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dimanche 28 septembre 2025

Ahmed al-Shara va t il signer un traité avec Israël (FR, EN, ES). JBCH N° 446

Nous dressons une analyse sur l’avenir des Druzes et des Kurdes dans la Syrie d’Ahmed al-Shara, avec un accent particulier sur la dimension géopolitique et la perspective d’un accord futur avec Israël — ce qui contrarie fortement la Turquie. 


Lundi à l'ONU, Nathanyaou devrait le rencontrer ... un moment important sur le chemin de la Paix, chemin pavé d'embuches avec un mauvais géni : le Qatar et ses dollars.




Damas. — L’image est saisissante : l’ancien chef djihadiste, jadis connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Jolani, s’exprimant en costume sombre à la tribune de l’ONU. Ahmed al-Shara, président de la Syrie depuis la chute brutale de Bachar al-Assad en décembre dernier, se présente aujourd’hui comme un homme de paix, tourné vers la reconstruction et la réconciliation. Pourtant, son passé violent et ses alliances mouvantes nourrissent la méfiance, notamment parmi deux minorités dont l’avenir reste incertain : les Druzes du sud et les Kurdes du nord.

Ahmed al-Shara



Les Druzes, communauté religieuse fermée issue de l’islam ismaélien, ont toujours cultivé une prudente discrétion. Installés principalement dans la région de Soueïda, au sud du pays, ils ont cherché à préserver leur autonomie tout en entretenant des relations ambivalentes avec le pouvoir central. Sous Hafez puis Bachar al-Assad, certains chefs druzes ont pactisé avec le régime, espérant protéger leur communauté des secousses régionales.



Mais les années de guerre ont ravivé les tensions. Les Druzes se souviennent des exactions des factions islamistes, dont le Front al-Nosra dirigé par al-Shara. Beaucoup furent traités comme des hérétiques, voire des cibles légitimes. Aujourd’hui, malgré les gestes spectaculaires du nouveau président — excuses aux chrétiens d’Idlib, restitution de terres et de maisons —, l’inquiétude demeure : les Druzes bénéficieront-ils, eux aussi, d’un tel geste de reconnaissance ?


« Nous avons entendu ses promesses de paix », glisse un dignitaire druze de Soueïda. « Mais tant que nos jeunes sont contraints d’intégrer une armée dominée par ses anciens compagnons d’armes, nous savons que notre avenir est suspendu à sa volonté seule. »



Un sentiment partagé par nombre d’habitants du djebel Druze, qui redoutent que leur communauté ne soit instrumentalisée comme simple vitrine d’un pluralisme de façade.



Au nord, les Kurdes de Syrie font face à un dilemme encore plus brutal. Depuis 2012, ils ont construit une expérience politique unique au Moyen-Orient : l’Administration autonome du Rojava. Forts des Forces démocratiques syriennes (FDS), aguerries dans la lutte contre Daech, ils ont bâti des institutions locales marquées par la parité hommes-femmes, le multiculturalisme et une certaine démocratie de proximité.


Mais cette autonomie heurte de plein fouet le projet d’Ahmed al-Shara. Le nouveau président veut un État centralisé fort, capable de s’imposer sur la scène internationale. Pour lui, tolérer un Kurdistan de facto serait un signe de faiblesse. Déjà, ses discours sur « la réunification du territoire » inquiètent à Qamichli comme à Hassaké.



Les Kurdes redoutent aussi une alliance objective entre Damas et Ankara. La Turquie, qui a pourtant soutenu al-Shara dans ses premières années de rupture avec Al-Qaïda, ne supporte pas l’idée d’un territoire autonome kurde à ses frontières. Or, si le président syrien choisissait de satisfaire son allié turc, les gains politiques et sociaux des Kurdes pourraient s’effondrer.



« Nous avons survécu à Assad et à l’État islamique », confie un cadre kurde. « Mais si Damas et Ankara s’entendent sur notre dos, notre avenir comme peuple libre sera remis en question. »



C’est ici que surgit une surprise géopolitique : Ahmed al-Shara, dans ses premiers discours de chef d’État, a évoqué la possibilité d’un dialogue avec Israël. Une déclaration impensable il y a encore quelques années, quand il faisait partie d’une mouvance qui considérait la lutte contre « l’ennemi sioniste » comme un devoir sacré.


Pour le président syrien, l’ouverture vers Israël est stratégique. Elle permettrait d’obtenir une reconnaissance internationale rapide, d’alléger les sanctions américaines, mais aussi de repositionner la Syrie comme acteur stabilisateur au Moyen-Orient. En se rapprochant de Jérusalem, il pourrait même jouer la carte d’un « nouvel accord de paix » qui ferait oublier son passé djihadiste.

Mais cette orientation heurte directement la Turquie, qui se verrait marginalisée. Ankara, longtemps protectrice de l’opposition syrienne et soutien discret d’al-Shara, n’accepterait pas de voir Damas nouer des liens avec Israël sans contrepartie. Pour Recep Tayyip Erdoğan, ou son successeur, une telle évolution équivaudrait à une trahison, et risquerait de briser l’équilibre fragile entre Ankara et Damas.


Dans ce nouveau paysage, les Druzes et les Kurdes apparaissent comme des baromètres essentiels. Leur sort dira si Ahmed al-Shara cherche véritablement à bâtir une Syrie pluraliste ou s’il se contente de jouer les équilibristes pour consolider son pouvoir.


Pour les Druzes, une reconnaissance officielle de leurs droits religieux et politiques, accompagnée de garanties de sécurité, serait le signe que Damas veut inclure toutes les communautés. Mais si la répression persiste dans le sud, la communauté pourrait basculer dans une opposition armée — ce qui fragiliserait le nouveau pouvoir.


Pour les Kurdes, tout dépendra du futur accord avec Israël. Si celui-ci ouvre la voie à une reconfiguration régionale qui sécurise les frontières et éloigne la menace turque, alors une forme d’autonomie négociée pourrait survivre. Mais si la Syrie choisit de se rapprocher d’Ankara pour écraser le Rojava, le conflit reprendrait de plus belle, avec un risque d’embrasement régional.


Ahmed al-Shara a bâti sa carrière sur des métamorphoses successives : insurgé en Irak, chef d’Al-Qaïda en Syrie, rebelle nationaliste, puis chef d’État. Ses partisans voient en lui un pragmatique capable de s’adapter ; ses détracteurs, un opportuniste guidé uniquement par la soif de pouvoir.


L’avenir des Druzes et des Kurdes dira qui a raison. Si leurs droits sont protégés et leurs institutions respectées, alors la Syrie pourrait entrer dans une nouvelle ère de coexistence. Si, au contraire, ils sont marginalisés ou écrasés, le pays replongera dans un cycle de violence, et l’image de l’ancien djihadiste devenu président ne sera qu’un nouveau masque posé sur un autoritarisme inchangé.



Le discours de réconciliation d’Ahmed al-Shara à l’ONU a marqué les esprits, mais ce sont les villages druzes du djebel et les villes kurdes du Rojava qui diront si ses promesses tiennent. Car l’avenir des minorités syriennes ne dépend pas seulement d’un président en quête de légitimité, mais d’un équilibre fragile entre mémoire, pouvoir et géopolitique.

Et ce sont peut-être les relations avec Israël, scellées au grand dam des Turcs, qui décideront si ce fragile équilibre se maintient… ou s’effondre.



Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privé



🇬🇧 English 


We present an analysis of the future of the Druze and the Kurds in the Syria of Ahmed al-Shara, with particular emphasis on the geopolitical dimension and the prospect of a future agreement with Israel — something that strongly irritates Turkey.


On Monday at the UN, Netanyahu is expected to meet him… an important moment on the road to Peace, a road paved with obstacles, with a dark genius at work: Qatar and its dollars.


Damascus. — The image is striking: the former jihadist leader, once known as Abu Mohammed al-Jolani, speaking in a dark suit at the UN podium. Ahmed al-Shara, president of Syria since the brutal fall of Bashar al-Assad last December, now presents himself as a man of peace, turned toward reconstruction and reconciliation. Yet his violent past and shifting alliances fuel distrust, particularly among two minorities whose future remains uncertain: the Druze in the south and the Kurds in the north.

The Druze, a closed religious community rooted in Ismaili Islam, have always cultivated cautious discretion. Settled mainly in the Suwayda region, in the south of the country, they have sought to preserve their autonomy while maintaining ambivalent relations with the central government. Under Hafez and then Bashar al-Assad, some Druze leaders struck deals with the regime, hoping to shield their community from regional upheavals.

