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lundi 8 septembre 2025

Google épinglé par l'Europe (FR, EN, ES). JBCH N° 346



Si Donald Trump abuse de son privilège de première nation économique du mode pour nous imposer des doits de douane exorbitants, l'Europe, marché de 500 millions d'habitants avec la GB, peut et doit répliquer, c'est son droit.

La réaction de Trump ne va  pas tarder à se faire ressentir ...  à suivre !



Le vendredi 5 septembre 2025, la Commission européenne a infligé à Google une amende de 2,95 milliards d’euros pour abus de position dominante dans le secteur des technologies publicitaires. Une décision majeure sur le plan économique et juridique, mais qui s’est accompagnée d’un silence politique surprenant : aucune conférence de presse, aucune mise en scène publique, seulement un communiqué sec envoyé aux rédactions.



C’est la deuxième fois cette année que la vice-présidente de la Commission et commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera, brille par son absence lors d’un tel moment. 



En avril, lorsqu’une sanction de 700 millions d’euros avait visé Meta et Apple, elle se trouvait au Mexique. Cette fois-ci, elle était en Éthiopie pour un sommet sur le climat. En d’autres termes, la gardienne théorique de la politique de concurrence européenne était physiquement ailleurs et médiatiquement muette.


La comparaison avec son prédécesseur, Margrethe Vestager, saute aux yeux. Pendant près d’une décennie, la Danoise avait incarné l’image d’une Europe capable de tenir tête aux géants américains du numérique. Ses conférences de presse étaient très médiatisées, ses phrases frappantes reprises dans les médias mondiaux. Elle était devenue le symbole d’une Europe de la régulation, parfois critiquée pour sa dureté, mais respectée pour sa cohérence.


Aujourd’hui, la scène paraît terne. La communication est minimaliste, l’autorité moins affirmée. Au lieu d’un discours offensif, Bruxelles s’est contentée d’un briefing technique anonyme et d’une courte vidéo LinkedIn d’un fonctionnaire intermédiaire. Une retenue qui interroge, alors même que l’amende contre Google reste l’une des plus lourdes jamais prononcées dans l’histoire de l’UE.


Derrière ce silence, se profile une explication géopolitique. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump ne cesse de dénoncer les politiques antitrust de l’UE, les qualifiant de « croisade anti-américaine ». Or, le même jour que l’annonce de la sanction contre Google, il a signé un décret très attendu réduisant les droits de douane imposés aux exportateurs de voitures européens — un geste qui pourrait rapporter plusieurs milliards d’euros à l’industrie automobile allemande et française.


Hasard du calendrier ? Pas pour les observateurs. Certains affirment que la sanction infligée à Google a été retenue quelques jours par Bruxelles afin de ne pas compromettre cette avancée commerciale. L’amende, bien qu’importante, aurait même été calibrée pour ne pas franchir un seuil susceptible de déclencher une réplique brutale de Washington.


Trump, furieux malgré tout, a menacé de mesures de rétorsion et demandé à ses conseillers d’examiner les législations européennes sous l’angle d’une « hostilité délibérée » envers les entreprises américaines. Ce climat tendu renforce l’hypothèse que la Commission européenne cherche désormais à minimiser médiatiquement ses décisions antitrust, afin de ne pas alimenter l’affrontement transatlantique.

Theresa Ribera

À cela s’ajoute une dimension politique interne. Teresa Ribera a récemment provoqué une vive controverse en qualifiant la guerre menée par Israël à Gaza de « génocide ». terme erroné bien évidemment. Une déclaration faite à titre personnel mais aussitôt désavouée par la Commission, qui a réaffirmé la position officielle de l’UE : soutien à Israël tout en appelant à la protection des civils palestiniens.


Ce décalage a embarrassé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, et pourrait expliquer pourquoi Ribera a été écartée de la lumière lors de l’annonce de la sanction contre Google. Certains à Bruxelles évoquent une mise à l’écart volontaire, pour rappeler à la commissaire espagnole la nécessité de discipline collective dans un moment de tensions internationales.


Cette affaire illustre un paradoxe : sur le fond, l’UE continue de sanctionner les abus de position dominante et d’affirmer son rôle de régulateur mondial. Mais sur la forme, elle donne l’image d’une institution hésitante, soucieuse de ne pas froisser Washington, divisée en interne sur la ligne politique à adopter.


