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samedi 22 novembre 2025

Les Ethiopiens en Israël en 2025 JBCH N° 658

L’article du Jerusalem Post daté du 21 novembre 2025 illustre une scène vibrante à Jérusalem : des milliers d’Israéliens d’origine éthiopienne se rassemblent pour célébrer la fête de Sigd, un holiday national depuis 2008 qui honore leur retour en Israël et leur tradition juive unique. 


                                 

                                                                   Pnina Tamano-Shata

Vêtus de blanc, portant des parapluies colorés et des bannières, ils prient et chantent, rappelant leur héritage biblique et leur exode du Gondar éthiopien vers la “maison d’Israël”. Comme l’explique Pnina Tamano-Shata, ministre de l’Aliyah et de l’Intégration d’origine éthiopienne, cette fête “réplique l’expérience du sommet, en trouvant du temps pour être avec la famille, en célébrant notre histoire et notre spiritualité”.  




Cet événement, qui attire des participants de Toronto à Tel-Aviv, symbolise la résilience d’une communauté qui, malgré ses défis, s’affirme dans la société israélienne. Pourtant, derrière ces célébrations se cachent des questions cruciales : combien sont-ils ? Comment sont-ils intégrés et acceptés ? Et le racisme persiste-t-il ? En novembre 2025, alors que la population éthiopienne en Israël approche les 180 000, ces interrogations révèlent un parcours d’immigration marqué par l’espoir sioniste et les inégalités structurelles.



Combien y a-t-il d’Éthiopiens en Israël ? : Selon les données les plus récentes du Bureau central des statistiques israélien (CBS), publiées en novembre 2025, la communauté éthiopienne juive en Israël comptait 177 600 personnes en 2024, représentant environ 2,3 % de la population juive totale du pays (sur 9,8 millions d’habitants).  



Parmi eux, 93 400 (53 %) sont nés en Éthiopie, tandis que 84 200 (47 %) sont des natifs israéliens, nés de parents éthiopiens – une génération qui grandit avec la double identité “Beta Israël” et israélienne. Cette population s’est accrue progressivement : de 168 800 en 2022 à 171 600 fin 2023, grâce à des vagues d’immigration comme l’Opération Moïse (1984-1985, 8 000 personnes) et l’Opération Salomon (1991, 14 000 en 36 heures), qui ont sauvé des milliers fuyant la famine et la guerre civile éthiopienne.  




En 2024, 285 nouveaux immigrants sont arrivés d’Éthiopie, malgré une suspension partielle due à la guerre à Gaza et aux contraintes budgétaires.  Environ 7 000 Beta Israël attendent encore en Éthiopie, avec des plans pour en accueillir 2 000 supplémentaires en 2025, selon des estimations officielles du Jerusalem Post.  Géographiquement, 64,6 % vivent dans les districts centre (37,2 %) et sud (27,4 %), avec Netanya abritant la plus grande concentration (13 300 personnes).  Les femmes éthiopiennes ont donné naissance à 4 010 enfants en 2024, avec un taux de fertilité de 2,54, reflétant une communauté jeune et en expansion.  Cette croissance démographique, ancrée dans l’histoire ancienne des Beta Israël (remontant au VIIIe siècle av. J.-C., selon la tradition), fait d’eux la deuxième plus grande diaspora juive après les Ashkénazes, mais leur arrivée tardive (majoritairement post-1980) les distingue des autres groupes.



Comment sont-ils perçus et acceptés ? Un processus d’intégration complexe. L’intégration des Juifs éthiopiens en Israël est un succès relatif, soutenu par des politiques d’absorption ambitieuses, mais entravé par des défis socio-économiques et culturels. Reconnu comme Juifs pléniers depuis 1975 par la loi du Retour, malgré des débats rabbiniques sur leurs pratiques (non-reconnaissance initiale de leur judaïsme par le Grand Rabbinat en 1980), ils bénéficient de la citoyenneté immédiate et d’aides substantielles : 400 000 NIS (environ 100 000 €) par immigrant pour l’éducation, le logement et la formation professionnelle.  Pnina Tamano-Shata, première ministre éthiopienne-israélienne (depuis 2020), incarne cette avancée : en tant que ministre de l’Intégration, elle a supervisé un plan quinquennal de 40,4 millions de dollars pour booster les études supérieures, passant de 2 500 à 3 500 étudiants éthiopiens en licence d’ici 2025.  