But years of war rekindled tensions. The Druze remember the atrocities of Islamist factions, including al-Nusra Front led by al-Shara. Many were treated as heretics, even legitimate targets. Today, despite the new president’s dramatic gestures — apologies to Idlib’s Christians, restitution of lands and homes — concerns remain: will the Druze also benefit from such recognition?

“We have heard his promises of peace,” murmurs a Druze dignitary from Suwayda. “But as long as our young people are forced into an army dominated by his former comrades-in-arms, we know our future depends solely on his will.”

A sentiment shared by many in Jabal al-Druze, who fear their community will be used as nothing more than a showcase for superficial pluralism.

In the north, Syria’s Kurds face an even harsher dilemma. Since 2012, they have built a unique political experiment in the Middle East: the Autonomous Administration of Rojava. Backed by the Syrian Democratic Forces (SDF), battle-hardened against ISIS, they established local institutions defined by gender parity, multiculturalism, and a form of grassroots democracy.

But this autonomy collides head-on with Ahmed al-Shara’s vision. The new president seeks a strong centralized state capable of imposing itself on the international stage. For him, tolerating a de facto Kurdistan would signal weakness. Already, his speeches on “territorial reunification” worry people in Qamishli and Hasakah.

The Kurds also fear an objective alliance between Damascus and Ankara. Turkey, which once supported al-Shara during his early break with al-Qaeda, cannot tolerate the idea of an autonomous Kurdish entity along its borders. Should the Syrian president choose to appease his Turkish ally, the Kurds’ political and social gains could collapse.

“We survived Assad and the Islamic State,” says a Kurdish official. “But if Damascus and Ankara strike a deal at our expense, our future as a free people will be in jeopardy.”

Here emerges a geopolitical surprise: Ahmed al-Shara, in his first speeches as head of state, mentioned the possibility of dialogue with Israel. A statement unthinkable just a few years ago, when he belonged to a movement that viewed the fight against “the Zionist enemy” as a sacred duty.

For the Syrian president, reaching out to Israel is strategic. It could bring rapid international recognition, ease U.S. sanctions, and reposition Syria as a stabilizing force in the Middle East. By approaching Jerusalem, he could even play the card of a “new peace agreement” that would eclipse his jihadist past.

But this orientation directly confronts Turkey, which would find itself sidelined. Ankara, long the protector of the Syrian opposition and discreet supporter of al-Shara, would not tolerate Damascus forging ties with Israel without compensation. For Recep Tayyip Erdoğan, or his successor, such a development would be tantamount to betrayal, threatening to shatter the fragile balance between Ankara and Damascus.

In this new landscape, the Druze and Kurds emerge as essential barometers. Their fate will reveal whether Ahmed al-Shara truly seeks to build a pluralistic Syria or merely uses minorities as pawns to consolidate his power.

For the Druze, official recognition of their religious and political rights, coupled with security guarantees, would signal Damascus’s intent to include all communities. But if repression continues in the south, the community could take up arms — undermining the new regime.

For the Kurds, everything will depend on the future agreement with Israel. If it paves the way for regional reconfiguration that secures borders and neutralizes the Turkish threat, then a negotiated form of autonomy might survive. But if Syria chooses rapprochement with Ankara to crush Rojava, the conflict would flare up again, risking regional conflagration.

Ahmed al-Shara built his career through successive metamorphoses: insurgent in Iraq, leader of al-Qaeda in Syria, nationalist rebel, then head of state. His supporters see him as a pragmatist capable of adaptation; his critics as an opportunist driven solely by lust for power.

The future of the Druze and Kurds will determine who is right. If their rights are protected and their institutions respected, Syria could enter a new era of coexistence. If not, the country will slide back into violence, and the image of the former jihadist turned president will prove to be nothing but another mask for unchanging authoritarianism.


Ahmed al-Shara’s reconciliation speech at the UN left a strong impression, but it will be in the Druze villages of the mountain and the Kurdish towns of Rojava that his promises will be tested. The future of Syria’s minorities depends not only on a president seeking legitimacy, but on a fragile balance between memory, power, and geopolitics.


And perhaps it will be relations with Israel — sealed to Turkey’s dismay — that decide whether this fragile balance endures… or collapses.


This article is personal. I do not claim to be a scientist, historian, or professional journalist… It is delicate to testify as a layman, but on this blog I usually express a heartfelt reaction based on current events and my daily international press review. The photos and films are taken from the web, also for strictly personal, private use.


🇪🇸 Español


Presentamos un análisis sobre el futuro de los drusos y los kurdos en la Siria de Ahmed al-Shara, con un énfasis particular en la dimensión geopolítica y la perspectiva de un futuro acuerdo con Israel —algo que irrita profundamente a Turquía.


El lunes en la ONU, Netanyahu debería reunirse con él… un momento importante en el camino hacia la Paz, un camino sembrado de obstáculos, con un mal genio: Catar y sus dólares.


Damasco. — La imagen es impactante: el antiguo jefe yihadista, antes conocido como Abu Mohammed al-Jolani, hablando con traje oscuro en la tribuna de la ONU. Ahmed al-Shara, presidente de Siria desde la brutal caída de Bashar al-Asad en diciembre pasado, se presenta hoy como un hombre de paz, volcado hacia la reconstrucción y la reconciliación. Sin embargo, su pasado violento y sus alianzas cambiantes alimentan la desconfianza, especialmente entre dos minorías cuyo futuro sigue siendo incierto: los drusos del sur y los kurdos del norte.

Los drusos, una comunidad religiosa cerrada surgida del islam ismailí, siempre han cultivado una discreción prudente. Establecidos principalmente en la región de Suwayda, en el sur del país, buscaron preservar su autonomía manteniendo relaciones ambiguas con el poder central. Bajo Hafez y luego Bashar al-Asad, algunos líderes drusos pactaron con el régimen, con la esperanza de proteger a su comunidad de los vaivenes regionales.

Pero los años de guerra reavivaron las tensiones. Los drusos recuerdan las atrocidades de las facciones islamistas, incluido el Frente al-Nusra dirigido por al-Shara. Muchos fueron tratados como herejes, incluso como blancos legítimos. Hoy, a pesar de los gestos espectaculares del nuevo presidente —disculpas a los cristianos de Idlib, restitución de tierras y casas— persiste la preocupación: ¿recibirán también los drusos un gesto de reconocimiento?

“Hemos escuchado sus promesas de paz”, murmura un dignatario druso de Suwayda. “Pero mientras nuestros jóvenes se vean obligados a integrarse en un ejército dominado por sus antiguos compañeros de armas, sabemos que nuestro futuro depende solo de su voluntad.”

Un sentimiento compartido por muchos habitantes del Yebel Druze, que temen que su comunidad sea utilizada únicamente como escaparate de un pluralismo de fachada.

En el norte, los kurdos de Siria se enfrentan a un dilema aún más duro. Desde 2012, construyeron una experiencia política única en Oriente Medio: la Administración Autónoma de Rojava. Respaldados por las Fuerzas Democráticas Sirias (FDS), curtidas en la lucha contra Daesh, levantaron instituciones locales basadas en la paridad de género, el multiculturalismo y una cierta democracia de proximidad.

Pero esta autonomía choca de lleno con el proyecto de Ahmed al-Shara. El nuevo presidente quiere un Estado centralizado fuerte, capaz de imponerse en la escena internacional. Para él, tolerar un Kurdistán de facto sería signo de debilidad. Sus discursos sobre “la reunificación del territorio” ya generan inquietud en Qamishli y Hasakeh.

Los kurdos temen también una alianza objetiva entre Damasco y Ankara. Turquía, que apoyó a al-Shara en sus primeros años de ruptura con Al Qaeda, no soporta la idea de un territorio autónomo kurdo en sus fronteras. Y si el presidente sirio optara por satisfacer a su aliado turco, los logros políticos y sociales de los kurdos podrían desmoronarse.

“Sobrevivimos a Asad y al Estado Islámico”, confiesa un dirigente kurdo. “Pero si Damasco y Ankara llegan a un acuerdo a nuestra costa, nuestro futuro como pueblo libre estará en entredicho.”

Aquí surge una sorpresa geopolítica: Ahmed al-Shara, en sus primeros discursos como jefe de Estado, mencionó la posibilidad de un diálogo con Israel. Una declaración impensable hace unos años, cuando formaba parte de un movimiento que consideraba la lucha contra “el enemigo sionista” un deber sagrado.

