Protéger son compte bancaire après une fuite d’IBAN : comprendre les risques et agir vite
Ces dernières semaines, plusieurs entreprises – Bouygues Telecom, Air France et bien d’autres m’ont prévenu (CNIL oblige !) des intrusions qui ont attaquées leurs systèmes informatiques. Dans le cas de Bouygues Telecom, les données de 6,4 millions de comptes ont été compromises, incluant noms, coordonnées, informations contractuelles, données d’état civil… et surtout l’IBAN.
Même si les pirates n’ont pas obtenu de numéros de cartes bancaires, l’IBAN n’est pas anodin : il peut être utilisé pour initier des prélèvements frauduleux ou pour usurper votre identité bancaire.
Comprendre ce que permet un IBAN volé : Un IBAN (International Bank Account Number) est un identifiant unique qui permet d’effectuer des transactions bancaires. Contrairement à une idée reçue, connaître votre IBAN ne suffit pas pour que quelqu’un effectue un virement sortant depuis votre compte, car il faut votre autorisation et votre authentification auprès de votre banque.
En revanche, un fraudeur peut utiliser cet IBAN pour : Mettre en place un prélèvement SEPA frauduleux en se faisant passer pour vous. Souscrire à un service en ligne en renseignant votre IBAN, entraînant des débits automatiques. Associer votre compte à des transactions illégales, créant 1 of 3 des complications administratives.
La CNIL rappelle que la création d’un mandat de prélèvement frauduleux reste possible si un escroc réussit à fournir vos coordonnées et à imiter votre signature (ou à exploiter des failles dans certains processus d’abonnement).
Face à ce type de fuite, la réactivité est essentielle. Voici les mesures prioritaires qu’i faut prendre :
Surveiller votre compte bancaire : Consultez vos relevés en ligne tous les jours pendant les semaines suivant l’annonce de la fuite. Vérifiez la liste des créanciers autorisés dans votre espace bancaire : c’est la liste des entités pouvant prélever sur votre compte. Supprimez immédiatement celles que vous ne reconnaissez pas.
Réagir en cas de doute : Si vous repérez un prélèvement non autorisé, faites opposition immédiatement auprès de votre banque. Signalez toute anomalie au service fraude de votre établissement. En cas de mandat de prélèvement prérempli reçu par courrier ou par e-mail, ne le signez jamais sans avoir confirmé la demande auprès du prétendu créancier par un canal officiel.
Se méfier des appels frauduleux : Si une personne vous appelle en connaissant le nom de votre banque et votre IBAN, raccrochez immédiatement et appelez vous-même votre agence bancaire. Ne communiquez jamais de codes ou d’informations personnelles à un interlocuteur qui vous contacte spontanément.
Renforcer la protection sur le long terme : Comme Air France et Bouygues ont également signalé des intrusions, il faut envisager que vos données soient déjà croisées avec d’autres informations (adresse, date de naissance, numéro de passeport). Cela augmente le risque d’usurpation d’identité.
Activer les alertes SMS/e-mail : La plupart des banques proposent une
2 of 3 notification en temps réel pour chaque opération. Activez cette option afin d’être immédiatement prévenu d’un débit suspect.
Mettre en place une vigilance administrative : Inscrivez-vous sur un service de surveillance d’identité qui vous alerte en cas d’utilisation de vos données sur le dark web. Vérifiez régulièrement auprès des services publics (Impots.gouv, Ameli) que personne n’a créé de faux comptes à votre nom.
Faire un signalement officiel : En cas de fraude, déposez une plainte et signalez l’incident sur la plateforme gouvernementale cybermalveillance.gouv.fr. Cela facilite le suivi et la preuve auprès de votre banque et des assurances.
Etre en vigilance permanente : La multiplication des cyberattaques visant de grandes entreprises démontre que personne n’est à l’abri, même si l’on ne communique pas soi-même ses données sur Internet.
L’IBAN, souvent considéré comme inoffensif, peut être exploité pour vous nuire via des prélèvements non autorisés. La clé est la vigilance quotidienne, l’activation de systèmes d’alerte, et une réaction rapide à toute anomalie.
Les pirates comptent sur l’inertie et la confiance des victimes.
Le meilleur moyen de leur couper l’herbe sous le pied, c’est d’être plus rapide qu’eux.
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