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jeudi 23 octobre 2025

Le Prix de la Liberté face à Poutine ... Le Prix Sakharov JBCH N° 546

Prix Sakharov 2025 : hommage à deux journalistes emprisonnés


La Presse en Europe n'est pas celle de Gaza ... celle d'Al Jazeera Pas de mensonges pas d'assassinats pas de couverture indécente de l'ONU ! mais une parole, une vérité qui mène les peuples sur la route de la Lumière, la voie de la Liberté 


Le 22 octobre 2025, le Parlement européen a décerné le prix Sakharov, la plus haute distinction européenne en matière de droits humains, à deux journalistes actuellement emprisonnés : Mzia Amaghlobeli en Géorgie et Andrzej Poczobut en Biélorussie. deux pays qui vivent sous la pression des russes.



Mzia Amaghlobeli, 50 ans, est une journaliste géorgienne réputée, fondatrice de deux médias indépendants, Netgazeti et Batumelebi, à Tbilissi. En août 2025, elle a été condamnée à deux ans de prison pour avoir giflé un chef de police lors d’une manifestation contre le gouvernement pro-russe. Depuis sa cellule, elle a lancé un vibrant appel à ses concitoyens : « La liberté vaut plus que la vie. 


N’importe quel citoyen peut se retrouver dans ma situation. Combattez avant qu’il ne soit trop tard ! » Son prix est perçu comme une reconnaissance de son courage et de son combat pour la liberté d’expression face à une dérive autoritaire en Géorgie, où de nouvelles lois répressives multiplient les attaques contre la presse indépendante et criminalisent les manifestations.




Andrzej Poczobut, 52 ans, correspondant pour le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, purge une peine de huit ans depuis 2023, condamné pour « atteinte à la sécurité nationale » en Biélorussie. Père de deux enfants et souffrant de graves problèmes cardiaques, il subit des isolements prolongés et des restrictions sévères sur les visites et la correspondance dans la colonie pénitentiaire de Novopolotsk. Le prix Sakharov lui rend hommage et souligne que son sort dépasse désormais le cadre bilatéral entre la Biélorussie et la Pologne : c’est une affaire européenne, symbolisant la lutte pour la vérité et les droits humains face aux régimes autoritaires.



La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a salué leur courage, affirmant que ces deux journalistes « sont devenus des symboles de la lutte pour la liberté et la démocratie ». Le prix Sakharov, créé en 1988 en mémoire du dissident soviétique Andreï Sakharov, récompense les personnes ou groupes défendant les droits humains et les libertés fondamentales. Doté de 50 000 euros, il sera remis officiellement au Parlement européen à Strasbourg en décembre 2025.




En récompensant Amaghlobeli et Poczobut, l’Union européenne envoie un message fort aux dictateurs et aux prisonniers politiques : la vérité ne peut être emprisonnée et ceux qui luttent pour la liberté ne sont pas oubliés. 


Ce geste met en lumière la situation dramatique des journalistes dans des régimes autoritaires et réaffirme le rôle de l’Europe comme défenseur des droits humains et de la liberté de la presse.







Israël et son Fonds Souverain ! JBCH N° 545

Israël peut-il constituer un fonds souverain malgré la guerre ?Un fonds souverain est un outil de gestion financière par lequel un État investit une partie de ses excédents budgétaires, de ses recettes naturelles (pétrole, gaz, minerais), ou de ses réserves de change dans des placements à long terme. 


Ces fonds « sovereign wealth fund » ou SWF)  permettent de stabiliser l’économie, de préparer l’avenir et de diversifier les sources de revenus d’un pays.


Je n'aurai jamais cru que ce petit pays de 10 millions d'habitants comme Israël qui fait parti de l'OCDE, puisse penser construire un fonds souverain, comme la Norvège, les EAU, la Chine, le Koweit, le Qatar, tous producteurs de gaz ou de pétrole. 



Israël, malgré la guerre, peut tout à fait constituer et faire fonctionner un fonds souverain. En réalité, il l’a déjà amorcé : la Loi sur le Fonds de richesse du gaz naturel votée en 2014 prévoit la création du Fonds souverain israélien, alimenté par les taxes et redevances issues de l’exploitation des gisements gaziers offshore, notamment Tamar et Leviathan. La Banque d’Israël en est le gestionnaire désigné.