Le contraste est d’autant plus frappant que, parallèlement, les États-Unis avancent sur leur propre législation antitrust. Plusieurs procédures visent Google, Amazon et Apple, tandis que le Congrès discute de nouvelles régulations sur l’intelligence artificielle et la protection des données. Dans ce contexte, l’Europe, jadis pionnière, semble aujourd’hui réagir plutôt que mener le jeu.



En septembre 2025, le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA) de l’UE entrent pleinement en vigueur. Ces deux textes, censés encadrer les pratiques des géants du numérique, marquent une étape décisive. Mais leur application pratique reste incertaine : plusieurs entreprises, dont Google et TikTok, contestent déjà certaines obligations devant les tribunaux.


De plus, les élections européennes de juin 2024 ont renforcé le poids des partis eurosceptiques et pro-américains au Parlement. Ces forces politiques pèsent sur les orientations de la Commission, incitant à la prudence face aux États-Unis.


Enfin, l’actualité internationale complique encore la donne : entre la guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient, et la montée en puissance de la Chine dans l’intelligence artificielle, l’UE peine à maintenir une ligne claire et affirmée sur la régulation numérique.


L’amende infligée à Google est, sur le papier, une victoire européenne. Mais elle ressemble à une victoire en demi-teinte : prononcée dans le silence, affaiblie par les pressions américaines et brouillée par les tensions internes à Bruxelles.


L’affaire révèle une vérité plus large : l’Europe se trouve à la croisée des chemins. Soit elle assume pleinement son rôle de régulateur mondial du numérique, au risque de conflits avec Washington ; soit elle adopte une approche plus prudente, mais au prix de sa crédibilité et de son influence.


Dans ce bras de fer mondial autour des géants technologiques, le silence de Bruxelles en dit peut-être plus long que ses sanctions.



 © 2025 JBCH. Tous droits réservés. Reproduction du texte interdite sans autorisation


Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme...
 

C'est  délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog,  j'exprime en général un coup de coeur 

d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne


🇬🇧 English 


If Donald Trump abuses his privilege as the world’s leading economic power to impose exorbitant tariffs on us, Europe — a market of 500 million inhabitants including the UK — can and must respond. It is its right.


Trump’s reaction will not be long in coming… to be continued!


On Friday, September 5, 2025, the European Commission imposed a fine of €2.95 billion on Google for abusing its dominant position in the advertising technology sector. A major decision economically and legally, but one accompanied by surprising political silence: no press conference, no public staging, only a dry statement sent to newsrooms.


It is the second time this year that Commission Vice-President and Competition Commissioner Teresa Ribera has been absent from such a moment.


In April, when a €700 million fine targeted Meta and Apple, she was in Mexico. This time, she was in Ethiopia for a climate summit. In other words, the theoretical guardian of Europe’s competition policy was physically elsewhere and politically mute.


The comparison with her predecessor, Margrethe Vestager, is striking. For nearly a decade, the Dane embodied the image of a Europe capable of standing up to the American tech giants. Her press conferences were highly publicized, her striking statements echoed worldwide. She had become the symbol of a Europe of regulation — sometimes criticized for its harshness, but respected for its coherence.


Today, the scene seems dull. Communication is minimalist, authority less affirmed. Instead of a bold speech, Brussels settled for an anonymous technical briefing and a short LinkedIn video from a mid-level official. A restraint that raises questions, even though the fine against Google remains one of the heaviest ever imposed in EU history.


Behind this silence lies a geopolitical explanation. Since his return to the White House, Donald Trump has repeatedly denounced the EU’s antitrust policies, calling them an “anti-American crusade.” Yet, on the very same day the sanction against Google was announced, he signed a long-awaited decree reducing tariffs imposed on European car exporters — a gesture that could bring billions of euros to German and French industry.


Coincidence? Not for observers. Some claim the sanction against Google was delayed a few days by Brussels in order not to jeopardize this commercial breakthrough. The fine, though large, may even have been calibrated not to cross a threshold that would trigger a brutal response from Washington.


Trump, furious nonetheless, threatened retaliatory measures and asked his advisers to review European legislation through the lens of “deliberate hostility” toward American companies. This tense climate reinforces the hypothesis that the European Commission now seeks to minimize media coverage of its antitrust decisions, so as not to fuel transatlantic confrontation.