Para el presidente sirio, abrirse a Israel es estratégico. Le permitiría obtener un rápido reconocimiento internacional, aliviar las sanciones estadounidenses y reposicionar a Siria como actor estabilizador en Oriente Medio. Al acercarse a Jerusalén, incluso podría jugar la carta de un “nuevo acuerdo de paz” que haría olvidar su pasado yihadista.

Pero esta orientación choca directamente con Turquía, que quedaría marginada. Ankara, durante mucho tiempo protectora de la oposición siria y apoyo discreto de al-Shara, no aceptaría que Damasco estrechara lazos con Israel sin compensación. Para Recep Tayyip Erdoğan, o su sucesor, tal evolución equivaldría a una traición y pondría en riesgo el frágil equilibrio entre Ankara y Damasco.

En este nuevo escenario, los drusos y los kurdos aparecen como barómetros esenciales. Su destino dirá si Ahmed al-Shara busca verdaderamente construir una Siria pluralista o si se limita a maniobrar para consolidar su poder.

Para los drusos, un reconocimiento oficial de sus derechos religiosos y políticos, acompañado de garantías de seguridad, sería la señal de que Damasco quiere incluir a todas las comunidades. Pero si persiste la represión en el sur, la comunidad podría pasar a la oposición armada, debilitando al nuevo poder.

Para los kurdos, todo dependerá del futuro acuerdo con Israel. Si este abre la vía a una reconfiguración regional que asegure las fronteras y aleje la amenaza turca, entonces podría sobrevivir una forma de autonomía negociada. Pero si Siria elige acercarse a Ankara para aplastar Rojava, el conflicto se reavivaría con riesgo de incendio regional.

Ahmed al-Shara ha construido su carrera sobre metamorfosis sucesivas: insurgente en Irak, jefe de Al Qaeda en Siria, rebelde nacionalista y luego jefe de Estado. Sus partidarios lo ven como un pragmático capaz de adaptarse; sus detractores, como un oportunista guiado únicamente por la sed de poder.

El futuro de los drusos y kurdos dirá quién tiene razón. Si sus derechos son protegidos y sus instituciones respetadas, Siria podría entrar en una nueva era de coexistencia. Si son marginados o aplastados, el país volverá al ciclo de violencia y la imagen del ex yihadista convertido en presidente no será más que una nueva máscara de un autoritarismo inmutable.


El discurso de reconciliación de Ahmed al-Shara en la ONU marcó a la opinión pública, pero serán los pueblos drusos del monte y las ciudades kurdas del Rojava quienes pondrán a prueba sus promesas. Porque el futuro de las minorías sirias no depende solo de un presidente en busca de legitimidad, sino de un equilibrio frágil entre memoria, poder y geopolítica.


Y quizás sean las relaciones con Israel —selladas para desesperación de los turcos— las que decidan si ese equilibrio frágil se mantiene… o se derrumba.


Este artículo es personal. No pretendo ser ni científico, ni historiador, ni periodista profesional… Es delicado testimoniar como profano, pero en este blog suelo expresar un golpe de corazón a partir de la actualidad y de la lectura de mi prensa internacional cotidiana. Las fotos y los vídeos se toman de la web, igualmente para un uso estrictamente personal y privado.


samedi 27 septembre 2025

Modigliani. juif de Livourne (FR, EN, ES) JBCH N° 445

Comme ma maman née De Paz, grana d'origine de Livourne, ce peintre décédé à 35 ans fait parti des plus grands. peintres du XXème siècle.

Si on reconnait de suite une de ses oeuvres, on ne peut cesser de l'examiner, de la respirer, de réfléchir devant tant de talent et de beauté. 

Passion des femmes, du style, des couleurs, passion en fait de l'art avec un grand "A", Mais peintre "maudit" qui a rejoint le panthéon des plus grands.


Amedeo Modigliani naît à Livourne en 1884, au sein d’une famille juive séfarade qui descend de réfugiés chassés d’Espagne et du Portugal. 


Depuis des siècles, Livourne est un havre pour les exilés, un carrefour méditerranéen où se croisent langues, cultures et destinées. Mais chez les Modigliani, le destin se fait tragédie dès la naissance : le jour même où sa mère le met au monde, des huissiers viennent saisir les biens familiaux, ruiné par des faillites antérieures. Amedeo naît sous le signe de la pauvreté et du drame.


Fragile, tuberculeux, souvent malade, il grandit sous la protection de sa mère, femme cultivée, qui lui ouvre les portes de l’art et de la littérature. Mais c’est à Paris, en 1906, qu’il décide de se forger comme artiste. 





Dans le bouillonnement des ateliers de Montmartre puis de Montparnasse, il impose sa silhouette élégante et aristocratique, malgré sa veste de velours élimée. On l’appelle « le prince de Montparnasse ». Prince sans royaume, pauvre mais riche de son identité : un Juif séfarade, héritier d’une mémoire et d’un exil que son art ne cessera de traduire.


Au départ, Modigliani s’adonne à la sculpture. Influencé par Constantin Brancusi et fasciné par l’art africain et égyptien, il sculpte des têtes aux nez rectilignes, des figures qui semblent surgies d’un rituel ancien. Mais la poussière de pierre aggrave sa santé fragile. En 1914, il abandonne définitivement la sculpture pour le pinceau.




La ligne devient son instrument de vérité. Ses portraits, allongés et stylisés, ne cherchent pas la ressemblance mais la profondeur de l’âme. Chaque visage est un mystère, chaque regard vide, une présence absolue. Le vide, dans ses yeux, est une ouverture sur l’infini, un souffle biblique qui dépasse la simple représentation.


Ses nus de 1917, exposés chez Berthe Weill et immédiatement censurés par la police pour « outrage à la pudeur », incarnent cette audace : corps sculpturaux, lumineux, solennels, qui défient le temps et la morale. Loin d’être des œuvres érotiques, ce sont des icônes de l’humain, des corps-âmes suspendus dans l’espace de la toile.


Dans le Paris de la Belle Époque, où l’antisémitisme rôde, Modigliani revendique sa judéité avec courage. Dès 1908, La Juive, portrait à l’exagération du nez, devient une provocation esthétique et identitaire. En 1910, il s’autoportraiture en tunique juive orthodoxe, défiant les préjugés de la capitale. Comme Chagall ou Soutine, il transforme la stigmatisation en force artistique.


La Juive

Sa judéité n’est pas un ornement, elle est structure de sa vision : un exil transposé sur la toile, des visages empreints de mémoire et de profondeur, des figures séfarades qui semblent conter des siècles d’histoire. Chaque trait, chaque courbe, chaque fond coloré est un hommage à ses racines méditerranéennes et à l’histoire de son peuple.


En parallèle, sa relation avec Jeanne Hébuterne, muse et amante, donne à son art une intensité nouvelle. Ses portraits d’elle sont à la fois tendres et tragiques, où l’allongement des silhouettes devient poème visuel, où les fonds sombres s’illuminent de la lumière de l’âme.

Jeanne Hébuterne

La mort de Modigliani en 1920, suivie vingt-quatre heures plus tard par le suicide de Jeanne enceinte, scelle la légende du peintre maudit. Mais au-delà du mythe, c’est l’œuvre qui demeure : des lignes qui disent l’invisible, des regards qui explorent l’intime et l’universel, une affirmation d’identité dans un monde hostile.


Aujourd’hui, son œuvre connaît un rayonnement mondial. L’exposition de 2023 au musée de l’Orangerie à Paris a permis de redécouvrir l’élégance tragique de ses portraits, en insistant sur la manière dont sa judéité se lit dans chaque ligne et chaque trait. Le musée a mis en lumière le dialogue constant entre mémoire, identité et modernité : Modigliani n’est pas seulement un peintre de Montparnasse, mais un témoin de l’histoire juive en Europe, un artiste qui a su transformer l’exil, la pauvreté et la maladie en beauté intemporelle.


Ses nus, ses visages, ses figures allongées ne vieillissent pas. Ils parlent à l’universel. Dans chaque regard vide, il y a l’infini : celui de l’âme, celui de la mémoire, celui d’un peuple en quête de lumière. La résonance de Modigliani aujourd’hui est double : esthétique et historique. Il ne s’agit plus seulement de contempler la ligne et la couleur, mais de comprendre l’homme, le Juif, le créateur qui a façonné son identité et son art dans la lumière fragile de Montparnasse.


Je suis certain qu'on parlera de lui dans mille ans, tant son oeuvre est intense. Modigliani reste, un siècle plus tard, le prince maudit et glorieux de Montparnasse : un peintre juif dont les toiles sont autant de miroirs tendus à la face du temps, à la mémoire et à l’âme





Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privé


English 


Like me… like my mother, born De Paz, from Livorno, this painter, who died at 35, belongs to the greatest.


