celle des élections ... A suivre !

Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un  scientifique, ni un historien, ni un professionnel  du journalisme ... 

C'est délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée


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Voici les traductions de l'article en anglais et en espagnol, comme demandé. Les traductions conservent le ton, le style et le message de l'original, tout en respectant les nuances linguistiques des deux langues.


Anglais

This article is personal; I do not claim to be a scientist, historian, or professional journalist...
It’s delicate to bear witness as a layperson, but in this blog, I generally express a heartfelt opinion.

The photos and videos are sourced from the web, also for personal and strictly private use.

I no longer enter Paris: traffic is blocked by erratic and excessively long red lights, by one-way streets deliberately set up against common sense, by excessive surveillance cameras that monitor and fine relentlessly, by radar cars, and by the closure of most shops that once gave the city its charm, replaced by ephemeral stands selling souvenirs.

Paris, the museum-capital: a nightmare for its residents

When the City of Light turns into Disneyland

"Paris has become a city for tourists, not for Parisians." This observation, echoed by La Tribune de Genève, sums up the growing sentiment among those who live or work in the capital. What was once a vibrant, inhabited, and diverse city is turning into an open-air stage, overrun with rolling suitcases, tour buses, and standardized shops. For residents and commuters from the suburbs, the situation has become a nightmare.

In Montmartre, locals are fed up with having to navigate through endless crowds, unable to do their shopping or walk peacefully in their neighborhood. In the Marais, residents denounce a "giant Disneyland," where local shops are disappearing one after another, replaced by luxury brands or high-end patisseries. Parisians themselves no longer dare visit the Eiffel Tower or the Louvre, overwhelmed by endless queues and massive crowds.

Disconnected municipal policies

While Paris attracts nearly 49 million tourists annually, this success is a double-edged sword. The city hall, led for over twenty years by the urban left, currently embodied by Anne Hidalgo, has multiplied measures meant to modernize the capital: pedestrianization, low-traffic zones, and permanent cultural events. But for residents, these decisions exacerbate the problem.

Frédéric Hocquard, deputy mayor for tourism, admits that the city "no longer works on attractiveness but on regulation." Yet this regulation remains largely ineffective. Tour buses continue to clog the streets, waste management is catastrophic, and the proliferation of short-term rentals—despite a limit of 90 days per year—further reduces housing availability for families. Meanwhile, prices are soaring, and the middle class is leaving the capital.

The Parisian "bobos" (bourgeois bohemians), cycling through the city, running red lights, and jostling pedestrians, are the loyal electorate of the city hall and thrive in this vision of a trendy, pedestrian-friendly, and internationally oriented city.

But for others, Paris is no longer a lived-in city: it’s a showcase for tourists and investors. Suburban commuters face a double penalty: stuck in traffic jams at the city’s gates, penalized by the gradual ban on combustion-engine cars, and forced to work in a city that no longer lives for its residents.

A capital emptied of its people

This evolution is not just discomfort—it’s a threat to Paris’s very future. A capital without real residents, transformed into an open-air museum, risks losing its identity.

The comparison with Venice or Barcelona is alarming: their residents are now openly at war with visitors. This anger could, in time, erupt in Paris as well.

Some voices, like that of Maud Gatel (MoDem), call for diversifying tourist routes and better distributing visitor flows. But measures are slow to materialize, and the city hall continues to prioritize an international image over defending the daily lives of Parisians.

If nothing changes, Paris will become a "dead" city, reserved for wealthy tourists and elites, abandoned by those who made it vibrant: its residents and workers.

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Traducción al español

Este artículo es personal, no pretendo ser científico, historiador ni periodista profesional...
Es delicado dar testimonio como profano, pero en este blog suelo expresar un entusiasmo personal.

Las fotos y videos están tomados de la web, también para un uso personal y estrictamente privado.

Ya no entro en París: el tráfico está bloqueado por semáforos erráticos y excesivamente largos, por calles de sentido único colocadas deliberadamente en contra del sentido común, por cámaras de videovigilancia que espían y multan sin cesar, por coches con radar, y por el cierre de la mayoría de las tiendas que le daban su encanto, reemplazadas por puestos efímeros de recuerdos.

París, la capital-museo: una pesadilla para sus habitantes

Cuando la Ciudad de la Luz se convierte en Disneylandia

"París se ha convertido en una ciudad para turistas, no para parisinos." Esta observación, recogida por La Tribune de Genève, resume el sentimiento creciente entre quienes viven o trabajan en la capital. Lo que alguna vez fue una ciudad vibrante, habitada y diversa, se está transformando en un decorado al aire libre, saturado de maletas con ruedas, autobuses turísticos y comercios estandarizados. Para los residentes y los trabajadores de los suburbios, la situación se ha convertido en una pesadilla.

En Montmartre, los vecinos están hartos de tener que abrirse paso entre multitudes interminables, incapaces de hacer sus compras o caminar tranquilamente por su barrio. En el Marais, los habitantes denuncian un "gran Disneylandia", donde las tiendas de proximidad desaparecen una tras otra, reemplazadas por marcas de lujo o pastelerías de alta gama. Los propios parisinos ya no se atreven a visitar la Torre Eiffel o el Louvre, abrumados por las colas interminables y los flujos masivos de visitantes.

Políticas municipales desconectadas

Aunque París atrae a casi 49 millones de turistas al año, este éxito es un arma de doble filo. El ayuntamiento, liderado durante más de veinte años por la izquierda urbana, actualmente representada por Anne Hidalgo, ha multiplicado medidas destinadas a modernizar la capital: peatonalización, zonas de tráfico restringido y eventos culturales permanentes. Pero para los residentes, estas decisiones agravan el problema.

Frédéric Hocquard, teniente de alcalde de turismo, reconoce que la ciudad "ya no trabaja en la atracción, sino en la regulación". Sin embargo, esta regulación sigue siendo en gran medida ineficaz. Los autobuses turísticos siguen invadiendo las calles, la gestión de residuos es catastrófica y la proliferación de alquileres de corta duración—a pesar de un límite de 90 días al año—reduce aún más la disponibilidad de viviendas para las familias. Mientras tanto, los precios se disparan y las clases medias abandonan la capital.

Los "bobos" parisinos, que circulan en bicicleta, se saltan los semáforos y empujan a los peatones, son el electorado fiel del ayuntamiento y prosperan en esta visión de una ciudad peatonal, moderna y orientada al ámbito internacional.

Pero para los demás, París ya no es una ciudad habitada: es un escaparate para turistas e inversores. Los habitantes de los suburbios sufren una doble penalización: atrapados en atascos a las puertas de la capital, penalizados por la prohibición progresiva de los coches de combustión y obligados a trabajar en una ciudad que ya no vive para sus residentes.

Una capital vaciada de su pueblo

Esta evolución no es solo un malestar: es una amenaza para el futuro mismo de París. Una capital sin habitantes reales, transformada en un museo al aire libre, corre el riesgo de perder su identidad.

La comparación con Venecia o Barcelona es alarmante: sus residentes están ahora en guerra abierta contra los visitantes. Esta ira podría, con el tiempo, estallar también en París.

Algunas voces, como la de Maud Gatel (MoDem), piden diversificar las rutas turísticas y distribuir mejor los flujos de visitantes. Pero las medidas avanzan lentamente, y el ayuntamiento sigue priorizando una imagen internacional en lugar de defender la vida cotidiana de los parisinos.

Si nada cambia, París se convertirá en una ciudad "muerta", reservada para turistas adinerados y élites, abandonada por aquellos que la hacían vibrante: sus habitantes y trabajadores.

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