Rechercher dans ce blog

dimanche 17 août 2025

Les Monarchies du Golfe s'imposent en Afrique (FR). JBCH N° 246


Ayant vécu en Côte d'Ivoire il y a plus de 45 ans, j'ai pu observer l'évolution des pays que j'ai visité, les ex pays coloniaux , L france, la grande Bretagne, la Belgique, l'Italie, se sont fait bouté de tous ces territoires remplacés par les russes, les USA, la Turquie, l'Iran, et surtout par les monarchies du Golfe, et dans une moindre mesure, Israël.




Depuis plusieurs années, l’Afrique subsaharienne est le théâtre d’une recomposition géopolitique majeure. La France, longtemps considérée comme puissance tutélaire dans son ancien “pré carré” africain, voit son influence s’éroder rapidement. 


Chassée militairement du Mali, du Burkina Faso du Tchad ou du Niger, contestée politiquement par des élites africaines plus soucieuses de souveraineté, concurrencée par des acteurs comme la Russie, la Turquie, la Chine, voire les États-Unis, elle ne parvient plus à maintenir l’équilibre fragile qui avait caractérisé la “Françafrique”. 


Ce retrait laisse un vide stratégique. Et comme toujours en géopolitique, la nature a horreur du vide.




Dans ce contexte, les monarchies du Golfe — Qatar, Émirats arabes unis, Arabie saoudite , avancent leurs pions avec méthode. 


Contrairement aux approches traditionnelles centrées sur la sécurité, elles misent aujourd’hui sur l’économie, les infrastructures et l’énergie pour s’imposer comme partenaires incontournables des pays africains. 


La visite récente du ministre qatari des Affaires africaines au Sénégal en février 2025, à l’occasion d’un échange avec le président Bassirou Diomaye Faye, illustre cette nouvelle donne : l’Afrique est perçue comme un territoire d’opportunités économiques, énergétiques et technologiques, au-delà des anciennes logiques de dépendance.


Investissements des Monarchies du Golfe en Afrique


Leur stratégie repose principalement sur le secteur de l’énergie, levier central d’influence. Ces monarchies investissent massivement dans les hydrocarbures africains — toujours vitaux pour leurs économies — mais surtout dans les énergies renouvelables : solaire, éolien, hydrogène vert. 


Ce choix répond à un double impératif. D’une part, diversifier leurs investissements pour préparer l’ère post-pétrole, conformément à leurs programmes de transition (Vision 2030 pour l’Arabie saoudite, Vision 2050 pour les Émirats). D’autre part, se positionner comme acteurs majeurs du développement africain, en proposant des solutions adaptées à des États en forte croissance démographique, mais encore faiblement industrialisés.



Au-delà de l’énergie, les monarchies du Golfe investissent dans des infrastructures régionales, des ports, des télécommunications, des projets de digitalisation. Ces investissements s’accompagnent d’une diplomatie active : sommets conjoints, financements d’écoles et d’hôpitaux, partenariats militaires limités. 


Le Qatar, fort de son image d’intermédiaire diplomatique, s’appuie sur des réseaux discrets mais efficaces, tandis que les Émirats privilégient une approche plus commerciale et visible, en s’appuyant sur Dubaï comme hub. L’Arabie saoudite, de son côté, mobilise ses ressources financières considérables pour proposer des financements massifs dans des pays stratégiques comme le Nigeria, l’Éthiopie ou le Kenya.



Face à cette offensive, la France apparaît marginalisée. Son modèle — basé sur une coopération sécuritaire et culturelle — ne correspond plus aux attentes prioritaires des États africains, qui recherchent des financements rapides, des infrastructures concrètes et une diversification de leurs partenariats. Pire, la perception négative de la présence militaire française alimente un rejet populaire qui renforce la légitimité de nouveaux acteurs. 


La Chine et la Russie ont ouvert la voie, suivis par la Turquie et l'Iran, mais le Golfe incarne désormais une alternative séduisante : il n’apporte pas seulement des armes ou des financements, mais aussi des projets qui semblent en phase avec la transition énergétique et numérique. Les russes de Wagner appelés aujourd'hui Africakorps ont probablement raté leur entrée dans le domaine économique.


La question est donc la suivante : l’Afrique se dirige-t-elle vers une nouvelle dépendance, cette fois vis-à-vis des monarchies du Golfe ? Les investissements massifs, bien que présentés comme porteurs de développement, gardent souvent une logique extractiviste : hydrocarbures, minerais, ressources stratégiques. 


