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lundi 8 septembre 2025

On va bientôt acheter des Drones à l'Ukraine. (FR, EN, ES). JBCH N° 345

Le 24 Février 2022, je me suis aperçu que la donne stratégique militaire avait changé ... En effet quand j'ai vu les colonnes de tanks russes arrêtés en file par manque d'essence se faire bombarder un par un par des drônes low cost ukrainiens, j ai compris que les états major devaient revoir toutes leurs plans, le drône est devenu Maître du jeu ! 


Quand Dassault avait sollicité en 2013 le gouvernement français pour construire des drônes sous licence israélienne, le Quai d'Orsay s'y était farouchement opposé.


Erreur fatale, erreur stupide, l'armée française a dû louer un, un seul  "Héron" à l'Allemagne pour pouvoir surveiller le Mali grand comme près de 3 fois la France. 


Aujourd'hui le retard de la France dans ce domaine est irrattrapable.


Depuis le début de la guerre avec la Russie, l’Ukraine est devenue un laboratoire unique au monde pour la guerre des drones. Ces petits engins volants, parfois maritimes, sont peu coûteux, faciles à produire et redoutablement efficaces. Leur usage a explosé : reconnaissance, frappes de précision, sabotage naval, brouillage électronique… chaque semaine voit apparaître une nouvelle génération.



Un diplomate européen résume la situation : « Le marché ukrainien des drones, c’est comme un point d’eau dans la savane : tout le monde veut y boire. » En clair, les innovations de Kyiv intéressent tous les alliés occidentaux, qui considèrent désormais les modèles ukrainiens comme le « gold standard », la référence absolue.


Mais il y a un problème : l’Ukraine ne vend presque rien. Tout est absorbé par le front.



L’Ukraine compte environ 500 fabricants de drones, souvent des start-up privées. Elles disposent d’idées, de savoir-faire et d’une expérience que personne d’autre n’a, car leurs engins sont testés chaque jour sur le champ de bataille. Mais elles manquent de moyens financiers pour passer à l’échelle industrielle.


Exporter leur technologie et leurs drones permettrait de lever des fonds, recruter des ingénieurs, acheter du matériel, renforcer la recherche et même reconstruire des usines bombardées. Pourtant, la législation reste très restrictive : en théorie les exportations sont possibles, en pratique elles sont ralenties par la bureaucratie et par la priorité donnée aux besoins de l’armée ukrainienne.


Cette situation inquiète les industriels. Car de son côté, la Russie, aidée par l’Iran, produit désormais des milliers de drones par vague, avec parfois plus de 600 engins lancés en une seule attaque. Kyiv, sans ressources nouvelles, risque de perdre du terrain.


Le président Volodymyr Zelensky pousse pour un compromis. Il a annoncé des projets de coproduction en Europe, notamment au Danemark et au Royaume-Uni.


 L’idée : créer des usines mixtes, qui produiraient à la fois pour l’Ukraine et pour leurs pays hôtes. Un projet de loi surnommé « Defense City » est en attente de signature. Il donnerait plus de souplesse aux entreprises ukrainiennes pour s’allier avec des partenaires occidentaux, bénéficier d’allègements fiscaux et exporter une partie de leur production.


Mais le gouvernement reste divisé. Le ministre de la Défense, Denys Shmyhal, estime qu’on ne peut pas imaginer des exportations directes tant que l’armée ukrainienne n’a pas « plus que 100 % » de ce dont elle a besoin. Selon lui, seules des coopérations limitées avec des partenaires étrangers sont envisageables.


Si l’export s’ouvre, les opportunités seraient immenses. Mais les risques aussi. Politique : Kyiv devrait choisir soigneusement ses clients pour éviter que ses drones ne finissent entre de mauvaises mains, comme des régimes alliés de Moscou, Sécurité : la prolifération incontrôlée pourrait alimenter des guerres locales ou tomber aux mains de groupes terroristes, comme ce fut le cas avec des armes soviétiques après 1991. Image : certaines entreprises ukrainiennes refusent déjà des demandes douteuses, comme des « hommes d’affaires » proposant des livraisons vers des zones instables en Afrique.



Un dirigeant de start-up résume la situation : « Je suis pour les exportations, mais cela peut ouvrir une boîte de Pandore. »



L’Ukraine est aujourd’hui à la pointe mondiale dans la guerre des drones. Ses innovations fascinent ses alliés, mais son gouvernement hésite à exporter tant que la guerre fait rage. 