Certes, le contexte sécuritaire et militaire actuel impose des dépenses publiques considérables, notamment dans la défense et la reconstruction. Mais ces contraintes n’empêchent pas le principe d’un fonds souverain. 


Plusieurs pays ont d’ailleurs constitué ou maintenu de tels fonds en période de conflit ou de tension : la Norvège pendant la Guerre froide, ou les Émirats arabes unis malgré des tensions régionales persistantes.





Ce qui importe, c’est la source de financement : Israël dispose d’une économie solide, innovante et exportatrice (high-tech, pharmaceutique, défense, agriculture, diamant) ainsi que de revenus énergétiques croissants. 



Les recettes tirées du gaz naturel constituent une base stable et indépendante des fluctuations budgétaires immédiates. Ces revenus peuvent donc être partiellement mis de côté pour des placements à long terme, sans compromettre les besoins de défense.




Un tel fonds a plusieurs objectifs :


  • Préserver les richesses naturelles pour les générations futures.
  • Amortir les chocs économiques liés à la guerre ou aux crises internationales.
  • Renforcer la crédibilité financière du pays auprès des investisseurs.


En conclusion, même en période de guerre, Israël peut constituer et faire croître un fonds souverain, à condition de bien en définir la gouvernance et les priorités. 


La stabilité politique et la transparence de gestion seront essentielles pour que ce fonds devienne un pilier de la sécurité économique à long terme du pays, au-delà des circonstances présentes. Mais comme c'est le pays des miracles, on ne se fait aucun soucis , les Accords d'Abraham vont s'élargir, et  ce sera le Jack Pot.




L'Algérie efface son passé... et plonge dans l'abime ! JBCH N° 544


L’Algérie efface 2800 ans de présence juive : 
La destruction, en 2025, d’un des derniers symboles de la présen
ce juive à Alger n’est pas un simple acte d’urbanisme ou de reconversion religieuse. 


C’est une amputation volontaire de la mémoire. En rasant ou transformant ce qui restait des synagogues, en effaçant toute trace visible du judaïsme nord-africain, l’Algérie ne détruit pas seulement des pierres : elle efface une partie constitutive de son identité, une part essentielle de son âme.





Depuis près de 2800 ans, les Juifs ont participé à la naissance, à la croissance et à la culture du Maghreb. Bien avant même l’arrivée de l’islam, ils vivaient sur cette terre, aux côtés des Berbères et des Phéniciens, y apportant leur foi, leur langue et leurs traditions. 


Les communautés juives de Tlemcen, Constantine, Oran ou Alger furent, pendant des siècles, des foyers de spiritualité et de savoir. De ces cités sont sortis des poètes, des rabbins, des philosophes et des commerçants qui ont contribué à la prospérité et à la richesse culturelle du pays.



La synagogue avant sa destruction


Mais l’Algérie actuelle, sous le régime du président Abdelmadjid Tebboune, semble vouloir rompre définitivement avec cette histoire plurielle. La récente décision de détruire à Alger une ancienne synagogue, l’une des dernières traces de la présence juive dans la capitale, marque une étape supplémentaire dans un processus d’effacement méthodique. 


Abdelmadjid Tebboune

Déjà, dans plusieurs villes, des synagogues avaient été transformées en mosquées ou en bâtiments administratifs, sans aucune plaque, sans mémoire, sans respect pour ce qu’elles représentaient. Ces lieux de prière, autrefois vivants de chants hébraïques et de ferveur, deviennent des symboles inversés, des coquilles vides maquillées sous le vernis d’une unité nationale artificielle.


Grande synagogue d Oran transformée en mosquée

L’histoire du judaïsme algérien n’est pas celle d’un corps étranger imposé de l’extérieur, mais celle d’une symbiose ancienne entre Juifs et Berbères, entre hébreu et arabe, entre Jérusalem et le Maghreb. Cette histoire fut bouleversée par la colonisation, puis par l’indépendance, lorsque la guerre et les tensions politiques ont conduit la totalité des 190 000 Juifs d’Algérie à partir entre 1961 et 1963. Mais leur départ ne devait pas signifier leur effacement.


Or, depuis des décennies, le discours officiel algérien confond mémoire juive et sionisme politique. Sous couvert d’« antisionisme », il légitime une forme d’antisémitisme d’État. 


