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samedi 2 août 2025

L'Alliance improbable entre l'Azerbeidjan et Israël (FR). JBCH N° 172

 


Une alliance improbable devenue stratégique



Depuis plus de 15 ans, Israël et l’Azerbaïdjan ont développé une relation bilatérale unique dans le monde musulman chiite. 

Si l’on considère que l’Azerbaïdjan est un pays de culture turque, à majorité chiite, frontalier de l’Iran, ce rapprochement avec l’État hébreu semble, de prime abord, paradoxal. 

Et pourtant, c’est précisément ce contexte géopolitique complexe qui a contribué à cimenter un partenariat stratégique de plus en plus assumé.





Le socle de cette relation repose sur trois piliers fondamentaux : la coopération militaire, les échanges énergétiques, et une entente diplomatique fondée sur un pragmatisme mutuel.


 L’Azerbaïdjan fournit près de 40 % du pétrole brut consommé par Israël, via l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan. 


Forage en Mer Caspienne


En retour, Israël est devenu un fournisseur central de technologies militaires, de drones, de systèmes radar et de cybersécurité pour les forces armées azerbaïdjanaises.




Ces armes israéliennes ont joué un rôle crucial dans la guerre du Haut-Karabakh en 2020, dans laquelle l’Azerbaïdjan a infligé une défaite cinglante à l’Arménie, avec l’appui technologique de ses partenaires, notamment turcs et israéliens.



Mais le plus frappant est peut-être l’évolution diplomatique : l’ouverture d’une ambassade d’Azerbaïdjan à Tel Aviv en 2023 a marqué une étape historique, officialisant une relation autrefois discrète. 


Cette décision, saluée par Jérusalem comme un signal fort de normalisation, a immédiatement été interprétée comme une ouverture vers une possible adhésion aux Accords d’Abraham, sous impulsion américaine.





 Bases israéliennes, coopération secrète et diplomatie en coulisses



Sur le plan militaire, les liens entre Israël et l’Azerbaïdjan dépassent la simple vente d’armement. Plusieurs rapports indiquent que l’aviation israélienne aurait accès, de manière ponctuelle et confidentielle, à des infrastructures azerbaïdjanaises pour des missions de surveillance et de ravitaillement, notamment en direction de l’Iran. Cela aurait été le cas, selon certaines sources, durant la guerre éclair des 12 jours, où Israël aurait frappé des installations iraniennes critiques, en contournant les routes traditionnelles grâce à des relais discrets au nord de l’Iran.


Ni Jérusalem ni Bakou n’ont confirmé ces informations, mais la réaction furieuse de Téhéran, les manœuvres militaires iraniennes à la frontière azérie, et la rhétorique anti-bakinoise de la presse iranienne laissent peu de doute sur la véracité de ces rumeurs.


En parallèle, les États-Unis ont intensifié leurs efforts diplomatiques pour faire de l’Azerbaïdjan un nouveau signataire des Accords d’Abraham, signés en 2020 sous l’égide de Washington. 


Bakou


Cette initiative visait initialement à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc, Soudan), mais elle pourrait désormais s’élargir à des nations musulmanes non arabes.


Les discussions entre Washington, Bakou et Jérusalem porteraient actuellement sur des garanties économiques, une coopération accrue en matière de sécurité énergétique, et des projets communs de développement régional. 


Les Américains voient dans cette adhésion une triple opportunité :


  1. Isoler davantage l’Iran, en encerclant son espace d’influence.
  2. Renforcer l’ancrage occidental du Caucase, face à la Russie et à la Chine.
  3. Consolider l’axe de stabilité Israël-Turquie-Azerbaïdjan, qui gagne en cohérence stratégique.



Bakou, pour sa part, avance prudemment. Le régime dictatorial du président Ilham Aliyev souhaite maintenir un équilibre délicat entre ses alliances occidentales, son partenariat avec Israël, ses liens culturels avec la Turquie, et la nécessité d’éviter une confrontation directe avec l’Iran.




Une ouverture vers le monde musulman moderne ?