Militairement, près de 100 % des jeunes hommes servent dans les FDI, avec des figures comme le colonel Demana Getahun, premier commandant de bataillon éthiopien en 2023.  Culturellement, Sigd – inscrit à l’UNESCO en 2008 – est un pilier d’acceptation, célébrant leur pèlerinage spirituel vers Jérusalem et favorisant des ponts avec la société ashkénaze dominante.


Pourtant, l’acceptation reste inégale. La majorité des immigrants, issus de villages ruraux éthiopiens, arrive avec un faible niveau d’éducation (analphabétisme répandu jusqu’aux années 1980), ce qui complique l’adaptation à une économie high-tech.  Plus de 50 % des enfants éthiopiens sont en éducation spéciale, contre 10 % pour la moyenne nationale, et le taux d’abandon scolaire est élevé.  Socio-économiquement, 60 % vivent sous le seuil de pauvreté, contre 20 % pour les Juifs israéliens, et ils sont surreprésentés dans les quartiers défavorisés comme Netivot ou Ashdod, où les loyers bas masquent des externalités négatives (criminalité, sous-équipement).  



Des initiatives comme le Ethiopian National Project (ENP) aident 10 000 étudiants annuellement, mais les écarts persistent : taux d’emploi à 60 % (contre 75 % national), et salaires 30 % inférieurs.  La génération née en Israël (47 % de la communauté) s’intègre mieux, avec une visibilité accrue en politique (Tamano-Shata), arts et affaires, mais les “Falash Mura” (descendants convertis au christianisme, 10 000 immigrés depuis 2015) font face à des conversions orthodoxes imposées, perçues comme humiliantes.  Globalement, l’État investit 300 millions de dollars sur deux ans pour l’absorption, mais les experts soulignent un “choc culturel transnational” persistant, avec des familles déchirées par la guerre en Éthiopie et les quotas d’immigration. 

Y a-t-il du racisme ? Une ombre sur l’intégration : Oui, le racisme anti-éthiopien reste une réalité structurelle en 2025, bien que moins virulent qu’en 2015 lors des grandes manifestations contre les brutalités policières. Des incidents historiques comme la destruction systématique des dons de sang éthiopiens (années 1990, pour “raisons sanitaires”) ou les stérilisations forcées de femmes (57 % en 2012-2013, selon Haaretz, pour “contrôler les naissances”) ont laissé des cicatrices profondes, perçues comme des politiques eugénistes.  


En 2025, lors de la guerre Iran-Israël, des témoignages font état d’Israéliens arabes et éthiopiens barrés d’abris anti-bombes, ravivant les accusations de discrimination raciale.  Les jeunes éthiopiens sont deux fois plus susceptibles d’être arrêtés (4,6 % contre 2,3 % pour les pairs), et 90 % des condamnés mineurs écopent de prison ferme, contre un tiers pour les autres Juifs.  La police cible les quartiers éthiopiens pour des contrôles “stop-and-search”, alimentant un cycle de pauvreté et de délinquance : taux d’incarcération 50 % supérieur à la moyenne. 

Ce racisme est à la fois institutionnel (refus de reconnaissance plénière par le Rabbinat jusqu’en 2020) et sociétal : sondages montrent que 40 % des Éthiopiens rapportent des discriminations quotidiennes (emploi, logement), avec des insultes comme “kushi” (terme péjoratif pour “noir”).  En 2019, la mort de Solomon Tekah, un adolescent éthiopien abattu par un policier, a déclenché des émeutes à Tel-Aviv, avec 100 arrestations et des appels à la réforme policière.  En 2025, des mouvements comme Black Lives Matter Israël persistent, inspirés par Ferguson, bien que des voix comme celle d’Avi Abramowitz (Jerusalem Post) insistent sur une “lentille sioniste” : ces Juifs “silencieux” luttent pour la visibilité, non contre l’État.  Le gouvernement Netanyahu a condamné les violences (2015 : “terreur morale”), et des lois anti-discrimination (depuis 1988) interdisent l’incitation raciale, mais l’application est faible.  Des ONG comme l’ENP et l’ADL plaident pour un plan “PRESS” (Problem, Response, Engagement, Support, Sustain) pour éradiquer ces biais, mais en 2025, 70 % des Éthiopiens se sentent encore “de seconde zone”. 