De plus, ces partenariats renforcent parfois les élites locales sans toujours bénéficier directement aux populations. Toutefois, comparés à l’héritage lourd de la colonisation française, ces nouveaux acteurs sont perçus comme plus neutres, moins connotés politiquement, et donc plus légitimes.





En conclusion, l’éviction progressive de la France du continent africain ne signifie pas un vide durable, mais au contraire une redistribution des cartes. Après la Chine et la Russie, ce sont désormais le Qatar, les Émirats et l’Arabie saoudite qui cherchent à occuper le terrain, avec une stratégie plus économique que sécuritaire.


 L’Afrique, consciente de son importance stratégique et démographique, bénéficie pour l’instant de cette concurrence, en diversifiant ses partenariats et en attirant des financements massifs. Mais la véritable question est de savoir si ces nouveaux acteurs contribueront réellement à l’émancipation du continent ou s’ils reproduiront, sous une autre forme, les logiques de dépendance déjà bien connues.

Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un  scientifique, ni un historien, ni un professionnel  du journalisme ... 

C'est délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée

© 2025 JBCH. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation 





Dov Zerah : L'entourloupe d'Anchorage (FR) JBCH N° 245

 Dov Zerah : L'entourloupe d'Anchorage


Bonjour

J'ai beaucoup de respect pour Dov Zerah, qui a été l'ami de mon frère Michel, cet homme a un sens inné du jugement, de la chose politique, ses analyses me ravissent toujours. J'ai donc décidé, toujours à titre personnel, dans un domaine privé de publier son billet du 17 Août 2025,

Vous pouvez vous abonner directement auprès de Dov, Bonne lecture

Bonne lecture
Merci



 
Atlantico : Le sommet Trump-Poutine sur l’Ukraine n’a débouché sur aucune annonce concrète pour un plan de paix. Peut-on y voir une simple opération de communication, ou pose-t-il les bases d’un véritable processus de paix ?
 
Dov Zerah : Quel que soit l’avenir, ce sommet est un échec. Il n’a duré que 3h, soit 1h20 en tenant compte des délais d’interprétation, La réunion entre les délégations élargies et le diner n’ont pas eu lieu. Il n’y a pas eu de conférence de presse, probablement parce que Poutine ne voulait pas être confronté à des questions embarrassantes comme ce fût le cas sur le tarmac lorsqu’il a fait semblant de ne pas avoir entendu, mais aussi et surtout parce qu’ils ne pouvaient rien annoncer ! Chacun a fait sa déclaration dans un ordre non respectueux du protocole, Trump, en second quoique l’hôte du sommet, pendant 4 mn, Poutine prenant 8 mn.
 
Au-delà de ces éléments factuels, il suffisait de scruter le visage de Trump pour comprendre que l’échange a été rude et peu fructueux.
Enfin, malgré les déclarations d’estime et de respect, il est étonnant que Donald Trump n’ait pas accompagné Poutine au cimetière où sont enterrés des aviateurs soviétiques.
 
Vladimir Poutine « a roulé Donald Trump dans la farine ». Ce sommet a été une véritable entourloupe. Il n’y avait pas de doute entre Poutine et Trump sur les conditions d’une éventuelle paix. Même si certaines indiscrétions laissent entendre depuis 24h un possible marchandage territorial, les prétentions russes n’ont pas bougé : reconnaissance de l’annexion des territoires occupés dont la Crimée, démilitarisation de l’Ukraine, non adhésion à l’OTAN ni à l’Union européenne.
En évoquant la nécessité d'assurer la sécurité de l'Ukraine, Poutine a intrigué. Rappelons qu'en pénétrant en Ukraine, la Russie a violé le mémorendum de Budapestde 1994 qui dispose que l'intégrité territoriale de l'Ukraine était garantie en contrepartie du transfert à Moscou des ogives nucléaires hérités de l'Union soviétique. Poutine voudraitil revenir à cet accord et assurer lui-même la sécurité de son voisin?
 
Poutine ne fera la paix qu’à ses conditions. Il l’a rappelé à Anchorage en répétant son narratif, la nécessité de comprendre « les raisons profondes de ce conflit », ainsi que « les préoccupations légitimes de la Russie ». De son côté, Trump, quelque peu groggy, ne pouvait rien dire car il n’avait rien à dire.

Tapis rouge pour Poutine 

 
Atlantico : Comment est-on arrivé à un tel résultat ?
 