Le rapprochement israélo-azerbaïdjanais est aussi un révélateur d’une évolution idéologique au sein du monde musulman, en particulier du côté des pays non arabes. 


Alors que les conflits identitaires, religieux ou historiques ont longtemps entravé la normalisation avec Israël, Bakou a choisi une approche décomplexée et pragmatique, centrée sur les intérêts nationaux, le développement économique, et la stabilité régionale.


Sur le plan culturel, ce rapprochement est facilité par l’histoire millénaire des Juifs de la Montagne, une communauté autochtone du Caucase bien intégrée en Azerbaïdjan, et aujourd’hui valorisée comme symbole de la coexistence religieuse. 


Cette dimension communautaire contribue à l’acceptabilité sociale de la relation avec Israël, malgré la solidarité traditionnelle envers le monde musulman et la cause des arabes de palestine


Israël, de son côté, voit dans l’Azerbaïdjan un modèle de pays musulman modéré, laïc, technologiquement ambitieux, et potentiellement moteur dans une nouvelle phase d’ouverture diplomatique avec d’autres nations à majorité musulmane.


L’adhésion éventuelle de l’Azerbaïdjan aux Accords d’Abraham serait symboliquement forte : elle marquerait la première signature d’un État chiite non arabe à cet accord, et ouvrirait la voie à d’autres pays d’Asie centrale comme l’Ouzbékistan ou le Kazakhstan, voire à certains États africains à majorité musulmane comme le Nigeria le Cameroun,, le Togo, le Benin et la Côte d’Ivoire





Une alliance aux implications régionales majeures



Ce partenariat Israël-Azerbaïdjan, autrefois discret, devient aujourd’hui un levier géopolitique majeur dans le Caucase, au Moyen-Orient, et au-delà. Il incarne une mutation des rapports entre Israël et le monde musulman, hors des prismes idéologiques classiques.


Si Bakou rejoint les Accords d’Abraham, ce serait une victoire diplomatique majeure pour Washington et Jérusalem, mais aussi une démonstration que la coopération judéo-musulmane est possible, y compris dans un contexte chiite. 


Ce serait aussi un coup dur pour l’Iran, qui verrait son flanc nord verrouillé par une alliance israélo-azérie renforcée.


En somme, les relations entre Israël et l’Azerbaïdjan ne relèvent plus d’une logique bilatérale classique : elles dessinent une nouvelle architecture régionale, fondée sur la technologie, la sécurité, la stabilité… et peut-être, demain, sur la paix ouverte.


Alors que Paris met toute son énergie diplomatique en cette fin d’année 2025 pour faire plier et éloigner Israël afin qu’un nouvel état (le 3ème avec la Jordanie) soit créé pour les arabes de Palestine, 


Washington avance ses pions en bâtissant avec patience et ténacité les « Accords d’Abraham » qui apporteraient paix et énormes succès économiques dans la région. 


Le combat Europe (conduite par Macron) et les USA semble tourner à l’avantage de Washington, dans tous les domaines éthiques, économiques, technologiques et miliaires.

   

© 2025 JBCH. Reproduction interdite sans autorisation.





A la conquête de l'Espace ... où en est l'Europe ?? (FR). JBCH N° 171

Les avancées européennes dans la recherche spatiale face aux États-Unis, à l’Inde, à la Chine et au Japon





L’Europe, à travers ses institutions comme l’Agence spatiale européenne (ESA) et ses entreprises phares telles qu’Airbus, continue de jouer un rôle significatif dans l’exploration spatiale, bien que dans un contexte de compétition accrue avec des puissances comme les États-Unis, la Chine, l’Inde et le Japon. 


Ces dernières années, les initiatives européennes, notamment le projet de station spatiale Starlab et le développement de la mini-navette Space Rider, témoignent d’une stratégie axée sur l’innovation, la coopération internationale et la durabilité.


 Nous allons examine les avancées européennes dans la recherche spatiale, en les comparant aux efforts des autres grandes nations spatiales.