Les manuels scolaires ne mentionnent presque plus la contribution des Juifs à la culture algérienne; les médias officiels présentent souvent Israël comme un ennemi absolu, et cette hostilité se répercute sur la perception du judaïsme lui-même. La distinction entre la foi d’un peuple et la politique d’un État étranger est délibérément brouillée.



Le résultat, c’est une amnésie organisée. Les jeunes Algériens ignorent que des rabbins comme Simon ben Tsémaḥ Duran (Rashbatz) à Alger au XVe siècle ou des familles comme les Bensoussan, Zerbib, Cohen ou Stora ont marqué la vie intellectuelle, commerciale et spirituelle du pays. L’effacement matériel des synagogues n’est que la conséquence visible de cette réécriture silencieuse de l’histoire.


Transformer une synagogue en mosquée n’est pas, en soi, un geste de foi. C’est une manière de réécrire le passé au profit d’un présent idéologique. Si ces édifices avaient été préservés comme musées, comme lieux de mémoire, comme ponts entre les communautés, l’Algérie aurait pu donner un exemple de maturité historique et de tolérance. Mais en choisissant la conversion religieuse ou la démolition, elle choisit l’oubli, voire la négation.



Cette politique s’inscrit dans une logique plus large : celle d’un régime qui, pour se légitimer, doit fabriquer une identité nationale uniforme, homogène, exclusivement musulmane et arabo-centrée. 


Drapeau de la Kabylie

Or, l’Algérie historique n’était ni homogène, ni unique dans sa foi. Elle fut carrefour : berbère, romaine, juive, chrétienne, musulmane, andalouse, française. La réduire à une seule facette, c’est trahir son essence même.



Le judaïsme algérien n’était pas un vestige colonial, comme certains le prétendent. Il est bien antérieur à la France, à l’Empire ottoman, et même à l’islam. C’est pourquoi l’effacement actuel ne relève pas seulement d’un oubli, mais d’un refus de soi.


Le discours du gouvernement Tebboune, tout en se revendiquant « antisioniste », se double d’une rhétorique dangereuse. En assimilant les Juifs d’hier à l’État d’Israël d’aujourd’hui, il rend légitime la haine, et transforme un débat politique en rejet identitaire. 


L’antisionisme, dans ce contexte, n’est plus une opinion, mais un instrument de pouvoir : un moyen de détourner la colère du peuple vers un ennemi abstrait, de détourner les critiques internes vers l’extérieur.



Ce procédé rappelle celui d’autres régimes autoritaires du monde arabe, qui ont souvent utilisé la question palestinienne pour étouffer leurs propres failles démocratiques. En refusant toute normalisation avec Israël, en criminalisant même les contacts culturels avec le peuple juif, le pouvoir algérien s’enferme dans une logique de pureté idéologique incompatible avec l’ouverture et le progrès.



Pourtant, dans le monde moderne, la mémoire n’est plus un territoire national : elle appartient à l’humanité. Détruire une synagogue à Alger, c’est détruire un morceau du patrimoine mondial, tout comme effacer les traces d’un temple à Jérusalem ou d’une église à Antioche. C’est nier la pluralité des civilisations qui ont façonné la Méditerranée. On se demande : Que fait l'UNESCO ? 


Pour beaucoup de familles issues du judaïsme algérien , celles qui vivent aujourd’hui en France, en Israël, au Canada ou ailleurs, ces destructions sont plus qu’une tragédie symbolique : elles sont une blessure intime. Elles touchent à la racine de l’appartenance, à la terre des ancêtres, à la langue, aux souvenirs d’enfance. Elles signifient : « vous n’avez jamais existé ».



Or, cette histoire existe. Elle respire encore dans les chansons judéo-arabes, dans les recettes transmises, dans les prières de Constantine, dans les mots hébreux mêlés à l’arabe des grands-parents. Effacer les synagogues, c’est tenter de faire disparaître cette continuité vivante.



L’Algérie aurait pu faire de ces lieux un symbole de réconciliation. Elle aurait pu dire : « Oui, nos frères juifs ont vécu ici. Oui, ils font partie de nous. » Elle aurait pu restaurer ces édifices comme témoins d’un passé partagé. Elle a choisi le contraire : l’oubli, la fermeture et le silence.