An additional internal political dimension worsens the situation. Teresa Ribera recently caused strong controversy by calling Israel’s war in Gaza a “genocide” — a clearly incorrect term. The statement, made personally, was quickly disavowed by the Commission, which reaffirmed the EU’s official stance: support for Israel while calling for the protection of Palestinian civilians.


This gap embarrassed Commission President Ursula von der Leyen and may explain why Ribera was kept out of the spotlight during the Google announcement. Some in Brussels suggest a deliberate sidelining, to remind the Spanish commissioner of the need for collective discipline in a moment of international tensions.


This case illustrates a paradox: substantively, the EU continues to sanction abuses of dominant position and assert its role as a global regulator. But formally, it projects the image of an institution hesitant, anxious not to provoke Washington, and divided internally over its political line.


The contrast is all the sharper as, meanwhile, the United States is advancing on its own antitrust legislation. Several lawsuits target Google, Amazon and Apple, while Congress is debating new regulations on artificial intelligence and data protection. In this context, Europe, once a pioneer, seems today to be reacting rather than leading.


In September 2025, the EU’s Digital Markets Act (DMA) and Digital Services Act (DSA) come fully into effect. These two texts, designed to regulate the practices of tech giants, mark a decisive step. But their practical implementation remains uncertain: several companies, including Google and TikTok, are already contesting certain obligations in court.


Moreover, the European elections of June 2024 strengthened the weight of Eurosceptic and pro-American parties in Parliament. These political forces weigh on the Commission’s orientations, pushing it toward caution vis-à-vis the United States.


Finally, international news complicates matters further: between the war in Ukraine, the conflict in the Middle East, and China’s rise in artificial intelligence, the EU struggles to maintain a clear and assertive line on digital regulation.


The fine imposed on Google is, on paper, a European victory. But it looks like a half-victory: pronounced in silence, weakened by American pressure, and blurred by internal tensions in Brussels.


The affair reveals a larger truth: Europe is at a crossroads. Either it fully assumes its role as global regulator of the digital economy — at the risk of conflict with Washington — or it adopts a more cautious approach, at the cost of its credibility and influence.


In this global tug-of-war over technological giants, Brussels’ silence may speak louder than its sanctions.


© 2025 JBCH. All rights reserved. Reproduction of this text without authorization is prohibited.


This article is personal; I do not claim to be a scientist, a historian, or a professional journalist… It is delicate to bear witness as a layperson, but in this blog, I generally express a heartfelt reaction based on current events and my daily international press review.


🇪🇸 Español


Si Donald Trump abusa de su privilegio como primera potencia económica del mundo para imponernos aranceles exorbitantes, Europa —un mercado de 500 millones de habitantes con el Reino Unido— puede y debe responder. Es su derecho.


La reacción de Trump no tardará en hacerse sentir… ¡continuará!


El viernes 5 de septiembre de 2025, la Comisión Europea impuso a Google una multa de 2.950 millones de euros por abuso de posición dominante en el sector de las tecnologías publicitarias. Una decisión de gran importancia económica y jurídica, pero acompañada de un sorprendente silencio político: no hubo conferencia de prensa, ni puesta en escena pública, solo un comunicado escueto enviado a las redacciones.


Es la segunda vez este año que la vicepresidenta de la Comisión y comisaria de Competencia, Teresa Ribera, brilla por su ausencia en un momento de tal magnitud.


En abril, cuando una sanción de 700 millones de euros golpeó a Meta y Apple, se encontraba en México. Esta vez, estaba en Etiopía para una cumbre sobre el clima. En otras palabras, la guardiana teórica de la política de competencia europea estaba físicamente ausente y mediáticamente callada.


La comparación con su predecesora, Margrethe Vestager, es evidente. Durante casi una década, la danesa encarnó la imagen de una Europa capaz de enfrentarse a los gigantes tecnológicos estadounidenses. Sus conferencias de prensa eran muy mediáticas, sus frases impactantes reproducidas en los medios de todo el mundo. Se había convertido en el símbolo de una Europa reguladora, a veces criticada por su dureza, pero respetada por su coherencia.


Hoy, el panorama parece apagado. La comunicación es minimalista, la autoridad menos afirmada. En lugar de un discurso ofensivo, Bruselas se conformó con un informe técnico anónimo y un breve video en LinkedIn de un funcionario intermedio. Una contención que genera dudas, incluso cuando la multa contra Google sigue siendo una de las más altas jamás impuestas en la historia de la UE.