Entre besoin urgent de fonds, pression des industriels et risques politiques énormes, Kyiv marche sur une ligne de crête. Les drones ukrainiens sont l’outil de demain, mais pour l’instant, le monde devra patienter. 



 © 2025 JBCH. Tous droits réservés. Reproduction du texte interdite sans autorisation


Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme...
 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog,  j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne


🇬🇧 English 


February 24, 2022, I realized that the military strategic balance had changed… Indeed, when I saw the columns of Russian tanks stopped in line for lack of fuel, being bombed one by one by low-cost Ukrainian drones, I understood that general staffs had to rethink all their plans — the drone had become the Master of the game!

When Dassault asked the French government in 2013 to build drones under Israeli license, the Quai d’Orsay strongly opposed it.

A fatal, stupid mistake: the French army had to lease one single “Heron” drone from Germany in order to monitor Mali, a country almost three times the size of France.

Today, France’s delay in this field is irretrievable.

Since the beginning of the war with Russia, Ukraine has become a unique global laboratory for drone warfare. These small flying (sometimes naval) devices are cheap, easy to produce, and incredibly effective. Their use has exploded: reconnaissance, precision strikes, naval sabotage, electronic jamming… every week sees a new generation appear.

A European diplomat sums it up: “The Ukrainian drone market is like a watering hole in the savannah: everyone wants to drink from it.” In other words, Kyiv’s innovations attract all Western allies, who now see Ukrainian models as the gold standard.

But there’s a problem: Ukraine sells almost nothing. Everything is absorbed by the frontlines.

Ukraine counts about 500 drone manufacturers, often private start-ups. They have ideas, know-how, and a unique experience, since their devices are tested daily on the battlefield. But they lack the financial resources to scale up.

Exporting their technology and drones could help raise funds, hire engineers, buy equipment, strengthen R&D, and even rebuild bombed factories. Yet legislation remains restrictive: in theory, exports are possible, but in practice they are slowed down by bureaucracy and by the priority given to the army’s needs.

Meanwhile, Russia, backed by Iran, is producing thousands of drones in waves, sometimes launching more than 600 at once. Without new resources, Kyiv risks losing ground.

President Volodymyr Zelensky is pushing for a compromise. He announced co-production projects in Europe, notably in Denmark and the UK.

The idea: create joint factories producing for both Ukraine and host countries. A draft law nicknamed “Defense City” is awaiting signature, designed to give more flexibility to Ukrainian companies to partner with Western allies, benefit from tax breaks, and export part of their production.

But the government remains divided. Prime Minister Denys Shmyhal insists that exports cannot be considered until the Ukrainian army has “more than 100%” of its needs covered. Only limited partnerships with foreign partners are currently seen as possible.

If exports open, opportunities would be immense — but so would risks.

  • Political: Kyiv would need to carefully choose its clients to avoid its drones ending up in the wrong hands, possibly even allies of Moscow.

  • Security: uncontrolled proliferation could fuel local wars or fall into terrorist groups’ hands, as happened with Soviet weapons after 1991.

  • Image: some Ukrainian firms already reject shady demands, like “businessmen” proposing deliveries to unstable African zones.

As one start-up CEO puts it: “I support exports, but it could open a Pandora’s box.”


Ukraine is today at the cutting edge of drone warfare. Its innovations fascinate its allies, but its government hesitates to export while the war still rages.

Between urgent funding needs, industrial pressure, and huge political risks, Kyiv is walking a tightrope. Ukrainian drones are the weapons of tomorrow — but for now, the world will have to wait.


© 2025 JBCH. All rights reserved. Reproduction of this text without authorization is prohibited.


This article is personal: I do not claim to be a scientist, historian, or professional journalist.

It is always delicate to testify as a layman, but in this blog I usually express a heartfelt reaction,

based on current events and on my daily international press review.


🇪🇸 Español


El 24 de febrero de 2022 me di cuenta de que la ecuación estratégica militar había cambiado… En efecto, cuando vi las columnas de tanques rusos detenidos en fila por falta de combustible, siendo bombardeados uno por uno por drones ucranianos de bajo costo, comprendí que los estados mayores debían revisar todos sus planes — ¡el dron se había convertido en el amo del juego!