Vers une inclusion renforcée ?  La communauté éthiopienne, forte de 177 600 âmes en 2025, incarne le miracle sioniste – un retour après 2 000 ans d’isolement – mais aussi ses fractures. Intégrés militairement et politiquement, ils luttent contre la pauvreté, l’illettrisme et un racisme résiduel qui mine leur acceptation. Sigd, comme célébré le 20 novembre 2025, n’est pas seulement une fête : c’est un appel à la reconnaissance, un “lien avec Dieu” qui unit la diaspora globale. 



Pour avancer, Israël doit amplifier les investissements (éducation, logement mixte) et combattre les stéréotypes, comme le préconise l’IDI : un leadership communautaire fort, couplé à une réforme policière, pourrait transformer ces défis en atout multiculturel. 


Sans cela, les ombres du passé risquent d’assombrir l’avenir d’une communauté qui, comme l’écrit le Jerusalem Post, “célèbre non seulement Sigd, mais son voyage de retour en Israël”. 




Rapprochement Ukraine Israël. JBCH N° 657

Au milieu de la guerre en Ukraine, qui entre dans sa quatrième année en novembre 2025, la visite imminente du vice-Premier ministre ukrainien Taras Kachka en Israël, prévue pour les 4-5 décembre, marque un tournant diplomatique et économique. 


Pour la première fois depuis l’invasion russe de 2022, un haut responsable ukrainien de ce niveau se rendra à Jérusalem pour relancer la coopération économique bilatérale. 


Cette initiative, couverte par le Jerusalem Post et confirmée par plusieurs sources, s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques accrues : la Russie intensifie ses opérations hybrides contre l’Ukraine et ses alliés, tandis que des discussions sur un plan de paix américain, incluant des concessions territoriales, font surface. 




Cet article explore l’avenir de ces relations, la réaction probable de Moscou, et les enjeux d’armement défensif et de sécurité, en s’appuyant sur les développements récents.




L’avenir des relations Ukraine-Israël : Une renaissance économique prometteuse: En effet, La visite de Taras Kachka, responsable de l’intégration européenne et du commerce, vise à convoquer la première réunion de la Commission intergouvernementale israélo-ukrainienne sur le commerce et la coopération économique depuis 2021. 


Selon l’ambassade ukrainienne en Israël, ces discussions porteront sur des secteurs clés comme l’agriculture, l’économie et les technologies de l’information (Al-tech), avec l’espoir d’impulser des résultats immédiats et positifs. En 2024, le volume des échanges bilatéraux a déjà bondi de 65 % par rapport à 2023, atteignant près d’un milliard de dollars US, malgré la guerre. Kachka espère que ces pourparlers élèveront les relations à un “nouveau niveau” et favoriseront une augmentation supplémentaire du commerce.




Sur le plan symbolique, l’inauguration d’un monument commémorant le Holodomor (la famine génocidaire de 1932-1933 en Ukraine, qui a tué des millions de personnes, dont des centaines de milliers de Juifs) à Jérusalem renforcera les liens historiques et humains. L’ambassadeur ukrainien Yevhen Korniychuk a souligné que cette visite est “très importante” pour l’Ukraine, qui voit en Israël un partenaire soutenant son intégration européenne et sa lutte contre l’agression russe. Du côté israélien, le ministre des Finances Ze’ev Elkin, qui a récemment visité l’Ukraine pour rouvrir des bureaux d’immigration juive à Dnipro et Odessa, incarne cette volonté de coopération.



À plus long terme, cet avenir semble optimiste mais conditionné par la stabilité régionale. Israël, confronté à ses propres conflits (avec le Hamas et le Hezbollah), pourrait exporter des technologies défensives non létales vers l’Ukraine, renforçant ainsi un partenariat stratégique. Cependant, la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient risquent de compliquer les flux commerciaux. Si les discussions aboutissent, on pourrait voir une diversification des exportations ukrainiennes (céréales, IT) vers Israël, et un soutien israélien accru à la reconstruction ukrainienne. Sans cela, les relations pourraient stagner, limitées par les priorités sécuritaires d’Israël et les sanctions occidentales contre la Russie, qui affectent indirectement les chaînes d’approvisionnement.