Detrás de este silencio se perfila una explicación geopolítica. Desde su regreso a la Casa Blanca, Donald Trump no ha dejado de denunciar las políticas antimonopolio de la UE, calificándolas de “cruzada antiestadounidense”. Sin embargo, el mismo día en que se anunció la sanción contra Google, firmó un decreto muy esperado que reducía los aranceles impuestos a los exportadores de automóviles europeos, un gesto que podría aportar miles de millones de euros a la industria alemana y francesa.


¿Casualidad? No para los observadores. Algunos afirman que la sanción contra Google fue retrasada algunos días por Bruselas para no poner en peligro este avance comercial. La multa, aunque importante, habría sido calibrada para no superar un umbral que desencadenara una dura respuesta de Washington.


Trump, furioso de todos modos, amenazó con medidas de represalia y pidió a sus asesores examinar las legislaciones europeas bajo la óptica de una “hostilidad deliberada” hacia las empresas estadounidenses. Este clima tenso refuerza la hipótesis de que la Comisión Europea busca ahora minimizar mediáticamente sus decisiones antimonopolio, a fin de no alimentar el enfrentamiento transatlántico.


A esto se suma una dimensión política interna. Teresa Ribera provocó recientemente una fuerte polémica al calificar la guerra de Israel en Gaza como “genocidio” —un término erróneo, por supuesto. Una declaración hecha a título personal pero desautorizada de inmediato por la Comisión, que reafirmó la postura oficial de la UE: apoyo a Israel al tiempo que llama a proteger a los civiles palestinos.


Este desfase avergonzó a la presidenta de la Comisión, Ursula von der Leyen, y podría explicar por qué Ribera fue mantenida fuera del foco durante el anuncio de la sanción a Google. Algunos en Bruselas hablan de una exclusión deliberada, para recordar a la comisaria española la necesidad de disciplina colectiva en un momento de tensiones internacionales.


Este caso ilustra una paradoja: en el fondo, la UE sigue sancionando los abusos de posición dominante y reafirmando su papel como regulador mundial. Pero en la forma, proyecta la imagen de una institución vacilante, preocupada por no molestar a Washington, dividida internamente sobre la línea política a seguir.


El contraste es aún más marcado ya que, mientras tanto, Estados Unidos avanza en su propia legislación antimonopolio. Varios procesos apuntan a Google, Amazon y Apple, mientras que el Congreso debate nuevas regulaciones sobre inteligencia artificial y protección de datos. En este contexto, Europa, antes pionera, parece hoy reaccionar en lugar de liderar.


En septiembre de 2025, entran plenamente en vigor la Ley de Mercados Digitales (DMA) y la Ley de Servicios Digitales (DSA) de la UE. Estos dos textos, destinados a regular las prácticas de los gigantes tecnológicos, marcan un paso decisivo. Pero su aplicación práctica sigue siendo incierta: varias empresas, entre ellas Google y TikTok, ya impugnan ciertas obligaciones ante los tribunales.


Además, las elecciones europeas de junio de 2024 reforzaron el peso de los partidos euroescépticos y proestadounidenses en el Parlamento. Estas fuerzas políticas influyen en las orientaciones de la Comisión, empujándola a actuar con cautela frente a Estados Unidos.


Por último, la actualidad internacional complica aún más el panorama: entre la guerra en Ucrania, el conflicto en Oriente Medio y el ascenso de China en inteligencia artificial, la UE lucha por mantener una línea clara y firme sobre la regulación digital.


La multa impuesta a Google es, sobre el papel, una victoria europea. Pero parece una victoria a medias: pronunciada en silencio, debilitada por la presión estadounidense y empañada por tensiones internas en Bruselas.


El caso revela una verdad más amplia: Europa se encuentra en una encrucijada. O asume plenamente su papel como regulador global de la economía digital, a riesgo de un conflicto con Washington; o adopta un enfoque más cauteloso, a costa de su credibilidad e influencia.


En este pulso mundial en torno a los gigantes tecnológicos, el silencio de Bruselas puede decir quizás más que sus sanciones.


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Este artículo es personal; no pretendo ser científico, ni historiador, ni periodista profesional… Es delicado testimoniar como profano, pero en este blog expreso generalmente una reacción personal, nacida de la actualidad y de la lectura de mi revista de prensa internacional cotidiana.

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