Le projet Starlab : une ambition européenne pour l’ère post-ISS





L’un des projets les plus emblématiques de l’Europe dans le domaine spatial est la station spatiale Starlab, développée par un partenariat stratégique entre Airbus et l’américain Voyager Space. 


Conçue pour succéder à la Station spatiale internationale (ISS), dont le retrait est prévu vers 2030, Starlab ambitionne de devenir une plateforme orbitale polyvalente, capable d’accueillir des recherches scientifiques, des tests technologiques et des activités commerciales. 


Financée en partie par la NASA, Starlab vise à servir non seulement cette dernière, mais aussi d’autres agences spatiales internationales et des acteurs privés, renforçant ainsi la position de l’Europe dans l’économie spatiale mondiale.






Comparée aux initiatives similaires, Starlab se distingue par son approche collaborative et son ouverture au secteur privé. 


Les États-Unis, par exemple, soutiennent plusieurs projets de stations spatiales commerciales, comme Axiom Space ou Orbital Reef (porté par Blue Origin et Sierra Space), mais ces initiatives sont principalement pilotées par des entreprises américaines avec un financement public limité. 


La Chine, quant à elle, a déjà mis en orbite sa station spatiale Tiangong, opérationnelle depuis 2022, qui reste cependant réservée aux missions nationales et à quelques partenaires internationaux triés sur le volet. L’Inde, bien qu’en pleine ascension spatiale, n’a pas encore de projet concret de station spatiale, se concentrant davantage sur des missions lunaires et des satellites. 


Le Japon, partenaire historique de l’ISS, contribue à des projets internationaux mais ne développe pas de station indépendante. Starlab positionne donc l’Europe comme un acteur clé dans la transition vers une nouvelle ère de l’exploration orbitale, en misant sur la coopération transatlantique et l’innovation commerciale.





Space Rider : un pas vers l’autonomie et la réutilisabilité






Le programme Space Rider, piloté par l’ESA, illustre une autre facette des ambitions européennes : le développement de technologies réutilisables pour des missions en orbite basse. 


Cette mini-navette automatisée de 2,4 tonnes, dont le premier vol est prévu pour 2027, est conçue pour réaliser des expériences en micropesanteur, tester de nouvelles technologies et ramener des résultats au sol. 


En s’appuyant sur les acquis du corps portant expérimental IXV, Space Rider marque une étape vers une plus grande autonomie européenne dans l’accès à l’espace et la gestion des missions scientifiques.


En comparaison, les États-Unis dominent le secteur des technologies réutilisables avec des acteurs comme SpaceX, dont les fusées Falcon et le vaisseau Dragon sont des références mondiales, et Boeing avec sa capsule Starliner. 


La Chine progresse également, avec des projets de lanceurs réutilisables et une navette spatiale expérimentale testée en 2020. 


Le Japon, via son agence JAXA, développe des technologies réutilisables, mais à une échelle plus modeste.


l’Inde explore des concepts similaires avec son prototype RLV-TD, encore au stade expérimental. Space Rider, bien que moins ambitieux en termes de capacité que les vaisseaux américains ou chinois, se distingue par sa spécialisation dans les missions scientifiques de courte durée et sa capacité à ramener des charges utiles au sol, un atout rare dans le paysage spatial actuel.






Positionnement stratégique et défis européens


Globalement, l’Europe se positionne comme un acteur de niche, mais stratégique, dans la course spatiale mondiale. Contrairement aux États-Unis, qui bénéficient d’un écosystème spatial dynamique porté par des géants comme SpaceX, Blue Origin et une forte implication de la NASA, ou à la Chine, dont le programme spatial est soutenu par une volonté politique et des investissements massifs, l’Europe mise sur la coopération internationale et l’excellence technologique.


L’Inde, avec son agence ISRO, progresse rapidement grâce à des missions à faible coût, comme Chandrayaan-3 (succès lunaire en 2023), mais reste en retard sur les infrastructures orbitales. 


Le Japon, quant à lui, privilégie les partenariats internationaux, notamment avec les États-Unis, et se concentre sur des technologies avancées comme les sondes lunaires et les satellites d’observation.