Il faut ajouter que les 37 cimetières juifs encore existants, pourtant respectés , commencent à disparaitre et c'est l'Association Morial qui gère ce problème et nous informe. 


Il y a 2 ans, l'association Morial a rejoint l'Assemblée Générale du Crif, devenant ainsi la 73ème association membre du Crif. 



Morial a été créée en 1995 pour la sauvegarde et la transmission de l'histoire et de la mémoire des juifs d'Algérie. Serge Dahan, Président de l’association, fait le point sur les différentes missions et les principales activités de Morial.

L’Algérie de Tebboune croit se purifier en effaçant ses Juifs. En réalité, elle se mutile. Car un pays sans mémoire n’a pas d’avenir. L’effacement des synagogues, la falsification du passé.


L’antisionisme dévoyé en antisémitisme d’État sont les symptômes d’une même maladie : la peur de la vérité historique.


L’histoire juive d’Algérie n’est pas une tache à dissimuler, mais une lumière à redécouvrir. Tant que cette lumière sera éteinte par le dogme, l’Algérie restera incomplète, amputée d’une part d’elle-même — de cette part qui, depuis 2800 ans, liait la Méditerranée à Jérusalem, la foi à la culture, et l’âme humaine à la mémoire.




NB : ...j’adhère. Le cimetière de St Eugène est le plus grand cimetiere d’Algérie et l’ACSE mène depuis de nombreuses années un travail discret et difficile pour essayer d’entretenir les tombes et plusieurs monuments de rabbanim .Le Consistoire Central ,comme l’atteste Élie Korsia dans son interview a RadioJ ,que tu as reproduite (mais qui date d’il y a 2 ou 3 ans au moins ,a un moment où les relations avec l’Algérie n’étaient pas aussi dégradées qu’elles le sont aujourd’hui)est aussi en relation avec les ministères français concernes ,pour essayer de préserver ce qui peut l’etre des cimetières français dans toute l’Algérie. Mais la tâche est difficile, car l’entretien exige aussi des financements importants qu’il est difficile de reunir .A cet égard si certains juifs d’Algérie lisent ces lignes ,qu’ils sachent  que leur soutien a l’ ACSE (qui a un site sur internet)sous toutes ses formes, adhésion ou donation ,seront les bienvenus .Si nécessaire je peux te procurer tout complément que tu souhaiterais .Amities Guy

Hervé Kabla son blog du 23/10/2025 Carla & Moi. JBCH N° 543

Carla et moi


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Désolé pour les fans de l’ancien président désormais incarcéré, cet article parle d’une relation amoureuse beaucoup plus proche de celle entre Brigitte et Emmanuel Macron que de celle entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni…

Dans Carla et moi, Jason Schwartzman, neveu de Francis Ford Coppola et cousin de Nicolas Cage dans le civil, campe le rôle de Ben Gottlieb, cantor d’une synagogue de la banlieue new-yorkaise – un hazan, comme on dit de nos jours – qui perd la foi et la retrouve grâce à son ancienne professeur de musique.

Cette histoire assez déjantée se déroule dans le contexte d’une petite communauté libérale et de son rabbin, amateur de golf et de blagues oiseuses. Tiraillé entre sa mère génétique et sa deuxième mère, une Philippine convertie au judaïsme – formidable Dolly de Leon – Ben est en pleine dépression. Il a récemment perdu son épouse, auteure de romans érotiques et alcoolique invétérée. Sa vie n’a plus de sens.

Jusqu’à l’irruption de son ancienne prof de musique, Carla, une veuve septuagénaire en quête de socialisation, qui lui demande de l’aider à passer sa bat-mitzvah. Certes, l’âge légal pour ce type d’événement est largement dépassé, mais cela ne change rien à la conviction de Carla, qui retrouve une joie de vie au contact de Ben, qui lui enseigne la cantilation.

Le problème, c’est que les deux mères ne voient pas cette relation d’un si bon oeil…

Ce n’est pas le film du siècle, mais on s’attache facilement à ces personnages complètement déjantées, dans cette communauté juive étonnante. Et on finit par retrouver un peu de l’ambiance des vieux films de Woody Allen, où ça s’énerve un peu et ça parle beaucoup, mais où l’on finit par se demander si ce quotidien un peu loufoque et plein de tendresse n’est pas un peu le nôtre…

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