If one immediately recognizes one of his works, one cannot stop examining it, breathing it in, reflecting on such talent and beauty.

A passion for women, for style, for color—a passion, in fact, for Art with a capital “A.” Yet a “cursed” painter who has joined the pantheon of the greatest.

Amedeo Modigliani was born in Livorno in 1884, into a Sephardic Jewish family descended from refugees expelled from Spain and Portugal.

For centuries, Livorno has been a haven for exiles, a Mediterranean crossroads where languages, cultures, and destinies intersect. But for the Modigliani family, destiny is tragic from the start: on the very day his mother gives birth, bailiffs arrive to seize the family’s possessions, ruined by previous bankruptcies. Amedeo is born under the sign of poverty and drama.

Fragile, tubercular, often ill, he grows under the protection of his cultured mother, who opens the doors of art and literature to him. But it is in Paris, in 1906, that he decides to forge himself as an artist.

Amid the bustling ateliers of Montmartre and later Montparnasse, he imposes his elegant and aristocratic silhouette, despite his worn velvet jacket. He is called “the Prince of Montparnasse.” A prince without a kingdom, poor yet rich in his identity: a Sephardic Jew, heir to a memory and an exile that his art will endlessly translate.

At first, Modigliani devoted himself to sculpture. Influenced by Constantin Brancusi and fascinated by African and Egyptian art, he sculpted heads with straight noses, figures that seemed to emerge from an ancient ritual. But stone dust worsened his fragile health. In 1914, he definitively abandoned sculpture for the brush.

Line became his instrument of truth. His portraits, elongated and stylized, do not seek likeness but the depth of the soul. Each face is a mystery; each empty gaze, an absolute presence. The void in his eyes is an opening to infinity, a biblical breath surpassing mere representation.

His 1917 nudes, exhibited at Berthe Weill and immediately censored by the police for “offense to decency,” embody this audacity: sculptural, luminous, solemn bodies that defy time and morality. Far from erotic works, they are icons of humanity, body-souls suspended in the space of the canvas.

In Belle Époque Paris, where antisemitism lurked, Modigliani courageously asserted his Jewish identity. As early as 1908, La Juive, with its exaggerated nose, became an aesthetic and identity provocation. In 1910, he painted himself in an Orthodox Jewish tunic, challenging the prejudices of the capital. Like Chagall or Soutine, he transformed stigmatization into artistic strength.

His Jewishness was not ornament—it structured his vision: an exile transposed onto canvas, faces imbued with memory and depth, Sephardic figures telling centuries of history. Every line, every curve, every colored background pays homage to his Mediterranean roots and the history of his people.

In parallel, his relationship with Jeanne Hébuterne, muse and lover, gave his art a new intensity. His portraits of her are tender yet tragic, where elongated silhouettes become visual poetry and dark backgrounds are illuminated by the soul’s light.

The death of Modigliani in 1920, followed twenty-four hours later by the suicide of Jeanne, pregnant, sealed the legend of the cursed painter. But beyond the myth, the work remains: lines that speak the invisible, gazes exploring the intimate and universal, an affirmation of identity in a hostile world.

Today, his work enjoys global resonance. The 2023 exhibition at the Musée de l’Orangerie in Paris allowed a rediscovery of the tragic elegance of his portraits, highlighting how his Jewish identity is evident in every line and stroke. The museum emphasized the constant dialogue between memory, identity, and modernity: Modigliani is not only a painter of Montparnasse, but a witness to Jewish history in Europe, an artist who transformed exile, poverty, and illness into timeless beauty.

His nudes, faces, and elongated figures do not age. They speak to the universal. In each empty gaze lies infinity: the soul’s, memory’s, and a people’s search for light. Modigliani’s resonance today is both aesthetic and historical. It is no longer only about admiring line and color but understanding the man, the Jew, the creator who shaped his identity and art in Montparnasse’s fragile light.


I am certain people will speak of him a thousand years from now, so intense is his work. A century later, Modigliani remains the cursed and glorious Prince of Montparnasse: a Jewish painter whose canvases are mirrors held up to time, memory, and the soul.


Spanish 


Como yo… como mi madre, nacida De Paz, de Livorno, este pintor, que murió a los 35 años, pertenece a los más grandes.


Si uno reconoce de inmediato una de sus obras, no puede dejar de examinarla, de respirarla, de reflexionar ante tanto talento y belleza.


Pasión por las mujeres, por el estilo, por el color—una pasión, de hecho, por el Arte con mayúscula. Pero un pintor “maldito” que se ha unido al panteón de los más grandes.

Amedeo Modigliani nació en Livorno en 1884, en el seno de una familia judía sefardí descendiente de refugiados expulsados de España y Portugal.

Durante siglos, Livorno ha sido un refugio para los exiliados, un cruce mediterráneo donde se cruzan lenguas, culturas y destinos. Pero en la familia Modigliani, el destino es trágico desde el nacimiento: el mismo día en que su madre da a luz, los alguaciles llegan para embargar los bienes familiares, arruinados por quiebras anteriores. Amedeo nace bajo el signo de la pobreza y el drama.

Frágil, tuberculoso, frecuentemente enfermo, crece bajo la protección de su madre culta, quien le abre las puertas del arte y la literatura. Pero es en París, en 1906, donde decide forjarse como artista.

En el bullicio de los talleres de Montmartre y luego de Montparnasse, impone su silueta elegante y aristocrática, a pesar de su chaqueta de terciopelo gastada. Lo llaman “el príncipe de Montparnasse.” Príncipe sin reino, pobre pero rico en su identidad: un judío sefardí, heredero de una memoria y un exilio que su arte traducirá sin cesar.

Al principio, Modigliani se dedicó a la escultura. Influenciado por Constantin Brancusi y fascinado por el arte africano y egipcio, esculpió cabezas con narices rectilíneas, figuras que parecían surgir de un antiguo ritual. Pero el polvo de piedra agravó su salud frágil. En 1914, abandona definitivamente la escultura por el pincel.

La línea se convirtió en su instrumento de verdad. Sus retratos, alargados y estilizados, no buscan la semejanza sino la profundidad del alma. Cada rostro es un misterio; cada mirada vacía, una presencia absoluta. El vacío en sus ojos es una apertura al infinito, un aliento bíblico que supera la mera representación.

Sus desnudos de 1917, exhibidos en Berthe Weill y censurados inmediatamente por la policía por “ofensa a la decencia,” encarnan esta audacia: cuerpos escultóricos, luminosos, solemnes, que desafían el tiempo y la moral. Lejos de ser obras eróticas, son íconos de lo humano, cuerpos-almas suspendidos en el espacio del lienzo.

En el París de la Belle Époque, donde el antisemitismo acechaba, Modigliani afirmaba valientemente su judaísmo. Ya en 1908, La Juive, con su nariz exagerada, se convirtió en una provocación estética e identitaria. En 1910, se autorretrató con túnica judía ortodoxa, desafiando los prejuicios de la capital. Como Chagall o Soutine, transformó la estigmatización en fuerza artística.

Su judaísmo no es un adorno, sino la estructura de su visión: un exilio trasladado al lienzo, rostros impregnados de memoria y profundidad, figuras sefardíes que parecen contar siglos de historia. Cada trazo, cada curva, cada fondo coloreado rinde homenaje a sus raíces mediterráneas y a la historia de su pueblo.

Paralelamente, su relación con Jeanne Hébuterne, musa y amante, da a su arte una nueva intensidad. Sus retratos de ella son tiernos y trágicos, donde las siluetas alargadas se convierten en poesía visual y los fondos oscuros se iluminan con la luz del alma.

La muerte de Modigliani en 1920, seguida veinticuatro horas después por el suicidio de Jeanne, embarazada, sella la leyenda del pintor maldito. Pero más allá del mito, queda la obra: líneas que dicen lo invisible, miradas que exploran lo íntimo y lo universal, una afirmación de identidad en un mundo hostil.

Hoy, su obra goza de resonancia mundial. La exposición de 2023 en el Museo de la Orangerie de París permitió redescubrir la elegancia trágica de sus retratos, destacando cómo su judaísmo se lee en cada línea y trazo. El museo resaltó el diálogo constante entre memoria, identidad y modernidad: Modigliani no es solo un pintor de Montparnasse, sino un testigo de la historia judía en Europa, un artista que supo transformar el exilio, la pobreza y la enfermedad en belleza atemporal.