Que pensera Moscou ? Une irritation calculée, sans réaction explosive immédiate : Moscou observera cette visite avec une irritation contenue, mais sans doute sans réaction spectaculaire à court terme. La Russie, qui maintient des relations pragmatiques avec Israël – malgré un refroidissement depuis octobre 2023 dû au soutien russe au Hezbollah et à l’Iran –, évite les confrontations directes pour préserver son influence au Moyen-Orient. En février 2025, Israël a même voté aux côtés de la Russie (et des États-Unis) contre une résolution de l’ONU réaffirmant l’intégrité territoriale de l’Ukraine, signalant une neutralité stratégique. Cette posture permet à Israël de maintenir sa liberté d’action en Syrie, où les forces russes contrôlent l’espace aérien.



Cependant, le Kremlin perçoit toute coopération économique Ukraine-Israël comme une menace indirecte à son isolationnisme imposé. La Russie mène une guerre hybride active contre l’Ukraine et ses alliés européens, incluant cyberattaques, désinformation et sabotages (comme les survols de drones sur des aéroports en Allemagne et en Belgique en novembre 2025). 


Un renforcement des liens bilatéraux pourrait être vu comme un contournement des sanctions russes, surtout si cela inclut des transferts technologiques. Des officiels russes, comme Maria Zakharova, ont déjà averti en 2023 que toute aide militaire à l’Ukraine serait considérée comme une “cible légitime”. En 2025, Poutine a partagé des propositions de paix avec Israël et l’Iran, soulignant son rôle de médiateur, mais sans concessions réelles.

À l’avenir, Moscou pourrait intensifier sa rhétorique anti-israélienne ou ses actions hybrides en Europe pour dissuader de tels rapprochements. Pourtant, les liens économiques russo-israéliens (milliards de dollars annuels) et la dépendance mutuelle au Moyen-Orient tempèrent les risques. Le Kremlin, focalisé sur ses avancées lentes en Ukraine (169 km² conquis en octobre-novembre 2025), priorisera probablement la guerre d’usure plutôt qu’une escalade diplomatique. Si le plan de paix américain (incluant le retrait ukrainien du Donbass et de la Crimée) progresse, Moscou pourrait tolérer ces échanges mineurs comme un “prix” pour une victoire perçue.

Y a-t-il de l’armement défensif ? Les défis de la sécurité en temps de guerre hybride : La sécurité reste un pilier de cette visite, mais Israël reste prudent sur les livraisons d’armes létales à l’Ukraine, de peur de froisser Moscou. Historiquement réticent, Israël a toutefois évolué en 2025 : en janvier, il a proposé de transférer des armes russes capturées au Hezbollah (plus de 60 % d’origine russe, comme des missiles Kornet et des fusils Dragunov) à Kiev, en guise de “vengeance” symbolique contre le soutien russe à l’Iran. Des intercepteurs Patriot (90 unités) ont été transférés via les États-Unis en janvier 2025, bien qu’Israël nie une implication directe. Les exportations d’armes israéliennes ont atteint un record de 14,8 milliards de dollars en 2024, avec 54 % vers l’Europe (boostées par la guerre en Ukraine), incluant des systèmes défensifs comme l’Arrow-3 (vendu à l’Allemagne pour 4,3 milliards) et le Barak MX (à la Slovaquie).




Pour l’Ukraine, ces systèmes défensifs – radars, drones de surveillance, munitions air-sol – pourraient être discutés lors de la visite, sans engagement ferme. Israël a déjà fourni une aide humanitaire (22,5 millions de dollars) et un hôpital de campagne en 2022, et autorisé en 2023 l’export de matériel défensif non létal (comme des systèmes anti-drones). 


En 2025, face à l’escalade russe (frappes sur Zaporijjia tuant 5 personnes le 20 novembre), l’Ukraine plaide pour plus : des batteries Hawk et des missiles anti-balistiques. Mais la “carotte et le bâton” russe – menaces en Syrie et incitations économiques – freine Jérusalem.