DZ : L’ambiguïté de ce rendez-vous est que Trump court tellement après le prix Nobel de la paix qu’il est prêt à accepter n’importe quoi. Vladimir Poutine ou des personnes de son entourage lui ont probablement fait miroiter la perspective d’un cessez-le-feu. Voulant engranger ce cessez-le-feu et profiter médiatiquement de cette avancée, Trump a organisé ce show hollywoodien. Mais jamais Poutine n’a envisagé un cessez-le-feu, tant qu’il n’a pas obtenu la reddition de l’Ukraine, et encore moins maintenant qu’il a réussi une percée sur le terrain.
 
Vladimir Poutine a manœuvré Trump de manière extraordinaire. Lorsque Trump a compris qu’il n’y aurait pas d’annonce de cessez-le-feu, que Poutine restait sur les mêmes fondamentaux, avec la même feuille de route, il n’a pas mis un terme immédiatement à la réunion car il ne pouvait pas reconnaître officiellement un tel fiasco.
 
Il y a donc eu une sorte de mascarade. Un habillage a été mis en place. Trump n’a pas voulu apparaître comme étant le perdant de ce sommet, même s’il avait la mine défaite, même s’il n’était pas expansif, même s’il a, comme d’habitude, fait des éloges à l’entourage de Poutine. Donald Trump a dû « avaler la couleuvre russe », alors même qu’il avait laissé entendre qu’il y avait « 25 % de chances que cela ne marche pas ».
 
Atlantico : Maintenant, que va-t-il faire ? Que va-t-il se passer ?
 
DZ : L’administration américaine va transmettre la feuille de route de Poutine à Zelenski et à l’OTAN. Les États-Unis vont mettre Kiev devant le choix cornélien d’accepter l’oukase du Tsar ou de continuer la guerre sans le soutien américain.
 
Il est vraisemblable que Poutine et Trump s’accorderont pour « faire porter le chapeau », la responsabilité de l’échec sur les Européens. Poutine l’a laissé entrevoir en déclarant espérer qu’il n’y aura pas de manœuvres d’Européens pour contrecarrer la mise en œuvre de son plan.
 
Le second rendez-vous de Zelenski dans le bureau ovale lundi prochain devrait être décisif. Ou il a face à lui un Donald Trump offensif, partant pour corriger la situation. Soit, il a un interlocuteur lui disant qu’il a tout fait mais qu’il ne peut obtenir plus, sauf à entrer dans un engrenage qu’il veut par-dessus tout éviter !
 
Est forte la probabilité du transfert de la responsabilité de l’échec de la paix et de la continuation de la guerre sur Volodymyr Zelenski et, par extension, sur les Européens. Dans ces conditions, les Américains pourraient dire à l’Europe et à l’Ukraine qu’il faudra dorénavant se débrouiller seuls. 
 
Donald Trump pourrait aller plus loin avec sa volonté de lever les sanctions contre la Russie et de développer le business. Cela entrainerait une distanciation totale avec les principaux pays de l’OTAN. Cette perspective est néanmoins conditionnée par l’attitude du Congrès.
 
Atlantico : Donald Trump semble vouloir incarner l’image d’un dirigeant faiseur de paix. Selon vous, le président américain agit-il par stratégie électorale ou par réelle volonté géopolitique ? Et cette posture est-elle crédible ?
 
DZ : Donald Trump est en quête du prix Nobel de la paix. Il n’a pas supporté que Barack Obama l’ait reçu, alors qu’il estime, à juste titre, qu’il n’y avait aucune raison de le lui attribuer. Lui, au contraire a permis la signatures des Accords d’Abraham, la paix entre le Congo et le Rwanda, le silence des armes entre l’Inde et le Pakistan, les retrouvailles entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan…. 
 
Atlantico : Les dirigeants européens affirment vouloir "maintenir la pression" sur la Russie. Face à une possible médiation directe entre Trump, Zelenski et Poutine, quel rôle peut encore jouer l’Union européenne ? Peut-elle encore peser ?
 
DZ : L’Union européenne n’est plus en capacité d’agir et de peser sur le dossier. La seule chose qu’elle pourrait faire serait de voter des crédits exceptionnels pour aider financièrement et militairement l’Ukraine. Tout le reste est inutile face à un Poutine fondé, inflexible, arc bouté sur la force.
 
Atlantico : Donald Trump souhaitait initialement obtenir un accord de paix plutôt qu’un cessez-le-feu. Quel pourrait être le prix à payer pour l’Ukraine dans ce type de négociations directes avec Moscou ?
 