La Russie, via Roscosmos, poursuit des ambitions spatiales malgré des défis financiers et géopolitiques, 


La Russie a mis tous ses atouts et s’essouffle dans la guerre qu’elle a provoquée contre l’Ukraine, c’est pourquoi elle a décidé ce 1er août d’envoyer un cosmonaute en direction de la station ISS en compagnie d’un américain et d’un japonais.


Le projet de station orbitale russe (ROSS), prévu pour 2027, vise à remplacer la participation à l’ISS, avec des lancements par la fusée Angara A5. 


Le programme lunaire, en partenariat avec la Chine, cible une base lunaire dans les années 2030, mais souffre de retards dus aux sanctions post-2022. 


Le système de navigation GLONASS reste une priorité, bien que sa modernisation soit entravée par des contraintes budgétaires. Enfin, la Russie investit dans des technologies militaires spatiales, comme les armes anti-satellites, au détriment des missions civiles.



Cependant, l’Europe fait face à plusieurs défis. Le premier est la dépendance aux lanceurs étrangers, notamment SpaceX, pour certaines missions, en attendant que le lanceur Ariane 6 devienne pleinement opérationnel. Le second concerne le financement : 


Ariane 6 



Les budgets de l’ESA, bien qu’importants (7,8 milliards d’euros pour 2023-2025), restent inférieurs à ceux de la NASA (environ 25 milliards de dollars annuels) ou de la Chine (estimés à 14 milliards de dollars). Enfin, la fragmentation des efforts entre les États membres de l’Union européenne peut freiner l’émergence d’une vision unifiée face à des puissances plus centralisées comme la Chine.



Les projets Starlab et Space Rider témoignent de la vitalité de la recherche spatiale européenne, qui combine innovation technologique, coopération internationale et ambition commerciale. 


Face aux États-Unis, leader incontesté, et à la Chine, puissance montante, l’Europe adopte une stratégie différenciée, axée sur des niches comme les stations spatiales commerciales et les navettes réutilisables spécialisées. 



Hermes


L’Inde et le Japon, bien que dynamiques, restent en retrait dans certains domaines comme les infrastructures orbitales. 


Pour maintenir sa compétitivité, l’Europe devra renforcer ses investissements, accélérer le développement de lanceurs autonomes et consolider ses partenariats internationaux, tout en capitalisant sur son expertise scientifique et industrielle. 


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Macron confond volontairement "Hotages civils" et " Prisonniers militaires" ??? (FR). JBCH N° 170

Une équivalence inacceptable : confusion morale et politique


Dans son discours,  à l'Elysée le président Emmanuel Macron a évoqué « des otages des deux côtés », assimilant les otages israéliens du Hamas aux prisonniers palestiniens détenus par Israël. Cette déclaration a provoqué une vive émotion. Elle soulève une question fondamentale de justice morale et de clarté éthique dans le traitement du conflit israélo-palestinien.





D’un côté, il ne reste plus que 49 otages israéliens (dont certains sont des enfants, des personnes âgées ou malades ou décédées) sont toujours détenus à Gaza, depuis le massacre du 7 octobre 2023, date à laquelle le Hamas a lancé une attaque sans précédent contre des fermes et des villages civils en Israël, tuant environ 1 200 personnes, violant des civils, incendiant des maisons, et mutilant, décapitant, violants, enlevant hommes, femmes et enfants. 


Ces otages sont détenus illégalement, sans accès à la Croix-Rouge (qui n' a pas voulu contrairement à sa Charte ne serait-ce que livrer des médicaments) , sans communication avec leurs proches, dans des conditions que de nombreux rapports qualifient de barbares et déshumanisantes. 


Il s’agit clairement de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis par une organisation terroriste désignée comme telle par l’Union européenne, les États-Unis et le Canada.







De l’autre côté, les prisonniers palestiniens en Israël (environ 6 000) sont détenus dans un cadre juridique, avec un accès à une défense, à des visites, à des soins, sous l’autorité de l’État de droit israélien, contrôlé par une Cour suprême indépendante. 