Sus desnudos, rostros y figuras alargadas no envejecen. Hablan al universal. En cada mirada vacía hay infinito: del alma, de la memoria, de un pueblo en busca de luz. La resonancia de Modigliani hoy es doble: estética e histórica. Ya no se trata solo de contemplar la línea y el color, sino de comprender al hombre, al judío, al creador que forjó su identidad y su arte a la luz frágil de Montparnasse.


Estoy seguro de que se hablará de él dentro de mil años, tan intensa es su obra. Un siglo después, Modigliani sigue siendo el príncipe maldito y glorioso de Montparnasse: un pintor judío cuyas telas son espejos al tiempo, a la memoria y al alma.


Israël livre des patriots puis le Dome de fer à l'Ukraine (FR, EN, ES) JBCH N° 444

Les relations Ukraine Israël sont ambiguës, il y a un profond ressentiment antisémite en Ukraine, et Pourtant le Président élu est un Juif, Vlodimir Zelinsky, un véritable héros, et capitaine de guerre qui a su sauver soon pays d'un écrasement certain par le Russie le 22 Février 2022. ! 


Le massacre de plusieurs centaines de milliers de juifs à la demande des nazis a marque à tout jamais l'Histoire du Monde. N'oubliez jamais Babi Yar !


Pourtant l'Ukraine a toujours porté son vote contre Israël à l'ONU, et , paradoxe de la géo-politique, Israël vient de décider malgré des réticences de livrer des missiles patriot et le Dome de fer à ce pays... 



Le président ukrainien Volodymyr Zelensky selon lequel « un système israélien (Patriot) fonctionne en Ukraine depuis un mois » marque une étape importante : il s’agit d’une confirmation publique qu’au moins une batterie de défense aérienne de type Patriot est effectivement déployée et opérationnelle pour protéger l’espace ukrainien. 


Zelinsky et Nathanyaou


Cette révélation doit être lue à plusieurs niveaux : opérationnel (amélioration ponctuelle de la défense contre missiles/drones), diplomatique (comment Israël positionne son aide au milieu de fortes pressions internationales) et politique intérieure en Ukraine (montrer des résultats tangibles dans la protection des civils). Zelensky a aussi évoqué la possible livraison de deux batteries supplémentaires à l’automne, ce qui, si confirmé, augmenterait sensiblement la capacité défensive ukrainienne. 



Sur l’origine exacte des batteries, le fil des informations publiques est un peu plus complexe. Des enquêtes et reportages antérieurs avaient indiqué que des composants Patriot en provenance d’Israël sont arrivés via la Roumanie.


En pratique, les Patriots sont des systèmes complexes qui demandent non seulement la livraison de lanceurs et radars, mais aussi formation, pièces de rechange et intégration dans un réseau vertical de commandement. Si Israël est partie prenante (directement ou indirectement), cela implique coordination rapprochée avec les États-Unis et l’Otan pour l’emploi et la logistique. 



Israël a longtemps adopté une posture prudente vis-à-vis du conflit ukrainien, pesant plusieurs facteurs : ses relations opérationnelles et de deconfliction avec la Russie (surtout du fait de l'ancienne présence russe en Syrie), ses intérêts sécuritaires régionaux et la nécessité de ménager certaines équilibres diplomatiques. Cette prudence s’est traduite par des abstentions ou des votes mesurés à l’ONU sur des résolutions touchant Israël/Palestine et la Russie, et par des décisions politiques souvent pragmatiques. 


La décision d’autoriser, tolérer ou faciliter une livraison Patriot (même si indirecte) peut traduire plusieurs calculs : solidarité occidentale renforcée envers l’Ukraine, réponse à des pressions de partenaires (États-Unis en tête), volonté de protéger civils ukrainiens, et le souci d’affirmer un positionnement pro-Occident malgré les risques de froisser Moscou. Le compromis souvent choisi par Tel-Aviv consiste à minimiser la publicité officielle tout en aidant (par canaux logistiques, transferts d’équipements américains, soutien technique, etc.). 


L'aide d'Israël ne se limite pas aux anti-missiles, mais aussi a la luttre contre les drones "Tryzub" dérivé de l'iron beam: L’armée ukrainienne disposerait désormais grace à cette aide d’une arme laser pour abattre drones et avions russes


Iron Beam

 L’histoire juive en Ukraine (Babi Yar, les « massacres par balles »), l’émigration juive vers Israël (aliya), et la présence religieuse importante (pèlerinage d’Uman). Ces éléments forment un cadre qui rend la relation Israël-Ukraine singulière et émotionnellement chargée.


Zelinsky à Babi Yar


Babi Yar et la Shoah par balles. Les massacres massifs contre les Juifs en Ukraine pendant l’occupation nazie — notamment Babi Yar — ont été documentés par des chercheurs et des enquêtes de terrain (le père Patrick Desbois et son ONG Yahad-In Unum ont mené des comptages et des investigations détaillées sur ces massacres). Ces mémoires pèsent lourd dans les consciences et dans les relations mémorielles entre Israël et l’Ukraine. 


Aliyah / immigration depuis l’Ukraine. Il y a eu d’importantes vagues d’émigration juive depuis l’URSS et depuis l’Ukraine vers Israël — surtout après l’effondrement soviétique et lors des crises récentes (2022 etc.).  Près de 800 000 Ukrainiens auraient fait leur  aliyah en deux générations ». et des dizaines de milliers depuis 2022.



Uman et le pèlerinage. Le pèlerinage à Ouman (Roch Hachana) attire chaque année des dizaines de milliers de personnes — traditionnellement des dizaines à quelques centaines de milliers selon les années et conditions; en temps normal les flux peuvent être très élevés, mais les chiffres varient fortement d’une année sur l’autre. 

Les lignes de loyauté diplomatique et les mémoires historiques ne déterminent pas à eux seuls la politique militaire contemporaine. Israël agit selon des intérêts stratégiques et des contraintes opérationnelles : protéger ses relations avec l’Occident, aider des alliés, maintenir un avantage technologique, et garder un canal de communication avec Moscou près de deux millions de russophones résident dans ce pays. D’où la logique d’un soutien discret ou indirect (surtout pour matériels sensibles comme les Patriots), traduisant un équilibre entre mémoire/histoire et réalpolitique. 


Les risques et conséquences possibles Diplomatiques : une implication israélienne (même limitée) peut refroidir les relations avec Moscou . Symboliques : pour certains observateurs et pour des segments de l’opinion israélienne ou ukrainienne, il existe une dissonance entre votes internationaux (où l’Ukraine n’a pas toujours voté « pour » Israël) et l’aide militaire. Cela peut alimenter critiques et malentendus.  

Au point de vue militaires : l’arrivée de Patriots améliore la défense des infrastructures civiles ukrainiennes mais n’élucide pas toutes les vulnérabilités du pays face aux attaques russes massives.


La déclaration de Zelensky sur des Patriots israéliens opérationnels en Ukraine est factuelle et lourde de sens : elle matérialise une évolution du soutien militaire occidental et un possible tournant dans la coopération technique. 


En parallèle, les paradoxes historiques (Babi Yar), démographiques (vagues d’aliyah) et religieux (Ouman) révèlent l’épaisseur du lien entre Israël et l’Ukraine : un lien fait de mémoire, d’intérêts géopolitiques et de réalités humaines. 


Ces tensions rendent la politique de Tel-Aviv prudente et souvent ambivalente : mémoire et empathie existent, mais l’action militaire dépend de calculs stratégiques et de contraintes d’équilibre régional. 

Sources : 

  • Déclaration de Zelensky et couverture : i24news / Times of Israel. 

  • Enquêtes sur transfert et logistique des Patriots : Reuters (reportage sur transferts et rôle US/Israël). 

  • Enregistrements de votes et posture à l’ONU (comportement de l’Ukraine sur résolutions liées à Israël) : UN Watch. 

  • Données et analyses sur l’alyah / vagues d’immigration depuis l’ex-URSS et l’Ukraine : Jewish Agency / divers reportages. 

  • Enquêtes mémorielles sur les massacres (Babi Yar) et travaux de Patrick Desbois / Yahad-In Unum. 




Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privé


🇬🇧 English Translation


Ukraine–Israel relations are ambiguous. There is a deep antisemitic resentment in Ukraine, and yet the elected President is a Jew, Volodymyr Zelensky — a true hero and a wartime captain who managed to save his country from certain crushing defeat by Russia on February 22, 2022. The massacre of several hundred thousand Jews at the behest of the Nazis forever marked the History of the World. Never forget Babi Yar!