Ce n’est pas une négociation mais bien une reddition de l’Ukraine qui est proposée. Donald Trump est arrivé au bout d’une démarche quelque peu « don Quichottesque ». Poutine ne cherche pas un compromis ; il veut la reddition de l’Ukraine.
 
Le sommet en Alaska était le symbole d’un jour sombre pour l’Ukraine, pour son indépendance, son intégrité. Anchorage était comme si Munich s’était déroulé sans la France !
 
Atlantico : Viktor Orban estime que "le monde est plus sûr qu’hier" après la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Partagez-vous cette vision optimiste, ou faut-il au contraire redouter un affaiblissement de la solidarité occidentale et de la protection américaine ?
 
Il est difficile d’avoir une telle vision optimiste. Le sommet a clairement marqué un affaiblissement de la solidarité occidentale. Cela symbolise même une forme de schisme.
 
Poutine n’a rien lâché hier. Absolument rien. Trump n’a même pas été obtenu un cessez-le-feu qui aurait pu être dénoncé quelques jours plus tard.
 
Il y a eu un habillage. Trump et Poutine se sont entendus pour donner l’impression qu’ils restaient amis, pour entretenir une apparence d’amitié. Et ils ont organisé cette mise en scène de défaussèrent et de transfert de responsabilité sur Zelenski et les Européens.
 
Atlantico : Ce sommet en Alaska ne crispe-t-il pas encore davantage les acteurs du conflit, alors que Donald Trump affichait des intentions de paix ? N’a-t-on pas franchi une étape encore plus grave dans le conflit en Ukraine, avec cette forme de reddition et d’habillage, comme vous le décrivez ?
 
Il aurait mieux valu que ce sommet n’ait pas lieu. Cette rencontre montre à quel point l’angélisme de Trump peut poser problème. Les attentes étaient fortes trop fortes, la préparation insuffisante !
 
Certains observateurs estiment qu’il est toujours bon de discuter, de dialoguer. Mais le sommet en Alaska montre au contraire que ce n’est pas toujours bon de discuter et de parler quand cela aboutit à un tel constat d’échec. Cela peut créer des ressentiments des acrimonies qui peuvent envenimer les situations.
 
Dov ZERAH
DHAREZ



 

Qui est Maître Kaminski le ténor du barreau aujourd'hui (FR) JBCH N° 244


David-Olivier Kaminski : un pénaliste stratège et médiatique 


David-Olivier Kaminski, né en 1969 dans une famille marquée par l’histoire, est le fils de Bruno Durocher-Kaminski, résistant juif déporté. 



Cette filiation forge chez lui un sens profond de la justice et du combat contre les discriminations. Admis au barreau de Paris en 1995, il s’oriente rapidement vers le droit pénal des affaires, le droit pénal financier et les dossiers internationaux. 


En 2005, il fonde son propre cabinet, Kaminski Avocats, qui se spécialise dans la défense de dirigeants, personnalités politiques, entrepreneurs et figures publiques confrontés à des affaires complexes.


L’une des clés de son succès réside dans une stratégie qui allie expertise juridique, rapidité d’action et utilisation maîtrisée des médias. Sa défense du fondateur de Telegram, Pavel Durov, illustre cette approche. 


Dès les premières heures de l’affaire, il conteste la légalité de la garde à vue prolongée, invoque la liberté d’expression protégée par la Convention européenne des droits de l’homme et repositionne son client non comme un accusé mais comme un entrepreneur visionnaire. 


Cette tactique transforme un dossier technique en un débat public sur la régulation du numérique, tout en obtenant la remise en liberté du 



Me Kaminski compte à son actif plusieurs affaires emblématiques.


En 2015, il défend Younès Bounouara dans une affaire liée au « système Dassault », obtenant l’acquittement des charges principales grâce à une démolition méthodique des preuves.


En 2023, il obtient la condamnation de 34 auteurs de cyberharcèlement contre l’influenceuse Magali Berdah, faisant de cette affaire un symbole de la lutte contre la haine en ligne.



Il intervient également dans des dossiers liés à l’antisémitisme et aux discriminations, défendant des personnalités comme l’imam Hassen Chalghoumi et représentant la LICRA dans des poursuites pour incitation à la haine raciale.