Certains d’entre eux sont en détention administrative, d’autres condamnés pour attaques meurtrières contre des civils israéliens, parfois au couteau, à la bombe ou lors d’attentats suicides. Un nombre significatif de ces prisonniers ont du sang sur les mains. Les comparer à des otages, c’est nier la réalité de leurs actes criminels et le cadre légal dans lequel ils sont jugés.





Confondre otage et prisonnier, c’est trahir les mots et les faits



La confusion entretenue par l’expression « otages des deux côtés » brouille profondément la compréhension du conflit. 


Un otage est une personne civile enlevée en dehors de toute procédure judiciaire, pour être utilisée comme monnaie d’échange ou comme levier politique, le plus souvent sous la menace de mort ou de torture. 


Un prisonnier, en revanche, est détenu dans le cadre d’un système pénal (même critiquable), avec des droits et une procédure.


Assimiler les deux, c’est relativiser la gravité de l’enlèvement du 7 octobre. C’est oublier que certains de ces otages, comme Kfir Bibas (bébé de 10 mois), n’ont aucune responsabilité politique, militaire ou idéologique. C’est aussi faire abstraction du traitement infligé par leurs geôliers, le Hamas, qui nie jusqu’à leur humanité.






Il ne s’agit pas ici de nier la complexité du conflit, ni de refuser de considérer la situation des Palestiniens. Il est légitime de s’interroger sur les conditions de détention en Israël ou sur l’usage excessif de la détention administrative. 


Mais en assimilant des terroristes condamnés et des civils enlevés, le président Macron commet une erreur de jugement historique. Il introduit une symétrie où il y a clairement dissymétrie morale et juridique.


Une telle déclaration affaiblit aussi la position de la France comme acteur de médiation. Elle donne le sentiment que toutes les souffrances se valent, quel qu’en soit l’auteur, ce qui revient à anesthésier la conscience morale internationale. C’est nier le rôle premier du terrorisme dans la dynamique actuelle du conflit.


Ce que la France aurait dû dire : 

clarté, exigence et courage moral


Ce que la France aurait pu affirmer avec clarté, c’est que la libération des otages israéliens est une exigence humanitaire non négociable. Qu’il n’y a aucune justification au maintien en détention de civils innocents, et qu’il n’y a pas d’équivalence possible entre l’innocence des otages et la culpabilité établie de certains prisonniers.


Le rôle d’un chef d’État démocratique est aussi de soutenir les droits fondamentaux de tous les peuples sans céder au relativisme. Cela implique de défendre les droits des Palestiniens, bien sûr, mais aussi de désigner clairement les auteurs de crimes de guerre, et de ne pas brouiller les lignes entre victimes et bourreaux.





En évoquant des « otages des deux côtés », Emmanuel Macron a, involontairement peut-être, validé la rhétorique du Hamas, qui se présente comme une force de résistance équivalente à l’armée israélienne. Cette posture renforce l’impunité des preneurs d’otages, et fragilise le combat légitime pour la libération de ces hommes, femmes et enfants.


Enfin, cette déclaration trahit la mémoire de l’histoire française, celle d’un pays qui a lui-même connu l’horreur du terrorisme, des enlèvements, des attentats. En confondant victimes et détenus, elle heurte profondément les valeurs mêmes que la République prétend incarner.

Il ne s’agit pas de nier les souffrances palestiniennes, ni de faire d’Israël un État au-dessus de tout reproche. Mais dans ce cas précis, la comparaison opérée par Emmanuel Macron est inexacte sur le plan des faits, injuste sur le plan moral, et dangereuse sur le plan diplomatique. 


Il faut appeler les choses par leur nom : les Israéliens détenus par le Hamas sont des otages. Les Palestiniens emprisonnés pour terrorisme sont des détenus. Mettre ces deux situations sur le même plan, c’est fausser le jugement et abîmer le débat public.


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vendredi 1 août 2025

Vous avez dit "Famine ???"

Famine à Gaza en 2025 ? 