And yet, Ukraine has consistently voted against Israel at the UN. And still, in a paradox of geopolitics, Israel has just decided, despite its reluctance, to deliver Patriot missiles and the Iron Dome to this country…

Ukrainian President Volodymyr Zelensky stated that “an Israeli system (Patriot) has been operating in Ukraine for a month.” This marks an important milestone: it is a public confirmation that at least one Patriot-type air defense battery is effectively deployed and operational to protect Ukrainian airspace.

This revelation must be read on several levels: operational (improving defense against missiles/drones), diplomatic (how Israel positions its aid amid heavy international pressures), and domestic politics in Ukraine (showing tangible results in protecting civilians). Zelensky also mentioned the possible delivery of two additional batteries in the fall, which, if confirmed, would significantly increase Ukraine’s defensive capacity.

As for the exact origin of the batteries, the thread of public information is more complex. Previous investigations and reports had indicated that Patriot components from Israel arrived via Romania.

In practice, Patriots are complex systems requiring not only launchers and radars but also training, spare parts, and integration into a vertical command network. If Israel is involved (directly or indirectly), this implies close coordination with the United States and NATO for their use and logistics.

Israel has long adopted a cautious stance on the Ukrainian conflict, weighing several factors: its operational and deconfliction ties with Russia (especially because of Russia’s former presence in Syria), its regional security interests, and the need to maintain certain diplomatic balances. This caution has often translated into abstentions or measured votes at the UN on resolutions affecting Israel/Palestine and Russia, as well as pragmatic political decisions.

The decision to authorize, tolerate, or facilitate a Patriot delivery (even indirectly) can reflect several calculations: reinforced Western solidarity with Ukraine, responding to pressure from partners (chiefly the United States), the desire to protect Ukrainian civilians, and the need to affirm a pro-Western stance despite the risk of upsetting Moscow. The compromise often chosen by Tel Aviv is to minimize official publicity while assisting (through logistical channels, transfers of U.S. equipment, technical support, etc.).

The Jewish history in Ukraine (Babi Yar, the “massacres by bullets”), Jewish emigration to Israel (aliyah), and the significant religious presence (the pilgrimage to Uman). These elements create a framework that makes the Israel–Ukraine relationship singular and emotionally charged.

  • Babi Yar and the Holocaust by bullets. The mass killings of Jews in Ukraine during Nazi occupation — notably Babi Yar — have been documented by researchers and field investigations (Father Patrick Desbois and his NGO Yahad-In Unum conducted detailed counts and research on these massacres). These memories weigh heavily in the collective conscience and in memorial relations between Israel and Ukraine.

  • Aliyah / immigration from Ukraine. There have been major waves of Jewish emigration from the USSR and from Ukraine to Israel — especially after the Soviet collapse and during recent crises (including 2022). Nearly 800,000 Ukrainians are said to have made aliyah in two generations, and tens of thousands more since 2022.

  • Uman and the pilgrimage. The pilgrimage to Uman (Rosh Hashanah) attracts every year tens of thousands of people — traditionally ranging from tens to hundreds of thousands depending on the year and conditions; under normal circumstances, flows can be very high, though numbers vary significantly year to year.

Diplomatic loyalties and historical memories do not solely determine contemporary military policy. Israel acts according to strategic interests and operational constraints: protecting its relations with the West, assisting allies, maintaining a technological edge, and keeping a communication channel with Moscow (nearly two million Russian speakers reside in Israel). Hence the logic of discreet or indirect support (especially for sensitive systems like Patriots), reflecting a balance between memory/history and realpolitik.

Possible risks and consequences:

  • Diplomatic: Israeli involvement (even limited) may cool relations with Moscow.

  • Symbolic: For some observers and segments of public opinion in Israel or Ukraine, there is a dissonance between international votes (where Ukraine has not always voted “for” Israel) and military aid. This can fuel criticism and misunderstanding.

  • Military: The arrival of Patriots improves the defense of Ukrainian civilian infrastructure but does not resolve all vulnerabilities to massive Russian attacks.

Zelensky’s declaration that Israeli Patriots are operational in Ukraine is both factual and meaningful: it materializes an evolution in Western military support and a possible turning point in technical cooperation.

At the same time, the historical paradoxes (Babi Yar), demographic dynamics (aliyah waves), and religious dimensions (Uman) highlight the depth of the Israel–Ukraine connection: a link forged by memory, geopolitical interests, and human realities. These tensions make Israel’s policy cautious and often ambivalent: memory and empathy exist, but military action depends on strategic calculations and regional balance constraints.


Sources:

  • Zelensky’s statement and coverage: i24news / Times of Israel.

  • Investigations on Patriot transfers and logistics: Reuters.

  • UN voting records and Ukraine’s posture on Israel-related resolutions: UN Watch.

  • Data and analyses on aliyah / emigration from the former USSR and Ukraine: Jewish Agency and various reports.

  • Memorial investigations on massacres (Babi Yar) and the work of Patrick Desbois / Yahad-In Unum.


This article is personal. I do not claim to be a scientist, a historian, or a professional journalist… It is delicate to bear witness as a layman, but in this blog I usually express a heartfelt reaction to current events and my daily reading of the international press.


The photos and videos are taken from the web, again for strictly personal and private use.


🇪🇸 Spanish 


Las relaciones entre Ucrania e Israel son ambiguas. Existe un profundo resentimiento antisemita en Ucrania, y sin embargo el presidente electo es un judío, Volodímir Zelensky, un verdadero héroe y capitán de guerra que supo salvar a su país de una derrota segura frente a Rusia el 22 de febrero de 2022. La masacre de varios cientos de miles de judíos a instancias de los nazis marcó para siempre la Historia del Mundo. ¡Nunca olviden Babi Yar!

Y aun así, Ucrania siempre ha votado contra Israel en la ONU. Y sin embargo, paradoja de la geopolítica, Israel acaba de decidir, pese a sus reticencias, entregar misiles Patriot y la Cúpula de Hierro a este país…

El presidente ucraniano Volodímir Zelensky declaró que “un sistema israelí (Patriot) funciona en Ucrania desde hace un mes”. Esto marca una etapa importante: se trata de una confirmación pública de que al menos una batería de defensa aérea tipo Patriot está efectivamente desplegada y operativa para proteger el espacio aéreo ucraniano.

Esta revelación debe leerse en varios niveles: operacional (mejora puntual de la defensa contra misiles/drones), diplomático (cómo posiciona Israel su ayuda en medio de fuertes presiones internacionales) y política interna en Ucrania (mostrar resultados tangibles en la protección de civiles). Zelensky también mencionó la posible entrega de dos baterías adicionales en otoño, lo que, de confirmarse, aumentaría sensiblemente la capacidad defensiva ucraniana.

Sobre el origen exacto de las baterías, la cadena de información pública es más compleja. Investigaciones e informes anteriores habían indicado que componentes Patriot procedentes de Israel llegaron vía Rumanía.

En la práctica, los Patriot son sistemas complejos que requieren no solo el suministro de lanzadores y radares, sino también formación, repuestos e integración en una red de mando vertical. Si Israel está implicado (directa o indirectamente), esto implica una estrecha coordinación con Estados Unidos y la OTAN para su empleo y logística.

Israel ha adoptado durante mucho tiempo una postura cautelosa respecto al conflicto ucraniano, ponderando varios factores: sus lazos operativos y de desconfl icción con Rusia (sobre todo por la antigua presencia rusa en Siria), sus intereses de seguridad regional y la necesidad de mantener ciertos equilibrios diplomáticos. Esta prudencia se ha traducido en abstenciones o votos medidos en la ONU sobre resoluciones que afectan a Israel/Palestina y Rusia, así como en decisiones políticas pragmáticas.

La decisión de autorizar, tolerar o facilitar una entrega de Patriot (aunque sea indirecta) puede reflejar varios cálculos: solidaridad occidental reforzada con Ucrania, respuesta a las presiones de socios (principalmente Estados Unidos), voluntad de proteger a los civiles ucranianos, y la necesidad de afirmar una postura prooccidental a pesar del riesgo de irritar a Moscú. El compromiso elegido a menudo por Tel Aviv consiste en minimizar la publicidad oficial al tiempo que se presta ayuda (a través de canales logísticos, transferencias de equipos estadounidenses, apoyo técnico, etc.).

La historia judía en Ucrania (Babi Yar, las «masacres a balazos»), la emigración judía a Israel (aliyá) y la presencia religiosa importante (la peregrinación a Uman). Estos elementos configuran un marco que hace que la relación Israel–Ucrania sea singular y cargada de emociones.