David-Olivier Kaminski est membre du bureau exécutif du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et s’implique activement dans la lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de haine. Il a créé le Prix Mémoire Bruno Durocher-Kaminski en hommage à son père, afin de transmettre la mémoire de la Shoah et de promouvoir les valeurs de tolérance.



Sur le plan médiatique, il intervient régulièrement sur BFMTV et CNews, où il commente des sujets liés à la liberté d’expression, aux libertés publiques à l’antisémitisme et aux dérives numériques, ce qui contribue à renforcer son image d’avocat engagé et accessible au grand public.


Les Biens mal acquis 





Un rôle potentiel dans les affaires internationales



Dans les dossiers à forte dimension géopolitique, Kaminski combine rigueur juridique et sens stratégique. Sa capacité à replacer un contentieux dans un contexte plus large, qu’il soit économique, diplomatique ou sociétal  lui permet d’influencer le récit médiatique autour de ses affaires.


Son profil, associant combativité, maîtrise du droit et art de la communication, en fait un acteur capable de modifier le rapport de force dans les procédures longues et complexes.




David-Olivier Kaminski s’est imposé comme un pénaliste influent, habile à transformer les procès en batailles d’opinion.


 Fort de ses succès judiciaires, de son engagement contre les discriminations et de sa présence médiatique, il s’est construit une réputation de défenseur redoutable, capable de gagner dans les prétoires autant que dans l’arène publique.


Comment remplacer l'UNWRA

Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un  scientifique, ni un historien, ni un professionnel  du journalisme ... 

C'est délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée

© 2025 JBCH. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation
 

A la recherche du Lithium (FR, EN, ES) JBCH N° 243


Le lithium : promesses, désillusions et enjeux géopolitiques




Le salar d’Uyuni, en Bolivie, est sans doute l’une des plus belles merveilles naturelles du monde. Mais derrière ses étendues infinies de sel et de reflets bleutés se cache une ressource stratégique : le lithium. Ce métal léger, indispensable aux batteries lithium-ion qui alimentent nos téléphones, ordinateurs et surtout véhicules électriques, est devenu l’un des minerais les plus convoités de la planète.


La Bolivie détient des réserves colossales — environ 21 millions de tonnes, soit l’une des plus grandes du monde. Pourtant, malgré quinze années d’efforts et d’investissements massifs (près d’un milliard de dollars), l’industrialisation de cette richesse nationale reste un échec relatif : usines tournant au ralenti, technologies inadaptées aux particularités géologiques du salar, manque de transparence, tensions politiques et sociales, sans oublier un coût environnemental inquiétant lié à la consommation d’eau douce dans une région aride. 


Pendant ce temps, ses voisins du « triangle du lithium », le Chili et l’Argentine, produisent respectivement 120 et 30 fois plus.


Entre souveraineté et dépendance étrangère


Depuis Evo Morales, Président sur le départ, l’objectif officiel de La Paz est clair : garder le contrôle national sur la filière afin d’éviter le pillage des ressources, comme cela fut le cas avec l’argent du Cerro Rico, exploité pour enrichir l’Europe coloniale. 


Mais la réalité est plus complexe. Face au retard technologique et au manque de savoir-faire local, la Bolivie a dû solliciter des partenariats étrangers : Chinois, Russes, voire Européens et Américains se disputent aujourd’hui l’accès à ces ressources. Les contrats signés récemment avec Uranium One (Russie) et le consortium chinois CBC suscitent autant d’espoirs que de méfiance, notamment en raison d’un manque de transparence et de leurs conséquences environnementales.


Pour les populations locales, la déception est grande : malgré les promesses d’emplois et de redistribution, elles ne voient guère d’amélioration de leurs conditions de vie. Pire encore, elles constatent une raréfaction de l’eau, ressource vitale, et une dégradation de leur environnement. Beaucoup préfèrent désormais miser sur le tourisme, secteur plus durable, tandis que les cours du lithium connaissent de fortes fluctuations (70 000 dollars la tonne en 2022, contre seulement 10 000 en 2024).


Un enjeu mondial : la « ruée vers l’or blanc »


Au-delà de la Bolivie, la production mondiale de lithium est dominée par quelques pays : l’Australie, premier producteur mondial, fournit près de la moitié du marché grâce à son extraction minière ; le Chili et l’Argentine suivent, avec leurs salars plus faciles à exploiter que celui de Bolivie ; la Chine, enfin, s’impose comme un acteur clé, non pas tant par ses réserves que par son monopole industriel dans le raffinage et la fabrication de batteries.