Vérité humanitaire, manipulation et cynisme international


Depuis le début du conflit intensifié entre Israël et le Hamas en octobre 2023, la bande de Gaza est au centre d’un tourbillon humanitaire, politique et médiatique. 

Les images de souffrances, les témoignages sur la famine, et les accusations croisées entre Israël, le Hamas et les instances internationales se multiplient. 

Mais une question demeure : assiste-t-on réellement à une famine généralisée dans Gaza, ou bien à une manipulation massive de l’opinion mondiale ?





La famine : une réalité ou une stratégie médiatique ?


Il est indéniable que les conditions de vie dans la bande de Gaza se sont considérablement détériorées depuis l’escalade du conflit. Les infrastructures sont gravement endommagées, les civils vivent sous les bombes, et l’accès à l’eau, à l’électricité et à la nourriture est gravement restreint. 


Toutefois, les déclarations de famine généralisée — au sens strict du terme défini par les agences humanitaires — semblent relever davantage du discours militant que d’une réalité documentée par des instances neutres.


La visite récente de l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, et de l’envoyé spécial Steve Witkoff dans un centre de distribution d’aide de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) apporte un éclairage inédit. 



Selon Huckabee, plus d’un million de repas y sont distribués chaque jour, et plus de 100 millions ont été servis en deux mois.

Cela démontre que, malgré les difficultés, une logistique alimentaire est bel et bien en place, notamment grâce à la coordination israélo-américaine.


Le Hamas : famine organisée ou résistance humanitaire ?


Dans ce contexte, le rôle du Hamas doit être interrogé. Mike Huckabee affirme clairement que « le Hamas déteste la GHF » parce que l’organisation livre des denrées sans qu’elles soient pillées ou détournées par le mouvement terroriste


Il est notoire que le Hamas a historiquement utilisé les tunnels et les convois humanitaires pour détourner des biens vers ses combattants, ses milices ou pour les revendre à prix fort.


La stratégie est double : maintenir une pression internationale sur Israël en agitant l’image d’un « prétendu  génocide humanitaire », tout en contrôlant la misère pour asseoir son pouvoir sur la population


En d’autres termes, le Hamas a tout intérêt à entretenir un narratif de famine — quitte à empêcher l’arrivée d’aides non contrôlées — pour maintenir la pression sur les chancelleries occidentales et mobiliser la rue arabe.





UNRWA, ONU et médias qataris : naïveté ou complicité ?


Le rôle de l’UNRWA et de certaines agences de l’ONU est de plus en plus critiqué. Depuis janvier 2024, des enquêtes internes ont révélé que certains membres de l’UNRWA étaient directement liés au Hamas ou avaient fermé les yeux sur des détournements massifs de l’aide. Plusieurs entrepôts d’armes ont été découverts sous des écoles gérées par l’agence onusienne. Le silence assourdissant de l’ONU sur ces dérives n’est pas neutre.


Les médias liés au Qatar, tels qu’Al-Jazeera, et aussi l'AFP basée à Chypre, participent également à cette entreprise de désinformation. 

Leur ligne éditoriale est clairement alignée avec la propagande du Hamas, en diffusant des images de famine et de souffrance — parfois truquées, parfois sorties de leur contexte — tout en omettant de mentionner les efforts humanitaires israéliens ou la réalité des détournements opérés par le Hamas. Le Qatar, soutien financier du Hamas, utilise ainsi ses médias pour orchestrer une guerre de l’image contre Israël.

La faute énorme d'une photo d'un autre conflit du New York Times  en première page en est la preuve et les excuses sont passées inaperçues.



On attend les excuses du New York Times !



Philosophie du doute : penser la vérité au-delà des émotions


Comme le disait le philosophe Maïmonide, la vérité ne dépend pas du nombre de ceux qui y croient, mais de la lumière qu’elle porte.” 


La situation à Gaza exige de sortir du manichéisme émotionnel. Il est facile, dans un monde saturé d’images, de confondre l’émotion avec la vérité. Mais la misère ne doit pas servir d’outil politique, encore moins de chantage humanitaire.


