Camus écrit :
faim et n’aient pas froid. La justice est que mes petits vivent. Je les ai mis au monde sur une terre de joie. La mer a fourni l’eau de leur baptême. Ils n’ont pas besoin d’autres richesses. Je ne demande rien pour eux que le pain de tous les jours et le sommeil des pauvres. Ce n’est rien et pourtantc’est cela que vous refusez. Et si vous refusez aux malheureux leur pain, il n’est pas de luxe, ni de beau langage, ni de promesses mystérieuses qui vous le fassent jamais pardonner. »
Albert CAMUS, L’État de siège,
Albert Camus, Prix Nobel de littérature nous offre ce texte qui se trouve être d’une grande intensité morale et humaniste, en fait, il résume la conception camusienne de la justice comme exigence immédiate et universelle.
Ce passage d’Albert Camus ne se contente pas de définir la justice : il l’incarne. Il affirme que la justice ne réside pas dans les grands discours, ni dans les idéologies abstraites, mais dans la satisfaction des besoins fondamentaux : manger à sa faim, ne pas avoir froid, pouvoir dormir, vivre. Camus replace l’enfant – symbole de l’innocence – au centre du débat moral.
À travers lui, il rejette toute justification de l’injustice, même au nom d’un prétendu ordre supérieur.
Dans L’État de siège, pièce allégorique, Camus s’en prend à tous les pouvoirs qui, au nom d’une idéologie ou d’une promesse future, sacrifient les besoins immédiats des plus faibles.
Il accuse : « c’est cela que vous refusez ». Le refus de donner le pain quotidien devient ici le péché impardonnable. Aucune promesse politique ou religieuse ne peut en laver la faute.
Camus rappelle ainsi que la justice commence par des actes simples : offrir un abri, un repas, une tendresse.
Il refuse les grandes utopies qui oublient la souffrance concrète. Sa parole reste profondément actuelle : dans un monde où tant d’enfants meurent de faim ou dorment dans la rue, cette justice minimale reste un idéal trahi.
Et celui qui la trahit, selon Camus, ne mérite ni pardon ni excuses.
C’est simple, c’est juste, c’est le Camus qu’on aime comme on l’a aimé en lisant « La Peste » ce chef d’œuvre dans lequel il combat le mal du nazi que l’on a pu plus tôt comparé à l’islamisme et aux massacres commis par le Hamas le 7 Octobre 2023
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🇬🇧 Albert Camus’s words do not merely describe justice; they embody it. He insists that justice is not about lofty ideals or abstract theories but about basic human needs: children who eat, who are warm, who live. Justice, for Camus, is not utopian – it is urgent, tangible, and tied to dignity. He frames it through the voice of a parent who seeks nothing more than daily bread and peaceful sleep for his children.
In State of Siege, Camus denounces systems that, in the name of ideology, deny the essential to the innocent. “This is what you deny,” he says, and this denial of bread and warmth becomes the unforgivable sin. No political rhetoric or religious vision can erase that crime.
Camus elevates the most modest demands – food, shelter, love – to the highest moral ground. He warns us: any justice that forgets the suffering of children is no justice at all. His message remains piercingly relevant: in a world where poverty and hunger persist, justice begins not with declarations, but with compassion.
🇪🇸 Albert Camus no define la justicia en términos grandilocuentes, sino en los más esenciales: que los niños coman, no tengan frío, y vivan. Esta visión profundamente ética y humana hace de la justicia una exigencia cotidiana, no una promesa futura. En boca del padre, Camus expresa una súplica simple y universal: pan, calor y sueño. Nada más. Y sin embargo, eso es lo que se les niega.
En El estado de sitio, Camus critica los regímenes que sacrifican el presente de los débiles en nombre de un futuro abstracto. El rechazo del pan cotidiano equivale aquí a un crimen absoluto. No hay ideología, religión ni promesa que pueda justificar semejante privación.
Camus denuncia una justicia teórica que olvida el sufrimiento inmediato. Para él, dar pan es más justo que proclamar la igualdad; ofrecer un abrigo vale más que citar la libertad. Su mensaje resuena hoy como una advertencia moral: si no damos a los niños el derecho a vivir dignamente, nuestras palabras, por bellas que sean, no valen nada.
🇮🇱
תגובה (עברית)
אלבר קאמי אינו עוסק בצדק כמושג מופשט, אלא כדרישה קיומית. הצדק, לדבריו, הוא שילדים יאכלו, שלא יהיה להם קר, שיחיו. הוא אינו דורש עושר או הבטחות פוליטיות – רק לחם יומי ושינה. באמצעות דמות האב, קאמי מציב את הקיום הפשוט כבסיס המוסרי העליון.
במחזה מצב מצור, קאמי תוקף משטרים שמקריבים את החלשים בשם רעיונות גדולים. “זאת אתם מסרבים לתת”, הוא אומר, והסירוב הזה – ללחם, לחמלה – הוא בלתי נסלח. לא דיבור יפה, לא הבטחות נשגבות ולא אידיאלים רוחניים יכולים למחוק את העוול הזה.
קאמי מזהיר מפני חברה שמצדיקה סבל בשם העתיד. הצדק, בעיניו, נמדד ביכולת לספק את הצרכים הבסיסיים של הילד. מסר זה ממשיך להדהד גם היום: בעולם שבו ילדים רעבים, צדק אמיתי מתחיל במעשים פשוטים של אנושיות.

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