Cette dépendance à l’égard de Pékin constitue une inquiétude majeure pour l’Europe et les États-Unis, qui cherchent à sécuriser leurs approvisionnements. 


Le lithium est ainsi devenu un instrument géopolitique comparable au pétrole au XXe siècle. Son accès conditionne la transition énergétique, la compétitivité industrielle et, in fine, la souveraineté des nations.


La France et l’Europe : entre dépendance et relance minière


Longtemps absente du secteur, la France tente de rattraper son retard. Des projets récents de mines de lithium ont été lancés, notamment dans l’Allier (projet Imerys) et dans le Massif central. 


L’objectif est double : réduire la dépendance vis-à-vis de l’étranger et soutenir la montée en puissance de la filière batterie en Europe. Plusieurs « gigafactories » sont déjà en construction dans le nord de la France, intégrées dans une stratégie européenne visant à rapatrier la chaîne de valeur. Mais les déboires et les désillusions comment à se dessiner.


Cependant, ces initiatives suscitent de vifs débats : d’un côté, elles sont présentées comme indispensables pour assurer la transition énergétique et créer des emplois ; de l’autre, elles posent des questions environnementales (consommation d’eau, pollution chimique) et sociales (acceptabilité des projets miniers par les populations locales). 


La France, comme la Bolivie, se trouve ainsi confrontée à une équation difficile : comment concilier exploitation d’une ressource stratégique et protection de l’environnement, avec un harcèlement permanent des écologistes, indépendance économique et respect des communautés locales ?


Mine de Lithium dans l'Allier


Critique et perspectives


Le cas bolivien illustre à la fois l’espoir et les dangers liés à l’exploitation du lithium. Espoir d’un développement économique fondé sur une ressource du futur, mais danger de reproduire les logiques d’extraction destructrices du passé. L’échec partiel de La Paz tient à la fois à un manque de savoir-faire, à une gouvernance opaque et à une sous-estimation des défis technologiques. Mais il met aussi en lumière un problème plus large : la transition énergétique repose elle-même sur des ressources limitées et polluantes.


Le lithium ne doit pas être perçu comme une panacée. L’innovation technologique (batteries au sodium, hydrogène, recyclage avancé) pourrait rapidement en réduire la valeur stratégique. Miser exclusivement sur lui, c’est risquer une dépendance et un nouvel extractivisme aux conséquences sociales et écologiques dévastatrices.


Pour la France et l’Europe, comme pour les trois pays d'Amérique du Sud, , le véritable enjeu n’est pas seulement l’accès à la ressource, mais la capacité à construire une filière durable et transparente, conciliant impératifs industriels, justice sociale et protection de l’environnement. 

À défaut, la « ruée vers l’or blanc » pourrait bien n’être qu’un mirage 






Le Projet français en vidéo

Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un  scientifique, ni un historien, ni un professionnel ... 

C'est délicat de témoigner quand on vit à Paris, loin des scènes politiques,

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation personnelle et strictement privée


© 2025 JBCH. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation  


English Translation

This article is personal; I do not claim to be a scientist, historian, or professional...
It is delicate to bear witness when living in Paris, far from political scenes.

The photos and videos are sourced from the web, also for personal and strictly private use.

Lithium: Promises, Disillusions, and Geopolitical Stakes

The Salar de Uyuni in Bolivia is undoubtedly one of the most beautiful natural wonders in the world. But behind its vast expanses of salt and bluish reflections lies a strategic resource: lithium. This lightweight metal, essential for lithium-ion batteries powering our phones, computers, and especially electric vehicles, has become one of the most coveted minerals on the planet.

Bolivia holds colossal reserves—around 21 million tons, one of the largest in the world. Yet, despite fifteen years of efforts and massive investments (nearly a billion dollars), the industrialization of this national wealth remains a relative failure: factories operating at low capacity, technologies ill-suited to the geological peculiarities of the salar, lack of transparency, political and social tensions, not to mention a concerning environmental cost linked to freshwater consumption in an arid region.

Meanwhile, its neighbors in the “lithium triangle,” Chile and Argentina, produce respectively 120 and 30 times more.

Between Sovereignty and Foreign Dependence

Since Evo Morales, the outgoing president, La Paz’s official goal has been clear: maintain national control over the sector to avoid the plundering of resources, as was the case with the silver of Cerro Rico, exploited to enrich colonial Europe.