La guerre hybride russe complique la donne : cyberattaques sur les infrastructures ukrainiennes (comme l’attaque sur le dépôt pharmaceutique Optima-Pharm en novembre), désinformation et sabotages en Europe visent à épuiser les soutiens de Kiev. L’Ukraine a développé une résilience remarquable (via le Centre de communications stratégiques et le Ministère du Numérique), offrant des leçons pour l’Europe : coordination public-privé, renforcement cyber et contre-désinformation. Des scénarios pour 2025-2026 (GLOBSEC) prévoient une “guerre d’usure prolongée” (31 % de probabilité), avec des risques d’escalade si les aides occidentales faiblissent. Israël pourrait contribuer via des partenariats en cybersécurité et IA défensive, alignés sur ses exportations record.

 


Vers une alliance pragmatique, mais fragile L’avenir des relations Ukraine-Israël s’annonce comme une bouffée d’air frais économique et symbolique, potentiellement boostée par des échanges à un milliard de dollars et une reconnaissance mutuelle des tragédies passées. Moscou, agacé mais pragmatique, critiquera sans doute cette “provocation”, tout en maintenant ses liens avec Israël pour des raisons stratégiques. 




Sur l’armement défensif, des avancées modestes (transferts indirects, tech non létale) sont possibles, mais la sécurité globale dépendra des négociations de paix américaines et de la résolution de l’Ukraine à résister à la guerre hybride russe. En fin de compte, cette visite pourrait ancrer Israël comme allié discret de l’Europe de l’Est, favorisant une stabilité régionale – à condition que la diplomatie l’emporte sur les armes. 


Pour la France et l’Europe, c’est un rappel : renforcer les kits de survie, comme évoqué précédemment, et soutenir ces ponts diplomatiques pour contrer l’agression hybride. L’avenir reste incertain, mais l’initiative de Kachka est un pas vers la résilience collective.










Jérusalem : Jacob Licht a trouvé comment régénérer les neurones JBCH N° 656

Jacob Licht, 56 ans, est vice-président du développement corporate et CEO de NurExone Biologic (filiale israélienne de l’américaine NurExone), une biotech cotée à la Bourse de Tel-Aviv et spécialisée dans les traitements révolutionnaires des lésions de la moelle épinière et des nerfs périphériques.




Originaire de Silver Spring, dans le Maryland, Jacob est issu d’une famille juive orthodoxe. Il a grandi avec le syndrome de Moebius (paralysie faciale congénitale rare) qui l’a privé d’expression faciale et de clignement des yeux dès la naissance. 


Malgré cela, il a mené une brillante carrière dans la pharma et la biotech aux États-Unis pendant plus de 20 ans, dirigeant des deals de plusieurs milliards de dollars.




En 2023, après avoir visité Israël pour la première fois à 18 ans, puis régulièrement, il décide de faire son alyah avec sa femme Panina (directrice académique du Tichon Ramah Yerushalayim) et leurs enfants. Ils s’installent à Jérusalem. « Nous sommes tombés amoureux d’Israël en 1992. Ici, on se sent chez soi », explique-t-il.




Chez NurExone, Jacob pilote le développement d’ExoPTEN, une thérapie basée sur des exosomes (vésicules extracellulaires) chargés d’un ARNi qui, injectés par voie nasale, permettrait de régénérer les nerfs sectionnés et de redonner mobilité et sensibilité à des patients paralysés. 


Les essais précliniques et phase 1/2 montrent des résultats spectaculaires : marche retrouvée chez des animaux, premiers signes encourageants chez l’homme.




« Je sais ce que c’est de vivre avec une paralysie faciale depuis toujours. Si notre technologie peut redonner l’usage des jambes ou des bras à quelqu’un, c’est une révolution », déclare-t-il.

Aujourd’hui, Jacob Licht incarne le pont entre la biotech américaine de pointe et l’écosystème israélien : un immigrant qui, grâce à sa double expérience personnelle et professionnelle, porte l’espoir de dizaines de milliers de personnes atteintes de lésions médullaires dans le monde.




En une phrase : un Américain marqué par le syndrome de Moebius, devenu dirigeant d’une biotech israélienne qui pourrait, d’ici quelques années, faire remarcher des paraplégiques et tétraplérmiques.