  • Babi Yar y la Shoá por balas. Las masacres masivas contra judíos en Ucrania durante la ocupación nazi — en particular Babi Yar — han sido documentadas por investigadores e investigaciones de campo (el padre Patrick Desbois y su ONG Yahad-In Unum realizaron conteos e investigaciones detalladas sobre estas masacres). Estas memorias pesan mucho en la conciencia colectiva y en las relaciones memoriales entre Israel y Ucrania.

  • Aliyá / inmigración desde Ucrania. Ha habido importantes oleadas de emigración judía desde la URSS y desde Ucrania hacia Israel — especialmente tras el colapso soviético y durante las crisis recientes (incluido 2022). Se estima que cerca de 800.000 ucranianos han hecho aliyá en dos generaciones, y decenas de miles más desde 2022.

  • Uman y la peregrinación. La peregrinación a Uman (Rosh Hashaná) atrae cada año a decenas de miles de personas — tradicionalmente entre decenas y cientos de miles según los años y las condiciones; en tiempos normales los flujos pueden ser muy altos, aunque las cifras varían significativamente de un año a otro.

Las lealtades diplomáticas y las memorias históricas no determinan por sí solas la política militar contemporánea. Israel actúa según intereses estratégicos y restricciones operativas: proteger sus relaciones con Occidente, ayudar a aliados, mantener una ventaja tecnológica y conservar un canal de comunicación con Moscú (casi dos millones de rusoparlantes residen en Israel). De ahí la lógica de un apoyo discreto o indirecto (sobre todo para sistemas sensibles como los Patriot), reflejando un equilibrio entre memoria/historia y realpolitik.


Riesgos y consecuencias posibles:

  • Diplomáticos: una implicación israelí (aunque limitada) puede enfriar las relaciones con Moscú.

  • Simbólicos: para algunos observadores y segmentos de la opinión pública israelí o ucraniana, existe una disonancia entre los votos internacionales (donde Ucrania no siempre ha votado “a favor” de Israel) y la ayuda militar. Esto puede alimentar críticas y malentendidos.

  • Militares: la llegada de los Patriot mejora la defensa de las infraestructuras civiles ucranianas, pero no resuelve todas las vulnerabilidades del país frente a los ataques masivos rusos.

La declaración de Zelensky de que los Patriot israelíes están operativos en Ucrania es un hecho concreto y cargado de sentido: materializa una evolución del apoyo militar occidental y un posible punto de inflexión en la cooperación técnica.


Al mismo tiempo, las paradojas históricas (Babi Yar), demográficas (oleadas de aliyá) y religiosas (Uman) revelan la profundidad del vínculo entre Israel y Ucrania: un vínculo hecho de memoria, intereses geopolíticos y realidades humanas. Estas tensiones hacen que la política de Tel Aviv sea cauta y a menudo ambivalente: la memoria y la empatía existen, pero la acción militar depende de cálculos estratégicos y de restricciones de equilibrio regional.


Fuentes:

  • Declaración de Zelensky y cobertura: i24news / Times of Israel.

  • Investigaciones sobre transferencias y logística de los Patriot: Reuters.

  • Registros de votación y postura de Ucrania en la ONU sobre resoluciones relativas a Israel: UN Watch.

  • Datos y análisis sobre aliyá / emigración desde la ex URSS y Ucrania: Jewish Agency y diversos reportajes.

  • Investigaciones memoriales sobre las masacres (Babi Yar) y trabajos de Patrick Desbois / Yahad-In Unum.


Este artículo es personal. No pretendo ser ni científico, ni historiador, ni profesional del periodismo… Es delicado testimoniar siendo profano, pero en este blog suelo expresar un “coup de cœur” a partir de la actualidad y de la lectura de mi prensa internacional diaria.


Las fotos y películas son tomadas de la web, también para un uso estrictamente personal y privado.


Maître Alain Passard à l'Arpège. (FR, EN, ES). JBCH N° 443


Pour mon anniversaire il y a quelques années, nos enfants nous ont offert un déjeuner chez Passard, le 3 étoiles de la cuisine végétarienne.


Arrivée à 12h30, nous en sommes sortis vers 17h.    Nous avons passé un moment inoubliable, tout était excellent, esthétique et sublime. c'est à recommander.


 Depuis 1996, Alain Passard règne sur l’Arpège avec trois étoiles Michelin, mais ce n’est pas seulement sa maîtrise technique qui a fait de lui une légende de la gastronomie française. C’est avant tout son audace et sa capacité à réinventer la cuisine qui le placent au sommet. Passard a rapidement compris que pour s’imposer, il ne suffisait pas de suivre les traditions, mais de les réinventer.


Alain Passard


Alors que de nombreux chefs se cantonnaient à la viande et au poisson comme pièces centrales de leurs menus, Passard a mis les légumes au cœur de son art culinaire. Dans un monde où la gastronomie classique valorisait surtout la chair animale, il a choisi de transformer le potager en protagoniste, signant ainsi une véritable révolution. 


Ses légumes, provenant en grande partie de ses propres jardins, ne sont pas des garnitures accessoires : ils deviennent les héros d’assiettes d’une complexité et d’une finesse rares, révélant des saveurs longtemps négligées dans la haute cuisine. Cette audace a été reconnue par Michelin dès 1996, quand il a décroché sa troisième étoile, confirmant que le respect des saisons et l’obsession du goût pouvaient supplanter les codes traditionnels.



Mais ce qui distingue réellement Passard, c’est sa quête incessante de nouveauté et de radicalité. Son passage presque intégral au végan, en éliminant progressivement les produits animaux de ses menus, illustre une volonté de repousser les limites du goût et de l’innovation. 


Certains critiques voient cette démarche comme un geste provocateur ou un pari risqué, tandis que d’autres y perçoivent le signe d’une vision avant-gardiste. Dans tous les cas, elle confirme que Passard n’est jamais satisfait de l’acquis et qu’il cherche à explorer chaque recoin du possible culinaire.



La maîtrise technique de Passard est indissociable de son sens esthétique. Chaque assiette est conçue comme une œuvre, où les couleurs, les formes et les textures dialoguent pour créer une harmonie visuelle et gustative. Cette approche artistique a parfois été critiquée comme prétentieuse, notamment lorsqu’il transpose des plats classiques dans des formes inédites, ou lorsqu’il expérimente avec des combinaisons audacieuses – tétragone, pêche, raisin ou carpaccio de tomate-poire – qui surprennent autant qu’elles questionnent les palais habitués aux conventions. Ces expérimentations témoignent d’un chef qui ose, qui provoque et qui élève la cuisine à un niveau conceptuel rarement atteint.




Passard a également marqué l’histoire de la gastronomie par sa constance et sa discipline. Depuis plus de trois décennies, il maintient un niveau d’excellence inégalé, avec une cohérence dans sa vision : sublimer les légumes et travailler le produit brut avec rigueur. Sa capacité à se renouveler tout en conservant l’âme de son style témoigne d’une intelligence culinaire rare, combinant innovation, tradition et intuition.


Alain Passard a transformé la perception des légumes en gastronomie. Chaque assiette raconte une histoire, chaque ingrédient est valorisé, 




Au-delà de la technique, Passard incarne un chef visionnaire, capable d’influencer toute une génération. Ses apprentis et collaborateurs ont propagé ses méthodes et son exigence, faisant de l’Arpège un véritable centre de formation pour la nouvelle gastronomie. 



En somme, on  constate qu'Alain Passard est devenu le maître absolu par sa capacité à conjuguer technique irréprochable, audace esthétique et vision novatrice. Sa cuisine ne se limite pas à nourrir : elle interroge, surprend et élève le goût à une forme d’art. Les critiques, parfois sévères, ne font que souligner l’exigence d’un chef qui ne cesse de repousser ses propres limites, fidèle à une trajectoire marquée par l’inventivité et l’exigence, au service de la beauté et du goût des légumes.


Il a  81 ans, et il continue d’innover et d’explorer de nouvelles pistes véganes ou transgressives , Alain Passard reste un chef dont l’influence dépasse largement les murs de l’Arpège. Sa force réside dans la maîtrise parfaite de ses produits, sa créativité sans limite et sa capacité à transformer chaque repas en expérience sensorielle inédite. 

C’est ce mélange d’audace, de vision et de constance qui a fait de lui un monument de la gastronomie contemporaine.


Ravi de cette escale à l'Arpège, nous nous promettons d'y retourner, le végétarien nous convient puisque nous mangeons casher, le pain fait maison est sublime, et il nous piège, il faut mesurer son envie.

Conseil : Réservez pour prendre un menu dégustation à midi ... 



Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme... 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne

les photos et films sont prises sur le web, là aussi pour une utilisation strictement personnelle, privé


English 


For my birthday a few years ago, our children offered us a lunch at Passard’s, the 3-star temple of vegetarian cuisine.

We arrived at 12:30 p.m. and didn’t leave until around 5 p.m. We had an unforgettable time: everything was excellent, aesthetic, and sublime. Truly worth recommending.

Since 1996, Alain Passard has reigned over L’Arpège with three Michelin stars, but it is not only his technical mastery that has made him a legend of French gastronomy. Above all, it is his audacity and his ability to reinvent cuisine that place him at the top. Passard quickly understood that to make a mark, it was not enough to follow traditions — one had to reinvent them.

While many chefs focused on meat and fish as the centerpieces of their menus, Passard placed vegetables at the heart of his culinary art. In a world where classical gastronomy mostly valued animal protein, he chose to transform the vegetable garden into the protagonist, thus signing a true revolution.

His vegetables, largely from his own gardens, are not side garnishes: they become the heroes of plates of rare complexity and finesse, revealing flavors long neglected in haute cuisine. This audacity was recognized by Michelin in 1996, when he earned his third star, confirming that respect for the seasons and an obsession with flavor could replace traditional codes.

But what truly distinguishes Passard is his relentless quest for novelty and radicalism. His almost complete transition to veganism, gradually eliminating animal products from his menus, illustrates his will to push the boundaries of taste and innovation.

Some critics see this approach as provocative or risky, while others perceive it as a sign of an avant-garde vision. In all cases, it confirms that Passard is never satisfied with the status quo and always seeks to explore every corner of culinary possibility.

Passard’s technical mastery is inseparable from his aesthetic sense. Each plate is conceived as a work of art, where colors, shapes, and textures interact to create visual and gustatory harmony. This artistic approach has sometimes been criticized as pretentious, particularly when he transposes classic dishes into novel forms or experiments with daring combinations — tetragon, peach, grape, or tomato-pear carpaccio — that both surprise and challenge palates accustomed to convention. These experiments show a chef who dares, who provokes, and who elevates cuisine to a conceptual level rarely reached.

Passard has also left his mark on the history of gastronomy through his consistency and discipline. For over three decades, he has maintained an unmatched level of excellence, with coherence in his vision: to sublimate vegetables and work raw products with rigor. His ability to renew himself while preserving the soul of his style demonstrates rare culinary intelligence, combining innovation, tradition, and intuition.

Alain Passard has transformed the perception of vegetables in gastronomy. Each dish tells a story, each ingredient is elevated.

Beyond technique, Passard embodies a visionary chef, capable of influencing an entire generation. His apprentices and collaborators have spread his methods and standards, making L’Arpège a true training ground for new gastronomy.

In short, Alain Passard has become the absolute master through his ability to combine impeccable technique, aesthetic boldness, and innovative vision. His cuisine does not merely feed: it questions, surprises, and elevates taste to an art form. Critics, sometimes harsh, only emphasize the demands of a chef who constantly pushes his own limits, faithful to a path marked by inventiveness and rigor, in service of the beauty and flavor of vegetables.

Now 81, he continues to innovate and explore new vegan or transgressive paths. Alain Passard remains a chef whose influence goes far beyond the walls of L’Arpège. His strength lies in his perfect mastery of products, his boundless creativity, and his ability to transform each meal into a unique sensory experience.

It is this blend of audacity, vision, and consistency that has made him a monument of contemporary gastronomy.


Delighted with this stop at L’Arpège, we promised ourselves to return. Vegetarian cuisine suits us since we eat kosher, the homemade bread is sublime, and it is a temptation one must learn to resist.


This article is personal: I do not claim to be a scientist, a historian, or a professional journalist… It is delicate to testify when one is a layman, but in this blog I usually share a heartfelt reaction, inspired by current events and the reading of my daily international press review.


The photos and videos are taken from the web, also for strictly personal and private use.


Traducción al español


Para mi cumpleaños, hace algunos años, nuestros hijos nos regalaron un almuerzo en Passard, el restaurante de 3 estrellas de la cocina vegetariana.

Llegamos a las 12:30 y salimos alrededor de las 17:00. Pasamos un momento inolvidable: todo fue excelente, estético y sublime. Realmente recomendable.

Desde 1996, Alain Passard reina sobre L’Arpège con tres estrellas Michelin, pero no es solo su dominio técnico lo que lo ha convertido en una leyenda de la gastronomía francesa. Sobre todo, es su audacia y su capacidad para reinventar la cocina lo que lo colocan en la cima. Passard comprendió rápidamente que para imponerse no bastaba con seguir las tradiciones: había que reinventarlas.

Mientras muchos chefs se limitaban a la carne y al pescado como piezas centrales de sus menús, Passard puso a las verduras en el corazón de su arte culinario. En un mundo donde la gastronomía clásica valoraba sobre todo la proteína animal, él eligió transformar la huerta en protagonista, firmando así una auténtica revolución.

Sus verduras, procedentes en gran parte de sus propios huertos, no son guarniciones accesorias: se convierten en los héroes de platos de rara complejidad y finura, revelando sabores durante mucho tiempo descuidados en la alta cocina. Esta audacia fue reconocida por Michelin en 1996, cuando obtuvo su tercera estrella, confirmando que el respeto por las estaciones y la obsesión por el sabor podían sustituir los códigos tradicionales.

Pero lo que realmente distingue a Passard es su búsqueda incesante de novedad y radicalidad. Su paso casi total al veganismo, eliminando progresivamente los productos animales de sus menús, ilustra una voluntad de llevar al límite el gusto y la innovación.

Algunos críticos ven este enfoque como un gesto provocador o una apuesta arriesgada, mientras que otros lo perciben como el signo de una visión vanguardista. En cualquier caso, confirma que Passard nunca se conforma con lo adquirido y que busca explorar cada rincón de lo posible en la cocina.

La maestría técnica de Passard es inseparable de su sentido estético. Cada plato está concebido como una obra, donde los colores, las formas y las texturas dialogan para crear una armonía visual y gustativa. Este enfoque artístico ha sido a veces criticado como pretencioso, especialmente cuando transpone platos clásicos en formas inéditas o cuando experimenta con combinaciones atrevidas —tetragonia, durazno, uva o carpaccio de tomate y pera— que sorprenden tanto como interpelan a los paladares habituados a las convenciones. Estos experimentos muestran a un chef que se atreve, que provoca y que eleva la cocina a un nivel conceptual raramente alcanzado.

Passard también ha marcado la historia de la gastronomía por su constancia y disciplina. Durante más de tres décadas, ha mantenido un nivel de excelencia inigualado, con una coherencia en su visión: sublimar las verduras y trabajar el producto bruto con rigor. Su capacidad de renovarse conservando el alma de su estilo demuestra una inteligencia culinaria rara, que combina innovación, tradición e intuición.

Alain Passard ha transformado la percepción de las verduras en la gastronomía. Cada plato cuenta una historia, cada ingrediente es valorizado.

Más allá de la técnica, Passard encarna a un chef visionario, capaz de influir en toda una generación. Sus aprendices y colaboradores han difundido sus métodos y exigencia, haciendo de L’Arpège un verdadero centro de formación para la nueva gastronomía.

En resumen, Alain Passard se ha convertido en el maestro absoluto por su capacidad de conjugar una técnica impecable, una audacia estética y una visión innovadora. Su cocina no se limita a alimentar: cuestiona, sorprende y eleva el gusto a una forma de arte. Las críticas, a veces severas, no hacen sino subrayar la exigencia de un chef que no deja de superar sus propios límites, fiel a una trayectoria marcada por la inventiva y la exigencia, al servicio de la belleza y el sabor de las verduras.

Con 81 años, sigue innovando y explorando nuevas vías veganas o transgresoras. Alain Passard sigue siendo un chef cuya influencia va mucho más allá de los muros de L’Arpège. Su fuerza reside en el dominio perfecto de sus productos, su creatividad sin límites y su capacidad para transformar cada comida en una experiencia sensorial inédita.

Es esta mezcla de audacia, visión y constancia lo que lo ha convertido en un monumento de la gastronomía contemporánea.


Encantados con esta escala en L’Arpège, nos prometimos volver. La cocina vegetariana nos conviene ya que comemos kasher, el pan casero es sublime, y es una tentación difícil de resistir.


Este artículo es personal: no pretendo ser ni científico, ni historiador, ni periodista profesional… Es delicado dar testimonio cuando uno es profano, pero en este blog expreso en general un golpe de corazón, inspirado por la actualidad y la lectura de mi revista de prensa internacional diaria.


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