Après trois ans de guerre, Zelinski semble épuisé, il est sur tous les fronts et parcourt les pays pour recevoir de l'aide, il a fait le maximum, et il faudra penser à la relève.
On pense au général, grand stratège vaiqueur des russes au premier round, et renvoyé un moment à Londres Valeri Zaloujny.
Depuis son limogeage en février 2024, l’ancien commandant en chef des armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, vit une forme d’exil diplomatique à Londres. Officiellement ambassadeur auprès du Royaume-Uni, il incarne bien plus qu’un simple diplomate. Héros de la résistance ukrainienne dès 2022, stratège respecté qui a su contenir puis repousser l’assaut russe, il est devenu une légende vivante. Or, en politique, les légendes sont autant des atouts que des menaces.
Zelensky, conscient de la popularité grandissante de son général, a choisi de l’éloigner de Kiev, mais cette mise à distance a paradoxalement renforcé les spéculations : Zaloujny veut-il, tôt ou tard, remplacer le président ukrainien ?
Pour l’instant, la réponse est nuancée. D’un côté, Zaloujny fait preuve d’une loyauté exemplaire envers Zelensky, refusant même les ouvertures américaines qui tentaient de tester son ambition politique. Il a juré de ne pas critiquer le président en temps de guerre, et cette discipline semble sincère.
De l’autre, les sondages et l’opinion publique le désignent déjà comme un “plan B” crédible, le seul capable d’incarner une alternance sans fragiliser la nation. Dans les cercles civils comme militaires, son nom revient avec insistance comme celui d’un chef potentiel de l’après-guerre. Sa force réside dans son image : patriote incorruptible, il ne doit rien aux clans politiques traditionnels.
Son autorité repose sur la victoire militaire et sur une légitimité forgée au feu de la bataille. Ce profil rappelle celui d’autres héros nationaux, comme Charles de Gaulle en France ou Moshe Dayan en Israël. Dans une Ukraine encore en guerre, cette aura pourrait séduire une population qui voit dans l’ordre et la discipline militaire une condition de survie. D’ailleurs, Zaloujny a déjà laissé entendre qu’il s’inspirerait du modèle israélien : un État en alerte permanente, où la politique et la défense sont intimement liées.
Cependant, cette stature héroïque soulève des questions. L’art politique ne se limite pas à la stratégie militaire. Il exige le compromis, la négociation et la gestion des équilibres partisans et diplomatiques. Zaloujny, secret, franc et discipliné, n’a pas encore montré qu’il maîtrisait ces codes. Là où Zelensky s’est révélé un communicateur hors pair et un bâtisseur de réseaux internationaux, Zaloujny demeure sobre et discret. Ce qui fait aujourd’hui son aura pourrait, demain, se transformer en handicap si la société ukrainienne, lassée de la guerre, réclame avant tout des solutions concrètes pour la paix et la reconstruction.
Mais réduire l’avenir de l’Ukraine à une confrontation entre Zelensky et Zaloujny serait incomplet. Derrière les figures, c’est tout un peuple qui se lève. Depuis 2014, date de l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, l’Ukraine vit dans l’épreuve. La guerre hybride puis totale a marqué une génération entière. Pourtant, loin d’affaiblir la nation, elle l’a consolidée. La jeunesse ukrainienne, celle qui avait 10 ou 12 ans au moment de la prise de la Crimée, est aujourd’hui adulte. Ces jeunes, forgés dans les privations et les bombardements, ont intégré la résistance comme un état naturel. Ils ne se battent pas seulement pour repousser l’envahisseur, mais pour construire une Ukraine libre, européenne et démocratique. Leur inventivité se déploie dans l’usage des drones, du cyberespace, de la logistique numérique : le pays est devenu un véritable laboratoire de défense moderne.
La relève se manifeste aussi dans la société civile. Associations de familles de soldats, ONG d’aide aux blessés, réseaux de soutien aux réfugiés et groupes de hackers patriotiques participent à l’effort national. Chaque missile tiré par Moscou renforce non la peur, mais l’unité et la détermination nationale. Là où la Russie impose la soumission par la répression, l’Ukraine oppose la cohésion volontaire et l’adhésion citoyenne. L’objectif n’est plus seulement de résister : il est d’envisager la victoire. Certes, la supériorité matérielle et numérique de la Russie reste écrasante. Mais l’Ukraine parie sur le temps long : l’usure de l’armée russe, l’impact des sanctions économiques et la lassitude d’un peuple privé de liberté. L’alliance de la jeunesse inventive, d’une armée aguerrie et de soutiens occidentaux donne à l’Ukraine une véritable chance, non seulement de survivre, mais de l’emporter.
Cette victoire ne sera pas nécessairement militaire. Elle résidera déjà dans le fait de maintenir vivante une nation que Moscou voulait effacer. Depuis 2014, chaque année de résistance est une victoire identitaire. Aujourd’hui, la relève ukrainienne veut transformer cette survie en renaissance.
Dans cette dynamique, Zaloujny occupe une place singulière. Il n’a pas précipité son destin politique, mais il ne peut pas l’ignorer. Figure héroïque de la guerre, diplomate malgré lui, il est devenu le réceptacle des espoirs d’une Ukraine qui aspire à la fois à continuer le combat et à préparer l’avenir. Sa prudence – refuser de fragiliser Zelensky en pleine guerre – est peut-être le signe d’un futur homme d’État.
En définitive, la véritable question n’est pas de savoir si Zaloujny veut remplacer Zelensky aujourd’hui. Elle est de savoir si, demain, l’Ukraine pourra se reconstruire sans lui. Car dans un pays où chaque génération produit ses héros, la relève est déjà là, prête à écrire le prochain chapitre de l’histoire ukrainienne.
Cet article est personnel, je ne prétends pas être ni un scientifique, ni un historien, ni un professionnel du journalisme...
C'est délicat de témoigner quand on est un profane, mais dans ce blog, j'exprime en général un coup de coeur
d'après l'actualité , et le lecture de ma revue de presse internationale quotidienne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire