Depuis les premières vagues de colonisation par la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, l’Afrique a longtemps été perçue comme un territoire à exploiter, et non comme un partenaire économique.
Aujourd’hui, un changement profond s’opère. Le continent, riche en minerais indispensables à la transition énergétique mondiale : cobalt, lithium, manganèse, bauxite, cuivre, uranium refuse de continuer à être « saigné à blanc ».
Face à cette demande croissante, les pays africains imposent désormais un nouveau paradigme : coopération et développement local plutôt qu’exportation brute et dépendance. Mais les nouveaux vampires (Chine, Russie ..) restent vigilants et pillent une grande partie des richesses
La stratégie africaine repose sur plusieurs leviers. D’une part, certains pays interdisent ou limitent l’exportation de minerais bruts. La Guinée, l’Ouganda et la Namibie ont mis en place des règles strictes, tandis que le Ghana, le Rwanda et la Zambie encouragent la construction d’usines de raffinage sur leur territoire.
Ces mesures permettent aux États africains de capter une plus grande part de la valeur ajoutée et de renforcer leurs économies locales. La République démocratique du Congo, par exemple, a récemment conclu un accord avec les États-Unis pour cesser de soutenir les groupes rebelles dans l’est du pays, permettant ainsi une exploitation plus stable et régulée des minerais.
Le Rwanda, quant à lui, entend devenir un pôle de raffinage pour les minéraux congolais, illustrant la volonté de transformer la matière première sur place plutôt que de l’exporter brute.
D’autre part, ces politiques redistribuent le pouvoir dans les relations internationales. La Russie, la Chine, les États-Unis, la Turquie et l’Iran multiplient les initiatives pour sécuriser l’accès aux matières premières africaines.
Les investisseurs étrangers, qu’ils soient étatiques ou privés, doivent désormais composer avec de nouvelles règles locales. Les compagnies chinoises, par exemple, construisent actuellement des usines de raffinage de lithium au Zimbabwe et de manganèse au Ghana, tandis que des projets de fabrication de batteries pour véhicules électriques sont à l’étude en Zambie et au Congo.
Si ces investissements apportent un savoir-faire technique et un financement, leur succès dépendra de la capacité des gouvernements africains à intégrer ces projets dans une stratégie de développement local.
Les exemples récents démontrent que l’Afrique peut tirer parti de cette nouvelle donne. La “ceinture de cuivre” entre le Congo et la Zambie renferme la moitié des réserves mondiales de cobalt et d’importants gisements de cuivre et de platine.
Pourtant, plus de 70 millions d’habitants vivent dans la pauvreté, tandis que les minerais continuent d’être exportés bruts pour être transformés ailleurs et réimportés à prix majoré.
Des échecs, il y en a comme la rainerie russo-malienne à Bamako, la nationalisation désastreuse de la mine d’uranium nigérienne de Somaïr, ou la mise sous administration provisoire de mines d’or au Mali sous le contôle de l'ex Wagner- Africa Corps, illustrent la volonté des États africains d'essayer en vain de reprendre le contrôle de leurs ressources.
Pour les dirigeants africains, il s’agit d'essayer d’assurer la souveraineté économique et de générer des revenus qui profitent directement à la population, ce qui n'est pas le cas.
Les restrictions à l’exportation favorisent la contrebande et la corruption, comme l’a montré le Zimbabwe en 2022, où l’interdiction d’exporter du minerai brut a alimenté un marché parallèle.
Les litiges entre gouvernements et sociétés étrangères, comme ceux impliquant Orano au Niger ou Barrick Gold au Mali, rappellent que la nouvelle donne africaine nécessite un cadre juridique plus solide et une gouvernance efficace.
Par ailleurs, la compétition mondiale pour les ressources africaines est féroce. La Chine et les États-Unis, notamment, cherchent à sécuriser leur approvisionnement pour la transition énergétique et l’industrie technologique. L'incapacité de ces pays africains à négocier est flagrante.
En définitive, l’Afrique ne voudrait plus être un simple fournisseur de matières premières. Elle chercherait en vain à capter la valeur ajoutée, à attirer des investissements qui favorisent le développement local, et à imposer un modèle de coopération équilibré avec certaines grandes puissances.
Ce n'est pas gagné au vu de la corruption qui mine tous les projets et du joug politique imposé par des pays nouvellement arrivés en conquérants comme l'Iran la Russie et la Turquie.
Quant à la France, la mollesse et les orientations imposées sans succès par le Quai d'Orsay la fait tomber dans les abysses de l'oubli. Il ne lui reste que le puissant vecteur de la langue.
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Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme...
C'est délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog, j'exprime en général un coup de coeur
d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne
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