Dimona Silicon Wadi. JBCH. N°. 655

“Dimona, future Palo Alto du désert israélien”.


Quand David Ben Gourion affirmait que « l’avenir d’Israël se joue dans le Néguev », il lançait bien plus qu’un slogan : il traçait une vision. Celle d’un Sud vibrant, innovant, capable d’attirer les énergies créatrices du pays et d’en devenir l’un des moteurs stratégiques. 


Pendant longtemps, cette prophétie a semblé lointaine, presque utopique. Aujourd’hui, c’est à Dimona qu’elle trouve son incarnation la plus saisissante. 




Longtemps perçue comme une ville périphérique, ou studio poue filmer des westerns, ou lieu de refuge pour des familles noires venues des USA, Dimona  connaît aujourd'hui transformation profonde, accélérée par les investissements technologiques, industriels et scientifiques. 


Dimona une ville millénaire


Ce qui était autrefois un bastion du développement pionnier devient progressivement un carrefour de recherche, d’énergie et de haute technologie. En quelques années, la ville a attiré de nouveaux habitants, de nouveaux centres d’innovation, et amorcé une mutation qui change sa place dans la carte mentale d’Israël. Le désert n’est plus une frontière : c’est un tremplin.


Les autorités israéliennes, tout comme de nombreux investisseurs privés, voient désormais dans Dimona un potentiel comparable à celui de certaines villes emblématiques de la révolution numérique. 



                                  

Le centre nucléaire de Dimona

La comparaison avec Palo Alto, le cœur historique de la Silicon Valley, n’est plus un fantasme : elle devient un horizon crédible. Comme la Californie du début de l’ère technologique, le Néguev offre de vastes espaces, une lumière unique, une qualité de vie nouvelle, et la possibilité de bâtir des infrastructures ultramodernes sans les contraintes des centres urbains saturés.


Dimona se positionne aujourd’hui comme le pilier d’un corridor scientifique et technologique allant de Beer Sheva à Arad, avec une spécialisation croissante dans les énergies renouvelables, la recherche nucléaire, la cybersécurité et l’innovation climatique. La région attire des ingénieurs, des chercheurs, des entrepreneurs ; les universités et centres de recherche multiplient les partenariats ; les startups du Sud y trouvent un écosystème moins onéreux et plus flexible que dans le centre du pays. C’est exactement ce que Ben Gourion avait anticipé : faire du désert un espace de création plutôt qu’un espace d’attente.



La montée en puissance de l’énergie solaire, pivot du futur énergétique israélien, place Dimona dans une position stratégique unique. Déjà surnommée par certains analystes “la capitale israélienne du soleil”, la ville développe un cluster énergétique d’importance mondiale. Dans un pays où la transition énergétique est une priorité nationale, cette avance confère au Néguev un rôle inédit : celui de laboratoire climatique et d’incubateur pour les technologies du futur.


Mais l’innovation ne suffit pas. Ce qui fait la force des grands centres mondiaux — de Palo Alto à Bangalore — c’est leur capacité à créer une culture : un mélange d’audace, de diversité, d’ouverture et de solidarité locale. Dimona commence à cultiver cet esprit-là. Les programmes éducatifs s’y renforcent, les jeunes familles s’y installent pour profiter d’un dynamisme nouveau, et les infrastructures culturelles se développent. Le désert devient un lieu de vie, pas seulement un lieu de travail.



Le rêve de Ben Gourion n’était pas simplement de voir des villes surgir dans le Néguev, mais d’y voir naître une nouvelle forme d’Israël : inventive, confiante, tournée vers l’horizon. Dimona incarne aujourd’hui ce tournant. Si la trajectoire actuelle se poursuit, la ville pourrait, d’ici dix ou quinze ans, devenir l’un des pôles technologiques les plus prometteurs du pays — un “Palo Alto du désert”, ancré non pas sur une côte océanique, mais dans la lumière brûlante du Sud.



Les prophéties ne se réalisent pas toujours comme on l’attend. Mais parfois, elles se concrétisent avec un éclat inattendu. Dans la vision du vieux Ben Gourion, l’avenir d’Israël se construirait au milieu des pierres et du sable. 


Il ne croyait pas si bien dire : à Dimona, cet avenir est déjà en train de prendre forme.