But reality is more complex. Faced with technological delays and a lack of local expertise, Bolivia has had to seek foreign partnerships: Chinese, Russians, and even Europeans and Americans are now vying for access to these resources. Recent contracts signed with Uranium One (Russia) and the Chinese consortium CBC spark both hope and distrust, particularly due to a lack of transparency and their environmental consequences.

For local populations, disappointment is significant: despite promises of jobs and redistribution, they see little improvement in their living conditions. Worse still, they observe a scarcity of water, a vital resource, and environmental degradation. Many now prefer to bet on tourism, a more sustainable sector, while lithium prices experience sharp fluctuations ($70,000 per ton in 2022, compared to just $10,000 in 2024).

A Global Issue: The “White Gold Rush”

Beyond Bolivia, global lithium production is dominated by a few countries: Australia, the world’s leading producer, supplies nearly half the market through its mining operations; Chile and Argentina follow, with their salars easier to exploit than Bolivia’s; China, finally, establishes itself as a key player, not so much for its reserves but for its industrial monopoly in refining and battery manufacturing.

This dependence on Beijing is a major concern for Europe and the United States, which are seeking to secure their supplies.

Lithium has thus become a geopolitical tool comparable to oil in the 20th century. Its access determines the energy transition, industrial competitiveness, and, ultimately, national sovereignty.

France and Europe: Between Dependence and Mining Revival

Long absent from the sector, France is trying to catch up. Recent lithium mining projects have been launched, notably in Allier (Imerys project) and the Massif Central.

The goal is twofold: reduce dependence on foreign supplies and support the rise of the battery sector in Europe. Several “gigafactories” are already under construction in northern France, integrated into a European strategy to repatriate the value chain. But setbacks and disillusions are starting to emerge.

However, these initiatives spark heated debates: on one hand, they are presented as essential for ensuring the energy transition and creating jobs; on the other, they raise environmental concerns (water consumption, chemical pollution) and social issues (acceptability of mining projects by local populations).

France, like Bolivia, faces a difficult equation: how to reconcile the exploitation of a strategic resource with environmental protection, amidst constant pressure from environmentalists, economic independence, and respect for local communities?

Lithium Mine in Allier

Critique and Perspectives

The Bolivian case illustrates both the hope and dangers tied to lithium exploitation. Hope for economic development based on a resource of the future, but the danger of reproducing the destructive extraction patterns of the past. La Paz’s partial failure stems from a lack of expertise, opaque governance, and an underestimation of technological challenges. But it also highlights a broader issue: the energy transition itself relies on limited and polluting resources.

Lithium should not be seen as a panacea. Technological innovation (sodium batteries, hydrogen, advanced recycling) could quickly reduce its strategic value. Betting solely on it risks fostering dependence and a new extractivism with devastating social and ecological consequences.

For France, Europe, and the three South American countries, the real challenge is not just access to the resource but the ability to build a sustainable and transparent sector, balancing industrial imperatives, social justice, and environmental protection.

Failing that, the “white gold rush” may well turn out to be a mere mirage.

The French Project in Video

© 2025 JBCH. All rights reserved. Reproduction prohibited without authorization.


Spanish Translation

Este artículo es personal; no pretendo ser científico, historiador ni profesional...
Es delicado dar testimonio cuando se vive en París, lejos de los escenarios políticos.

Las fotos y videos se obtienen de la web, también para uso personal y estrictamente privado.

Litio: promesas, desilusiones y desafíos geopolíticos

El Salar de Uyuni, en Bolivia, es sin duda una de las maravillas naturales más hermosas del mundo. Pero detrás de sus vastas extensiones de sal y reflejos azulados se esconde un recurso estratégico: el litio. Este metal ligero, esencial para las baterías de iones de litio que alimentan nuestros teléfonos, computadoras y, especialmente, vehículos eléctricos, se ha convertido en uno de los minerales más codiciados del planeta.

Bolivia posee reservas colosales: alrededor de 21 millones de toneladas, una de las mayores del mundo. Sin embargo, a pesar de quince años de esfuerzos e inversiones masivas (casi mil millones de dólares), la industrialización de esta riqueza nacional sigue siendo un fracaso relativo: fábricas operando a baja capacidad, tecnologías inadecuadas para las particularidades geológicas del salar, falta de transparencia, tensiones políticas y sociales, sin mencionar un preocupante costo ambiental relacionado con el consumo de agua dulce en una región árida.

Mientras tanto, sus vecinos del “triángulo del litio”, Chile y Argentina, producen respectivamente 120 y 30 veces más.