Du point de vue du soufisme, la vérité se révèle souvent à travers le silence, l’observation, le retrait du tumulte. “Le faux bruit couvre la voix du cœur”, enseigne Ibn Arabi. Il faut donc chercher dans les faits, les chiffres, les témoignages diversifiés, la cohérence du réel plutôt que dans le vacarme des réseaux sociaux.


Le Talmud, lui aussi, nous avertit : Celui qui fait pleurer l’opinion pour une cause fausse, son nom sera effacé dans l’au-delà. (Sanhédrin). 


Il rappelle que la justice ne peut exister sans vérité, et que la manipulation d’images à des fins politiques est un crime contre la conscience.




Une leçon pour les peuples


La tragédie de Gaza doit pousser les peuples — arabes, occidentaux, israéliens — à exiger la fin des manipulations, à faire triompher les vérités concrètes sur les récits idéologiques, et à soutenir des solutions réalistes. 

Oui, les Palestiniens souffrent. Mais ceux qui exploitent leur souffrance au lieu de les libérer — le Hamas en tête — sont les véritables ennemis de leur avenir.


La coopération entre les États-Unis, Israël et des organisations humanitaires sérieuses peut permettre une sortie du piège humanitaire, si elle est appuyée par un regard lucide du monde. Il ne s’agit pas d’ignorer la douleur, mais de distinguer ceux qui la soulagent de ceux qui l’instrumentalisent.


Ce problème relaye par la Presse Internationale, des réseaux sociaux, des TV , a mis la rue occidentale souvent poussée par des partis extrémistes (LFI) et aux associations musulmanes en émoi.


C'est pourquoi la France, suivie de la Grande Bretagne du Canada et bien d'autres, tous soucieux de faire plaisir à un nouvel électorat, vont probablement reconnaitre l'indépendance d'un nouvel état            ( le troisième ) pour les arabes vivant sur la Palestine mandataire ( Accords de San Rémo 1922, signés sous l'égide de la SDN et jamais révoqués).


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La Philosophie est devenue mon amie

Qu’est-ce que la philosophie ? Une quête intemporelle de sagesse


Parceque la philosophie est vue comme une matière abstraite, et inutile, je l'ai refoulée pour d'autres que je pensais être plus importantes en terminale au Lycée Condorcet, j'avais 17 ans.

Aujourd'hui , soixante ans après, je suis certain que cette matière  pose les questions les plus essentielles : 

Pourquoi vivons-nous ? Qu’est-ce que le bien ? Que signifie être libre ? Dieu existe-t-il ? Qu'est ce que le bonheur ? La recherche de la vérité ! et bien d'autres ..

La philosophie, comme son nom grec l’indique (philo – aimer, sophia – sagesse), est littéralement l’amour de la sagesse. Mais cette sagesse ne se donne pas : elle se cherche, dans la réflexion, le doute, le dialogue.





Un art de questionner, pas une science de certitudes

J'avais choisi les Sciences Expérimentales j'étais certain d'avoir pris le bon chemin, puis je me suis dirigé vers des études de gestion, de Marketing et de commerce. et j'ai commencé ma carrière dans l'enseignement.

Mais petit à petit, au fur et à mesure que le temps passait,  les questions essentielles qui gèrent nos existences ont pris le dessus dans mes réflexions.

Contrairement aux sciences, qui démontrent par des expériences, la philosophie avance par le raisonnement, le langage, la confrontation des idées. 

Elle n’offre pas des réponses toutes faites, mais elle apprend à poser des questions justes. Socrate disait 

: « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. » 

Ce doute, ce manque, est le moteur même de la pensée philosophique.


Dans la tradition soufie, un proverbe dit :

  « Le cœur qui questionne est plus vivant que la langue qui affirme. » 

La sagesse ne se trouve pas dans la certitude, mais dans la recherche constante. C’est exactement ce que la philosophie incarne : une marche, non une destination.