Cuando Dassault pidió en 2013 al gobierno francés construir drones bajo licencia israelí, el Quai d’Orsay se opuso ferozmente.

Un error fatal, un error estúpido: el ejército francés tuvo que alquilar un solo dron “Heron” a Alemania para poder vigilar Malí, un país casi tres veces más grande que Francia.

Hoy el retraso de Francia en este ámbito es irreparable.

Desde el inicio de la guerra con Rusia, Ucrania se ha convertido en un laboratorio único en el mundo para la guerra de drones. Estos pequeños aparatos voladores (a veces marítimos) son baratos, fáciles de producir y tremendamente eficaces. Su uso ha explotado: reconocimiento, ataques de precisión, sabotaje naval, interferencia electrónica… cada semana aparece una nueva generación.

Un diplomático europeo resume la situación: “El mercado ucraniano de drones es como un abrevadero en la sabana: todos quieren beber allí.” En otras palabras, las innovaciones de Kiev atraen a todos los aliados occidentales, que ya consideran los modelos ucranianos como el “gold standard”, la referencia absoluta.

Pero hay un problema: Ucrania casi no vende nada. Todo se absorbe en el frente.

Ucrania cuenta con unos 500 fabricantes de drones, a menudo start-ups privadas. Tienen ideas, conocimientos y una experiencia única, ya que sus aparatos se prueban cada día en el campo de batalla. Pero carecen de recursos financieros para pasar a la escala industrial.

Exportar su tecnología y sus drones les permitiría recaudar fondos, contratar ingenieros, comprar material, reforzar la investigación e incluso reconstruir fábricas bombardeadas. Sin embargo, la legislación sigue siendo muy restrictiva: en teoría las exportaciones son posibles, pero en la práctica se ven frenadas por la burocracia y por la prioridad otorgada a las necesidades del ejército ucraniano.

Mientras tanto, Rusia, con ayuda de Irán, produce ya miles de drones en oleadas, llegando a lanzar más de 600 en un solo ataque. Sin nuevos recursos, Kiev corre el riesgo de perder terreno.

El presidente Volodímir Zelenski impulsa un compromiso. Ha anunciado proyectos de coproducción en Europa, especialmente en Dinamarca y el Reino Unido.

La idea: crear fábricas conjuntas que produzcan tanto para Ucrania como para los países anfitriones. Un proyecto de ley apodado “Defense City” espera su firma, y daría más flexibilidad a las empresas ucranianas para asociarse con socios occidentales, beneficiarse de reducciones fiscales y exportar parte de su producción.

Pero el gobierno sigue dividido. El primer ministro Denys Shmyhal considera que no se pueden imaginar exportaciones directas mientras el ejército ucraniano no tenga “más del 100 %” de lo que necesita. Según él, solo son posibles cooperaciones limitadas con socios extranjeros.

Si se abren las exportaciones, las oportunidades serían inmensas — pero también los riesgos.

  • Políticos: Kiev tendría que elegir cuidadosamente a sus clientes para evitar que sus drones terminen en manos equivocadas, incluso en regímenes aliados de Moscú.

  • Seguridad: la proliferación descontrolada podría alimentar guerras locales o caer en manos de grupos terroristas, como ocurrió con las armas soviéticas después de 1991.

  • Imagen: algunas empresas ucranianas ya rechazan solicitudes dudosas, como “empresarios” que proponen entregas a zonas inestables en África.

Un dirigente de start-up resume así: “Estoy a favor de las exportaciones, pero puede abrir una caja de Pandora.”

Hoy Ucrania está a la vanguardia mundial de la guerra de drones. Sus innovaciones fascinan a sus aliados, pero su gobierno duda en exportarlas mientras dure la guerra.

Entre la necesidad urgente de fondos, la presión de los industriales y los enormes riesgos políticos, Kiev camina sobre una cuerda floja. Los drones ucranianos son el arma del mañana, pero por ahora el mundo tendrá que esperar.

© 2025 JBCH. Todos los derechos reservados. Reproducción del texto prohibida sin autorización.


Este artículo es personal: no pretendo ser ni científico, ni historiador, ni periodista profesional.

Es delicado testimoniar cuando uno es profano, pero en este blog suelo expresar un golpe de corazón,

a partir de la actualidad y de la lectura de mi revista de prensa internacional cotidiana.


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