Entre soberanía y dependencia extranjera

Desde Evo Morales, presidente saliente, el objetivo oficial de La Paz es claro: mantener el control nacional sobre la industria para evitar el saqueo de recursos, como ocurrió con la plata del Cerro Rico, explotada para enriquecer a la Europa colonial.

Pero la realidad es más compleja. Ante el retraso tecnológico y la falta de experiencia local, Bolivia ha tenido que buscar asociaciones extranjeras: chinos, rusos, e incluso europeos y estadounidenses compiten ahora por el acceso a estos recursos. Los contratos firmados recientemente con Uranium One (Rusia) y el consorcio chino CBC generan tanto esperanzas como desconfianza, especialmente debido a la falta de transparencia y sus consecuencias ambientales.

Para las poblaciones locales, la decepción es grande: a pesar de las promesas de empleo y redistribución, apenas ven mejoras en sus condiciones de vida. Peor aún, observan una escasez de agua, un recurso vital, y un deterioro de su entorno. Muchos prefieren ahora apostar por el turismo, un sector más sostenible, mientras los precios del litio experimentan fuertes fluctuaciones ($70,000 por tonelada en 2022, frente a solo $10,000 en 2024).

Un desafío global: la “fiebre del oro blanco”

Más allá de Bolivia, la producción mundial de litio está dominada por unos pocos países: Australia, el principal productor mundial, suministra casi la mitad del mercado gracias a su extracción minera; Chile y Argentina le siguen, con sus salares más fáciles de explotar que el de Bolivia; China, finalmente, se impone como un actor clave, no tanto por sus reservas sino por su monopolio industrial en el refinamiento y la fabricación IIT de baterías.

Esta dependencia de Pekín es una gran preocupación para Europa y Estados Unidos, que buscan asegurar sus suministros.

El litio se ha convertido así en un instrumento geopolítico comparable al petróleo en el siglo XX. Su acceso condiciona la transición energética, la competitividad industrial y, en última instancia, la soberanía de las naciones.

Francia y Europa: entre dependencia y reactivación minera

Ausente durante mucho tiempo del sector, Francia intenta recuperar el terreno perdido. Recientemente se han lanzado proyectos de minería de litio, especialmente en Allier (proyecto Imerys) y en el Macizo Central.

El objetivo es doble: reducir la dependencia de suministros extranjeros y apoyar el auge del sector de baterías en Europa. Ya están en construcción varias “gigafábricas” en el norte de Francia, integradas en una estrategia europea para repatriar la cadena de valor. Pero los contratiempos y las desilusiones comienzan a perfilarse.

Sin embargo, estas iniciativas generan intensos debates: por un lado, se presentan como esenciales para garantizar la transición energética y crear empleo; por otro, plantean preocupaciones ambientales (consumo de agua, contaminación química) y sociales (aceptación de los proyectos mineros por las poblaciones locales).

Francia, al igual que Bolivia, se enfrenta a una ecuación difícil: ¿cómo conciliar la explotación de un recurso estratégico con la protección del medio ambiente, bajo la presión constante de los ecologistas, la independencia económica y el respeto por las comunidades locales?

Mina de litio en Allier

Crítica y perspectivas

El caso boliviano ilustra tanto la esperanza como los peligros relacionados con la explotación del litio. Esperanza de un desarrollo económico basado en un recurso del futuro, pero peligro de reproducir los patrones destructivos de extracción del pasado. El fracaso parcial de La Paz se debe tanto a la falta de experiencia, a una gobernanza opaca y a una subestimación de los desafíos tecnológicos. Pero también pone de manifiesto un problema más amplio: la transición energética misma depende de recursos limitados y contaminantes.

El litio no debe percibirse como una panacea. La innovación tecnológica (baterías de sodio, hidrógeno, reciclaje avanzado) podría reducir rápidamente su valor estratégico. Apostar exclusivamente por él implica arriesgarse a la dependencia y a un nuevo extractivismo con consecuencias sociales y ecológicas devastadoras.

Para Francia, Europa y los tres países sudamericanos, el verdadero desafío no es solo el acceso al recurso, sino la capacidad de construir un sector sostenible y transparente, equilibrando los imperativos industriales, la justicia social y la protección del medio ambiente.

De lo contrario, la “fiebre del oro blanco” podría no ser más que un espejismo.

El proyecto francés en video

© 2025 JBCH. Todos los derechos reservados. Prohibida la reproducción sin autorización.