Le Talmud abonde dans ce sens :

  « Apprends de tout homme et ne te fie jamais à ta propre sagesse. » 

(Pirkei Avot 4:1). Philosopher, c’est rester humble face à la complexité du réel.


Des visages multiples à travers les âges

Aristote voyait dans la philosophie la quête de la vérité. 

Épicure, une pratique pour atteindre le bonheur. 

Marc-Aurèle en faisait une discipline intérieure. Montaigne : "Philosopher c'est apprendre à mourir"

Pascal ironisait : « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher. » 

Descartes y voyait l’arbre de toute connaissance. 

Spinoza qui a remis en question "Dieu" qui est Nature, qui a condamné les clercs et qui a ouvert la voie au Siècle des Lumières.

Kant la pensait comme une science des concepts.

Mais tous ont en commun de vouloir comprendre l’homme, le monde et leur relation.


Selon le Zohar : « La lumière n’existe que si tu la cherches dans l’obscurité. » (Zohar II, 262a).

 Philosopher, c’est chercher cette lumière, même dans les zones d’ombre de l’existence.


L'Hellénisme se base sur la raison (Logos) , le Judaïsme sur la Loi révélée, et son code éthique et rituel. Pour Maimonide les deux pouvaient se compléter. Le Soufisme quant à lui explore la dimension spirituelle, intérieure, ésotérique de l’islam:" Que dit vraiment le Coran,  Qui est réellement le Prophète ? Qu’est-ce que le monde ? Qui sommes-nous ?" 

Une boussole pour notre monde troublé



Aujourd’hui, alors que les sciences progressent à grande vitesse, de nouvelles questions apparaissent : Quelle place donner aux animaux ? Doit-on craindre l’intelligence artificielle ? Qu’est-ce qu’être humain à l’ère numérique ?  Peut-on procréer artificiellement ? Choisir sa mort !, Ces interrogations échappent souvent aux scientifiques.

 C’est là que la philosophie intervient, non pour donner des solutions techniques, mais pour poser les bonnes questions morales, éthiques, existentielles.

Le soufisme enseigne : « Il ne s’agit pas de savoir, mais de devenir. » La philosophie moderne est donc aussi une spiritualité : elle ne transforme pas seulement nos idées, mais notre être.

De même, la tradition juive rappelle : « Ce n’est pas l’étude qui est l’essentiel, mais l’action. » (Pirkei Avot 1:17). 

La philosophie est donc aussi un appel à vivre autrement, à choisir une vie guidée non par l’ignorance ou l’habitude, mais par la conscience.


Science et philosophie,  sœurs séparées


La philosophie a enfanté les sciences. Newton, Galilée, Descartes, étaient d’abord des philosophes. Ce n’est qu’à partir du moment où les méthodes se sont spécialisées que les disciplines se sont distinguées.


Mais la philosophie continue d’observer les sciences. Cette branche s’appelle l’épistémologie. Elle se demande : Qu’est-ce qu’une vérité scientifique ? Une science est-elle neutre ? Le progrès est-il toujours souhaitable ?

Là encore, la philosophie agit comme une vigie, une conscience, une mise en perspective du savoir.


Philosopher, c’est vivre en éveil


La philosophie n’est ni une recette de cuisine ni un discours lointain réservé à une élite. Elle est, comme le dit le Zohar, « une lampe pour éclairer le sentier de celui qui marche dans l’obscurité. » (Zohar I, 221b). Elle apprend à douter sans désespérer, à chercher sans posséder, à penser sans dominer.

Elle est, selon le Talmud, « un chant silencieux que seuls les sages entendent au fond d’eux-mêmes » (Haguiga 13b).

Dans un monde bruyant, la philosophie propose donc un silence fertile, elle a pris en moi une grande  importance et m'a permis de relativiser le monde instable dans lequel nous vivons et surtout de cottoyer et d'aimer le visage l'autre, sans contrepartie (E.Levinas)*

* Voir dans mes textes qui lui sont consacrés :  Altérité, le 20 et le 29 Juillet 2025

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Claude Levi Strauss


Catherine Chalier parle de Lévinas